Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites
Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites
© Google Earth

publié le 14 septembre 2023 à 00:32

626 mots

Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites

Des images satellites permettent de confirmer l’impact des missiles sur les deux navires russes alors qu’ils subissaient un entretien dans la base navale de Sébastopol. Les impacts confirment les dégâts mais démontrent également la précision de l’attaque. La Flotte russe de la mer Noire subit ainsi deux pertes, dont un coûteux sous-marins et une défaite au sein même de sa base principale sur la mer Noire.


Des premières images OSINT...

Du 12 au 13 septembre, les deux cales sèches de la base navale de Sébastopol ont été attaquées par des missiles. Il existe très peu d'images de la zone après l'attaque, en dehors d'une image partielle du navire de débarquement Minsk (classe Ropucha). Cette image permet déjà de confirmer les dégâts importants subis par le navire : il manque une partie de la superstructure arrière (jaune) et le mat est incliné (rouge), laissant penser à des dégâts sur la superstructure dans sa globalité. Aucune image du sous-marin d'attaque à propulsion conventionnelle Rostov-on-Don (classe Kilo améliorée) n'existait jusqu'à présent.

Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images).
Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images). © Air&Cosmos, Mil.ru, open sources
Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images).

... aux images satellites

Cependant, en fin de journée, des premières images satellites permettaient de confirmer des dégâts importants aux deux cales sèches. Ces images étaient toutefois trop pixelisées. Il aura fallu attendre quelques temps encore pour enfin détenir plusieurs séries d'images précises des deux cales sèches (ci-dessous).

Analyse post-strike

Elle est intéressante sur plusieurs points :

  1. Le Minsk a subi un impact direct sur sa superstructure, derrière la tourelle avant. L'explosion du missile et l'incendie qui a suivi a donc complètement ravagé le navire, expliquant les dégâts visibles sur l'image présentée en début de cet article.
  2. Le Rostov-on-Don semble avoir été touché directement sur sa coque, côté tribord (droite), comme démontré par la seconde image ci-dessus. Il est d'ailleurs possible d'apercevoir que la coque est éventrée.
  3. De manière générale, les deux cales sèches ont aussi subi des dégâts. Le dégagement des épaves sera obligatoirement suivi par une remise à neuf des installations. En revanche, les portes des deux cales sèches ne semblent pas avoir été touchées.
  4. Si les deux bâtiments sont touchés, il faut remarquer que les deux impacts ont eu lieu au milieu des deux formes. Celles-ci feraient approximativement 30 mètres de largeur sur une longueur de 150 (pour la plus petite) à 170 mètres (pour la plus grande), d'après Google Earth. Le moyen utilisé est donc un missile extrêmement précis, avec un système de guidage de premier ordre (SCALP-EG/Storm Shadow ? La version sol-sol du missile ukrainien Neptune mais dont les informations sont peu précises ?...).

Asymétrie en mer Noire

Concrètement, les Ukrainiens réussissent à maintenir une pression très forte sur la Crimée mais aussi sur Flotte russe de la mer Noire. Pourtant, c'est un véritable conflit asymétrique : sur le papier, la trentaine de navire de guerre russes (4 frégates, 21 corvettes et 5 sous-marins d'attaque à propulsion conventionnelle) - sans oublier les navires de débarquement, chasseurs de mines, etc - ne devraient faire qu'une bouchée des petits patrouilleurs de quelques dizaines de mètres ukrainiens. Mais les marins ukrainiens utilisent une véritable techno-guérilla (drones de surface et désormais sous-marin, drones aériens, missiles sol-mer,...) permettant de maintenir une certaine liberté de navigation dans ses eaux proches tout en détruisant ou endommageant des navires russes, comme le croiseur Moskva, l'attaque maritime contre un autre navire de la classe Ropucha... à l'Est de la mer Noire (vidéo ci-dessous),... 

Conclusion

S'il ne s'agit pas de la première attaque (réussie ou non) sur Sébastopol ou sa région (8 avions de combat détruits sur la base aérienne de Saky), cette retentissante attaque est une victoire pour l'Ukraine et un véritable affront pour la Flotte russe de la mer Noire. Celle-ci voit ainsi sa base navale principale en mer Noire touchée directement par des moyens ukrainiens, perdant deux cales sèches (momentanément) et surtout, deux bâtiments !

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14/09/2023 00:32
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Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites

Des images satellites permettent de confirmer l’impact des missiles sur les deux navires russes alors qu’ils subissaient un entretien dans la base navale de Sébastopol. Les impacts confirment les dégâts mais démontrent également la précision de l’attaque. La Flotte russe de la mer Noire subit ainsi deux pertes, dont un coûteux sous-marins et une défaite au sein même de sa base principale sur la mer Noire.

Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites
Frappes sur Sébastopol : confirmation par images satellites

Des premières images OSINT...

Du 12 au 13 septembre, les deux cales sèches de la base navale de Sébastopol ont été attaquées par des missiles. Il existe très peu d'images de la zone après l'attaque, en dehors d'une image partielle du navire de débarquement Minsk (classe Ropucha). Cette image permet déjà de confirmer les dégâts importants subis par le navire : il manque une partie de la superstructure arrière (jaune) et le mat est incliné (rouge), laissant penser à des dégâts sur la superstructure dans sa globalité. Aucune image du sous-marin d'attaque à propulsion conventionnelle Rostov-on-Don (classe Kilo améliorée) n'existait jusqu'à présent.

Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images).
Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images). © Air&Cosmos, Mil.ru, open sources
Comparaison entre un navire de la classe Ropucha et le Minsk (classe Ropucha) après l'attaque du 12-13 septembre 2023 (distances différentes entre les deux images).

... aux images satellites

Cependant, en fin de journée, des premières images satellites permettaient de confirmer des dégâts importants aux deux cales sèches. Ces images étaient toutefois trop pixelisées. Il aura fallu attendre quelques temps encore pour enfin détenir plusieurs séries d'images précises des deux cales sèches (ci-dessous).

Analyse post-strike

Elle est intéressante sur plusieurs points :

  1. Le Minsk a subi un impact direct sur sa superstructure, derrière la tourelle avant. L'explosion du missile et l'incendie qui a suivi a donc complètement ravagé le navire, expliquant les dégâts visibles sur l'image présentée en début de cet article.
  2. Le Rostov-on-Don semble avoir été touché directement sur sa coque, côté tribord (droite), comme démontré par la seconde image ci-dessus. Il est d'ailleurs possible d'apercevoir que la coque est éventrée.
  3. De manière générale, les deux cales sèches ont aussi subi des dégâts. Le dégagement des épaves sera obligatoirement suivi par une remise à neuf des installations. En revanche, les portes des deux cales sèches ne semblent pas avoir été touchées.
  4. Si les deux bâtiments sont touchés, il faut remarquer que les deux impacts ont eu lieu au milieu des deux formes. Celles-ci feraient approximativement 30 mètres de largeur sur une longueur de 150 (pour la plus petite) à 170 mètres (pour la plus grande), d'après Google Earth. Le moyen utilisé est donc un missile extrêmement précis, avec un système de guidage de premier ordre (SCALP-EG/Storm Shadow ? La version sol-sol du missile ukrainien Neptune mais dont les informations sont peu précises ?...).

Asymétrie en mer Noire

Concrètement, les Ukrainiens réussissent à maintenir une pression très forte sur la Crimée mais aussi sur Flotte russe de la mer Noire. Pourtant, c'est un véritable conflit asymétrique : sur le papier, la trentaine de navire de guerre russes (4 frégates, 21 corvettes et 5 sous-marins d'attaque à propulsion conventionnelle) - sans oublier les navires de débarquement, chasseurs de mines, etc - ne devraient faire qu'une bouchée des petits patrouilleurs de quelques dizaines de mètres ukrainiens. Mais les marins ukrainiens utilisent une véritable techno-guérilla (drones de surface et désormais sous-marin, drones aériens, missiles sol-mer,...) permettant de maintenir une certaine liberté de navigation dans ses eaux proches tout en détruisant ou endommageant des navires russes, comme le croiseur Moskva, l'attaque maritime contre un autre navire de la classe Ropucha... à l'Est de la mer Noire (vidéo ci-dessous),... 

Conclusion

S'il ne s'agit pas de la première attaque (réussie ou non) sur Sébastopol ou sa région (8 avions de combat détruits sur la base aérienne de Saky), cette retentissante attaque est une victoire pour l'Ukraine et un véritable affront pour la Flotte russe de la mer Noire. Celle-ci voit ainsi sa base navale principale en mer Noire touchée directement par des moyens ukrainiens, perdant deux cales sèches (momentanément) et surtout, deux bâtiments !



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