Le Scaf toujours en stand-by
Le Scaf toujours en stand-by

publié le 15 décembre 2025 à 12:30

392 mots

Le Scaf toujours en stand-by

Sur fonds de grosses tensions entre Airbus et Dassault, l’avenir du SCAF ne tient plus qu’à un fil. Les ministres français, allemand et espagnol de la défense se sont réunis jeudi dernier sans trouver d’accord. Que reste-t-il pour sauver le programme ?


Le système européen de combat du futur, le SCAF, a connu des meilleurs jours. Tandis que les tensions entre Airbus et Dassault semblent avoir franchi le cap d’une impossible réconciliation, l’arbitrage au niveau ministériel ne porte pas ses fruits. Les yeux se tournent vers Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, qui récupèrent la patate chaude.

Jeudi 11 décembre, les ministres de la défense allemand (Boris Pistorius), français (Catherine Vautrin) et espagnol (Margarita Robles) se sont réunis pour déminer l’épineuse question de l’avenir du SCAF, menacé depuis plusieurs mois par une nouvelle guerre de leadership entre Dassault et Airbus. La Phase 1B du programme, qui prendra bientôt fin, devait développer un démonstrateur. La phase 2 (assemblage, essais en vol) doit faire l’objet d’une discussion entre Merz et Macron d’ici la fin de l’année. Comme pour le lancement de la phase 1B il y a trois ans, les griefs entre Airbus et Dassault sur le leadership du projet font rage. Les deux tiers du programme reviennent à Airbus en Allemagne et en Espagne, le dernier tiers ainsi que la maîtrise d’œuvre du chasseur reviennent à Dassault.

Guerre de leadership

Pour sortir d’une telle mélasse, la France et l’Allemagne vont devoir déployer les canadairs. Le 23 septembre, le PDG de Dassault Eric Trappier assurait pouvoir mener le projet « tout seul de A à Z ». En réponse, fin octobre, le patron d’Airbus Guillaume Faury avait répondu que Dassault était « libre de quitter le programme ». Plus récemment, le syndicat de l’industrie allemande IG Metall a déclaré « ne plus faire confiance à Dassault ». Reste à déterminer quels moyens de pression restent à Friedrich Merz et Emmanuel Macron pour remettre les deux industriels sur la même voie. Pour l’instant, les deux dirigeants restent arcboutés sur la ligne d’un seul avion de combat.

Serait-ce bientôt la fin du SCAF comme certains le craignent aujourd’hui ? Au Royaume-Uni, le programme équivalent Tempest est lui aussi en difficultés. L’Europe risque-t-elle d’être privée d’avion de combat de nouvelle génération ? De l’autre côté de l’Atlantique, le développement du F-47 vient de passer une nouvelle étape financière avec 2,6 Mds$ octroyé par le budget du National Defense Authorization Act (NDAA) 2026. Les avancées du programme CCA de combat collaboratif de l’US Air Force sont prometteuses. A l’aube d’une nouvelle phase de sélection, industriels comme Anduril, Boeing, ou Northrop Grumman multiplient les annonces.

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15/12/2025 12:30
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Sur fonds de grosses tensions entre Airbus et Dassault, l’avenir du SCAF ne tient plus qu’à un fil. Les ministres français, allemand et espagnol de la défense se sont réunis jeudi dernier sans trouver d’accord. Que reste-t-il pour sauver le programme ?

Le Scaf toujours en stand-by
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Le système européen de combat du futur, le SCAF, a connu des meilleurs jours. Tandis que les tensions entre Airbus et Dassault semblent avoir franchi le cap d’une impossible réconciliation, l’arbitrage au niveau ministériel ne porte pas ses fruits. Les yeux se tournent vers Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, qui récupèrent la patate chaude.

Jeudi 11 décembre, les ministres de la défense allemand (Boris Pistorius), français (Catherine Vautrin) et espagnol (Margarita Robles) se sont réunis pour déminer l’épineuse question de l’avenir du SCAF, menacé depuis plusieurs mois par une nouvelle guerre de leadership entre Dassault et Airbus. La Phase 1B du programme, qui prendra bientôt fin, devait développer un démonstrateur. La phase 2 (assemblage, essais en vol) doit faire l’objet d’une discussion entre Merz et Macron d’ici la fin de l’année. Comme pour le lancement de la phase 1B il y a trois ans, les griefs entre Airbus et Dassault sur le leadership du projet font rage. Les deux tiers du programme reviennent à Airbus en Allemagne et en Espagne, le dernier tiers ainsi que la maîtrise d’œuvre du chasseur reviennent à Dassault.

Guerre de leadership

Pour sortir d’une telle mélasse, la France et l’Allemagne vont devoir déployer les canadairs. Le 23 septembre, le PDG de Dassault Eric Trappier assurait pouvoir mener le projet « tout seul de A à Z ». En réponse, fin octobre, le patron d’Airbus Guillaume Faury avait répondu que Dassault était « libre de quitter le programme ». Plus récemment, le syndicat de l’industrie allemande IG Metall a déclaré « ne plus faire confiance à Dassault ». Reste à déterminer quels moyens de pression restent à Friedrich Merz et Emmanuel Macron pour remettre les deux industriels sur la même voie. Pour l’instant, les deux dirigeants restent arcboutés sur la ligne d’un seul avion de combat.

Serait-ce bientôt la fin du SCAF comme certains le craignent aujourd’hui ? Au Royaume-Uni, le programme équivalent Tempest est lui aussi en difficultés. L’Europe risque-t-elle d’être privée d’avion de combat de nouvelle génération ? De l’autre côté de l’Atlantique, le développement du F-47 vient de passer une nouvelle étape financière avec 2,6 Mds$ octroyé par le budget du National Defense Authorization Act (NDAA) 2026. Les avancées du programme CCA de combat collaboratif de l’US Air Force sont prometteuses. A l’aube d’une nouvelle phase de sélection, industriels comme Anduril, Boeing, ou Northrop Grumman multiplient les annonces.



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