La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)
La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)

publié le 04 juin 2023 à 15:52

927 mots

La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)

Alors que le programme Eurodrone est fragilisé, la diffusion d'un document émanant du gouvernement de la République du Tatarstan atteste que le ministère de la défense russe aurait mandaté l’usine UZGA de Kazan pour lancer la production de son drone MALE Altius-RU. Un appareil armé de missiles de croisière qui ambitionne certaines des capacités de reconnaissance du seul drone stratégique actuellement en service, le RQ-4 Global Hawk.


Entre le Héron TP et le Global Hawk

UZGA est un centre de production connu dans le monde de l’aviation civile et des drones, puisqu’il a réalisé sous licence le drone Searcher d’IAI, rebaptisé Forpost. C’est une autre entité également localisée à Kazan qui est à l’origine du développement du drone Altius depuis 2011, Simonov Design Bureau, dans le cadre du programme Altair qui avait pour but d’évaluer plusieurs prototypes. Un programme qui a connu bien des péripéties en 2018 suite à une affaire de détournement de fonds par le directeur de Simonov. Mais l’Altius a fini par s’imposer en raison de ses capacités hors normes, et surtout par l'aide apportée par deux autres bureaux d'études, Kronstadt et EMZ. Si Kronstadt est venu apporter sa connaissance d'intégrateur des systèmes déployés sur le drone tactique Orion (ISR, désignation, liaisons de données, stations sol, système de mission, Satcom, atterrissage automatique, système d'armes ...), EMZ n'est autre que le bureau Miassichtchev, spécialisé depuis les années 50 dans les vols en haute altitude. Ce bureau dirigé par un ancien directeur du TsAGI (l'Onera russe) a réalisé plusieurs projets expérimentaux comme le bombardier à propulsion nucléaire M-60, le cockpit de la navette Buran, ou encore la réponse russe à l'avion de reconnaissance américain U-2, le M-55 "Mystic-B". Un appareil qui a cumulé les records en haute atmosphère dont un vol à 21360 m en septembre 1993. Sur l’Altius, EMZ serait intervenu sur l'optimisation de la portance, la résistance de la structure, et la répartition des charges (avionique, capteurs) comme leur protection. Si l'Altius est souvent comparé en Russie au drone HALE américain RQ-4 Global Hawk en raison de ses dimensions avec une envergure de 28,5m, d' une capacité d’emport de 2 T, d'un plafond situé en fonction de la motorisation entre 12000 et 15000 m, et d'un rayon d’action de 10 000 km. Mais le RQ-4 atteint lui l'altitude de 18200 m et un rayon de 22 000 km. Ceci reste toutefois 5 fois supérieur aux Reaper déployés dans plusieurs armées européennes, et au delà du Héron TP israélien. En revanche, propulsé par deux moteurs de 500 ch, il disposerait comme le RQ-4 d’une autonomie en vol qui pourrait atteindre 48h, et d'un poids à vide de 6 T. Ceci ne lui permettrait pas seulement de délivrer en version armée une quantité de munitions équivalente à 2 T, il serait surtout en mesure de pouvoir emporter en version de reconnaissance des capteurs qui auraient des performances analogues à celles qui équipent les satellites de renseignement (EO/IR, Sigint, SAR). Mais avec ici une persistance sur zone, pour la désignation des cibles, sans comparaison surtout au-dessus des zones urbaines. Notons qu'une version Patmar serait également prévue afin de procéder à la surveillance océanique. L'Altius semble donc, du moins sur le papier, le drone Male le plus ambitieux du marché.

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Le M-55 de Miassichtchev (DR).jpg ©
M-55 3.jpg

Armement

Si les premiers essais de roulement se sont déroulés en 2016, c’est en août 2019 que l’appareil dans une version non définitive (version U) a effectué son premier vol. Sa disparition de toutes les manifestations militaires semble s’expliquer par le fait que l’évolution de la plateforme devenait de plus en plus sensible. Et de fait, en février 2020, l’Altius a démarré des essais d'attaque en surface avec la bombe planante guidée GROM E2 de KTRV, d’une portée de 65 km avec une charge de 450 kg. Ainsi l’Altius pourrait non seulement emporter les armements dédiés aux drones mais également ceux destinés aux avions de combat. Comme le missile de croisière GROM E1 qui porterait lui de 10 à 120 km, ainsi que le missile anti-navire Kh-35 en version Uran, d’une portée de 250 km et destiné à neutraliser les bâtiments de plus de 5000 T. Des munitions qui sont également en dotation sur le S-70 Okhotnik et le Su-57 Felon. Pour le moment le nombre d’exemplaires commandés reste encore inconnu, toutefois l’utilisateur final du premier batch pourrait être une unité déployée en Syrie. Un pays utilisé depuis le début du conflit pour éprouver les nouveaux matériels.

Grom E1.jpg
Le missile de croisiére Grom E1 qui équipe l'Altius-RU (DR).jpg ©
Grom E1.jpg

Déploiement en Syrie ?

Car en effet, avant d’être déployé en octobre dernier dans les forces russes, le drone tactique+ Orion comparable à l'Hermès 450 israélien, s’est entraîné pendant plus d’un an sur le théâtre syrien avec des bombes aériennes de 20 à 50 kg (KAB-20, KAV-50, FAV-50), un petit missile guidé Kh-50, et une bombe planante guidée Urav-50. Et il semble précisément qu’une version de série de l’Altius-RU aurait été assemblée l’année dernière pour « évaluation » sur le terrain, avant que les premiers exemplaires ne soient déployés au cours des prochains mois. Si l’Altius pourra capitaliser sur les capteurs réalisés par KRET au profit de l’Orion, tout l'enjeu pour lui consiste à disposer d’une liaison de données résiliente face aux dispositifs de brouillage adverses, puisqu’il est doté d’un SATCOM GLONASS. En tout état de cause, les forces russes longtemps absentes du monde des drones sont parvenues en moins d’une dizaine d’années à couvrir l’ensemble des segments, depuis les mini drones Elsron pour les forces spéciales, en passant par les drones kamikazes, tactiques, VTOL, et Male. Mais elles disposent surtout d'une panoplie de plateformes comme d’équipements totalement souverains, dont l'écosystème se concentre autour de la ville de Kazan. Ainsi alors que Joe Biden a décidé d'un moratoire sur les frappes de drones Reaper au Moyen-Orient, Moscou se prépare à radicaliser une posture diamétralement opposée.

Pour en savoir vous pouvez vous reporter au numéro 2703 d'Air&Cosmos consacré au salon russe Army 2020, ainsi qu'à l'article publié dans le numéro 145 du magazine DSI et intitulé "Les opérations de drones russes en Syrie"

 

Altius Model.png
L'Altius est un bimoteur en composite. Ici le prototype 888 armé. On distingue au sol des bombes de 250 kg (DR).png ©
Altius Model.png
Altius.jpg
Les 2 premiers prototypes de l'Altius en 2017 sur l'aéroport de Kazan.jpg ©
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Commentaires
user_picture 24/02/2021 17:00

Nos amis allemands ne veulent pas d'Eurodrone armé, car la guerre c'est pas bien. Ben oui au cas où on les suspecterait d'avoi été ... Nazi un jour même lointain. Le débat n'est plus d'actualité en France. D'ailleurs la grande différence entre nos deux pays c'est que la France est en OPEX depuis un bail avec l'expérience et l'expertide que les Allemands n'ont pas. D'appétit féroce ils en ont au point de vouloir le beurre et l'argent du beurre dixit le SCAF et le MGCS. Au moins avec les britanniques via les accords stratégiques Lancaster il n'y a pas ce genre de mauvaises surprises. plus



user_picture 25/02/2021 23:29

Bonjour, au moins eu ils ont un vaccin, via Biontech. Chauvin.

user_picture user_picture 28/02/2021 23:28

C'est quoi le rapport entre un vaccin et un drone armé?  



user_picture 01/03/2021 16:34

C'est fou de voir comment un pays qui est limite présenté comme arriéré par la propagande médiatique, soit loin de la caricature que certains ... voudraient en faire. En moins de 10 ans, la Russie a rattrapé son retard dans un domaine technologique assez pointu! Il faut avoir des bons ingénieurs, des filières d'excellence pour abattre tout ce travail en "peu de temps". En attendant, la France, pays d'Airbus et de Dassault, n'est pas foutue de créer une filière de drones digne de ce nom. Mais en bon fouineurs, des journalistes français (très objectifs comme tout le monde le sait) passent leur temps à parler des problèmes des autres, à dénigrer ! La poutre et la paille en somme. plus

user_picture user_picture 01/03/2022 08:51

Parce que les états (suivez mon regard) sublimés et mis en avant ne font que piller les personnes et les matières premières) partout sur ...  la planète. Ceux-ci achètent nombre de personnes dans tous les domaines notamment médiatiques pour glorifier ces états. Mais la supercherie ne prend plus (merci coronavirus !) @Max, méfiez vous, les allemands augmentent leur budget défense, à quel dessein ? plus



04/06/2023 15:52
927 mots

La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)

Alors que le programme Eurodrone est fragilisé, la diffusion d'un document émanant du gouvernement de la République du Tatarstan atteste que le ministère de la défense russe aurait mandaté l’usine UZGA de Kazan pour lancer la production de son drone MALE Altius-RU. Un appareil armé de missiles de croisière qui ambitionne certaines des capacités de reconnaissance du seul drone stratégique actuellement en service, le RQ-4 Global Hawk.

La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)
La Russie devance l'Eurodrone et s’offre son "Global Hawk" (MàJ)

Entre le Héron TP et le Global Hawk

UZGA est un centre de production connu dans le monde de l’aviation civile et des drones, puisqu’il a réalisé sous licence le drone Searcher d’IAI, rebaptisé Forpost. C’est une autre entité également localisée à Kazan qui est à l’origine du développement du drone Altius depuis 2011, Simonov Design Bureau, dans le cadre du programme Altair qui avait pour but d’évaluer plusieurs prototypes. Un programme qui a connu bien des péripéties en 2018 suite à une affaire de détournement de fonds par le directeur de Simonov. Mais l’Altius a fini par s’imposer en raison de ses capacités hors normes, et surtout par l'aide apportée par deux autres bureaux d'études, Kronstadt et EMZ. Si Kronstadt est venu apporter sa connaissance d'intégrateur des systèmes déployés sur le drone tactique Orion (ISR, désignation, liaisons de données, stations sol, système de mission, Satcom, atterrissage automatique, système d'armes ...), EMZ n'est autre que le bureau Miassichtchev, spécialisé depuis les années 50 dans les vols en haute altitude. Ce bureau dirigé par un ancien directeur du TsAGI (l'Onera russe) a réalisé plusieurs projets expérimentaux comme le bombardier à propulsion nucléaire M-60, le cockpit de la navette Buran, ou encore la réponse russe à l'avion de reconnaissance américain U-2, le M-55 "Mystic-B". Un appareil qui a cumulé les records en haute atmosphère dont un vol à 21360 m en septembre 1993. Sur l’Altius, EMZ serait intervenu sur l'optimisation de la portance, la résistance de la structure, et la répartition des charges (avionique, capteurs) comme leur protection. Si l'Altius est souvent comparé en Russie au drone HALE américain RQ-4 Global Hawk en raison de ses dimensions avec une envergure de 28,5m, d' une capacité d’emport de 2 T, d'un plafond situé en fonction de la motorisation entre 12000 et 15000 m, et d'un rayon d’action de 10 000 km. Mais le RQ-4 atteint lui l'altitude de 18200 m et un rayon de 22 000 km. Ceci reste toutefois 5 fois supérieur aux Reaper déployés dans plusieurs armées européennes, et au delà du Héron TP israélien. En revanche, propulsé par deux moteurs de 500 ch, il disposerait comme le RQ-4 d’une autonomie en vol qui pourrait atteindre 48h, et d'un poids à vide de 6 T. Ceci ne lui permettrait pas seulement de délivrer en version armée une quantité de munitions équivalente à 2 T, il serait surtout en mesure de pouvoir emporter en version de reconnaissance des capteurs qui auraient des performances analogues à celles qui équipent les satellites de renseignement (EO/IR, Sigint, SAR). Mais avec ici une persistance sur zone, pour la désignation des cibles, sans comparaison surtout au-dessus des zones urbaines. Notons qu'une version Patmar serait également prévue afin de procéder à la surveillance océanique. L'Altius semble donc, du moins sur le papier, le drone Male le plus ambitieux du marché.


24/02/2021 17:00

Nos amis allemands ne veulent pas d'Eurodrone armé, car la guerre c'est pas bien. Ben oui au cas où on les suspecterait d'avoi été ...  Nazi un jour même lointain. Le débat n'est plus d'actualité en France. D'ailleurs la grande différence entre nos deux pays c'est que la France est en OPEX depuis un bail avec l'expérience et l'expertide que les Allemands n'ont pas. D'appétit féroce ils en ont au point de vouloir le beurre et l'argent du beurre dixit le SCAF et le MGCS. Au moins avec les britanniques via les accords stratégiques Lancaster il n'y a pas ce genre de mauvaises surprises. plus


M-55 3.jpg
Le M-55 de Miassichtchev (DR).jpg ©
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Armement

Si les premiers essais de roulement se sont déroulés en 2016, c’est en août 2019 que l’appareil dans une version non définitive (version U) a effectué son premier vol. Sa disparition de toutes les manifestations militaires semble s’expliquer par le fait que l’évolution de la plateforme devenait de plus en plus sensible. Et de fait, en février 2020, l’Altius a démarré des essais d'attaque en surface avec la bombe planante guidée GROM E2 de KTRV, d’une portée de 65 km avec une charge de 450 kg. Ainsi l’Altius pourrait non seulement emporter les armements dédiés aux drones mais également ceux destinés aux avions de combat. Comme le missile de croisière GROM E1 qui porterait lui de 10 à 120 km, ainsi que le missile anti-navire Kh-35 en version Uran, d’une portée de 250 km et destiné à neutraliser les bâtiments de plus de 5000 T. Des munitions qui sont également en dotation sur le S-70 Okhotnik et le Su-57 Felon. Pour le moment le nombre d’exemplaires commandés reste encore inconnu, toutefois l’utilisateur final du premier batch pourrait être une unité déployée en Syrie. Un pays utilisé depuis le début du conflit pour éprouver les nouveaux matériels.

Grom E1.jpg
Le missile de croisiére Grom E1 qui équipe l'Altius-RU (DR).jpg ©
Grom E1.jpg

Déploiement en Syrie ?

Car en effet, avant d’être déployé en octobre dernier dans les forces russes, le drone tactique+ Orion comparable à l'Hermès 450 israélien, s’est entraîné pendant plus d’un an sur le théâtre syrien avec des bombes aériennes de 20 à 50 kg (KAB-20, KAV-50, FAV-50), un petit missile guidé Kh-50, et une bombe planante guidée Urav-50. Et il semble précisément qu’une version de série de l’Altius-RU aurait été assemblée l’année dernière pour « évaluation » sur le terrain, avant que les premiers exemplaires ne soient déployés au cours des prochains mois. Si l’Altius pourra capitaliser sur les capteurs réalisés par KRET au profit de l’Orion, tout l'enjeu pour lui consiste à disposer d’une liaison de données résiliente face aux dispositifs de brouillage adverses, puisqu’il est doté d’un SATCOM GLONASS. En tout état de cause, les forces russes longtemps absentes du monde des drones sont parvenues en moins d’une dizaine d’années à couvrir l’ensemble des segments, depuis les mini drones Elsron pour les forces spéciales, en passant par les drones kamikazes, tactiques, VTOL, et Male. Mais elles disposent surtout d'une panoplie de plateformes comme d’équipements totalement souverains, dont l'écosystème se concentre autour de la ville de Kazan. Ainsi alors que Joe Biden a décidé d'un moratoire sur les frappes de drones Reaper au Moyen-Orient, Moscou se prépare à radicaliser une posture diamétralement opposée.

Pour en savoir vous pouvez vous reporter au numéro 2703 d'Air&Cosmos consacré au salon russe Army 2020, ainsi qu'à l'article publié dans le numéro 145 du magazine DSI et intitulé "Les opérations de drones russes en Syrie"

 

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L'Altius est un bimoteur en composite. Ici le prototype 888 armé. On distingue au sol des bombes de 250 kg (DR).png ©
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Les 2 premiers prototypes de l'Altius en 2017 sur l'aéroport de Kazan.jpg ©
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Commentaires
24/02/2021 17:00

Nos amis allemands ne veulent pas d'Eurodrone armé, car la guerre c'est pas bien. Ben oui au cas où on les suspecterait d'avoi été ... Nazi un jour même lointain. Le débat n'est plus d'actualité en France. D'ailleurs la grande différence entre nos deux pays c'est que la France est en OPEX depuis un bail avec l'expérience et l'expertide que les Allemands n'ont pas. D'appétit féroce ils en ont au point de vouloir le beurre et l'argent du beurre dixit le SCAF et le MGCS. Au moins avec les britanniques via les accords stratégiques Lancaster il n'y a pas ce genre de mauvaises surprises. plus



25/02/2021 23:29

Bonjour, au moins eu ils ont un vaccin, via Biontech. Chauvin.

user_picture Chasseur de trolls 28/02/2021 23:28

C'est quoi le rapport entre un vaccin et un drone armé?  



01/03/2021 16:34

C'est fou de voir comment un pays qui est limite présenté comme arriéré par la propagande médiatique, soit loin de la caricature que certains ... voudraient en faire. En moins de 10 ans, la Russie a rattrapé son retard dans un domaine technologique assez pointu! Il faut avoir des bons ingénieurs, des filières d'excellence pour abattre tout ce travail en "peu de temps". En attendant, la France, pays d'Airbus et de Dassault, n'est pas foutue de créer une filière de drones digne de ce nom. Mais en bon fouineurs, des journalistes français (très objectifs comme tout le monde le sait) passent leur temps à parler des problèmes des autres, à dénigrer ! La poutre et la paille en somme. plus

user_picture Cuicui 01/03/2022 08:51

Parce que les états (suivez mon regard) sublimés et mis en avant ne font que piller les personnes et les matières premières) partout sur ...  la planète. Ceux-ci achètent nombre de personnes dans tous les domaines notamment médiatiques pour glorifier ces états. Mais la supercherie ne prend plus (merci coronavirus !) @Max, méfiez vous, les allemands augmentent leur budget défense, à quel dessein ? plus