Suite à l’attaque de la base américaine Tower 22 en Jordanie, l’US Air Force a largué pas moins de 125 munitions de précision sur 7 sites en Irak et en Syrie. Des avions d’attaque A-10C Thunderbolt II ont été utilisé, de même que des bombardiers stratégiques B-1B Lancer. Ces derniers n’étaient pas déployés dans la région mais étaient projetés directement depuis leur base aux États-Unis, démontrant une fois de plus les capacités de projection de forces du Pentagone.
Ce 2 février vers 22h00, heure de Paris, le Commandement Central américain (CENTCOM), en charge des opérations américaines principalement situées au Moyen-Orient, a annoncé dans un communiqué de presse que plusieurs types d'appareils ont été déployés afin de larguer 125 munitions de précision sur 85 cibles. John Kirby, chargé de communication au sein du Conseil de Sécurité National américain (NSC), a précisé que les 85 cibles étaient dispersées au sein de 7 sites (3 en Irak et 4 en Syrie). Le CENTCOM donne d'ailleurs une liste des types d'installations ciblées au sein de ces 7 sites :
Ces frappes, qui se sont étalées sur une trentaine de minutes, visaient des installations appartenant à des milices pro-iraniennes ou du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien. Elles ont été effectuées en réponse à l'attaque du 28 janvier dernier sur la base américaine Tower 22 (Jordanie). Un drone suicide d'une milice pro-iranienne avait réussi à déjouer les défenses de la base, résultant dans le décès de 3 soldats américains et blessant 34 autres militaires.
En ce qui concerne les moyens utilisés, le Wall Street Journal a annoncé que des avions de combat de la Force aérienne royale jordanienne (RJAF) ont participé activement à l'opération en frappant des cibles. Il faut rappeler que l'attaque de Tower 22 ciblait une base américaine en territoire jordanien. Le modèle d'avion est connu, la RJAF n'utilisant qu'un seul modèle d'avion de combat ; le F-16 Fighting Falcon. Leur nombre n'est pas connu. Cependant, le 3 février à 17h09, le Commandement des Forces armées jordaniennes a nié toute implication dans cette opération dans un communiqué publié par l’agence de presse jordanienne Petra.
Côté américain, tous les appareils utilisés ne sont pas connus. Des officiels du CENTCOM ont confirmé que des avions d'attaque A-10C Thunderbolt II du 354ème escadron avaient été utilisés. Cependant, un appareil bien plus gros et bien plus puissant a été utilisé : le bombardier stratégique B-1B Lancer. L'information a été confirmée par le lieutenant général Douglas Sims II, directeur des opérations pour le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS). Celui-ci précisa également que les cibles avaient été choisies spécifiquement pour leur intérêt militaire et la possibilité de frapper tout en évitant d'éventuels pertes civiles.
Le déploiement de B-1B Lancer depuis les États-Unis a donc requis plusieurs ravitaillements en vol, et de fait, le déploiement de plusieurs avions ravitailleurs, afin de permettre aux bombardiers de traverser l'Atlantique, survoler l'Europe, pour enfin tirer leurs munitions au-dessus du Moyen-Orient... avant de refaire le trajet en sens inverse. Cette utilisation de moyens déployés outre-Atlantique démontre à nouveau les capacités de projection de puissance des États-Unis : sans déployer des moyens sur un théâtre d'opération, l'USAF peut déployer, à tout moment, des bombardiers stratégiques B-1B Lancer, B-2A Spirit ou B-52H Stratofortress... alors même que la totalité de la flotte de bombardiers stratégiques de l'US Air Force est constamment basée aux États-Unis ! Il arrive cependant que certains bombardiers soient déployés à l'étranger ou dans le cadre d'exercices, comme par exemple la Bomber Task Force Europe ou encore un exercice en Australie qui a vu le déploiement de 4 des 20 B-2A en Australie.
En plus des ravitailleurs pour les bombardiers, d'autres ravitailleurs ont plus que probablement pris les airs afin de soutenir les autres avions de combat déployés par l'US Air Force.
Durant la guerre froide, il assurait les missions de dissuasion nucléaires ou conventionnelles aux côtés des B-52H Stratofortress et des B-2A Spirit. Cependant, depuis mars 2011, les Lancer ont tous perdu la capacité d'emporter la moindre arme nucléaire : cette décision avait été prise durant les accords START et New Start. Il n'empêche, ce bombardier reste un moyen de projection de puissance très apprécié au sein de l'USAF : en 2016, pas moins de 62 B-1B Lancer étaient en service.
C'est tout d'abord le bombardier pouvant emporter la plus grande charge utile de munitions ; 33,56 tonnes réparties dans trois soutes internes, contrairement aux 18,14 tonnes du B-2A Spirit et des 31,5 tonnes du B-52H Stratofortress. Comme les deux autres modèles de bombardiers, le Lancer peut frapper des cibles en stand-off (en dehors de la portée des systèmes antiaériens ennemis) grâce à des munitions de précision air-sol longue portée, avec par exemple 24 missiles AGM-158B Joint Air-to-Surface Standoff Missile Extended Range (JASSM-ER), dont la portée est de 1.000 kilomètres. À l'inverse, en stand-in, il peut transporter 84 bombes lisses Mk 82 (226,8 kg) ou encore 15 bombes guidées GBU-38 Joint Direct Attack Munition (JDAM),... À propos de guidage, les B-1B peuvent être équipés d'un pod de désignation laser AN/AAQ-33 Sniper RX, permettant au bombardier de désigner lui-même des cibles pour les munitions à guidage laser qu'il emporte.
Il est facilement reconnaissable, grâce à ses ailes à géométrie variable, lui permettant de voler efficacement en haute altitude, comme en très basse altitude. Un de ces bombardiers était présent lors du Salon du Bourget 2023 (image ci-dessous). Enfin, le B-1B Lancer avait fait la une de l'actualité le 5 janvier 2024 lorsqu'un de ces appareils s'est crashé sur la base aérienne d'Ellsworth (Dakota du Sud, États-Unis). Les 4 membres d'équipages avaient alors enclenché l'éjection de la cabine. Le Lancer en question a pris feu et est totalement irrécupérable.
Caractéristiques techniques
(D'après l'USAF)
Taille : 44,5 mètres de longueur, envergure de 41,8 mètres (ailes étendues) à 24,1 mètres (ailes repliées) et une hauteur de 10,4 mètres
Propulsion : 4x F101-GE-102 avec post-combustion
Vitesse (max) : Mach 1.2 (soit 1481,76 km/h)
Masse au décollage (max) : 216,6 tonnes
Capacité d'emport de munitions : 34,019 tonnes (dans trois soutes à munitions)
Équipage : un pilote, un copilote et deux responsables des systèmes de combat
Constructeur : Boeing et North America (anciennement Rockwell)
Article modifié le 3 février 2022 à 17h39 (la Jordanie dément officiellement toute implication dans les frappes).
Suite à l’attaque de la base américaine Tower 22 en Jordanie, l’US Air Force a largué pas moins de 125 munitions de précision sur 7 sites en Irak et en Syrie. Des avions d’attaque A-10C Thunderbolt II ont été utilisé, de même que des bombardiers stratégiques B-1B Lancer. Ces derniers n’étaient pas déployés dans la région mais étaient projetés directement depuis leur base aux États-Unis, démontrant une fois de plus les capacités de projection de forces du Pentagone.
Ce 2 février vers 22h00, heure de Paris, le Commandement Central américain (CENTCOM), en charge des opérations américaines principalement situées au Moyen-Orient, a annoncé dans un communiqué de presse que plusieurs types d'appareils ont été déployés afin de larguer 125 munitions de précision sur 85 cibles. John Kirby, chargé de communication au sein du Conseil de Sécurité National américain (NSC), a précisé que les 85 cibles étaient dispersées au sein de 7 sites (3 en Irak et 4 en Syrie). Le CENTCOM donne d'ailleurs une liste des types d'installations ciblées au sein de ces 7 sites :
Ces frappes, qui se sont étalées sur une trentaine de minutes, visaient des installations appartenant à des milices pro-iraniennes ou du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien. Elles ont été effectuées en réponse à l'attaque du 28 janvier dernier sur la base américaine Tower 22 (Jordanie). Un drone suicide d'une milice pro-iranienne avait réussi à déjouer les défenses de la base, résultant dans le décès de 3 soldats américains et blessant 34 autres militaires.
En ce qui concerne les moyens utilisés, le Wall Street Journal a annoncé que des avions de combat de la Force aérienne royale jordanienne (RJAF) ont participé activement à l'opération en frappant des cibles. Il faut rappeler que l'attaque de Tower 22 ciblait une base américaine en territoire jordanien. Le modèle d'avion est connu, la RJAF n'utilisant qu'un seul modèle d'avion de combat ; le F-16 Fighting Falcon. Leur nombre n'est pas connu. Cependant, le 3 février à 17h09, le Commandement des Forces armées jordaniennes a nié toute implication dans cette opération dans un communiqué publié par l’agence de presse jordanienne Petra.
Côté américain, tous les appareils utilisés ne sont pas connus. Des officiels du CENTCOM ont confirmé que des avions d'attaque A-10C Thunderbolt II du 354ème escadron avaient été utilisés. Cependant, un appareil bien plus gros et bien plus puissant a été utilisé : le bombardier stratégique B-1B Lancer. L'information a été confirmée par le lieutenant général Douglas Sims II, directeur des opérations pour le Comité des chefs d'état-major interarmées (JCS). Celui-ci précisa également que les cibles avaient été choisies spécifiquement pour leur intérêt militaire et la possibilité de frapper tout en évitant d'éventuels pertes civiles.
Le déploiement de B-1B Lancer depuis les États-Unis a donc requis plusieurs ravitaillements en vol, et de fait, le déploiement de plusieurs avions ravitailleurs, afin de permettre aux bombardiers de traverser l'Atlantique, survoler l'Europe, pour enfin tirer leurs munitions au-dessus du Moyen-Orient... avant de refaire le trajet en sens inverse. Cette utilisation de moyens déployés outre-Atlantique démontre à nouveau les capacités de projection de puissance des États-Unis : sans déployer des moyens sur un théâtre d'opération, l'USAF peut déployer, à tout moment, des bombardiers stratégiques B-1B Lancer, B-2A Spirit ou B-52H Stratofortress... alors même que la totalité de la flotte de bombardiers stratégiques de l'US Air Force est constamment basée aux États-Unis ! Il arrive cependant que certains bombardiers soient déployés à l'étranger ou dans le cadre d'exercices, comme par exemple la Bomber Task Force Europe ou encore un exercice en Australie qui a vu le déploiement de 4 des 20 B-2A en Australie.
En plus des ravitailleurs pour les bombardiers, d'autres ravitailleurs ont plus que probablement pris les airs afin de soutenir les autres avions de combat déployés par l'US Air Force.
Durant la guerre froide, il assurait les missions de dissuasion nucléaires ou conventionnelles aux côtés des B-52H Stratofortress et des B-2A Spirit. Cependant, depuis mars 2011, les Lancer ont tous perdu la capacité d'emporter la moindre arme nucléaire : cette décision avait été prise durant les accords START et New Start. Il n'empêche, ce bombardier reste un moyen de projection de puissance très apprécié au sein de l'USAF : en 2016, pas moins de 62 B-1B Lancer étaient en service.
C'est tout d'abord le bombardier pouvant emporter la plus grande charge utile de munitions ; 33,56 tonnes réparties dans trois soutes internes, contrairement aux 18,14 tonnes du B-2A Spirit et des 31,5 tonnes du B-52H Stratofortress. Comme les deux autres modèles de bombardiers, le Lancer peut frapper des cibles en stand-off (en dehors de la portée des systèmes antiaériens ennemis) grâce à des munitions de précision air-sol longue portée, avec par exemple 24 missiles AGM-158B Joint Air-to-Surface Standoff Missile Extended Range (JASSM-ER), dont la portée est de 1.000 kilomètres. À l'inverse, en stand-in, il peut transporter 84 bombes lisses Mk 82 (226,8 kg) ou encore 15 bombes guidées GBU-38 Joint Direct Attack Munition (JDAM),... À propos de guidage, les B-1B peuvent être équipés d'un pod de désignation laser AN/AAQ-33 Sniper RX, permettant au bombardier de désigner lui-même des cibles pour les munitions à guidage laser qu'il emporte.
Il est facilement reconnaissable, grâce à ses ailes à géométrie variable, lui permettant de voler efficacement en haute altitude, comme en très basse altitude. Un de ces bombardiers était présent lors du Salon du Bourget 2023 (image ci-dessous). Enfin, le B-1B Lancer avait fait la une de l'actualité le 5 janvier 2024 lorsqu'un de ces appareils s'est crashé sur la base aérienne d'Ellsworth (Dakota du Sud, États-Unis). Les 4 membres d'équipages avaient alors enclenché l'éjection de la cabine. Le Lancer en question a pris feu et est totalement irrécupérable.
Caractéristiques techniques
(D'après l'USAF)
Taille : 44,5 mètres de longueur, envergure de 41,8 mètres (ailes étendues) à 24,1 mètres (ailes repliées) et une hauteur de 10,4 mètres
Propulsion : 4x F101-GE-102 avec post-combustion
Vitesse (max) : Mach 1.2 (soit 1481,76 km/h)
Masse au décollage (max) : 216,6 tonnes
Capacité d'emport de munitions : 34,019 tonnes (dans trois soutes à munitions)
Équipage : un pilote, un copilote et deux responsables des systèmes de combat
Constructeur : Boeing et North America (anciennement Rockwell)
Article modifié le 3 février 2022 à 17h39 (la Jordanie dément officiellement toute implication dans les frappes).
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