L'impétrant va devoir vite travailler les dossiers, et faire des choix dans les programmes. Tout en optimisant encore les ressources budgétaires : il reste beaucoup de marge.
L'indéboulonnable patron de Bercy pendant la durée record de 7 ans, Bruno Le Maire (56 ans) alias BLM a été nommé ministre des armées. Sa nomination n'est pas une surprise : son nom avait déjà même été évoqué pour l'hôtel de Brienne à plusieurs reprises sous les présidences d'Emmanuel Macron. Un énarque, qui avait commencé à la Direction aux affaires stratégiques (en 1988) avec un background à Bercy : le président et son premier ministre -ils sont tous les deux élus locaux dans l'Eure- envoient aux armées un gestionnaire, passionné de géopolitique -la matière qu' il enseigne depuis qu'il a quitté Bercy-. De quoi mettre en pratique ce que le président a démandé aux armées, à la DGA et aux industriels : que chaque euro dépensé le soit le plus rationnellement, et que les matériels soient réellement fonctionnels.
Sans doute jamais un ministre des armées ne sera arrivé dans un contexte aussi complexe : le Premier ministre est l'ancien locataire de l'hotel de Brienne -quelle marge de manœuvre laissera t-il sur un maroquin qui l'a clairement passionné sera-t-il le vrai ministre ?-. L'Europe n'a jamais été aussi menacée dans son cœur depuis la seconde guerre mondiale. Avec des ridques de destabilisation possibles, via des attaques -ou tout du moins des survols- de drones, avec une outremer menacée par les compétiteurs en plusieurs points.
Politiquement, la voie est extrêmement mince. Paradoxe, alors que le président de la République promettait le 13 juillet d'arriver à doubler le montant du budget de la défense avec de nouvelles marches en 2026 et 2027. Sans le parlement, divisé comme jamais, il n'y aura pas de budget de la défense, alors même que les armées n'en ont jamais eu autant besoin. Et que de nombreuses carences et trous dans la raquette doivent être réglées au plus tôt.
Le nouveau ministre doit aussi passer à l'élagueuse la liste des programmes à effets majeurs. Des programmes stratégiques, sur la sellette, attendent des décisions de poursuivre... ou plus vraisemblablement, d'arrêter les frais, dans la configuration actuelle, en tout cas. La plupart sont des programmes en coopération européenne : SCAF (avec un développement national, qui peut cependant aussi intéresser, l'Espagne, la Belgique), le système de guerre des mines MMCM (de Thales, Exail croit à ses chances de placer ses propres produits), le char MGCS de KNDS, le drone SDT de Safran.
Des capacités clés, bien moins chères que celles qu'elles challengent, peuvent aussi être accélérées : le système de Foudre, le drone Aarok. Tous deux proposés par Turgis et Gaillard, un archétype de ce que les PME et ETI sont désormais capables de fournir à la DGA, ou directement aux armées. Jean-Yves Le Drian, Florence Parly disaient vouloir promouvoir les talents de ses fournisseurs de l'ombre, qui ont de grandes attentes.
Le nouveau ministre doit aussi être un VRP de l'armement français, et donc être impeccable dans ce rôle de compréhension des besoins de nos alliés actuels et à venir (le madré Jean-Yves Le Drian fut sans doute le plus performant dans ce domaine).
Le nouveau ministre devra aussi être plus attentif que ses prédécesseurs sur la gestion de l'argent public de la défense. Il reste encore de très nombreuses voies d'optimisations, le minarm peut (enfin) basculer intégralement dans le 21e siècle, imprimer moins, avoir un train de vie normal et quitter les vieilles bâtisses et les maisons qui les servent. Le « rayonnement » et le lien « armée-nation » peuvent parfaitement se réaliser sans dépenser des sommes indues. Le recrutement peut parfaitement se faire sans influenceurs (et les factures qui les accompagnent).
La réserve peut parfaitement remplacer des fonctions non sensibles, comme c'est le cas d'une bonne partie des postes de communication. L'ancien minarm, devenu Premier ministre, a demandé à ses ouailles une sobriété, gelant les nouvelles dépenses dans ce domaine. Les armées, qui disposent d'un millier de communicants, impriment encore des magazines, font appel à des conseils extérieurs, doivent se questionner fortement, avant qu'une mission du contrôle général des armées ne le fasse à leur place.
Et puis, il reste le réalisme politique : le ministre des armées, comme le Premier ministre, ne savent pas aujourd'hui combien de temps ils resteront en poste. Finalement, pour rester serein, faire leur le mot de l'ancien chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, et « être prêts ».
Bruno Le Maire a dégaîné un premier tweet dès 19h50 :
"Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas. J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier ministre de diriger le ministère des Armées et des Anciens Combattants. Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats. Je le ferai avec la passion et la détermination qui m’ont toujours guidé dans mon engagement public, notamment dans mes fonctions de conseiller aux affaires stratégiques et de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes."
L'impétrant va devoir vite travailler les dossiers, et faire des choix dans les programmes. Tout en optimisant encore les ressources budgétaires : il reste beaucoup de marge.
L'indéboulonnable patron de Bercy pendant la durée record de 7 ans, Bruno Le Maire (56 ans) alias BLM a été nommé ministre des armées. Sa nomination n'est pas une surprise : son nom avait déjà même été évoqué pour l'hôtel de Brienne à plusieurs reprises sous les présidences d'Emmanuel Macron. Un énarque, qui avait commencé à la Direction aux affaires stratégiques (en 1988) avec un background à Bercy : le président et son premier ministre -ils sont tous les deux élus locaux dans l'Eure- envoient aux armées un gestionnaire, passionné de géopolitique -la matière qu' il enseigne depuis qu'il a quitté Bercy-. De quoi mettre en pratique ce que le président a démandé aux armées, à la DGA et aux industriels : que chaque euro dépensé le soit le plus rationnellement, et que les matériels soient réellement fonctionnels.
Sans doute jamais un ministre des armées ne sera arrivé dans un contexte aussi complexe : le Premier ministre est l'ancien locataire de l'hotel de Brienne -quelle marge de manœuvre laissera t-il sur un maroquin qui l'a clairement passionné sera-t-il le vrai ministre ?-. L'Europe n'a jamais été aussi menacée dans son cœur depuis la seconde guerre mondiale. Avec des ridques de destabilisation possibles, via des attaques -ou tout du moins des survols- de drones, avec une outremer menacée par les compétiteurs en plusieurs points.
Politiquement, la voie est extrêmement mince. Paradoxe, alors que le président de la République promettait le 13 juillet d'arriver à doubler le montant du budget de la défense avec de nouvelles marches en 2026 et 2027. Sans le parlement, divisé comme jamais, il n'y aura pas de budget de la défense, alors même que les armées n'en ont jamais eu autant besoin. Et que de nombreuses carences et trous dans la raquette doivent être réglées au plus tôt.
Le nouveau ministre doit aussi passer à l'élagueuse la liste des programmes à effets majeurs. Des programmes stratégiques, sur la sellette, attendent des décisions de poursuivre... ou plus vraisemblablement, d'arrêter les frais, dans la configuration actuelle, en tout cas. La plupart sont des programmes en coopération européenne : SCAF (avec un développement national, qui peut cependant aussi intéresser, l'Espagne, la Belgique), le système de guerre des mines MMCM (de Thales, Exail croit à ses chances de placer ses propres produits), le char MGCS de KNDS, le drone SDT de Safran.
Des capacités clés, bien moins chères que celles qu'elles challengent, peuvent aussi être accélérées : le système de Foudre, le drone Aarok. Tous deux proposés par Turgis et Gaillard, un archétype de ce que les PME et ETI sont désormais capables de fournir à la DGA, ou directement aux armées. Jean-Yves Le Drian, Florence Parly disaient vouloir promouvoir les talents de ses fournisseurs de l'ombre, qui ont de grandes attentes.
Le nouveau ministre doit aussi être un VRP de l'armement français, et donc être impeccable dans ce rôle de compréhension des besoins de nos alliés actuels et à venir (le madré Jean-Yves Le Drian fut sans doute le plus performant dans ce domaine).
Le nouveau ministre devra aussi être plus attentif que ses prédécesseurs sur la gestion de l'argent public de la défense. Il reste encore de très nombreuses voies d'optimisations, le minarm peut (enfin) basculer intégralement dans le 21e siècle, imprimer moins, avoir un train de vie normal et quitter les vieilles bâtisses et les maisons qui les servent. Le « rayonnement » et le lien « armée-nation » peuvent parfaitement se réaliser sans dépenser des sommes indues. Le recrutement peut parfaitement se faire sans influenceurs (et les factures qui les accompagnent).
La réserve peut parfaitement remplacer des fonctions non sensibles, comme c'est le cas d'une bonne partie des postes de communication. L'ancien minarm, devenu Premier ministre, a demandé à ses ouailles une sobriété, gelant les nouvelles dépenses dans ce domaine. Les armées, qui disposent d'un millier de communicants, impriment encore des magazines, font appel à des conseils extérieurs, doivent se questionner fortement, avant qu'une mission du contrôle général des armées ne le fasse à leur place.
Et puis, il reste le réalisme politique : le ministre des armées, comme le Premier ministre, ne savent pas aujourd'hui combien de temps ils resteront en poste. Finalement, pour rester serein, faire leur le mot de l'ancien chef d'état-major des armées, le général Thierry Burkhard, et « être prêts ».
Bruno Le Maire a dégaîné un premier tweet dès 19h50 :
"Dans les circonstances exceptionnelles que traverse la France, on ne se dérobe pas. J’ai donc accepté la proposition du président de la République et du Premier ministre de diriger le ministère des Armées et des Anciens Combattants. Je viens pour servir les Français. Je viens pour servir nos soldats. Je le ferai avec la passion et la détermination qui m’ont toujours guidé dans mon engagement public, notamment dans mes fonctions de conseiller aux affaires stratégiques et de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes."
Commentaires