publié le 15 novembre 2023 à 06:30
943 mots
Le 11 novembre, un hélicoptère MH-60M des Forces spéciales américaines s’est crashé au sud-est de Chypre. Il effectuait alors une manœuvre d’entrainement au ravitaillement en vol. Cinq militaires américains sont décédés et ce, malgré le déploiement de trois avions de patrouille maritime et d’un destroyer. Cet hélicoptère est une version modifiée pour les besoins des Forces spéciales américaines.
Ce 13 novembre, le Département de la Défense (DoD) a annoncé dans un communiqué de presse la perte d'un hélicoptère des Forces spéciales MH-60M Black Hawk du très célèbre 160th SOAR Regiment. Le Black Hawk survolait les eaux de la mer Méditerranée orientale le 11 novembre dernier alors qu'il effectuait un entrainement de ravitaillement en vol. Pour une raison encore inexpliquée, l’hélicoptère a subi un incident, résidant dans la perte de l’appareil. Cinq militaires américains, présents à bord, sont décédés. Le DoD insiste sur la nature du crash : il ne s'agit en aucun cas d'une attaque envers l'hélicoptère.
Suite à ce crash, l’US Navy a déployé un important dispositif search-and-rescue (SAR) avec notamment trois avions de patrouille maritime P-8A Poseidon. Au moins deux appareils étaient d’ailleurs visibles sur les différents sites de flight tracking. Le premier est arrivé sur zone vers 05h30 du matin (heure de Paris) en cerclant à basse altitude au sud-est de Chypre. Le second est arrivé en début d’après-midi, dans la même zone de recherche que le premier appareil (images ci-dessous).
En mer, le destroyer lance-missiles Pay Ignatius (DDG-117, classe Arleigh Burke IIA) s’est également rendu sur zone. À noter que ce dernier ne fait pas partie de l’escadre du porte-avions Gerald R. Ford. Le DoD n'a pas encore précisé quels seront les moyens déployés pour récupérer l'épave de l'hélicoptère.
Aucune raison expliquant son déploiement n'a été donnée par le DoD. Cependant, depuis l'attaque sur Israël du 7 octobre dernier, les Forces armées américaines ont déployé d'importants moyens au Moyen-Orient : systèmes antiaériens et antimissiles grâce à un pont aérien transcontinental, un porte-avions, 2.400 Marines formés au soutien aux opérations spéciales,... ainsi que de nombreux opérateurs des Forces spéciales, soutenus par les hélicoptères du 160th SOAR. Ils doivent permettre d'effectuer des évacuations de ressortissants, d'effectuer des raids dans la région... ou si l'occasion le permet, l'évacuation d'otages dans la bande de Gaza !
L'échec de l'opération de sauvetage des otages de l'ambassade américaine en Iran en 1980 (opération Eagle Claw) s'explique, du moins en partie, par le manque d'expérience des pilotes à voler de nuit et en très basse altitude. L'US Army crée alors une unité spécialisée pour le soutien héliporté des Forces spéciales américaines : le 160th Special Operation Aviation Regiment (160th SOAR) Night Stalker. Cette unité dispose alors d'hélicoptères spécialement modifiés pour répondre à ses besoins :
Depuis sa création, cette unité à participé à tous les combats importants des Forces armées américaines (Grenade, Tempête du Désert, Somalie, Irak, Afghanistan,...) mais aussi à de nombreuses opérations de forces spéciales, telles que le raid sur la résidence pakistanaise d'Oussama Ben Laden ou encore la récupération et l'exfiltration d'un hélicoptère de combat libyen Mi-24D Hind en dehors du Tchad. À noter que le régiment détient aussi quelques drones de moyenne altitude et de longue endurance MQ-1C Grey Eagle.
Cet hélicoptère est une version améliorée du MH-60K, elle-même une version spécialement modifiée du UH-60 Black Hawk afin répondre aux besoins de transport des Forces spéciales américaines. Il comprend ainsi un radar AN/APQ-187 dans son nez lui permettant de voler à très basse altitude (suivi de terrain et évitement de terrain). Sous le nez, il est aussi possible d’apercevoir une boule électro-optique jour/infrarouge (version v1) avec un pointeur laser pour guider les différentes munitions à guidage laser (version v2). Une perche de ravitaillement en vol a été ajoutée afin d’allonger son autonomie (ravitaillement probe-and-drogue).
Principalement utilisé pour le transport, il peut aussi être modifié aux standards Direct Action Penetrator (DAP) via l’ajout d’une boule AN/APQ-187 v2, de deux fixations et de deux pylônes d’emport (ainsi que quelques autres modifications). Elles permettent alors de transformer cet hélicoptère de transport moyen en un hélicoptère de combat redoutable :
Le MH-60M DAP garde bien évidemment les capacités de vol en très basse altitude et sert alors de soutien aérien rapproché lors des missions des Forces spéciales américaines.
Enfin, une troisième variante, ultra-secrète, a été développée et utilisée durant l’opération Trident de Neptune du 1er mai 2011, visant à tuer Oussama Ben Laden. Durant le raid, l’un de ces Black Hawk modifiés a été endommagé et malgré la destruction par les Navy Seals, les images publiées par les Forces pakistanaises confirment que l’US Army a développé une variante discrète, voire même furtive du Black Hawk.
Caractéristiques techniques (MH-60M)
Taille : 15,2 mètres de longueur (16,35 avec le rotor principal) pour 5,13 mètres de hauteur
Rotor : 4 pales (14,1 mètres de diamètre)
Motorisation : 2x General Electric YT-706-GE-700
Vitesse (max) : supérieure à 277,8 km/h (+150 nœuds)
Masse (max) : 11,113 tonnes
Emport externe (max) : 4,08 tonnes
Équipage : pilote, copilote et deux tireurs en cabine
Le 11 novembre, un hélicoptère MH-60M des Forces spéciales américaines s’est crashé au sud-est de Chypre. Il effectuait alors une manœuvre d’entrainement au ravitaillement en vol. Cinq militaires américains sont décédés et ce, malgré le déploiement de trois avions de patrouille maritime et d’un destroyer. Cet hélicoptère est une version modifiée pour les besoins des Forces spéciales américaines.
Ce 13 novembre, le Département de la Défense (DoD) a annoncé dans un communiqué de presse la perte d'un hélicoptère des Forces spéciales MH-60M Black Hawk du très célèbre 160th SOAR Regiment. Le Black Hawk survolait les eaux de la mer Méditerranée orientale le 11 novembre dernier alors qu'il effectuait un entrainement de ravitaillement en vol. Pour une raison encore inexpliquée, l’hélicoptère a subi un incident, résidant dans la perte de l’appareil. Cinq militaires américains, présents à bord, sont décédés. Le DoD insiste sur la nature du crash : il ne s'agit en aucun cas d'une attaque envers l'hélicoptère.
Suite à ce crash, l’US Navy a déployé un important dispositif search-and-rescue (SAR) avec notamment trois avions de patrouille maritime P-8A Poseidon. Au moins deux appareils étaient d’ailleurs visibles sur les différents sites de flight tracking. Le premier est arrivé sur zone vers 05h30 du matin (heure de Paris) en cerclant à basse altitude au sud-est de Chypre. Le second est arrivé en début d’après-midi, dans la même zone de recherche que le premier appareil (images ci-dessous).
En mer, le destroyer lance-missiles Pay Ignatius (DDG-117, classe Arleigh Burke IIA) s’est également rendu sur zone. À noter que ce dernier ne fait pas partie de l’escadre du porte-avions Gerald R. Ford. Le DoD n'a pas encore précisé quels seront les moyens déployés pour récupérer l'épave de l'hélicoptère.
Aucune raison expliquant son déploiement n'a été donnée par le DoD. Cependant, depuis l'attaque sur Israël du 7 octobre dernier, les Forces armées américaines ont déployé d'importants moyens au Moyen-Orient : systèmes antiaériens et antimissiles grâce à un pont aérien transcontinental, un porte-avions, 2.400 Marines formés au soutien aux opérations spéciales,... ainsi que de nombreux opérateurs des Forces spéciales, soutenus par les hélicoptères du 160th SOAR. Ils doivent permettre d'effectuer des évacuations de ressortissants, d'effectuer des raids dans la région... ou si l'occasion le permet, l'évacuation d'otages dans la bande de Gaza !
L'échec de l'opération de sauvetage des otages de l'ambassade américaine en Iran en 1980 (opération Eagle Claw) s'explique, du moins en partie, par le manque d'expérience des pilotes à voler de nuit et en très basse altitude. L'US Army crée alors une unité spécialisée pour le soutien héliporté des Forces spéciales américaines : le 160th Special Operation Aviation Regiment (160th SOAR) Night Stalker. Cette unité dispose alors d'hélicoptères spécialement modifiés pour répondre à ses besoins :
Depuis sa création, cette unité à participé à tous les combats importants des Forces armées américaines (Grenade, Tempête du Désert, Somalie, Irak, Afghanistan,...) mais aussi à de nombreuses opérations de forces spéciales, telles que le raid sur la résidence pakistanaise d'Oussama Ben Laden ou encore la récupération et l'exfiltration d'un hélicoptère de combat libyen Mi-24D Hind en dehors du Tchad. À noter que le régiment détient aussi quelques drones de moyenne altitude et de longue endurance MQ-1C Grey Eagle.
Cet hélicoptère est une version améliorée du MH-60K, elle-même une version spécialement modifiée du UH-60 Black Hawk afin répondre aux besoins de transport des Forces spéciales américaines. Il comprend ainsi un radar AN/APQ-187 dans son nez lui permettant de voler à très basse altitude (suivi de terrain et évitement de terrain). Sous le nez, il est aussi possible d’apercevoir une boule électro-optique jour/infrarouge (version v1) avec un pointeur laser pour guider les différentes munitions à guidage laser (version v2). Une perche de ravitaillement en vol a été ajoutée afin d’allonger son autonomie (ravitaillement probe-and-drogue).
Principalement utilisé pour le transport, il peut aussi être modifié aux standards Direct Action Penetrator (DAP) via l’ajout d’une boule AN/APQ-187 v2, de deux fixations et de deux pylônes d’emport (ainsi que quelques autres modifications). Elles permettent alors de transformer cet hélicoptère de transport moyen en un hélicoptère de combat redoutable :
Le MH-60M DAP garde bien évidemment les capacités de vol en très basse altitude et sert alors de soutien aérien rapproché lors des missions des Forces spéciales américaines.
Enfin, une troisième variante, ultra-secrète, a été développée et utilisée durant l’opération Trident de Neptune du 1er mai 2011, visant à tuer Oussama Ben Laden. Durant le raid, l’un de ces Black Hawk modifiés a été endommagé et malgré la destruction par les Navy Seals, les images publiées par les Forces pakistanaises confirment que l’US Army a développé une variante discrète, voire même furtive du Black Hawk.
Caractéristiques techniques (MH-60M)
Taille : 15,2 mètres de longueur (16,35 avec le rotor principal) pour 5,13 mètres de hauteur
Rotor : 4 pales (14,1 mètres de diamètre)
Motorisation : 2x General Electric YT-706-GE-700
Vitesse (max) : supérieure à 277,8 km/h (+150 nœuds)
Masse (max) : 11,113 tonnes
Emport externe (max) : 4,08 tonnes
Équipage : pilote, copilote et deux tireurs en cabine
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