Suite aux dégâts importants causés par plusieurs incendies de forêt autour de Los Angeles, l’US Air Force va déployer plusieurs avions de transport tactique C-130 Hercules. Les appareils seront équipés du MAFFS II, leur permettant de larguer de l’eau ou du retardant sur les feux à éteindre. L’US Navy fait aussi partie des renforts, avec 10 hélicoptères MH-60S Seahawk déployés avec des bambi-bucket.
Depuis le 7 janvier, deux incendies particulièrement dévastateurs, ainsi que d'autres de plus faibles ampleurs, touchent Las Vegas (Californie, États-Unis). Afin d'aider les différents moyens déjà déployés au sol et dans les airs, le Commandement Nord des États-Unis (US Northern Command, USNORTHCOM), notamment en charge des opérations militaires sur le territoire américain, a annoncé le 9 janvier l'envoi de 8 avions de transport tactique C-130 Hercules équipés du Modular Airborne Fire Fighting System (Système modulaire aéroporté de lutte contre les incendies) ou MAFFS. L'USNORTHCOM précise dans son communiqué de presse que les appareils sont en cours de transformation et de déploiement vers la base aérienne de Channel Islands Air National Guard Station. Il faut remarquer que contrairement à son nom, cette base se situe bel et bien sur le continent et non pas sur la chaine d'îles au large de Los Angeles. À vrai dire, la base en question fait en réalité partie de la base aéronavale du Comté de Ventura, à l'Ouest de Malibu.
Le MAFFS est un système utilisé depuis les années 1970 et consistait alors en une plateforme de 5 citernes éjectant de l'eau ou du retardant sous pression via deux tuyaux sortant de la trappe de la soute du C-130. Mais le déploiement d'un tel système nécessitait la présence de compresseurs sur l’aérodrome où le Hercules devait se ravitailler. Il empêchait également un vol de transfert en altitude, la rampe devant rester abaissée. Une nouvelle génération totalement repensée de ce système a été déclarée opérationnelle en février 2009 et a été dénommée MAFFS II. Ce nouveau module se présente sous la forme d'une seule et même citerne afin de maximiser l'espace disponible. Il comprend également deux compresseurs, permettant à l'avion porteur de se poser à peu près sur n'importe quel aérodrome afin de remplir sa cuve sans devoir y déployer préalablement les compresseurs nécessaires. Le MAFFS II permet aussi un largage plus contrôlé, avec une possibilité de largage complet de la citerne, la moitié ou encore un tiers. Aujourd'hui, le MAFFS II a totalement remplacé le MAFFS I au sein de l'US Air Force.
Pour donner quelques chiffres, la totalité de la cuve du MAFFS II, soit 11 356 litres (eau ou retardant), peut être larguée en moins de 5 secondes. L'effet d'un largage complet à une altitude d'environ 45 mètres (150 pieds) permet d'arroser au sol une surface longue d'environ 400 mètres et large de 18 mètres. Ces données sont représentatives et peuvent varier en fonction du vent, de la vitesse et des mouvements du C-130 durant le largage. En revanche, une fois réatterri, l'emport de compresseurs sur le MAFFS II permet un remplissage total de la cuve en seulement 12 minutes : en une vingtaine de minutes seulement, un C-130 équipé d'un MAFFS II peut avoir atterri, rempli sa cuve et redécollé. Par ailleurs, transformer un C-130 de transport en un C-130 bombardier d'eau requiert seulement deux heures pour placer le MAFFS II et sans modifier structurellement l'appareil. La seule réelle modification externe réside dans la modification de la porte arrière gauche (bâbord), celle-ci devant accueillir le tuyau de sortie de l'eau emportée dans le module. (USAF)
Pour rappel, le largage d'eau est effectué directement sur le feu afin de l'éteindre alors que le retardant vise à créer une barrière pour stopper ou à minima freiner la propagation de l'incendie. Plusieurs mélanges existent mais de manière générale, 20 % de produit retardant est mélangé avec 80 % d'eau avant d'être pompé dans les avions largueurs. Sa couleur rouge n'est pas choisie au hasard car elle permet aux pilotes de reconnaitre les zones où de précédents largages de retardant ont déjà été effectués. Il ne s'agit pas d'un produit offensif pour la nature ou l'être humain, certains mélanges se rapprochant même d'engrais et sont ainsi positifs pour la flore. Il s'agit toutefois d'un mélange irritant (ne pas ingérer) et par sécurité, les largages de ce produit sont effectués à une centaine de mètres au minimum des étendues d'eau.
Aujourd'hui, 8 MAFFS sont opérationnels au sein de l'US Air Force, avec des équipages formés à son utilisation au sein des 146ème Airlift Wing de l'Air National Guard de Californie, 152ème Airlift Wing de l'Air National Guard du Nevada, du 153ème Airlift Wing de l'Air National Guard du Wyoming et au sein du 302ème Airlift Wing de l'US Air Force Reserve (US Forest Service). L'USNORTHCOM a donc annoncé le 9 janvier dernier le déploiement de la totalité de ses moyens lourds de lutte contre les feux de forêts, témoignant l'importance de cette annonce.
Le 8 janvier, Sabrina Singh, attachée de presse adjointe du Pentagone, a annoncé le prochain déploiement de 10 hélicoptères de l'US Navy lors d'une conférence de presse. D'ailleurs, ce 10 janvier, des hélicoptères maritimes multi-missions MH-60S Seahawk (officieusement dénommés Knighthawk) s'entrainaient au remplissage et au largage d'eau à l'aide de bambi bucket au large de la base navale de San Diego. L'objectif est d'offrir des appareils capables de frapper le feu, certes avec une plus faible quantité d'eau que sur des avions mais avec une plus grande précision.
Concrètement, le bambi bucket est un réservoir souple qui est maintenu sous un hélicoptère via plusieurs élingues. L'intérêt de ce système est d'utiliser la possibilité de vol stationnaire d'un hélicoptère au-dessus d'un plan d'eau proche de l'incendie pour le remplir. Une fois au-dessus de la zone à éteindre, le bambi bucket s'ouvre par le bas à l'aide d'une corde indépendante (reliée au système de fixation et enclenchée électroniquement par le pilote) pour larguer la totalité de son contenu. Il existe différentes tailles de bambi bucket pour permettre la transformation d'à peu près n'importe quel type d'hélicoptère. Cela comprend les hélicoptères privés mais aussi les plus puissants hélicoptères militaires du Pentagone, tels que les hélicoptères de transport lourd CH-53 Sea Stallion de l'US Navy ou encore CH-47 Chinook de l'US Army. Leur capacité de levage de masse lourde sous élingue permet à ces "hélicoptères lourds" de lutte contre les feux de forêt d'emporter jusqu'à une dizaine de millier de litre dans un bambi bucket. Au niveau des Seahawk, le bambi bucket utilisé devrait détenir une capacité d'emport de 1590 litres.
D'ailleurs, le compte X @FlynonymousWX a eu l'occasion de publier une vidéo de cet entrainement et quelques magnifiques photos (ci-dessous). Les équipages semblent se réentrainer au largage d'eau et au vol avec bambi bucket avant d'être prochainement envoyé à Los Angeles.
La problématique des feux de forêt n'est pas nouvelle aux États-Unis, avec un historique récent des feux de forêt très important, ceux-ci étant même parfois qualifiés de méga-feux. Une des solutions en cours de développement pourrait se retrouver dans les drones autonomes. Pour rester sur les hélicoptères, Sikorsky, Rain et l'Agence pour les Projets de Recherche Avancée de Défense, la fameuse DARPA, ont testé un hélicoptère de transport moyen UH-60 Black Hawk équipé d'un bambi bucket... et totalement autonome.
Cet essai a eu lieu le 29 octobre 2024 devant des représentants officiels, d'agences fédérales et de départements de pompiers. Grâce à une simple tablette, un ordre est donné par un être humain pour aller combattre un incendie. Une fois l'ordre envoyé, le Black Hawk a été, de manière autonome, remplir son bambi bucket dans un plan d'eau, s'est déplacé vers l'incendie simulé, l'a détecté grâce à une caméra et ensuite larguer l'eau sur ce dernier. Si un pilote était présent à bord, il n'a jamais touché le moindre boutons ou manche de l'hélicoptère durant les trois démonstrations.
Disposer de tels engins en nombre permettrait d'augmenter l'efficacité de la lutte contre les feux de forêt : vols en essaim, distribution efficace des moyens disponibles, déduction autonome du meilleur trajet vers le point d'eau le plus proche, vers l'incendie, vers l'héliport pour ravitailler, etc. Autre gros avantage, une potentielle capacité de lutte contre les feux de forêts la nuit, avec un accès à une cartographie précise de la zone d'action. Mais pour l'instant, les avions transformés en bombardiers d'eau, Canadair et hélicoptères de différents modèles ont encore de beaux jours devant eux.
Suite aux dégâts importants causés par plusieurs incendies de forêt autour de Los Angeles, l’US Air Force va déployer plusieurs avions de transport tactique C-130 Hercules. Les appareils seront équipés du MAFFS II, leur permettant de larguer de l’eau ou du retardant sur les feux à éteindre. L’US Navy fait aussi partie des renforts, avec 10 hélicoptères MH-60S Seahawk déployés avec des bambi-bucket.
Depuis le 7 janvier, deux incendies particulièrement dévastateurs, ainsi que d'autres de plus faibles ampleurs, touchent Las Vegas (Californie, États-Unis). Afin d'aider les différents moyens déjà déployés au sol et dans les airs, le Commandement Nord des États-Unis (US Northern Command, USNORTHCOM), notamment en charge des opérations militaires sur le territoire américain, a annoncé le 9 janvier l'envoi de 8 avions de transport tactique C-130 Hercules équipés du Modular Airborne Fire Fighting System (Système modulaire aéroporté de lutte contre les incendies) ou MAFFS. L'USNORTHCOM précise dans son communiqué de presse que les appareils sont en cours de transformation et de déploiement vers la base aérienne de Channel Islands Air National Guard Station. Il faut remarquer que contrairement à son nom, cette base se situe bel et bien sur le continent et non pas sur la chaine d'îles au large de Los Angeles. À vrai dire, la base en question fait en réalité partie de la base aéronavale du Comté de Ventura, à l'Ouest de Malibu.
Le MAFFS est un système utilisé depuis les années 1970 et consistait alors en une plateforme de 5 citernes éjectant de l'eau ou du retardant sous pression via deux tuyaux sortant de la trappe de la soute du C-130. Mais le déploiement d'un tel système nécessitait la présence de compresseurs sur l’aérodrome où le Hercules devait se ravitailler. Il empêchait également un vol de transfert en altitude, la rampe devant rester abaissée. Une nouvelle génération totalement repensée de ce système a été déclarée opérationnelle en février 2009 et a été dénommée MAFFS II. Ce nouveau module se présente sous la forme d'une seule et même citerne afin de maximiser l'espace disponible. Il comprend également deux compresseurs, permettant à l'avion porteur de se poser à peu près sur n'importe quel aérodrome afin de remplir sa cuve sans devoir y déployer préalablement les compresseurs nécessaires. Le MAFFS II permet aussi un largage plus contrôlé, avec une possibilité de largage complet de la citerne, la moitié ou encore un tiers. Aujourd'hui, le MAFFS II a totalement remplacé le MAFFS I au sein de l'US Air Force.
Pour donner quelques chiffres, la totalité de la cuve du MAFFS II, soit 11 356 litres (eau ou retardant), peut être larguée en moins de 5 secondes. L'effet d'un largage complet à une altitude d'environ 45 mètres (150 pieds) permet d'arroser au sol une surface longue d'environ 400 mètres et large de 18 mètres. Ces données sont représentatives et peuvent varier en fonction du vent, de la vitesse et des mouvements du C-130 durant le largage. En revanche, une fois réatterri, l'emport de compresseurs sur le MAFFS II permet un remplissage total de la cuve en seulement 12 minutes : en une vingtaine de minutes seulement, un C-130 équipé d'un MAFFS II peut avoir atterri, rempli sa cuve et redécollé. Par ailleurs, transformer un C-130 de transport en un C-130 bombardier d'eau requiert seulement deux heures pour placer le MAFFS II et sans modifier structurellement l'appareil. La seule réelle modification externe réside dans la modification de la porte arrière gauche (bâbord), celle-ci devant accueillir le tuyau de sortie de l'eau emportée dans le module. (USAF)
Pour rappel, le largage d'eau est effectué directement sur le feu afin de l'éteindre alors que le retardant vise à créer une barrière pour stopper ou à minima freiner la propagation de l'incendie. Plusieurs mélanges existent mais de manière générale, 20 % de produit retardant est mélangé avec 80 % d'eau avant d'être pompé dans les avions largueurs. Sa couleur rouge n'est pas choisie au hasard car elle permet aux pilotes de reconnaitre les zones où de précédents largages de retardant ont déjà été effectués. Il ne s'agit pas d'un produit offensif pour la nature ou l'être humain, certains mélanges se rapprochant même d'engrais et sont ainsi positifs pour la flore. Il s'agit toutefois d'un mélange irritant (ne pas ingérer) et par sécurité, les largages de ce produit sont effectués à une centaine de mètres au minimum des étendues d'eau.
Aujourd'hui, 8 MAFFS sont opérationnels au sein de l'US Air Force, avec des équipages formés à son utilisation au sein des 146ème Airlift Wing de l'Air National Guard de Californie, 152ème Airlift Wing de l'Air National Guard du Nevada, du 153ème Airlift Wing de l'Air National Guard du Wyoming et au sein du 302ème Airlift Wing de l'US Air Force Reserve (US Forest Service). L'USNORTHCOM a donc annoncé le 9 janvier dernier le déploiement de la totalité de ses moyens lourds de lutte contre les feux de forêts, témoignant l'importance de cette annonce.
Le 8 janvier, Sabrina Singh, attachée de presse adjointe du Pentagone, a annoncé le prochain déploiement de 10 hélicoptères de l'US Navy lors d'une conférence de presse. D'ailleurs, ce 10 janvier, des hélicoptères maritimes multi-missions MH-60S Seahawk (officieusement dénommés Knighthawk) s'entrainaient au remplissage et au largage d'eau à l'aide de bambi bucket au large de la base navale de San Diego. L'objectif est d'offrir des appareils capables de frapper le feu, certes avec une plus faible quantité d'eau que sur des avions mais avec une plus grande précision.
Concrètement, le bambi bucket est un réservoir souple qui est maintenu sous un hélicoptère via plusieurs élingues. L'intérêt de ce système est d'utiliser la possibilité de vol stationnaire d'un hélicoptère au-dessus d'un plan d'eau proche de l'incendie pour le remplir. Une fois au-dessus de la zone à éteindre, le bambi bucket s'ouvre par le bas à l'aide d'une corde indépendante (reliée au système de fixation et enclenchée électroniquement par le pilote) pour larguer la totalité de son contenu. Il existe différentes tailles de bambi bucket pour permettre la transformation d'à peu près n'importe quel type d'hélicoptère. Cela comprend les hélicoptères privés mais aussi les plus puissants hélicoptères militaires du Pentagone, tels que les hélicoptères de transport lourd CH-53 Sea Stallion de l'US Navy ou encore CH-47 Chinook de l'US Army. Leur capacité de levage de masse lourde sous élingue permet à ces "hélicoptères lourds" de lutte contre les feux de forêt d'emporter jusqu'à une dizaine de millier de litre dans un bambi bucket. Au niveau des Seahawk, le bambi bucket utilisé devrait détenir une capacité d'emport de 1590 litres.
D'ailleurs, le compte X @FlynonymousWX a eu l'occasion de publier une vidéo de cet entrainement et quelques magnifiques photos (ci-dessous). Les équipages semblent se réentrainer au largage d'eau et au vol avec bambi bucket avant d'être prochainement envoyé à Los Angeles.
La problématique des feux de forêt n'est pas nouvelle aux États-Unis, avec un historique récent des feux de forêt très important, ceux-ci étant même parfois qualifiés de méga-feux. Une des solutions en cours de développement pourrait se retrouver dans les drones autonomes. Pour rester sur les hélicoptères, Sikorsky, Rain et l'Agence pour les Projets de Recherche Avancée de Défense, la fameuse DARPA, ont testé un hélicoptère de transport moyen UH-60 Black Hawk équipé d'un bambi bucket... et totalement autonome.
Cet essai a eu lieu le 29 octobre 2024 devant des représentants officiels, d'agences fédérales et de départements de pompiers. Grâce à une simple tablette, un ordre est donné par un être humain pour aller combattre un incendie. Une fois l'ordre envoyé, le Black Hawk a été, de manière autonome, remplir son bambi bucket dans un plan d'eau, s'est déplacé vers l'incendie simulé, l'a détecté grâce à une caméra et ensuite larguer l'eau sur ce dernier. Si un pilote était présent à bord, il n'a jamais touché le moindre boutons ou manche de l'hélicoptère durant les trois démonstrations.
Disposer de tels engins en nombre permettrait d'augmenter l'efficacité de la lutte contre les feux de forêt : vols en essaim, distribution efficace des moyens disponibles, déduction autonome du meilleur trajet vers le point d'eau le plus proche, vers l'incendie, vers l'héliport pour ravitailler, etc. Autre gros avantage, une potentielle capacité de lutte contre les feux de forêts la nuit, avec un accès à une cartographie précise de la zone d'action. Mais pour l'instant, les avions transformés en bombardiers d'eau, Canadair et hélicoptères de différents modèles ont encore de beaux jours devant eux.
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