Alors qu’Israël s’apprêtait à lancer ses avions pour détruire des cibles en Iran, pas moins de 11 avions ravitailleurs de l’US Air Force ont pris la direction de l’Europe ou du Moyen-Orient. Un escadron de F-16 Fighting Falcon spécialisé dans la destruction des radars a été déployé au Moyen-Orient mais il est probable que d’autres appareils ont suivi les ravitailleurs. Une partie des Stratotanker et Pegasus était même visible depuis la France.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Israël répondait aux frappes iraniennes du 1er octobre en lançant plusieurs frappes sur l'Iran. Les États-Unis avaient déjà confirmé précédemment qu'ils soutiendraient Israël en cas de nouvelle réponse iranienne. C'est dans cette optique que des renforts avaient déjà été déployés au Proche et Moyen-Orient. Le Pentagone a par exemple récemment déployé en Israël une batterie antimissile balistique Terminal High-Altitude Area Defense (THAAD) de l'US Army. Celle-ci permet de renforcer les systèmes antimissiles balistiques israéliens Arrow-2 et Arrow-3.
Cependant, le 25 octobre, soit la veille des frappes israéliennes, le soutien (indirect dans ce cas-ci) des États-Unis a augmenté. En effet, les différents sites de live tracking affichaient un trafic aérien militaire assez dense de l'US Air Force au-dessus de l'Atlantique et de l'Europe. Au total, 9 avions ravitailleurs KC-135R/T Stratotanker et 2 KC-46A Pegasus ont pris un cap à l'est. Comme démontré par l'image ci-dessous, de nombreux Stratotanker n'affichaient pas de callsign et les deux Pegasus affichaient le callsign de l'Air Mobility Commant (RCH pour REACH).
Deux Stratotanker affichaient en revanche un callsign très intéressant ; GOLD91 et GOLD92. Les callsign GOLD ou encore BLUE et CLEAN sont utilisés par les avions ravitailleurs de l'USAF dans le cadre des missions Coronet. Elles consistent à fournir une solution de ravitaillement aérienne à des avions de combat au-dessus de l'océan Atlantique en vue de rejoindre le continent Européen ou inversement, rentrer aux États-Unis. Toutefois, GOLD91 et GOLD92 n'ont pas traversé l'Atlantique ; après avoir décollé de la base aérienne de Mildenhall, ces deux tankers ont survolé l'Europe, la mer Méditerranée et ont disparu des sites de live tracking. Ils n'étaient pas seuls ;
Les 4 KC-135 restants ont effectué le trajet au-dessus de l'Atlantique, ce sont ravitaillés à Mildenhall pour ensuite atterrir à Ramstein. Le 26 octobre, ces quatre avions redécollaient, prenant également un cap à l'Est, mais cette fois-ci, sans survoler la mer Méditerranée ; ils ont disparu des sites de live tracking au-dessus de la Turquie.
La présence des GOLD ne laisse aucun doute ; au moins deux ravitailleurs étaient déployés pour ravitailler des avions de combat en direction du Moyen-Orient. Il s'agissait plus que probablement des avions de combat du 480ème escadron de chasse de l'USAF, basés à Spangdahlem (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) et déployés au Moyen-Orient. La présence de ces appareils au Proche-Orient a été confirmée par le CENTCOM, le commandement des Forces armées américaines notamment déployées au Moyen-Orient.
Toutefois, cette annonce n'explique pas les autres ravitailleurs. Il est probable qu'au vu du trajet "solitaire" et direct des deux KC-46A Pegasus, ces deux avions ont été déployés en renfort sur le Moyen-Orient sans ravitailler le moindre appareil. En revanche, la question reste ouverte pour les autres Stratotanker de Mildenhall ainsi que les appareils ayant traversé l'Atlantique ; ce mouvement anormal d'avions ravitailleurs, groupés, la veille et le lendemain des frappes israéliennes sur l'Iran laisse clairement à penser que d'autres avions de combat ont été déployés dans la zone de commandement du CENTCOM.
Des spotters français ont peut-être eu la réponse devant leurs yeux ; comme démontré sur l'image des suivis des vols du 25 octobre, cinq des 11 ravitailleurs en vol ce jour-là ont traversé à haute altitude le ciel français entre 8h11 (pour le premier appareil). Si les trajectoires d'entrée dans le ciel français furent différentes, les 5 avions ont tous quitté la France entre Cannes et Monaco (entre 9h13 et 11h51) ou encore au sud de Bastia (entre 9h29 et 12h06).
En ce qui concerne les Fighting Falcon du 480th Fighter Squadron, ces avions ne sont pas de simples F-16C/D Fighting Falcon mais bel et bien des F-16CJ/DJ. Il s'agit de la version du F-16 spécialisée dans les missions de Suppression/Destruction des Défenses Aériennes Ennemies (SEAD/DEAD).
Ces Fighting Falcon emportent souvent différents équipements spécifiques ;
En fonction des menaces aériennes attendues, ces F-16 peuvent aussi emporter plusieurs missiles antiaériens AIM-9 Sidewinder (air-air, courte à moyenne portée) et/ou AIM-120 AMRAAM (air-air, moyenne à longue portée).
À noter que cette capacité SEAD/DEAD est déjà présente sous le CENTCOM ; le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN-72, classe Nimitz) dispose, au sein de son groupe aérien embarqué, d'un escadron d'avions de guerre électronique EA-18G Growler, l'équivalent du F-16CJ mais sur la base d'un F/A-18F Super Hornet ; pods de brouillage de communications et radars en bande haute (x2) et bande basse (x1) ALQ-99, pod de détection, d'identification et de localisation radar AN/ALQ-218 (un au bout de chaque aile), missiles AGM-88 HARM, missiles air-air,...
Quoiqu'il en soit, le message est clair ; le dispositif aérien de l'US Air Force au Moyen-Orient est renforcé. Mieux encore, les avions de combat identifiés sont uniquement présents dans la région et utilisés s'il faut détruire des radars ennemi. Leur destruction rendrait alors aveugle (localement ou à plus grande échelle) les défenses aériennes iraniennes, laissant la porte ouverte à des frappes aériennes américaines avec une menace air-sol fortement à totalement dégradée. Enfin, il ne s'agit pas de la première mesure dissuasive en direction de l'Iran : le récent raid à longue distance de bombardiers stratégiques B-2A Spirit depuis les États-Unis pour frapper des cibles au Yémen rappelle également que les États-Unis ne doivent pas spécifiquement déployer des moyens au Moyen-Orient pour frapper au cœur de l'Iran.
Alors qu’Israël s’apprêtait à lancer ses avions pour détruire des cibles en Iran, pas moins de 11 avions ravitailleurs de l’US Air Force ont pris la direction de l’Europe ou du Moyen-Orient. Un escadron de F-16 Fighting Falcon spécialisé dans la destruction des radars a été déployé au Moyen-Orient mais il est probable que d’autres appareils ont suivi les ravitailleurs. Une partie des Stratotanker et Pegasus était même visible depuis la France.
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Israël répondait aux frappes iraniennes du 1er octobre en lançant plusieurs frappes sur l'Iran. Les États-Unis avaient déjà confirmé précédemment qu'ils soutiendraient Israël en cas de nouvelle réponse iranienne. C'est dans cette optique que des renforts avaient déjà été déployés au Proche et Moyen-Orient. Le Pentagone a par exemple récemment déployé en Israël une batterie antimissile balistique Terminal High-Altitude Area Defense (THAAD) de l'US Army. Celle-ci permet de renforcer les systèmes antimissiles balistiques israéliens Arrow-2 et Arrow-3.
Cependant, le 25 octobre, soit la veille des frappes israéliennes, le soutien (indirect dans ce cas-ci) des États-Unis a augmenté. En effet, les différents sites de live tracking affichaient un trafic aérien militaire assez dense de l'US Air Force au-dessus de l'Atlantique et de l'Europe. Au total, 9 avions ravitailleurs KC-135R/T Stratotanker et 2 KC-46A Pegasus ont pris un cap à l'est. Comme démontré par l'image ci-dessous, de nombreux Stratotanker n'affichaient pas de callsign et les deux Pegasus affichaient le callsign de l'Air Mobility Commant (RCH pour REACH).
Deux Stratotanker affichaient en revanche un callsign très intéressant ; GOLD91 et GOLD92. Les callsign GOLD ou encore BLUE et CLEAN sont utilisés par les avions ravitailleurs de l'USAF dans le cadre des missions Coronet. Elles consistent à fournir une solution de ravitaillement aérienne à des avions de combat au-dessus de l'océan Atlantique en vue de rejoindre le continent Européen ou inversement, rentrer aux États-Unis. Toutefois, GOLD91 et GOLD92 n'ont pas traversé l'Atlantique ; après avoir décollé de la base aérienne de Mildenhall, ces deux tankers ont survolé l'Europe, la mer Méditerranée et ont disparu des sites de live tracking. Ils n'étaient pas seuls ;
Les 4 KC-135 restants ont effectué le trajet au-dessus de l'Atlantique, ce sont ravitaillés à Mildenhall pour ensuite atterrir à Ramstein. Le 26 octobre, ces quatre avions redécollaient, prenant également un cap à l'Est, mais cette fois-ci, sans survoler la mer Méditerranée ; ils ont disparu des sites de live tracking au-dessus de la Turquie.
La présence des GOLD ne laisse aucun doute ; au moins deux ravitailleurs étaient déployés pour ravitailler des avions de combat en direction du Moyen-Orient. Il s'agissait plus que probablement des avions de combat du 480ème escadron de chasse de l'USAF, basés à Spangdahlem (Rhénanie-Palatinat, Allemagne) et déployés au Moyen-Orient. La présence de ces appareils au Proche-Orient a été confirmée par le CENTCOM, le commandement des Forces armées américaines notamment déployées au Moyen-Orient.
Toutefois, cette annonce n'explique pas les autres ravitailleurs. Il est probable qu'au vu du trajet "solitaire" et direct des deux KC-46A Pegasus, ces deux avions ont été déployés en renfort sur le Moyen-Orient sans ravitailler le moindre appareil. En revanche, la question reste ouverte pour les autres Stratotanker de Mildenhall ainsi que les appareils ayant traversé l'Atlantique ; ce mouvement anormal d'avions ravitailleurs, groupés, la veille et le lendemain des frappes israéliennes sur l'Iran laisse clairement à penser que d'autres avions de combat ont été déployés dans la zone de commandement du CENTCOM.
Des spotters français ont peut-être eu la réponse devant leurs yeux ; comme démontré sur l'image des suivis des vols du 25 octobre, cinq des 11 ravitailleurs en vol ce jour-là ont traversé à haute altitude le ciel français entre 8h11 (pour le premier appareil). Si les trajectoires d'entrée dans le ciel français furent différentes, les 5 avions ont tous quitté la France entre Cannes et Monaco (entre 9h13 et 11h51) ou encore au sud de Bastia (entre 9h29 et 12h06).
En ce qui concerne les Fighting Falcon du 480th Fighter Squadron, ces avions ne sont pas de simples F-16C/D Fighting Falcon mais bel et bien des F-16CJ/DJ. Il s'agit de la version du F-16 spécialisée dans les missions de Suppression/Destruction des Défenses Aériennes Ennemies (SEAD/DEAD).
Ces Fighting Falcon emportent souvent différents équipements spécifiques ;
En fonction des menaces aériennes attendues, ces F-16 peuvent aussi emporter plusieurs missiles antiaériens AIM-9 Sidewinder (air-air, courte à moyenne portée) et/ou AIM-120 AMRAAM (air-air, moyenne à longue portée).
À noter que cette capacité SEAD/DEAD est déjà présente sous le CENTCOM ; le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN-72, classe Nimitz) dispose, au sein de son groupe aérien embarqué, d'un escadron d'avions de guerre électronique EA-18G Growler, l'équivalent du F-16CJ mais sur la base d'un F/A-18F Super Hornet ; pods de brouillage de communications et radars en bande haute (x2) et bande basse (x1) ALQ-99, pod de détection, d'identification et de localisation radar AN/ALQ-218 (un au bout de chaque aile), missiles AGM-88 HARM, missiles air-air,...
Quoiqu'il en soit, le message est clair ; le dispositif aérien de l'US Air Force au Moyen-Orient est renforcé. Mieux encore, les avions de combat identifiés sont uniquement présents dans la région et utilisés s'il faut détruire des radars ennemi. Leur destruction rendrait alors aveugle (localement ou à plus grande échelle) les défenses aériennes iraniennes, laissant la porte ouverte à des frappes aériennes américaines avec une menace air-sol fortement à totalement dégradée. Enfin, il ne s'agit pas de la première mesure dissuasive en direction de l'Iran : le récent raid à longue distance de bombardiers stratégiques B-2A Spirit depuis les États-Unis pour frapper des cibles au Yémen rappelle également que les États-Unis ne doivent pas spécifiquement déployer des moyens au Moyen-Orient pour frapper au cœur de l'Iran.
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