Les 14 avions de guet aérien avancés E-3A Sentry de l’OTAN seront prochainement remplacés par six E-7A Wedgetail de Boeing. Donné grand favori depuis plus d'un an, cet avion représente tout de même un bond capacitaire conséquent pour l’OTAN.
Depuis 1982, l'OTAN détient une flotte d'avion de guet aérien avancé et de commandement (AEW&C), via une collaboration de 15+1 États signataires du Traité de l'Atlantique nord. À cette époque, les premiers E-3, un avion de ligne Boeing 707 modifié avec un radar Westinghouse et le système de détection AWACS, volent afin d'assurer la surveillance de l'espace aérien de l'OTAN. Cependant, malgré différentes mises à niveau, ces avions deviennent trop vieux, l'entretien est plus long et les systèmes de détection ne sont plus aussi efficaces que les systèmes disponibles actuellement sur le marché. De fait, la NAEW&C Programme Management Organisation (NAPMO), l'organisation en charge de la maintenance et de l'utilisation des appareils, avait déjà mis à la retraite 3 Sentry et un quatrième s'était crashé, ramenant la flotte de base de 18 à 14 appareils actuellement en service.
Depuis le 15 novembre, le successeur des Sentry est connu : l'agence de l'OTAN en charge des achats de matériels (NATO Support and Procurement Agency ou NSPA) a annoncé le choix du E-7A Wedgetail de Boeing. Au total, six avions sont pour l'instant attendus, avec une mise en service opérationnelle en 2031. Cette flotte devra rapidement monter en puissance car les derniers Sentry devraient partir définitivement à la retraite pour 2035. La sélection du Wedgetail a été décidée par la NSPA mais aussi par un groupe de sept pays partenaires :
Le 31 mars 2022, Boeing avait officiellement annoncé que son partenariat Boeing-Abiliti était chargé de l'étude de faisabilité et de réduction des risques (RRFS) pour le futur avions AEW&C de l'OTAN. Concrètement, cette étude était très importante car elle visait à prévoir les besoins et missions futures de cette flotte d'avions de guet aérien avancé et de commandement. Dès lors, il est certain qu'avec Boeing aux commandes, l'E-7A partait avec un sérieux avantage dans la compétition.
A propos de compétition, les avions modernes AEW&C sont rares sur le marché : actuellement, très peu d'industriels peuvent se permettre de développer et produire de tels appareils. Saab fut ainsi le seul concurrent viable au Wedgetail, en proposant son GlobalEye. Cet avion est un Bombardier 6000/6500 équipé de nombreux capteurs et surtout, d'un radar AESA Erieye ER placé dans un box de "ski" situé au-dessus de l'appareil.
Si la surprise n'en n'était pas une, le Wedgetail représente tout de même un saut capacitaire conséquent pour la flotte d'AEW&C de l'OTAN. L'avion de base est un Boeing 737-700 NG équipé d'un énorme radar Multir-Role Electronically Scanned Array de près de 10 mètres de long. Bien plus précis que les radars des E-3A Sentry, ce radar a aussi la particularité d'avoir une portée de détection ajustable : la portée à 360° est supérieure à 400 kilomètres, cependant, la puissance de certains capteurs (par exemple, ceux dirigés vers les lignes alliées) peut être diminuée au profit des capteurs situés vers la zone d'intérêt. Cette manipulation diminue ainsi la portée sur une zone de faible menace, tout en augmentant la portée de détection sur la zone d'intérêt.
Comme expliqué précédemment, cet organisme de l'OTAN permet aux membres de l'OTAN d'avoir des capacités de détection aérienne avancée et de commandement. Les avions volent avec la cocarde de l'OTAN et sont immatriculés au Luxembourg. Leur base principale est située en Allemagne, à Geilenkirchen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) mais la flotte compte aussi trois bases avancées, spécialement aménagée pour accueillir rapidement des Sentry, à savoir Konya (Anatolie centrale, Turquie), Aktion (Préveza, Grèce) et Ørland (Trøndelag, Norvège). Cependant, certaines bases sont également capables d'acceuillir des Sentry, comme démontré au début de cette année 2023, par le déploiement d'un Sentry sur la partie militaire de l'aéroport de Bucarest, en Roumanie.
Au total, 15+1 pays déploient des équipages et mécaniciens au sol :
Deux autres pays partenaires mais non-signataires ont aussi un lien avec cette flotte : le Royaume-Uni, et ses AEW&C E-7A Wedgetail de la RAF est directement intégrée à la flotte d'AWACS de l'OTAN. La France ne participe pas au programme mais détient le statut d'observateur suite à sa volonté d'interagir avec ses E-3F Sentry. En effet, les 4 E-3F de l'Armée de l'Air et de l'Espace sont totalement interopérables et se coordonnent avec les E-3A de l'OTAN si un besoin était nécessaire.
Pour terminer, cette flotte d'appareil et leur mise en commun est extrêmement importante pour l'OTAN et ses pays membres, comme expliqué par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN :
"Les avions de surveillance et de reconnaissance sont essentiels à la défense collective de l’OTAN et je salue l’engagement des Alliés à investir dans des capacités haut de gamme. En mettant leurs ressources en commun, les Alliés peuvent acheter et exploiter collectivement des actifs majeurs qui seraient trop coûteux à acquérir pour des pays individuels. Cet investissement dans une technologie de pointe montre la force de la coopération transatlantique en matière de défense alors que nous continuons à nous adapter à un monde de plus en plus instable."
Les 14 avions de guet aérien avancés E-3A Sentry de l’OTAN seront prochainement remplacés par six E-7A Wedgetail de Boeing. Donné grand favori depuis plus d'un an, cet avion représente tout de même un bond capacitaire conséquent pour l’OTAN.
Depuis 1982, l'OTAN détient une flotte d'avion de guet aérien avancé et de commandement (AEW&C), via une collaboration de 15+1 États signataires du Traité de l'Atlantique nord. À cette époque, les premiers E-3, un avion de ligne Boeing 707 modifié avec un radar Westinghouse et le système de détection AWACS, volent afin d'assurer la surveillance de l'espace aérien de l'OTAN. Cependant, malgré différentes mises à niveau, ces avions deviennent trop vieux, l'entretien est plus long et les systèmes de détection ne sont plus aussi efficaces que les systèmes disponibles actuellement sur le marché. De fait, la NAEW&C Programme Management Organisation (NAPMO), l'organisation en charge de la maintenance et de l'utilisation des appareils, avait déjà mis à la retraite 3 Sentry et un quatrième s'était crashé, ramenant la flotte de base de 18 à 14 appareils actuellement en service.
Depuis le 15 novembre, le successeur des Sentry est connu : l'agence de l'OTAN en charge des achats de matériels (NATO Support and Procurement Agency ou NSPA) a annoncé le choix du E-7A Wedgetail de Boeing. Au total, six avions sont pour l'instant attendus, avec une mise en service opérationnelle en 2031. Cette flotte devra rapidement monter en puissance car les derniers Sentry devraient partir définitivement à la retraite pour 2035. La sélection du Wedgetail a été décidée par la NSPA mais aussi par un groupe de sept pays partenaires :
Le 31 mars 2022, Boeing avait officiellement annoncé que son partenariat Boeing-Abiliti était chargé de l'étude de faisabilité et de réduction des risques (RRFS) pour le futur avions AEW&C de l'OTAN. Concrètement, cette étude était très importante car elle visait à prévoir les besoins et missions futures de cette flotte d'avions de guet aérien avancé et de commandement. Dès lors, il est certain qu'avec Boeing aux commandes, l'E-7A partait avec un sérieux avantage dans la compétition.
A propos de compétition, les avions modernes AEW&C sont rares sur le marché : actuellement, très peu d'industriels peuvent se permettre de développer et produire de tels appareils. Saab fut ainsi le seul concurrent viable au Wedgetail, en proposant son GlobalEye. Cet avion est un Bombardier 6000/6500 équipé de nombreux capteurs et surtout, d'un radar AESA Erieye ER placé dans un box de "ski" situé au-dessus de l'appareil.
Si la surprise n'en n'était pas une, le Wedgetail représente tout de même un saut capacitaire conséquent pour la flotte d'AEW&C de l'OTAN. L'avion de base est un Boeing 737-700 NG équipé d'un énorme radar Multir-Role Electronically Scanned Array de près de 10 mètres de long. Bien plus précis que les radars des E-3A Sentry, ce radar a aussi la particularité d'avoir une portée de détection ajustable : la portée à 360° est supérieure à 400 kilomètres, cependant, la puissance de certains capteurs (par exemple, ceux dirigés vers les lignes alliées) peut être diminuée au profit des capteurs situés vers la zone d'intérêt. Cette manipulation diminue ainsi la portée sur une zone de faible menace, tout en augmentant la portée de détection sur la zone d'intérêt.
Comme expliqué précédemment, cet organisme de l'OTAN permet aux membres de l'OTAN d'avoir des capacités de détection aérienne avancée et de commandement. Les avions volent avec la cocarde de l'OTAN et sont immatriculés au Luxembourg. Leur base principale est située en Allemagne, à Geilenkirchen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) mais la flotte compte aussi trois bases avancées, spécialement aménagée pour accueillir rapidement des Sentry, à savoir Konya (Anatolie centrale, Turquie), Aktion (Préveza, Grèce) et Ørland (Trøndelag, Norvège). Cependant, certaines bases sont également capables d'acceuillir des Sentry, comme démontré au début de cette année 2023, par le déploiement d'un Sentry sur la partie militaire de l'aéroport de Bucarest, en Roumanie.
Au total, 15+1 pays déploient des équipages et mécaniciens au sol :
Deux autres pays partenaires mais non-signataires ont aussi un lien avec cette flotte : le Royaume-Uni, et ses AEW&C E-7A Wedgetail de la RAF est directement intégrée à la flotte d'AWACS de l'OTAN. La France ne participe pas au programme mais détient le statut d'observateur suite à sa volonté d'interagir avec ses E-3F Sentry. En effet, les 4 E-3F de l'Armée de l'Air et de l'Espace sont totalement interopérables et se coordonnent avec les E-3A de l'OTAN si un besoin était nécessaire.
Pour terminer, cette flotte d'appareil et leur mise en commun est extrêmement importante pour l'OTAN et ses pays membres, comme expliqué par Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN :
"Les avions de surveillance et de reconnaissance sont essentiels à la défense collective de l’OTAN et je salue l’engagement des Alliés à investir dans des capacités haut de gamme. En mettant leurs ressources en commun, les Alliés peuvent acheter et exploiter collectivement des actifs majeurs qui seraient trop coûteux à acquérir pour des pays individuels. Cet investissement dans une technologie de pointe montre la force de la coopération transatlantique en matière de défense alors que nous continuons à nous adapter à un monde de plus en plus instable."
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