Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine
Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine
© Saint-Gobain Aerospace

publié le 13 novembre 2024 à 15:32

854 mots

Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine

Saint-Gobain Aerospace a inauguré la nouvelle ligne de production de hublots cabine pour Airbus. Bénéficiant d’un nouveau procédé de fabrication, ces hublots commenceront à être livrés en série à partir du premier trimestre 2025. La relocalisation d’une production précédemment assurée aux États-Unis.


Nouveaux requis

La décision prise par Saint-Gobain Aerospace d’implanter sa nouvelle ligne de production de hublots cabine pour Airbus à Saint-Jean d’Illac, près de Bordeaux, constitue un nouvel exemple du renforcement continuel de l’industrie aéronautique en Nouvelle-Aquitaine. Pourtant, le nouvel outil inauguré le 24 octobre 2024 n’a pas été créé ex nihilo. Il représente, en effet, une extension des activités d’un site créé en 2017. Il était, jusqu’à présent, spécialisé dans la fabrication de radomes de télécommunication et de navigation en composite pour les avions civils ainsi que de gaines de ventilation d’air conditionné pour les jets d’affaires Falcon. 

À ces compétences se rajoute donc à présent la production de hublots cabine en prolongement d’un contrat conclu avec Airbus – premier client de Saint-Gobain Aerospace – en 2022. Expliquant ce choix d’implantation, Jean-Eric Vermont, directeur général de Saint-Gobain Aerospace France, souligne que « nous ne disposions pas de la place nécessaire dans nos installations de Sully-sur-Loire (où sont notamment produits des vitrages pour les cockpits d’avions civils et militaires – NDLR). Il y avait, par ailleurs, de nouveaux requis de la part d’Airbus pour atteindre des performances optiques et de durabilité maximale. Le nouveau procédé mis en œuvre à cette occasion n’avait pas de nécessité à se situer au sein du site précité d’autant que nous disposions d’une surface facilement configurable à Saint-Jean-d’Illac. L’un des deux bâtiments de 2 500 m² a donc accueilli la nouvelle ligne de production destinée à toute la gamme d’avions commerciaux d’Airbus (A320/321, A330 et A350) sur une surface de 1 200 m². Outre l’accompagnement dont nous a fait profiter la Région Nouvelle-Aquitaine depuis notre arrivée il y a sept ans, nous avons pu, enfin, profiter d’une aide de 0,8 M€ dans le cadre du programme France Relance 2030. Sans ce soutien venant accompagner un investissement global de 7 M€, nous n’aurions pas pu mener à bien ce projet d’investissement de ligne de fabrication pour ces produits destinés à Airbus ». 

Avec un effectif de vingt à trente personnes, venant s’ajouter aux soixante-dix déjà présentes sur site, les livraisons interviendront à partir du premier trimestre 2025. Les cadences annuelles seront de l’ordre de 50 000 hublots, soit l’équivalent de 500 avions, pour commencer. Au fur et à mesure des besoins d’Airbus, et même si la nouvelle chaîne n’est pas exclusive à Airbus, « une redondance sera organisée à Sully-sur-Loire pour assurer la robustesse industrielle dont nos clients ont besoin. Cela ne devrait pas, toutefois, se produire avant quelques années », ajoute Jean-Eric Vermont. 

Nouveau procédé

Dans le cadre de la mise en place de la nouvelle ligne de production qui permet, en outre, de minimiser l’impact CO2 du fait du raccourcissement de la supply chain amont et aval, le procédé de fabrication a été entièrement reconçu. Il s’agissait, comme l’a indiqué plus haut le dirigeant, de répondre aux nouveaux requis d’Airbus. Les équipes de Recherche et Développement de Saint-Gobain Research Paris ont donc développé un traitement de surface spécifique aux besoins de l’avionneur, « l’objectif étant d’obtenir un hublot dont la qualité optique en matière de distorsion est d’un niveau beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. On a donc intégré un procédé de revêtement des deux surfaces du hublot, lequel représente une des principales innovations mises en œuvre à Saint-Jean d’Illac. Ainsi traité, le hublot est beaucoup plus résistant aux abrasions et rayures de toutes natures. Sa durabilité pourrait être de l’ordre de quelques années supplémentaire grâce au durcissement ainsi réalisé », explique Sylvain Mourlhon, directeur commercial de Saint-Gobain Aerospace France. 

Clef de voute

L’autre élément fort de la chaîne est l’équipement de contrôle optique conçu avec une PME française. Présentée comme la clef de voute de la chaîne, cet équipement a pour raison d’être de digitaliser une méthode historique qui, jusqu’alors, était assez manuelle. L’apport numérique à chaque étape de la fabrication ainsi que la mesure finale d’optique garantissent, ainsi, la très bonne conformité du hublot et de sa surface en sortie de chaîne. En sus de machines d’usinage et de surfaçage et d’une ligne de revêtement, la chaîne intègre également un ilot robotisé pour corriger les surfaces. Ce qui fait dire à Jean-Eric Vermont que « les opérateurs d’hier sont devenus des conducteurs de machines numériques. Cependant, l’étape d’assemblage des hublots reste manuelle car les quantités produites ne justifient pas, en l’état, la mise en place d’une automatisation ». Enfin, c’est une société locale qui réalise le vernis. 

Taxis volants

Saint-Gobain Aerospace a incontestablement profité de la montée des cadences et des conséquences de la crise Covid sur la supply chain pour renforcer ses positions. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. De 73 M€ réalisé en 2019, le chiffre d’affaires de Sully-sur-Loire devrait atteindre les 100 M€ en 2025. Celui de Saint-Jean d’Illac est, dans le même temps, amené à quadrupler à 20 M€. 

Même si le taux de croissance est prévu pour ralentir au cours des prochaines années, la société compte beaucoup sur ses avancées technologiques pour élargir le spectre de ses débouchés. « Nous regardons très attentivement le marché des taxis volants qui présente des caractéristiques très spécifiques en termes de requis de vitrage. Nous agissons donc de manière très proactive pour nous positionner sur ce nouveau marché », conclut Jean-Eric Vermont. 

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13/11/2024 15:32
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Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine

Saint-Gobain Aerospace a inauguré la nouvelle ligne de production de hublots cabine pour Airbus. Bénéficiant d’un nouveau procédé de fabrication, ces hublots commenceront à être livrés en série à partir du premier trimestre 2025. La relocalisation d’une production précédemment assurée aux États-Unis.

Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine
Saint-Gobain Aerospace relocalise ses hublots cabine en Nouvelle-Aquitaine

Nouveaux requis

La décision prise par Saint-Gobain Aerospace d’implanter sa nouvelle ligne de production de hublots cabine pour Airbus à Saint-Jean d’Illac, près de Bordeaux, constitue un nouvel exemple du renforcement continuel de l’industrie aéronautique en Nouvelle-Aquitaine. Pourtant, le nouvel outil inauguré le 24 octobre 2024 n’a pas été créé ex nihilo. Il représente, en effet, une extension des activités d’un site créé en 2017. Il était, jusqu’à présent, spécialisé dans la fabrication de radomes de télécommunication et de navigation en composite pour les avions civils ainsi que de gaines de ventilation d’air conditionné pour les jets d’affaires Falcon. 

À ces compétences se rajoute donc à présent la production de hublots cabine en prolongement d’un contrat conclu avec Airbus – premier client de Saint-Gobain Aerospace – en 2022. Expliquant ce choix d’implantation, Jean-Eric Vermont, directeur général de Saint-Gobain Aerospace France, souligne que « nous ne disposions pas de la place nécessaire dans nos installations de Sully-sur-Loire (où sont notamment produits des vitrages pour les cockpits d’avions civils et militaires – NDLR). Il y avait, par ailleurs, de nouveaux requis de la part d’Airbus pour atteindre des performances optiques et de durabilité maximale. Le nouveau procédé mis en œuvre à cette occasion n’avait pas de nécessité à se situer au sein du site précité d’autant que nous disposions d’une surface facilement configurable à Saint-Jean-d’Illac. L’un des deux bâtiments de 2 500 m² a donc accueilli la nouvelle ligne de production destinée à toute la gamme d’avions commerciaux d’Airbus (A320/321, A330 et A350) sur une surface de 1 200 m². Outre l’accompagnement dont nous a fait profiter la Région Nouvelle-Aquitaine depuis notre arrivée il y a sept ans, nous avons pu, enfin, profiter d’une aide de 0,8 M€ dans le cadre du programme France Relance 2030. Sans ce soutien venant accompagner un investissement global de 7 M€, nous n’aurions pas pu mener à bien ce projet d’investissement de ligne de fabrication pour ces produits destinés à Airbus ». 

Avec un effectif de vingt à trente personnes, venant s’ajouter aux soixante-dix déjà présentes sur site, les livraisons interviendront à partir du premier trimestre 2025. Les cadences annuelles seront de l’ordre de 50 000 hublots, soit l’équivalent de 500 avions, pour commencer. Au fur et à mesure des besoins d’Airbus, et même si la nouvelle chaîne n’est pas exclusive à Airbus, « une redondance sera organisée à Sully-sur-Loire pour assurer la robustesse industrielle dont nos clients ont besoin. Cela ne devrait pas, toutefois, se produire avant quelques années », ajoute Jean-Eric Vermont. 

Nouveau procédé

Dans le cadre de la mise en place de la nouvelle ligne de production qui permet, en outre, de minimiser l’impact CO2 du fait du raccourcissement de la supply chain amont et aval, le procédé de fabrication a été entièrement reconçu. Il s’agissait, comme l’a indiqué plus haut le dirigeant, de répondre aux nouveaux requis d’Airbus. Les équipes de Recherche et Développement de Saint-Gobain Research Paris ont donc développé un traitement de surface spécifique aux besoins de l’avionneur, « l’objectif étant d’obtenir un hublot dont la qualité optique en matière de distorsion est d’un niveau beaucoup plus élevé qu’aujourd’hui. On a donc intégré un procédé de revêtement des deux surfaces du hublot, lequel représente une des principales innovations mises en œuvre à Saint-Jean d’Illac. Ainsi traité, le hublot est beaucoup plus résistant aux abrasions et rayures de toutes natures. Sa durabilité pourrait être de l’ordre de quelques années supplémentaire grâce au durcissement ainsi réalisé », explique Sylvain Mourlhon, directeur commercial de Saint-Gobain Aerospace France. 

Clef de voute

L’autre élément fort de la chaîne est l’équipement de contrôle optique conçu avec une PME française. Présentée comme la clef de voute de la chaîne, cet équipement a pour raison d’être de digitaliser une méthode historique qui, jusqu’alors, était assez manuelle. L’apport numérique à chaque étape de la fabrication ainsi que la mesure finale d’optique garantissent, ainsi, la très bonne conformité du hublot et de sa surface en sortie de chaîne. En sus de machines d’usinage et de surfaçage et d’une ligne de revêtement, la chaîne intègre également un ilot robotisé pour corriger les surfaces. Ce qui fait dire à Jean-Eric Vermont que « les opérateurs d’hier sont devenus des conducteurs de machines numériques. Cependant, l’étape d’assemblage des hublots reste manuelle car les quantités produites ne justifient pas, en l’état, la mise en place d’une automatisation ». Enfin, c’est une société locale qui réalise le vernis. 

Taxis volants

Saint-Gobain Aerospace a incontestablement profité de la montée des cadences et des conséquences de la crise Covid sur la supply chain pour renforcer ses positions. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. De 73 M€ réalisé en 2019, le chiffre d’affaires de Sully-sur-Loire devrait atteindre les 100 M€ en 2025. Celui de Saint-Jean d’Illac est, dans le même temps, amené à quadrupler à 20 M€. 

Même si le taux de croissance est prévu pour ralentir au cours des prochaines années, la société compte beaucoup sur ses avancées technologiques pour élargir le spectre de ses débouchés. « Nous regardons très attentivement le marché des taxis volants qui présente des caractéristiques très spécifiques en termes de requis de vitrage. Nous agissons donc de manière très proactive pour nous positionner sur ce nouveau marché », conclut Jean-Eric Vermont. 



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