Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper
Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper
© USAF

publié le 29 avril 2022 à 12:00

482 mots

Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper

Boeing Defense, Space and Security a subit un début d'année 2022 catastrophique d'après le président de Boeing. Les causes sont principalement dues à une diminution des ventes mais aussi et surtout une augmentation des coûts de production suite au COVID et une mauvaise gestion de contrats. Plusieurs programmes sont ainsi impactés à différents degrés.


VC-25B Air Force One

Le programme de remplacement des VC-25A par des VC-25B avait déjà accusé précédemment de nombreux mois de retards (plus de précisions dans cet article). Il faut désormais ajouter au programme un surcoût de 660 millions de dollars accumulés durant ce premier quadrimestre. Plusieurs motifs expliquent ce surcoût ; augmentation continue des délais, des coûts logistiques mais aussi des coûts pour ajouter les différents composants techniques spécifiques à ces deux appareils.

La situation actuelle s'explique aussi par une mauvaise gestion financière de la précédente administration américaine : le président de Boeing insiste qu'en décembre 2016, les deux avions cumulent 4 milliards de dollars de surcoûts. L'USAF propose donc un nouveau contrat pour refinancer le projet, à hauteur de 5,3 milliards de dollars supplémentaires. Ce contrat permettrait alors de diminuer les frais mais aussi d'anticiper de nouveaux coûts inattendus. Malheureusement pour Boeing, cette somme a été drastiquement diminuée puisqu'en juillet 2018, lors de la signature du contrat, il n'allouait plus que 3,9 milliards de dollars, soit bien en dessous des frais déjà accumulés à cette date et même en dessous des coûts identifiés en 2016.

Le COVID

Lorsque des techniciens devaient être congédiés pour effectuer une quarantaine, Boeing devait trouver d'autres techniciens formés pour reprendre leurs tâches, parfois extrêmement spécifiques et très techniques. Pour les personnels en charge des deux VC-25B, une difficulté supplémentaire vient s'ajouter : l'autorisation d'approcher ces deux avions. Chaque personnel et technicien devant travailler ou même s'approcher des deux appareils doit avoir reçu une autorisation spéciale, accordée seulement après une longue enquête, augmentant encore plus la possibilité de remplacer des techniciens absents et de fait, les délais de construction des deux avions.

D'autres programme impactés

Le premier quadrimestre de cette année a été catastrophique pour Boeing Defense, Space and Security. L'entreprise a vu une diminution de ses ventes de 24% par rapport au même quadrimestre de 2022 (soit 5,5 milliards de dollars). En plus de cela, il faut ajouter un cumul assez impressionnant de 1,3 milliards de dollars de charges imprévues pour l'entreprise américaine, dont une majorité concerne des programmes accumulant des retards :

  • Les deux VC-25B accumulent 660 millions de dollars
  • Le programme des nouveaux avions d'entrainement T-7A Red Hawk pour 367 millions de dollars à charge. Boeing à d'ailleurs récemment présenté le premier Red Hawk de l'USAF (plus d'informations ici).
  • 167 millions pour les ravitailleurs KC-46A Pegasus. Toutefois, le début de la fin des dépenses inattendues s'annonce pour ces avions depuis qu'une solution est sur le point d'être testée pour le remplacement des caméras de ravitaillement (article sur ce sujet).
  • 78 millions de dollars suite à une augmentation des essais des drones ravitailleurs MQ-25 Stingray de l'US Navy et quelques problèmes de qualité. Ici aussi, les surcoûts semblent aller vers la diminution puisque l'US Navy prévoit un déploiement effectif en 2026 (article centré sur cette annonce).
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77).
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77). © US Navy
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77).
Commentaires
user_picture JP 02/05/2022 13:17

(JP). Il est à se demander si ces surcoûts démesurés ne sont pas des subventions déguisées pour remettre à flot la division commerciale de ... Boeing ? plus



29/04/2022 12:00
482 mots

Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper

Boeing Defense, Space and Security a subit un début d'année 2022 catastrophique d'après le président de Boeing. Les causes sont principalement dues à une diminution des ventes mais aussi et surtout une augmentation des coûts de production suite au COVID et une mauvaise gestion de contrats. Plusieurs programmes sont ainsi impactés à différents degrés.

Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper
Les coûts de Boeing Defense continuent de déraper

VC-25B Air Force One

Le programme de remplacement des VC-25A par des VC-25B avait déjà accusé précédemment de nombreux mois de retards (plus de précisions dans cet article). Il faut désormais ajouter au programme un surcoût de 660 millions de dollars accumulés durant ce premier quadrimestre. Plusieurs motifs expliquent ce surcoût ; augmentation continue des délais, des coûts logistiques mais aussi des coûts pour ajouter les différents composants techniques spécifiques à ces deux appareils.

La situation actuelle s'explique aussi par une mauvaise gestion financière de la précédente administration américaine : le président de Boeing insiste qu'en décembre 2016, les deux avions cumulent 4 milliards de dollars de surcoûts. L'USAF propose donc un nouveau contrat pour refinancer le projet, à hauteur de 5,3 milliards de dollars supplémentaires. Ce contrat permettrait alors de diminuer les frais mais aussi d'anticiper de nouveaux coûts inattendus. Malheureusement pour Boeing, cette somme a été drastiquement diminuée puisqu'en juillet 2018, lors de la signature du contrat, il n'allouait plus que 3,9 milliards de dollars, soit bien en dessous des frais déjà accumulés à cette date et même en dessous des coûts identifiés en 2016.

Le COVID

Lorsque des techniciens devaient être congédiés pour effectuer une quarantaine, Boeing devait trouver d'autres techniciens formés pour reprendre leurs tâches, parfois extrêmement spécifiques et très techniques. Pour les personnels en charge des deux VC-25B, une difficulté supplémentaire vient s'ajouter : l'autorisation d'approcher ces deux avions. Chaque personnel et technicien devant travailler ou même s'approcher des deux appareils doit avoir reçu une autorisation spéciale, accordée seulement après une longue enquête, augmentant encore plus la possibilité de remplacer des techniciens absents et de fait, les délais de construction des deux avions.

D'autres programme impactés

Le premier quadrimestre de cette année a été catastrophique pour Boeing Defense, Space and Security. L'entreprise a vu une diminution de ses ventes de 24% par rapport au même quadrimestre de 2022 (soit 5,5 milliards de dollars). En plus de cela, il faut ajouter un cumul assez impressionnant de 1,3 milliards de dollars de charges imprévues pour l'entreprise américaine, dont une majorité concerne des programmes accumulant des retards :


02/05/2022 13:17

(JP). Il est à se demander si ces surcoûts démesurés ne sont pas des subventions déguisées pour remettre à flot la division commerciale de ...  Boeing ? plus


  • Les deux VC-25B accumulent 660 millions de dollars
  • Le programme des nouveaux avions d'entrainement T-7A Red Hawk pour 367 millions de dollars à charge. Boeing à d'ailleurs récemment présenté le premier Red Hawk de l'USAF (plus d'informations ici).
  • 167 millions pour les ravitailleurs KC-46A Pegasus. Toutefois, le début de la fin des dépenses inattendues s'annonce pour ces avions depuis qu'une solution est sur le point d'être testée pour le remplacement des caméras de ravitaillement (article sur ce sujet).
  • 78 millions de dollars suite à une augmentation des essais des drones ravitailleurs MQ-25 Stingray de l'US Navy et quelques problèmes de qualité. Ici aussi, les surcoûts semblent aller vers la diminution puisque l'US Navy prévoit un déploiement effectif en 2026 (article centré sur cette annonce).
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77).
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77). © US Navy
MQ-25 Stingray sur le pont du porte-avions Georges H. W. Bush (CVN-77).


Commentaires
02/05/2022 13:17

(JP). Il est à se demander si ces surcoûts démesurés ne sont pas des subventions déguisées pour remettre à flot la division commerciale de ... Boeing ? plus