Le 19 avril 1993 et pour la toute première fois dans l’histoire de l’Aéronautique navale française, les brins d’arrêt du porte-avions Foch étaient accrochés par la crosse d’appontage d’un Rafale Marine. Retour sur les nombreuses étapes et essais, qui feront passer les prototypes et Rafale M en France, sur le Foch, le Charles de Gaulle mais aussi aux États-Unis, sur l’USS Enterprise,…
Le 19 avril 1993, le porte-avions Foch est déployé au large de Toulon. Alors que le Pedro est en vol, le pont d'envol du porte-avions est anormalement vide, malgré une certaine activité qui règne à bord. C’est alors qu’un avion rentre dans le circuit d’appontage. À 14h43, Yves Kerhervé, pilote d'essai chez Dassault Aviation et ancien pilote de l'Aéronautique navale, fait apponter pour la toute première fois un Rafale Marine sur un porte-avions.
Le 4 juillet 1986, le programme Rafale se concrétise avec le premier vol du démonstrateur, le Rafale A (article sur ce vol historique). Le 12 décembre 1991, c'est au tour du tout premier prototype du Rafale Marine, numéroté M01. Concrètement, il s’agit en majeur partie d’un Rafale monoplace standard mais ce dernier se distingue par ;
Après différents essais en vol, l’avion est envoyé aux États-Unis durant l’été 1992 et en 1993 afin de simuler des catapultages et appontages sur les bases aéronavales de Patuxent River et Lakerhurst. Ces bases sont alors équipées de pistes disposant de câbles d’appontage (avec le miroir, les différents marquages, etc) et de catapultes.
Comme expliqué précédemment, en avril 1993, l’un des deux porte-avions de la Marine nationale reçoit le M01. Si des appontages et catapultages sont bien évidemment effectués, ils ne représentent qu’une partie des objectifs de ce bref déploiement en mer : analyse de l’appareil sur le pont d’envol, établissement des premières procédures sur pont d’envol, état de l’appareil, mise en place sur un ascenseur, dans le hangar, etc.
Il faut noter que le Foch s’est aussi transformé pour l’occasion. Son pont d’envol a été rallongé d’une dizaine de mètres par l’ajout d’un tremplin horizontal : les catapultes de 50 mètres sont insuffisantes pour le Rafale, au contraire des catapultes de 75 mètres sur le futur porte-avions Charles de Gaulle. Les différents essais sont filmés de tous les côtés, en ce compris depuis l’avion : celui-ci emporte, sous chacune de ses ailes, un petit caisson avec une caméra à l’intérieur.
D'autres campagnes d'essais seront effectuées à terre et en mer... jusqu'au 6 juillet 1999. A 13h38, Eric Gérard effectue le tout premier appontage sur le Charles de Gaulle dans le Super-Étendard n°35 (préservé sur le site de Thales de Kestéria à Brest [coordonnées GPS 48.375352289121004, -4.554380308241779]). Il est suivi à 19h04 par le Rafale M02, à nouveau piloté par Yves Kerhervé. Le lendemain, le Rafale M02 sera le premier avion à être catapulté depuis le nouveau bâtiment de la Marine nationale.
Si le Rafale peut "apponter" et "être catapulté" depuis des pistes terrestres aux États-Unis équipées de catapultes et de brins d'arrêt, il faudra attendre avant de voir le premier Rafale sur un porte-avions américain : la Marine nationale et l'US Navy disposent d'appareils capable d'apponter et d'être catapultés sur les porte-avions des deux marines. Cette interopérabilité est très utile lors de certains déploiements et permet d'allonger la portée des appareils des deux nations. Des essais en touch and go sont effectués sur le pont de l'USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69, classe Nimitz) en mai 2005 mais aucun appontage (ni catapultage) n'avait été effectué. En revanche, le 23 juillet 2007 deux Rafale M F2 appontent pour la première fois sur le porte-avions USS Enterprise (CVN-65, unique navire de sa classe).
Cette interopérabilité sera d'ailleurs très utile en 2018 : alors que l'unique porte-avions français est en cale sèche pour un entretien et une modernisation, la Marine nationale et l'US Navy organisent l'opération Chesapeake. En avril 2018, près de 350 marins français, 12 avions de combat Rafale M et 1 avion de guet aérien avancé et de commandement E-2C Hawkeye se dirigent vers les États-Unis. Ils y perfectionneront et maintiendront leur capacité aéronavale depuis les bases aéronavales américaines. Du 8 au 18 mai 2018, ils auront alors l'occasion d'effectuer une campagne d'exercices depuis le porte-avions USS Georges H.W. Bush (CVN-77, classe Nimitz). A cette occasion, la Marine nationale avait d'ailleurs présenté l'opération via de petits extraits vidéo sur Youtube (premier extrait ci-dessous).
Aujourd'hui, les F-8E Crusader, Étendard et Super Étendard ont laissé la place à un seul et unique avion de combat : le Rafale M. Celui-ci rempli toute les missions des précédents avions de combat de l'Aéronautique navale française :
Sa capacité de dissuasion nucléaire a d’ailleurs été récemment entrainée, lorsque des Rafale M ont participé au premier exercice Poker de l'année 2023. Au moins un Rafale M emportait une réplique à l'identique d'un missile nucléaire tactique ASMP-A (article sur le sujet).
Le 19 avril 1993 et pour la toute première fois dans l’histoire de l’Aéronautique navale française, les brins d’arrêt du porte-avions Foch étaient accrochés par la crosse d’appontage d’un Rafale Marine. Retour sur les nombreuses étapes et essais, qui feront passer les prototypes et Rafale M en France, sur le Foch, le Charles de Gaulle mais aussi aux États-Unis, sur l’USS Enterprise,…
Le 19 avril 1993, le porte-avions Foch est déployé au large de Toulon. Alors que le Pedro est en vol, le pont d'envol du porte-avions est anormalement vide, malgré une certaine activité qui règne à bord. C’est alors qu’un avion rentre dans le circuit d’appontage. À 14h43, Yves Kerhervé, pilote d'essai chez Dassault Aviation et ancien pilote de l'Aéronautique navale, fait apponter pour la toute première fois un Rafale Marine sur un porte-avions.
Le 4 juillet 1986, le programme Rafale se concrétise avec le premier vol du démonstrateur, le Rafale A (article sur ce vol historique). Le 12 décembre 1991, c'est au tour du tout premier prototype du Rafale Marine, numéroté M01. Concrètement, il s’agit en majeur partie d’un Rafale monoplace standard mais ce dernier se distingue par ;
Après différents essais en vol, l’avion est envoyé aux États-Unis durant l’été 1992 et en 1993 afin de simuler des catapultages et appontages sur les bases aéronavales de Patuxent River et Lakerhurst. Ces bases sont alors équipées de pistes disposant de câbles d’appontage (avec le miroir, les différents marquages, etc) et de catapultes.
Comme expliqué précédemment, en avril 1993, l’un des deux porte-avions de la Marine nationale reçoit le M01. Si des appontages et catapultages sont bien évidemment effectués, ils ne représentent qu’une partie des objectifs de ce bref déploiement en mer : analyse de l’appareil sur le pont d’envol, établissement des premières procédures sur pont d’envol, état de l’appareil, mise en place sur un ascenseur, dans le hangar, etc.
Il faut noter que le Foch s’est aussi transformé pour l’occasion. Son pont d’envol a été rallongé d’une dizaine de mètres par l’ajout d’un tremplin horizontal : les catapultes de 50 mètres sont insuffisantes pour le Rafale, au contraire des catapultes de 75 mètres sur le futur porte-avions Charles de Gaulle. Les différents essais sont filmés de tous les côtés, en ce compris depuis l’avion : celui-ci emporte, sous chacune de ses ailes, un petit caisson avec une caméra à l’intérieur.
D'autres campagnes d'essais seront effectuées à terre et en mer... jusqu'au 6 juillet 1999. A 13h38, Eric Gérard effectue le tout premier appontage sur le Charles de Gaulle dans le Super-Étendard n°35 (préservé sur le site de Thales de Kestéria à Brest [coordonnées GPS 48.375352289121004, -4.554380308241779]). Il est suivi à 19h04 par le Rafale M02, à nouveau piloté par Yves Kerhervé. Le lendemain, le Rafale M02 sera le premier avion à être catapulté depuis le nouveau bâtiment de la Marine nationale.
Si le Rafale peut "apponter" et "être catapulté" depuis des pistes terrestres aux États-Unis équipées de catapultes et de brins d'arrêt, il faudra attendre avant de voir le premier Rafale sur un porte-avions américain : la Marine nationale et l'US Navy disposent d'appareils capable d'apponter et d'être catapultés sur les porte-avions des deux marines. Cette interopérabilité est très utile lors de certains déploiements et permet d'allonger la portée des appareils des deux nations. Des essais en touch and go sont effectués sur le pont de l'USS Dwight D. Eisenhower (CVN-69, classe Nimitz) en mai 2005 mais aucun appontage (ni catapultage) n'avait été effectué. En revanche, le 23 juillet 2007 deux Rafale M F2 appontent pour la première fois sur le porte-avions USS Enterprise (CVN-65, unique navire de sa classe).
Cette interopérabilité sera d'ailleurs très utile en 2018 : alors que l'unique porte-avions français est en cale sèche pour un entretien et une modernisation, la Marine nationale et l'US Navy organisent l'opération Chesapeake. En avril 2018, près de 350 marins français, 12 avions de combat Rafale M et 1 avion de guet aérien avancé et de commandement E-2C Hawkeye se dirigent vers les États-Unis. Ils y perfectionneront et maintiendront leur capacité aéronavale depuis les bases aéronavales américaines. Du 8 au 18 mai 2018, ils auront alors l'occasion d'effectuer une campagne d'exercices depuis le porte-avions USS Georges H.W. Bush (CVN-77, classe Nimitz). A cette occasion, la Marine nationale avait d'ailleurs présenté l'opération via de petits extraits vidéo sur Youtube (premier extrait ci-dessous).
Aujourd'hui, les F-8E Crusader, Étendard et Super Étendard ont laissé la place à un seul et unique avion de combat : le Rafale M. Celui-ci rempli toute les missions des précédents avions de combat de l'Aéronautique navale française :
Sa capacité de dissuasion nucléaire a d’ailleurs été récemment entrainée, lorsque des Rafale M ont participé au premier exercice Poker de l'année 2023. Au moins un Rafale M emportait une réplique à l'identique d'un missile nucléaire tactique ASMP-A (article sur le sujet).
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