Le contrat a été annoncé le 19 décembre pour un montant de 3,5 Mds$ (3 Mds€). La Space Development Agency (Agence spatiale de développement – SDA) du Pentagone a commandé 72 satellites auprès de 4 constructeurs pour constituer une première partie de la Tranche 3 de sa constellation militaire de communication et de détection et de suivi de missile (PWSA).
Les satellites devront être mis en orbite d’ici 2029. Le contrat est réparti entre Lockheed Martin (1,1 Md$), Northrop Grumman (764 M$), L3Harris (843 M$) et Rocket Lab (805 M$). Chaque constructeur construira 18 satellites, qui emporteront des capteurs infrarouges et l’instrumentation nécessaire pour de la communication optique (laser).
La Proliferated Warfighter Space Architecture (architecture spatiale proliférée du combattant – PWSA) est une augmentation du système d’alerte avancée du Pentagone, en complément des satellites SBIRS en orbite géostationnaire. Le système devra être capable de détecter et de suivre presque en continu et sur toute la surface de la planète le départ et la trajectoire d’un missile. Ce service est assuré par une couche de détection (Tracking Layer) de satellites en orbite basse (162 commandés en comptant la Tranche 3).
PWSA doit aussi être capable de fournir des communications entre l’arrière et un soldat sur le front. Enfin, PWSA doit pouvoir transmettre des données avec un haut débit et une faible latence, une architecture souveraine pour ne pas dépendre de Starlink ni d’autre constellation commerciale). C’est le rôle de la Transport Layer, plus importante en nombre de satellites (près de 500 satellites, Tranche 3 incluse dans le compte mais la commande n’a pas encore été communiquée) et dont une seulement une partie est apte à se connecter directement au soldat.
Le complexe réseau satellite est alimenté par tranche. La Tranche 0 (28 satellites), mise en orbite en 2023 et 2024 a servi de bêta test. La Tranche 1 (154 satellites), dont le déploiement a commencé en septembre 2025, est la première du service opérationnel et doit être mise en service d’ici 2027. Les Tranche 2 (264 satellites) et Tranche 3 (222 satellites) seront déployées en renfort d’ici 2030. La tranche 4 doit suivre, avec des financements à partir de 2030. Mieux équipés, les satellites de détection de la Tranche 3 auront notamment la charge de se montrer plus réactifs afin de gérer au plus vite une attaque par missile ou planeur hypersonique.
13 611 M$ déjà contractualisés (sans compter les lancements) : PWSA est une véritable aubaine pour l’industrie satellite américaine. C’est aussi un exercice inédit pour la plupart des acteurs sollicités car jusqu’à présent, seul SpaceX était capable de fabriquer à la chaîne des satellites pour la sécurité nationale. Plus habitués à l’artisanat de pointe, les grands industriels Lockheed Martin et Northrop Grumman ont su concevoir une chaîne d’approvisionnement de sorte à tenir la cadence.
L’équipe des maîtres d’œuvre reste réduite. Après avoir fourni 4 prototypes en 2023, SpaceX semble hors du jeu en tant que constructeur satellite, mais reste sollicité pour les lancements. Parmi les autres nouveaux constructeurs, on retrouve York Space Systems, Terran Orbital (qui devrait être racheté in fine par Lockheed Martin), et Rocket Lab. Pour ce dernier, les contrats PWSA sont gages de survie car ils ont permis à la société une trésorerie suffisante pour maintenir les lancements d’Electron et investir dans le développement de la fusée Neutron.
Les commandes dans les détails, par tranche (nomenclature : entre parenthèses figurent les montants des contrats et l’année du déploiement) :
Tranche 0 : 8 Tracking + 20 Transport
Tranche 1 : 28 Tracking + 126 Transport
Tranche 2 : 54 Tracking + 210 Transport
Tranche 3 : 72 Tracking + 140 Transport
PWSA est un des plus gros chantiers spatiaux militaires de l’ère spatiale moderne. Lancé en 2019 par la SDA, PSWA est un projet qui signe un profond changement de cap de l’armée américaine, en passant du satellite stratégique multifonction vulnérable en cas d’attaque en orbite, à une constellation hyper-résiliente de satellites low-cost à fonction unique. Pour augmenter sa veille d’observation de la Terre, le National Reconnaissance Office (NRO, pilote des satellites de renseignements) a adopté la même stratégie en achetant à SpaceX plusieurs centaines de satellites Starshield.
La Transport Layer de PWSA est un élément qui s’avèrera capital dans le développement du Golden Dome, le bouclier anti-missile annoncé par Donald Trump pour mettre les Etats-Unis sous bulle de protection. Mais la complexité technique et budgétaire de PWSA n’est rien en comparaison du budget du Dome. La Maison-Blanche a estimé le budget à 175 Mds$ sur 3 ans. Au Space Defence & Security Summit, Novaspace l’a estimé à 200 Mds$. En réalité, il pourrait coûter jusqu’à 3600 Mds$ d’ici 2045.
L’architecture du Golden Dome demeure encore assez floue. En parallèle, la MDA (Missile Defence Agency de l’US Air Force a récemment dévoilé le programme de défense anti-missile nouvelle génération SHIELD avec un budget de 151 Mds$ sur 10 ans. Plus de 1000 entreprises ont été sélectionnées dans ce contrat-cadre à commandes multiples dans le but de réformer les procédures d’acquisition du Pentagone. Une manière de présélectionner une base industrielle de défense autour du dôme doré.
Le contrat a été annoncé le 19 décembre pour un montant de 3,5 Mds$ (3 Mds€). La Space Development Agency (Agence spatiale de développement – SDA) du Pentagone a commandé 72 satellites auprès de 4 constructeurs pour constituer une première partie de la Tranche 3 de sa constellation militaire de communication et de détection et de suivi de missile (PWSA).
Les satellites devront être mis en orbite d’ici 2029. Le contrat est réparti entre Lockheed Martin (1,1 Md$), Northrop Grumman (764 M$), L3Harris (843 M$) et Rocket Lab (805 M$). Chaque constructeur construira 18 satellites, qui emporteront des capteurs infrarouges et l’instrumentation nécessaire pour de la communication optique (laser).
La Proliferated Warfighter Space Architecture (architecture spatiale proliférée du combattant – PWSA) est une augmentation du système d’alerte avancée du Pentagone, en complément des satellites SBIRS en orbite géostationnaire. Le système devra être capable de détecter et de suivre presque en continu et sur toute la surface de la planète le départ et la trajectoire d’un missile. Ce service est assuré par une couche de détection (Tracking Layer) de satellites en orbite basse (162 commandés en comptant la Tranche 3).
PWSA doit aussi être capable de fournir des communications entre l’arrière et un soldat sur le front. Enfin, PWSA doit pouvoir transmettre des données avec un haut débit et une faible latence, une architecture souveraine pour ne pas dépendre de Starlink ni d’autre constellation commerciale). C’est le rôle de la Transport Layer, plus importante en nombre de satellites (près de 500 satellites, Tranche 3 incluse dans le compte mais la commande n’a pas encore été communiquée) et dont une seulement une partie est apte à se connecter directement au soldat.
Le complexe réseau satellite est alimenté par tranche. La Tranche 0 (28 satellites), mise en orbite en 2023 et 2024 a servi de bêta test. La Tranche 1 (154 satellites), dont le déploiement a commencé en septembre 2025, est la première du service opérationnel et doit être mise en service d’ici 2027. Les Tranche 2 (264 satellites) et Tranche 3 (222 satellites) seront déployées en renfort d’ici 2030. La tranche 4 doit suivre, avec des financements à partir de 2030. Mieux équipés, les satellites de détection de la Tranche 3 auront notamment la charge de se montrer plus réactifs afin de gérer au plus vite une attaque par missile ou planeur hypersonique.
13 611 M$ déjà contractualisés (sans compter les lancements) : PWSA est une véritable aubaine pour l’industrie satellite américaine. C’est aussi un exercice inédit pour la plupart des acteurs sollicités car jusqu’à présent, seul SpaceX était capable de fabriquer à la chaîne des satellites pour la sécurité nationale. Plus habitués à l’artisanat de pointe, les grands industriels Lockheed Martin et Northrop Grumman ont su concevoir une chaîne d’approvisionnement de sorte à tenir la cadence.
L’équipe des maîtres d’œuvre reste réduite. Après avoir fourni 4 prototypes en 2023, SpaceX semble hors du jeu en tant que constructeur satellite, mais reste sollicité pour les lancements. Parmi les autres nouveaux constructeurs, on retrouve York Space Systems, Terran Orbital (qui devrait être racheté in fine par Lockheed Martin), et Rocket Lab. Pour ce dernier, les contrats PWSA sont gages de survie car ils ont permis à la société une trésorerie suffisante pour maintenir les lancements d’Electron et investir dans le développement de la fusée Neutron.
Les commandes dans les détails, par tranche (nomenclature : entre parenthèses figurent les montants des contrats et l’année du déploiement) :
Tranche 0 : 8 Tracking + 20 Transport
Tranche 1 : 28 Tracking + 126 Transport
Tranche 2 : 54 Tracking + 210 Transport
Tranche 3 : 72 Tracking + 140 Transport
PWSA est un des plus gros chantiers spatiaux militaires de l’ère spatiale moderne. Lancé en 2019 par la SDA, PSWA est un projet qui signe un profond changement de cap de l’armée américaine, en passant du satellite stratégique multifonction vulnérable en cas d’attaque en orbite, à une constellation hyper-résiliente de satellites low-cost à fonction unique. Pour augmenter sa veille d’observation de la Terre, le National Reconnaissance Office (NRO, pilote des satellites de renseignements) a adopté la même stratégie en achetant à SpaceX plusieurs centaines de satellites Starshield.
La Transport Layer de PWSA est un élément qui s’avèrera capital dans le développement du Golden Dome, le bouclier anti-missile annoncé par Donald Trump pour mettre les Etats-Unis sous bulle de protection. Mais la complexité technique et budgétaire de PWSA n’est rien en comparaison du budget du Dome. La Maison-Blanche a estimé le budget à 175 Mds$ sur 3 ans. Au Space Defence & Security Summit, Novaspace l’a estimé à 200 Mds$. En réalité, il pourrait coûter jusqu’à 3600 Mds$ d’ici 2045.
L’architecture du Golden Dome demeure encore assez floue. En parallèle, la MDA (Missile Defence Agency de l’US Air Force a récemment dévoilé le programme de défense anti-missile nouvelle génération SHIELD avec un budget de 151 Mds$ sur 10 ans. Plus de 1000 entreprises ont été sélectionnées dans ce contrat-cadre à commandes multiples dans le but de réformer les procédures d’acquisition du Pentagone. Une manière de présélectionner une base industrielle de défense autour du dôme doré.
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