Un spotter américain a l’occasion de prendre en photo un bombardier tactique Tornado allemand en Californie. L’avion était alors équipé des habituels brouilleurs… mais aussi d’une rare bombe nucléaire (d’essai bien évidemment) B-61-12.
Le 3 septembre, le compte X (ex-Twitter) TaskForce23 (@Task_Force23) a eu l'occasion de photographier un bombardier tactique Tornado de la Force aérienne allemande (Luftwaffe) en vol non loin de la base aérienne d'Edwards (Californie, États-Unis). Les habitués du Tornado auront reconnu son pod de brouillage radar Cerberus (également dénommé Tornado Self Protection Jammer, soit TSPJ) sur son aile bâbord (gauche) ainsi que le pod de contremesures BOZ-101 sur son aile tribord (droite). Mais au centre de l'appareil se trouve un objet très rarement photographié sous ce type d'avion ; une bombe nucléaire !
Il ne s'agit bien évidemment pas d'une réelle bombe nucléaire mais bel et bien une munition d'entrainement reproduisant la masse et la forme de la bombe nucléaire B-61-12. Elle permet aux équipages de s'entrainer à son maniement en vol (procédure de largage) ainsi que la préparation de la munition au sol. À noter que l'appareil en question est un Tornado allemand utilisé pour les essais au sein de la Luftwaffe, facilement reconnaissable à ses bandes oranges.
Actuellement, les Forces armées allemandes ne disposent en aucun d'armes nucléaires dans leur inventaire... mais dans le cas où une guerre importante serait déclenchée, la Luftwaffe pourrait utiliser des bombes nucléaires sous certains avions. Cette possibilité découle du NATO Nuclear Sharing Agreement ; durant la guerre froide, les États-Unis ont pré-déployé des armes nucléaires sur le continent européen. Ces armes restent sous le contrôle des Forces armées américaines et ne peuvent être armées que sous l'autorisation du président des États-Unis. Toutefois, au niveau de leur utilisation, ce sont justement les pays accueillant ces armes qui les utiliseraient. Aujourd'hui, cet accord n'implique plus qu'un seul type de munition ; la bombe B-61. Les stocks européens sont connus mais le nombre de bombes présentes est inconnu ;
Le Tornado fait donc exception à la règle ; il est le seul appareil développé et construit sur le continent européen à pouvoir larguer une bombe nucléaire américaine. Ce fut d'ailleurs un très gros avantage pour Lockheed Martin. Dès le moment où l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et les Pays-Bas ne souhaitaient pas sortir de cet accord, le remplacement des F-16 et Tornado était connu avant même les annonces officielles dans ces pays ; les États-Unis ont logiquement refusé de fournir les plans d'attache de la B-61 aux constructeurs européens, laissant la voie libre au seul avion capable de larguer la B-61, à savoir le F-35 Lightning II de Lockheed Martin. Inversement, la présence de ces bombes permet aussi de rassurer ces pays, mais ne faudrait-il donc pas assurer ce besoin entre européen ? Au vu des doctrines et positions politiques sur ce sujet au Royaume-Uni et en France, cette possibilité est pour l'instant inenvisageable.
Dernière-née dans la famille des bombes nucléaires B-61, la B-61-12 permet de moderniser les anciennes versions (B-61-3/-4/-7/-10) mais aussi d'offrir une plus grande précision lors de la frappe, du moins en fonction de l'appareil largueur, comme précisé par le GAO ;
La vidéo ci-dessus montre aussi que cette bombe est équipée en son centre de deux roquettes, permettant de faire tourner la bombe sur son axe et de fait, de la rendre plus précise qu'une simple bombe gravitationnelle. La B-61-12 dispose également de plusieurs puissances en fonction de l'objectif à atteindre ; 0,3 kilotonne pour une explosion de faible puissance à 50 kilotonnes pour une explosion maximale. Pour donner un ordre d'idée, Little Boy, larguée sur Hiroshima, avait une puissance estimée entre 13 et 18 kt et Fat Man, larguée sur Nagasaki, avait une puissance estimée entre 19 et 23 kt. L'option 0,3 kt permet ainsi de détruire des cibles militaires en minimisant grandement les pertes collatérales.
Enfin, il faut préciser que la B-61-13 est déjà en développement et devrait détenir une puissance similaire à la B-61-7 (340 kt), soit une puissance maximale supérieure à la B-61-12 (DoD).
Un spotter américain a l’occasion de prendre en photo un bombardier tactique Tornado allemand en Californie. L’avion était alors équipé des habituels brouilleurs… mais aussi d’une rare bombe nucléaire (d’essai bien évidemment) B-61-12.
Le 3 septembre, le compte X (ex-Twitter) TaskForce23 (@Task_Force23) a eu l'occasion de photographier un bombardier tactique Tornado de la Force aérienne allemande (Luftwaffe) en vol non loin de la base aérienne d'Edwards (Californie, États-Unis). Les habitués du Tornado auront reconnu son pod de brouillage radar Cerberus (également dénommé Tornado Self Protection Jammer, soit TSPJ) sur son aile bâbord (gauche) ainsi que le pod de contremesures BOZ-101 sur son aile tribord (droite). Mais au centre de l'appareil se trouve un objet très rarement photographié sous ce type d'avion ; une bombe nucléaire !
Il ne s'agit bien évidemment pas d'une réelle bombe nucléaire mais bel et bien une munition d'entrainement reproduisant la masse et la forme de la bombe nucléaire B-61-12. Elle permet aux équipages de s'entrainer à son maniement en vol (procédure de largage) ainsi que la préparation de la munition au sol. À noter que l'appareil en question est un Tornado allemand utilisé pour les essais au sein de la Luftwaffe, facilement reconnaissable à ses bandes oranges.
Actuellement, les Forces armées allemandes ne disposent en aucun d'armes nucléaires dans leur inventaire... mais dans le cas où une guerre importante serait déclenchée, la Luftwaffe pourrait utiliser des bombes nucléaires sous certains avions. Cette possibilité découle du NATO Nuclear Sharing Agreement ; durant la guerre froide, les États-Unis ont pré-déployé des armes nucléaires sur le continent européen. Ces armes restent sous le contrôle des Forces armées américaines et ne peuvent être armées que sous l'autorisation du président des États-Unis. Toutefois, au niveau de leur utilisation, ce sont justement les pays accueillant ces armes qui les utiliseraient. Aujourd'hui, cet accord n'implique plus qu'un seul type de munition ; la bombe B-61. Les stocks européens sont connus mais le nombre de bombes présentes est inconnu ;
Le Tornado fait donc exception à la règle ; il est le seul appareil développé et construit sur le continent européen à pouvoir larguer une bombe nucléaire américaine. Ce fut d'ailleurs un très gros avantage pour Lockheed Martin. Dès le moment où l'Allemagne, la Belgique, l'Italie et les Pays-Bas ne souhaitaient pas sortir de cet accord, le remplacement des F-16 et Tornado était connu avant même les annonces officielles dans ces pays ; les États-Unis ont logiquement refusé de fournir les plans d'attache de la B-61 aux constructeurs européens, laissant la voie libre au seul avion capable de larguer la B-61, à savoir le F-35 Lightning II de Lockheed Martin. Inversement, la présence de ces bombes permet aussi de rassurer ces pays, mais ne faudrait-il donc pas assurer ce besoin entre européen ? Au vu des doctrines et positions politiques sur ce sujet au Royaume-Uni et en France, cette possibilité est pour l'instant inenvisageable.
Dernière-née dans la famille des bombes nucléaires B-61, la B-61-12 permet de moderniser les anciennes versions (B-61-3/-4/-7/-10) mais aussi d'offrir une plus grande précision lors de la frappe, du moins en fonction de l'appareil largueur, comme précisé par le GAO ;
La vidéo ci-dessus montre aussi que cette bombe est équipée en son centre de deux roquettes, permettant de faire tourner la bombe sur son axe et de fait, de la rendre plus précise qu'une simple bombe gravitationnelle. La B-61-12 dispose également de plusieurs puissances en fonction de l'objectif à atteindre ; 0,3 kilotonne pour une explosion de faible puissance à 50 kilotonnes pour une explosion maximale. Pour donner un ordre d'idée, Little Boy, larguée sur Hiroshima, avait une puissance estimée entre 13 et 18 kt et Fat Man, larguée sur Nagasaki, avait une puissance estimée entre 19 et 23 kt. L'option 0,3 kt permet ainsi de détruire des cibles militaires en minimisant grandement les pertes collatérales.
Enfin, il faut préciser que la B-61-13 est déjà en développement et devrait détenir une puissance similaire à la B-61-7 (340 kt), soit une puissance maximale supérieure à la B-61-12 (DoD).
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