Un astronaute autour de la Lune, une stratégie de défense et plus de 40 milliards d’euros : le spatial allemand a des beaux jours devant lui, en s’affichant comme grand leader européen. Mais sa stratégie de défense est toute neuve. Résumé.
La conférence ministérielle de l’agence spatiale européenne qui s’est tenue les 26 et 27 novembre à Brême clôture une longue séquence de démonstration d’ambition du spatial allemand. De loin le plus grand contributeur devant la France et l’Italie, l’Allemagne souscrit à hauteur de plus de 5 milliards d’euros pour 2026-2028. En contrepartie, l’Allemagne hérite logiquement du premier fauteuil européen à bord d’une mission Artemis autour de la Lune. C’est une suite logique de l’Histoire de l’astronautique européenne, dont le premier homme à voler était allemand, 4 ans avant Jean-Loup Chrétien.
Il y a quelques semaines, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a annoncé que l’Allemagne investira 35 milliards d’euros dans des programmes spatiaux de défense dans les cinq prochaines années. Soit trois fois plus que la France même avec la rallonge de 4 Mds€ annoncée par Emmanuel Macron en dévoilant la stratégie spatiale nationale. Mais la différence s’explique aussi par le retard que doit rattraper l’Allemagne dans ses capacités de défense, en comparaison de la France. On ne dispose pas outre-Rhin de capacité de reconnaissance satellite optique comme CSO en France, ni électromagnétique comme Ceres. L’Allemagne en jouit en revanche de ses images satellites radars, mais accuse la perte de deux satellites Sarah, qui aurait pu être évitée. Pour se rééquiper en orbite, l’Allemagne a dévoilé sa stratégie spatiale de défense le 19 novembre.
Au total, la stratégie regroupe 65 tâches dans tous les domaines (politique publique, développement technologique, actions). Aucun calendrier n’est précisé pour le moment. On ignore dans quelle mesure seront distribués les 35 Mds€, mais la stratégie identifie des enjeux prioritaires.
Le premier est le domaine des lanceurs, qui a besoin de plus de souveraineté, donc plus de soutien envers les acteurs nationaux comme RFA ou Isar Aerospace. Ainsi, l’Allemagne, via son budget défense, fait partie des états membres qui ont massivement soutenu le financement de l’European Launch Challenge (ELC) de l’ESA. l'ELC a reçu deux fois plus de fonds que prévu. RFA et Isar sont lauréats, et pourraient bien recevoir des fonds supplémentaires directement depuis le ministère de la Défense.
Autre priorité, le développement technologique. L’Allemagne compte miser sur les avions spatiaux, entre autres. L’entreprise Polaris Spaceplanes y travaille depuis des années, bien que son démonstrateur Mira-I se soit crashé peu après le décollage. Comme autre priorité, l’Allemagne cherche à augmenter sa tacticité par des petites missions satellites rapides à déployer.
Ces dernières semaines, l’Allemagne a également signé un accord avec la France pour construire ensemble un système d’alerte avancée par satellite pour ne plus être dépendant des Etats-Unis.
Enfin, l’Allemagne veut se doter le pouvoir de se défendre, tandis que les tentatives d’espionnage de satellites alliés se multiplient depuis le début de la guerre en Ukraine. « Nous devons être prêt » disait le commandant de l’espace lors du Space Defence & Security Summit à Paris, reprenant la doctrine de l’US Space Force imaginant désormais l’espace comme un champ de bataille.
Un astronaute autour de la Lune, une stratégie de défense et plus de 40 milliards d’euros : le spatial allemand a des beaux jours devant lui, en s’affichant comme grand leader européen. Mais sa stratégie de défense est toute neuve. Résumé.
La conférence ministérielle de l’agence spatiale européenne qui s’est tenue les 26 et 27 novembre à Brême clôture une longue séquence de démonstration d’ambition du spatial allemand. De loin le plus grand contributeur devant la France et l’Italie, l’Allemagne souscrit à hauteur de plus de 5 milliards d’euros pour 2026-2028. En contrepartie, l’Allemagne hérite logiquement du premier fauteuil européen à bord d’une mission Artemis autour de la Lune. C’est une suite logique de l’Histoire de l’astronautique européenne, dont le premier homme à voler était allemand, 4 ans avant Jean-Loup Chrétien.
Il y a quelques semaines, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a annoncé que l’Allemagne investira 35 milliards d’euros dans des programmes spatiaux de défense dans les cinq prochaines années. Soit trois fois plus que la France même avec la rallonge de 4 Mds€ annoncée par Emmanuel Macron en dévoilant la stratégie spatiale nationale. Mais la différence s’explique aussi par le retard que doit rattraper l’Allemagne dans ses capacités de défense, en comparaison de la France. On ne dispose pas outre-Rhin de capacité de reconnaissance satellite optique comme CSO en France, ni électromagnétique comme Ceres. L’Allemagne en jouit en revanche de ses images satellites radars, mais accuse la perte de deux satellites Sarah, qui aurait pu être évitée. Pour se rééquiper en orbite, l’Allemagne a dévoilé sa stratégie spatiale de défense le 19 novembre.
Au total, la stratégie regroupe 65 tâches dans tous les domaines (politique publique, développement technologique, actions). Aucun calendrier n’est précisé pour le moment. On ignore dans quelle mesure seront distribués les 35 Mds€, mais la stratégie identifie des enjeux prioritaires.
Le premier est le domaine des lanceurs, qui a besoin de plus de souveraineté, donc plus de soutien envers les acteurs nationaux comme RFA ou Isar Aerospace. Ainsi, l’Allemagne, via son budget défense, fait partie des états membres qui ont massivement soutenu le financement de l’European Launch Challenge (ELC) de l’ESA. l'ELC a reçu deux fois plus de fonds que prévu. RFA et Isar sont lauréats, et pourraient bien recevoir des fonds supplémentaires directement depuis le ministère de la Défense.
Autre priorité, le développement technologique. L’Allemagne compte miser sur les avions spatiaux, entre autres. L’entreprise Polaris Spaceplanes y travaille depuis des années, bien que son démonstrateur Mira-I se soit crashé peu après le décollage. Comme autre priorité, l’Allemagne cherche à augmenter sa tacticité par des petites missions satellites rapides à déployer.
Ces dernières semaines, l’Allemagne a également signé un accord avec la France pour construire ensemble un système d’alerte avancée par satellite pour ne plus être dépendant des Etats-Unis.
Enfin, l’Allemagne veut se doter le pouvoir de se défendre, tandis que les tentatives d’espionnage de satellites alliés se multiplient depuis le début de la guerre en Ukraine. « Nous devons être prêt » disait le commandant de l’espace lors du Space Defence & Security Summit à Paris, reprenant la doctrine de l’US Space Force imaginant désormais l’espace comme un champ de bataille.
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