Chaque année, l'Armée de l'Air et de l'Espace organise quatre exercices de simulation de raid aérien nucléaire. Effectués de nuit, ils doivent permettre de reproduire au plus proche de la réalité les différentes étapes de cette opération stratégique : ravitaillements, escorte d'appareils, tir (simulé) d'un missile nucléaire ASMP-A,... Cependant, pour le tout premier exercice de l'année 2023, Poker 2023-01, les éléments des Forces aériennes stratégiques de l'Armée de l'Air étaient aussi accompagnés par des appareils de la Force aéronavale nucléaire de la Marine nationale, catapultés depuis le pont d'envol du Charles de Gaulle, naviguant en mer Méditerranée.
La dissuasion nucléaire française repose sur 3 vecteurs différents :
Si cette dissuasion est discrète et très secrète, elle doit pouvoir être visible pour dissuader mais aussi s'entrainer dans des conditions réelles. Dans cette optique, l'Armée de l'Air et de l'Espace (AAE) organise chaque année l'exercice Poker. Certains exercices sont aussi organisés en fonction de certaines actualités pour rappeler la puissance française. Le 20 septembre 2022, hasard du calendrier ou non*, alors que le Président français Emmanuel Macron lisait l'un de ses discours les plus durs à l'ONU (notamment envers la Russie et sa décision d'envahir l'Ukraine), l'AAE organisait l'exercice Poker 2022-03.
Durant la nuit du 28 au 29 mars, les FAS ont organisé l'exercice Poker 2023-01, le tout premier exercice stratégique pour cette année. Les différents avions engagés ont ainsi simulé un raid aérien stratégique en profondeur suivant un schéma général semblable aux précédents exercices Poker (détails dans l'article sur Poker 2022-04) ;
La troisième phase est assez bruyante pour de nombreux français dormant paisiblement dans le centre de la France ; les Rafale doivent voler en basse altitude à une vitesse supersonique afin de reproduire le plus fidèlement possible la phase d'attaque et de largage du missile nucléaire. Il faut noter qu'il s'agit d'un des grands exercices de l'Armée de l'Air et de l'Espace : KC-135R, A330 MRTT, Rafale, E-3F Sentry, Mirage 2000-5,... sont mobilisés. Si les chiffres peuvent varier, ce sont en générale une cinquantaine d'appareils divers qui sont mobilisés près de quatre fois par an ! Il est d'ailleurs possible de les suivre en temps réel sur les sites de live tracking : les ravitailleurs en vol KC-135R Stratotanker et A330 MRTT et l'avion de guet aérien avancé et de commandement (AEW&C) E-3F Sentry étaient visibles, comme précisé dans les tweets ci-dessous.
Cet exercice Poker est particulier car, en plus d'intégrer un décollage d'alerte des différents avions des Forces aériennes stratégiques, la Force aéronavale stratégique a également été engagée au sein de l'exercice. Pour l'occasion, au moins un Rafale M a été catapulté depuis le porte-avions Charles de Gaulle afin de participer au raid. Il est toutefois fort probable que la Marine nationale a aussi lancé d'autres appareils depuis le porte-avions afin de simuler entièrement un raid stratégique de la FANu ;
Il faut noter que la Marine nationale est actuellement la seule et unique marine dans le monde à détenir une capacité aéronavale stratégique, grâce au tandem Rafale-missile ASMPA. Cette capacité avait déjà posé question il y a quelques années. C'est en revanche une capacité totalement défendue en février 2023 par l'amiral Vandier, actuel chef d'état-major de la Marine nationale : "[...] [La FANu] conserve toute sa pertinence car elle élargit le portefeuille d’options du chef des armées et rentabilise les efforts financiers et techniques consentis pour se doter d’une force aéroportée. Elle est composée d’un système d’armes, d’une logistique et de normes opérationnelles identiques à ceux de l’Armée de l’Air et de l’Espace, avec laquelle sont d’ailleurs organisés des entraînements communs."
Il avait aussi insisté sur la protection et la mobilité qu'offrait le Charles de Gaulle : "[...] sur le porte-avions, la FANu tire parti de la mobilité de la plateforme [...][qui] constitue une véritable base aérienne, défendue par des moyens considérables et qui peut se déplacer de plus de 1000 kilomètres par jours."
Quant à la vulnérabilité du bâtiment, il a clairement confirmé qu'il n'existe pas de système invulnérable et que "Au cours d’une guerre, des porte-avions sont coulés, des bases aériennes sont détruites et des avions sont abattus."
La photo ci-dessous, prise dans la nuit du 28 au 29 mars 2023, fait partie des rares images où il est possible d'apercevoir un ASMP-A non flouté (pour des raisons de sécurité) et monté sur un Rafale M.
*Les Forces Armées françaises donnent très peu d'informations sur les exercices Poker, encore moins sur la décision d'organiser l'exercice en question. Toutefois, un exercice Poker le même jour que le discours du Président à l'ONU n'est probablement pas le fruit du hasard.
Chaque année, l'Armée de l'Air et de l'Espace organise quatre exercices de simulation de raid aérien nucléaire. Effectués de nuit, ils doivent permettre de reproduire au plus proche de la réalité les différentes étapes de cette opération stratégique : ravitaillements, escorte d'appareils, tir (simulé) d'un missile nucléaire ASMP-A,... Cependant, pour le tout premier exercice de l'année 2023, Poker 2023-01, les éléments des Forces aériennes stratégiques de l'Armée de l'Air étaient aussi accompagnés par des appareils de la Force aéronavale nucléaire de la Marine nationale, catapultés depuis le pont d'envol du Charles de Gaulle, naviguant en mer Méditerranée.
La dissuasion nucléaire française repose sur 3 vecteurs différents :
Si cette dissuasion est discrète et très secrète, elle doit pouvoir être visible pour dissuader mais aussi s'entrainer dans des conditions réelles. Dans cette optique, l'Armée de l'Air et de l'Espace (AAE) organise chaque année l'exercice Poker. Certains exercices sont aussi organisés en fonction de certaines actualités pour rappeler la puissance française. Le 20 septembre 2022, hasard du calendrier ou non*, alors que le Président français Emmanuel Macron lisait l'un de ses discours les plus durs à l'ONU (notamment envers la Russie et sa décision d'envahir l'Ukraine), l'AAE organisait l'exercice Poker 2022-03.
Durant la nuit du 28 au 29 mars, les FAS ont organisé l'exercice Poker 2023-01, le tout premier exercice stratégique pour cette année. Les différents avions engagés ont ainsi simulé un raid aérien stratégique en profondeur suivant un schéma général semblable aux précédents exercices Poker (détails dans l'article sur Poker 2022-04) ;
La troisième phase est assez bruyante pour de nombreux français dormant paisiblement dans le centre de la France ; les Rafale doivent voler en basse altitude à une vitesse supersonique afin de reproduire le plus fidèlement possible la phase d'attaque et de largage du missile nucléaire. Il faut noter qu'il s'agit d'un des grands exercices de l'Armée de l'Air et de l'Espace : KC-135R, A330 MRTT, Rafale, E-3F Sentry, Mirage 2000-5,... sont mobilisés. Si les chiffres peuvent varier, ce sont en générale une cinquantaine d'appareils divers qui sont mobilisés près de quatre fois par an ! Il est d'ailleurs possible de les suivre en temps réel sur les sites de live tracking : les ravitailleurs en vol KC-135R Stratotanker et A330 MRTT et l'avion de guet aérien avancé et de commandement (AEW&C) E-3F Sentry étaient visibles, comme précisé dans les tweets ci-dessous.
Cet exercice Poker est particulier car, en plus d'intégrer un décollage d'alerte des différents avions des Forces aériennes stratégiques, la Force aéronavale stratégique a également été engagée au sein de l'exercice. Pour l'occasion, au moins un Rafale M a été catapulté depuis le porte-avions Charles de Gaulle afin de participer au raid. Il est toutefois fort probable que la Marine nationale a aussi lancé d'autres appareils depuis le porte-avions afin de simuler entièrement un raid stratégique de la FANu ;
Il faut noter que la Marine nationale est actuellement la seule et unique marine dans le monde à détenir une capacité aéronavale stratégique, grâce au tandem Rafale-missile ASMPA. Cette capacité avait déjà posé question il y a quelques années. C'est en revanche une capacité totalement défendue en février 2023 par l'amiral Vandier, actuel chef d'état-major de la Marine nationale : "[...] [La FANu] conserve toute sa pertinence car elle élargit le portefeuille d’options du chef des armées et rentabilise les efforts financiers et techniques consentis pour se doter d’une force aéroportée. Elle est composée d’un système d’armes, d’une logistique et de normes opérationnelles identiques à ceux de l’Armée de l’Air et de l’Espace, avec laquelle sont d’ailleurs organisés des entraînements communs."
Il avait aussi insisté sur la protection et la mobilité qu'offrait le Charles de Gaulle : "[...] sur le porte-avions, la FANu tire parti de la mobilité de la plateforme [...][qui] constitue une véritable base aérienne, défendue par des moyens considérables et qui peut se déplacer de plus de 1000 kilomètres par jours."
Quant à la vulnérabilité du bâtiment, il a clairement confirmé qu'il n'existe pas de système invulnérable et que "Au cours d’une guerre, des porte-avions sont coulés, des bases aériennes sont détruites et des avions sont abattus."
La photo ci-dessous, prise dans la nuit du 28 au 29 mars 2023, fait partie des rares images où il est possible d'apercevoir un ASMP-A non flouté (pour des raisons de sécurité) et monté sur un Rafale M.
*Les Forces Armées françaises donnent très peu d'informations sur les exercices Poker, encore moins sur la décision d'organiser l'exercice en question. Toutefois, un exercice Poker le même jour que le discours du Président à l'ONU n'est probablement pas le fruit du hasard.
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