L’arrivée de systèmes antiaériens et antimissiles Patriot et THAAD américains au Moyen-Orient implique un important déploiement d’avions de transport stratégique. L’US Air Force a lancé, depuis la fin du mois d’octobre, un véritable pont aérien entre l’Amérique et le Moyen-Orient, avec parfois plus de 50 vols journaliers de C-5M Super Galaxy et C-17A Globemaster III.
Suite aux nombreuses attaques de missiles et de drones sur des bases américaines au Moyen-Orient, le Pentagone avait notamment annoncé le déploiement de bataillons de systèmes anti-aériens et anti-missiles MIM-104 Patriot et d'une batterie anti-missile balistique THAAD, en plus d'autres moyens terrestres, navals et aériens. La localisation précise des unités n'a pas été dévoilée par le Département de la Défense (DoD) mais ce déplacement de moyens a demandé la mise en place d'un véritable pont aérien entre les États-Unis et le Proche-Orient. Au centre de ce pont aérien, le continent européen et notamment la base aérienne américaine de Ramstein (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), où deux types d'appareils se croisent pour un bref entretien, changement d'équipage et surtout, le plein des réservoirs :
Au total, ce sont en moyenne 50 de ces avions qui sont visibles quotidiennement, faisant l'aller-retour entre le Proche-Orient et le continent américain. Ce nombre impressionnant s'explique par le nombre tout aussi important de matériels à déplacer :
Or, malgré l'immensité des deux modèles d'avions décrits ci-dessus, il faut plusieurs appareils pour déployer uniquement les lanceurs ! Par exemple, huit Globemaster ou quatre Super Galaxy sont nécessaires pour déployer les lanceurs... d'une seule batterie de Patriot. Ce à quoi il faut ajouter le poste de tir, les radars AN/MPQ-53 (Patriot PAC-2) ou AN/MPQ-65 (Patriot PAC-3), les véhicules utilisés pour transporter les missiles supplémentaires, la force de protection, etc. Pour le THAAD, la tâche est plus imposante car le radar AN/TPY-2 demande la mobilisation de plusieurs avions de transport stratégique. Contrairement aux AN/MPQ-53 et AN/MPQ-65 des Patriot, l'AN/TPY-2 du THAAD est un véritable système de systèmes, composés de plusieurs semi-remorques :
Ces mouvements sont en partie visibles sur les différents sites de flight tracking. Il est ainsi possible de voir que les avions effectuent des décollages depuis des bases où sont stationnés des unités antiaériennes équipées de Patriot et de THAAD, comme la base de Fort Sill, où deux C-17A ont décollé au moment où cet article commençait seulement à s'écrire.
Avec un peu de recul, la publication ci-dessous montre l'importance de ce pont aérien : pour la seule journée du 28 octobre, près de 53 avions de transport stratégique C-17A Globemaster III et 7 C-5M Super Galaxy étaient visibles entre l'Amérique et le Moyen-Orient. Il faut remarquer que très peu d'avions sont visibles sur le Moyen-Orient. La raison est simple ; afin de ne pas dévoiler la localisation des différents systèmes antiaériens et antimissiles, les appareils n'émettent plus en public une fois arrivé au-dessus du Nord de la Turquie (expliquant l'amas d'avions sur la publication). À noter que la totalité de ces vols ne concernent pas exclusivement des systèmes antiaériens Patriot et THAAD. Il y a aussi des vols depuis des bases de Forces spéciales, telles que Fort Liberty (Caroline du Nord, États-Unis) ou encore des vols de soutien logistique pour les unités américaines en Europe et au Moyen-Orient.
Pour rappel, le C-17A Globemaster III peut transporter jusqu'à 77,519 tonnes de fret dans sa soute. Quant au géant C-5M Super Galaxy, il peut transporter jusqu'à 127,46 tonnes de fret dans sa soute, avec une autonomie maximale de 4.800 miles nautiques (8889,6 km). Ses deux avions sont bien évidemment ravitaillables en vol mais les vols visibles sur les sites de flight tracking semblent prioriser des arrêts de ravitaillement sur des bases aériennes (notamment Dover aux États-Unis ou Ramstein comme expliqué précédemment) et non pas des ravitaillements en vol.
Enfin, si ce déploiement d'avions de transport stratégique semble important, il ne s'agit qu'une partie de la flotte d'avions de transport stratégique des Forces armées américaines : au total, 52 C-5M (en 2018) et 204 C-17A sont en services dans l'US Air Force et l'Air National Guard.
L’arrivée de systèmes antiaériens et antimissiles Patriot et THAAD américains au Moyen-Orient implique un important déploiement d’avions de transport stratégique. L’US Air Force a lancé, depuis la fin du mois d’octobre, un véritable pont aérien entre l’Amérique et le Moyen-Orient, avec parfois plus de 50 vols journaliers de C-5M Super Galaxy et C-17A Globemaster III.
Suite aux nombreuses attaques de missiles et de drones sur des bases américaines au Moyen-Orient, le Pentagone avait notamment annoncé le déploiement de bataillons de systèmes anti-aériens et anti-missiles MIM-104 Patriot et d'une batterie anti-missile balistique THAAD, en plus d'autres moyens terrestres, navals et aériens. La localisation précise des unités n'a pas été dévoilée par le Département de la Défense (DoD) mais ce déplacement de moyens a demandé la mise en place d'un véritable pont aérien entre les États-Unis et le Proche-Orient. Au centre de ce pont aérien, le continent européen et notamment la base aérienne américaine de Ramstein (Rhénanie-Palatinat, Allemagne), où deux types d'appareils se croisent pour un bref entretien, changement d'équipage et surtout, le plein des réservoirs :
Au total, ce sont en moyenne 50 de ces avions qui sont visibles quotidiennement, faisant l'aller-retour entre le Proche-Orient et le continent américain. Ce nombre impressionnant s'explique par le nombre tout aussi important de matériels à déplacer :
Or, malgré l'immensité des deux modèles d'avions décrits ci-dessus, il faut plusieurs appareils pour déployer uniquement les lanceurs ! Par exemple, huit Globemaster ou quatre Super Galaxy sont nécessaires pour déployer les lanceurs... d'une seule batterie de Patriot. Ce à quoi il faut ajouter le poste de tir, les radars AN/MPQ-53 (Patriot PAC-2) ou AN/MPQ-65 (Patriot PAC-3), les véhicules utilisés pour transporter les missiles supplémentaires, la force de protection, etc. Pour le THAAD, la tâche est plus imposante car le radar AN/TPY-2 demande la mobilisation de plusieurs avions de transport stratégique. Contrairement aux AN/MPQ-53 et AN/MPQ-65 des Patriot, l'AN/TPY-2 du THAAD est un véritable système de systèmes, composés de plusieurs semi-remorques :
Ces mouvements sont en partie visibles sur les différents sites de flight tracking. Il est ainsi possible de voir que les avions effectuent des décollages depuis des bases où sont stationnés des unités antiaériennes équipées de Patriot et de THAAD, comme la base de Fort Sill, où deux C-17A ont décollé au moment où cet article commençait seulement à s'écrire.
Avec un peu de recul, la publication ci-dessous montre l'importance de ce pont aérien : pour la seule journée du 28 octobre, près de 53 avions de transport stratégique C-17A Globemaster III et 7 C-5M Super Galaxy étaient visibles entre l'Amérique et le Moyen-Orient. Il faut remarquer que très peu d'avions sont visibles sur le Moyen-Orient. La raison est simple ; afin de ne pas dévoiler la localisation des différents systèmes antiaériens et antimissiles, les appareils n'émettent plus en public une fois arrivé au-dessus du Nord de la Turquie (expliquant l'amas d'avions sur la publication). À noter que la totalité de ces vols ne concernent pas exclusivement des systèmes antiaériens Patriot et THAAD. Il y a aussi des vols depuis des bases de Forces spéciales, telles que Fort Liberty (Caroline du Nord, États-Unis) ou encore des vols de soutien logistique pour les unités américaines en Europe et au Moyen-Orient.
Pour rappel, le C-17A Globemaster III peut transporter jusqu'à 77,519 tonnes de fret dans sa soute. Quant au géant C-5M Super Galaxy, il peut transporter jusqu'à 127,46 tonnes de fret dans sa soute, avec une autonomie maximale de 4.800 miles nautiques (8889,6 km). Ses deux avions sont bien évidemment ravitaillables en vol mais les vols visibles sur les sites de flight tracking semblent prioriser des arrêts de ravitaillement sur des bases aériennes (notamment Dover aux États-Unis ou Ramstein comme expliqué précédemment) et non pas des ravitaillements en vol.
Enfin, si ce déploiement d'avions de transport stratégique semble important, il ne s'agit qu'une partie de la flotte d'avions de transport stratégique des Forces armées américaines : au total, 52 C-5M (en 2018) et 204 C-17A sont en services dans l'US Air Force et l'Air National Guard.
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