De récentes images satellites confirment la présence récente de systèmes antiaériens courte portée Pantsir autour du lac de Valdaï, connu pour accueillir une résidence du président russe Vladimir Poutine. La menace des drones kamikazes ukrainiens est prise très au sérieux, et même jusqu’à Moscou, où plus d’une vingtaine de Pantsir sont également déployés. Au final, avec les pertes en Ukraine, près de 45 % de la flotte de Pantsir russe n’est pas utilisable sur le champ de bataille ukrainien.
Le lac Valdaï (oblast de Novgorord, Russie), situé entre Moscou et Saint-Pétersbourg, est connu pour accueillir sur ses berges un grand complexe abritant l'une des résidences de Vladimir Poutine, le président russe. Ce site est bien évidemment sous haute surveillance et dispose de nombreux systèmes de sécurité, y compris des systèmes antiaériens. Les images disponibles sur Google Earth permettent d'ailleurs de confirmer la présence d'une batterie antiaérienne longue portée S-300 (SA-10 Grumble) ou plus que probablement S-400 (SA-21 Growler) depuis au moins le 28 mai 2009. Celle-ci est déployée à moins de 5 kilomètres, plus au nord, en dehors du complexe.
Toutefois, les dernières images Google Earth de la zone, prisent le 6 mai 2024, montrent une très forte augmentation des défenses antiaériennes. Grâce aux informations publiées par Mark Krutov et sa géolocalisation des systèmes, il est possible de confirmer la présence de la batterie antiaérienne longue portée - qui n'a pas bougé depuis mai 2009 - mais aussi de 5 systèmes antiaériens mobiles courte portée Pantsir S1 (SA-22 Greyhound).
À la différence de la batterie antiaérienne longue portée, ces 5 systèmes ne sont pas directement placés sur le sol ;
Cette mise en hauteur permet aux canons des Pantsir d'avoir un angle de tir plus élargit mais aussi et surtout, une détection radar bien plus efficace. D'ailleurs, les images satellites montrent également la présence de trois autres tours métalliques mais sans aucun système antiaérien placé sur celles-ci ; les constructions sont peut-être récentes et les Pantsir ne sont pas encore arrivés ? Sont-elles vides car le Président russe n'est pas présent et de fait, uniquement "armées" lorsque ce dernier est dans sa résidence ?
Ce déploiement s'explique par les attaques de drones suicides ukrainiens sur Moscou et Saint-Pétersbourg. C'est ni plus, ni moins une grande partie de l'ouest de la Russie qui se trouve à portée des différents drones suicides ukrainiens, y compris Valdaï. Or, le Pantsir S1, en plus de pouvoir intercepter à courte distance des avions, hélicoptères ou missiles, peut également détecter et détruire des drones. Pour rappel, le Pantsir se base sur un châssis de camion 8x8 (plusieurs versions) sur lequel a été placé une tourelle à vocation sol-air. Cette tourelle comprend alors :
À propos de Moscou et en dehors du brouillage GPS, le déploiement de Pantsir dans la capitale russe fut la première réponse à la menace de ces drones ukrainiens. Au départ, trois systèmes ont été déployés sur les toits de Moscou et ensuite renforcés par d'autres Pantsir supplémentaires autour de la capitale russe. Ces renforts s'accompagnent également par la construction de tours ou de monticules pour une partie des systèmes déployés. Des versions assez rares du Pantsir sont mêmes visibles dans la région ; au moins deux Pantsir-SA sont déployés. Ceux-ci sont en réalité des Pantsir développés pour le combat arctique et sont bien loin de leur zone de confort. Toutefois, leur présence démontre clairement un besoin urgent de protéger Moscou des drones ukrainiens.
Aujourd'hui, d'après les informations de Mark Krutov et des images disponibles en sources ouvertes, la défense antiaérienne de Moscou comprend :
Contrairement à Valdaï, Moscou est principalement protégée par des systèmes au sol ou sur des monticules. Quelques-uns de ces monticules ont spécifiquement été construits mais la plupart sont d'anciennes décharges recouvertes de terre et aménagées avec du béton pour accueillir un ou deux systèmes antiaériens courte portée. Deux tours sont visibles au nord ; l'une comprend un Pantsir, l'autre un Tor.
À noter que les six Pantsir (2x "2 déployés au sol" et 2x "1 déployé au sol") situés à l'ouest de Moscou sont déployés principalement pour couvrir une zone de résidences de haut dignitaires russes.
En plus de Valdaï et Moscou, des Pantsir ont également été aperçus du côté de Sotchi, région où le président Poutine détiendrait également une résidence. Il faut aussi ajouter certaines zones couramment ciblées par les drones suicides ukrainiens, et protégées par un ou plusieurs autres Pantsir (comme le port de Tuapsé).
Au final, il est difficile de donner un nombre exact de véhicules déployés car les images OSINT de Pantsir comprennent des images au paysage flouté et donc, non géolocalisables. Au final, rien que pour Valdaï et Moscou, ce sont donc à minima 26 Pantsir qui sont déployés. Pour rappel, en 2022, les Forces armées russes disposaient d'un peu plus de 110 Pantsir en service (hors Pantsir-SA). Il faut toutefois noter qu'une soustraction de ces deux chiffres ne donnera pas le nombre de Pantsir disponibles au sein des Forces armées russes car 24 systèmes ont été mis hors de combat en Ukraine (uniquement prouvés par image, Oryx) : 19 détruits, 3 endommagés et 2 capturés par les Ukrainiens. Ce sont donc à minima 50 Pantsir qui sont inutilisables pour les opérations... sans oublier les Pantsir protégeant d'autres installations stratégiques ou encore les systèmes en entretien ou réparation.
Enfin, il faut préciser qu'avec des dates différentes, il est compliqué de donner un chiffrage précis des systèmes déployés. En revanche, le choix du décompte ci-dessus comprend uniquement Valdaï et Moscou pour une bonne raison ; ces deux zones sont beaucoup trop importantes pour voir leurs défenses réduites. D'ailleurs, la présence de tours vides à Valdaï démontre clairement une possibilité de renforcer encore cette défense. De fait, ce cumul des pertes confirmées et des déploiements sur Moscou et Valdaï représentent à eux seuls 45 % de la flotte de Pantsir. Ce sont donc de nombreux systèmes qui manqueront sur le champ de bataille ukrainien, et tout particulièrement sa capacité à défendre des batteries antiaériennes S-300/S-400, des postes de commandement, centres logistiques, et autres cibles stratégiques contre la menace que représentent les drones d'observation (et le tir d'artillerie/de contrebatterie qui suivra) ou les drones suicides.
De récentes images satellites confirment la présence récente de systèmes antiaériens courte portée Pantsir autour du lac de Valdaï, connu pour accueillir une résidence du président russe Vladimir Poutine. La menace des drones kamikazes ukrainiens est prise très au sérieux, et même jusqu’à Moscou, où plus d’une vingtaine de Pantsir sont également déployés. Au final, avec les pertes en Ukraine, près de 45 % de la flotte de Pantsir russe n’est pas utilisable sur le champ de bataille ukrainien.
Le lac Valdaï (oblast de Novgorord, Russie), situé entre Moscou et Saint-Pétersbourg, est connu pour accueillir sur ses berges un grand complexe abritant l'une des résidences de Vladimir Poutine, le président russe. Ce site est bien évidemment sous haute surveillance et dispose de nombreux systèmes de sécurité, y compris des systèmes antiaériens. Les images disponibles sur Google Earth permettent d'ailleurs de confirmer la présence d'une batterie antiaérienne longue portée S-300 (SA-10 Grumble) ou plus que probablement S-400 (SA-21 Growler) depuis au moins le 28 mai 2009. Celle-ci est déployée à moins de 5 kilomètres, plus au nord, en dehors du complexe.
Toutefois, les dernières images Google Earth de la zone, prisent le 6 mai 2024, montrent une très forte augmentation des défenses antiaériennes. Grâce aux informations publiées par Mark Krutov et sa géolocalisation des systèmes, il est possible de confirmer la présence de la batterie antiaérienne longue portée - qui n'a pas bougé depuis mai 2009 - mais aussi de 5 systèmes antiaériens mobiles courte portée Pantsir S1 (SA-22 Greyhound).
À la différence de la batterie antiaérienne longue portée, ces 5 systèmes ne sont pas directement placés sur le sol ;
Cette mise en hauteur permet aux canons des Pantsir d'avoir un angle de tir plus élargit mais aussi et surtout, une détection radar bien plus efficace. D'ailleurs, les images satellites montrent également la présence de trois autres tours métalliques mais sans aucun système antiaérien placé sur celles-ci ; les constructions sont peut-être récentes et les Pantsir ne sont pas encore arrivés ? Sont-elles vides car le Président russe n'est pas présent et de fait, uniquement "armées" lorsque ce dernier est dans sa résidence ?
Ce déploiement s'explique par les attaques de drones suicides ukrainiens sur Moscou et Saint-Pétersbourg. C'est ni plus, ni moins une grande partie de l'ouest de la Russie qui se trouve à portée des différents drones suicides ukrainiens, y compris Valdaï. Or, le Pantsir S1, en plus de pouvoir intercepter à courte distance des avions, hélicoptères ou missiles, peut également détecter et détruire des drones. Pour rappel, le Pantsir se base sur un châssis de camion 8x8 (plusieurs versions) sur lequel a été placé une tourelle à vocation sol-air. Cette tourelle comprend alors :
À propos de Moscou et en dehors du brouillage GPS, le déploiement de Pantsir dans la capitale russe fut la première réponse à la menace de ces drones ukrainiens. Au départ, trois systèmes ont été déployés sur les toits de Moscou et ensuite renforcés par d'autres Pantsir supplémentaires autour de la capitale russe. Ces renforts s'accompagnent également par la construction de tours ou de monticules pour une partie des systèmes déployés. Des versions assez rares du Pantsir sont mêmes visibles dans la région ; au moins deux Pantsir-SA sont déployés. Ceux-ci sont en réalité des Pantsir développés pour le combat arctique et sont bien loin de leur zone de confort. Toutefois, leur présence démontre clairement un besoin urgent de protéger Moscou des drones ukrainiens.
Aujourd'hui, d'après les informations de Mark Krutov et des images disponibles en sources ouvertes, la défense antiaérienne de Moscou comprend :
Contrairement à Valdaï, Moscou est principalement protégée par des systèmes au sol ou sur des monticules. Quelques-uns de ces monticules ont spécifiquement été construits mais la plupart sont d'anciennes décharges recouvertes de terre et aménagées avec du béton pour accueillir un ou deux systèmes antiaériens courte portée. Deux tours sont visibles au nord ; l'une comprend un Pantsir, l'autre un Tor.
À noter que les six Pantsir (2x "2 déployés au sol" et 2x "1 déployé au sol") situés à l'ouest de Moscou sont déployés principalement pour couvrir une zone de résidences de haut dignitaires russes.
En plus de Valdaï et Moscou, des Pantsir ont également été aperçus du côté de Sotchi, région où le président Poutine détiendrait également une résidence. Il faut aussi ajouter certaines zones couramment ciblées par les drones suicides ukrainiens, et protégées par un ou plusieurs autres Pantsir (comme le port de Tuapsé).
Au final, il est difficile de donner un nombre exact de véhicules déployés car les images OSINT de Pantsir comprennent des images au paysage flouté et donc, non géolocalisables. Au final, rien que pour Valdaï et Moscou, ce sont donc à minima 26 Pantsir qui sont déployés. Pour rappel, en 2022, les Forces armées russes disposaient d'un peu plus de 110 Pantsir en service (hors Pantsir-SA). Il faut toutefois noter qu'une soustraction de ces deux chiffres ne donnera pas le nombre de Pantsir disponibles au sein des Forces armées russes car 24 systèmes ont été mis hors de combat en Ukraine (uniquement prouvés par image, Oryx) : 19 détruits, 3 endommagés et 2 capturés par les Ukrainiens. Ce sont donc à minima 50 Pantsir qui sont inutilisables pour les opérations... sans oublier les Pantsir protégeant d'autres installations stratégiques ou encore les systèmes en entretien ou réparation.
Enfin, il faut préciser qu'avec des dates différentes, il est compliqué de donner un chiffrage précis des systèmes déployés. En revanche, le choix du décompte ci-dessus comprend uniquement Valdaï et Moscou pour une bonne raison ; ces deux zones sont beaucoup trop importantes pour voir leurs défenses réduites. D'ailleurs, la présence de tours vides à Valdaï démontre clairement une possibilité de renforcer encore cette défense. De fait, ce cumul des pertes confirmées et des déploiements sur Moscou et Valdaï représentent à eux seuls 45 % de la flotte de Pantsir. Ce sont donc de nombreux systèmes qui manqueront sur le champ de bataille ukrainien, et tout particulièrement sa capacité à défendre des batteries antiaériennes S-300/S-400, des postes de commandement, centres logistiques, et autres cibles stratégiques contre la menace que représentent les drones d'observation (et le tir d'artillerie/de contrebatterie qui suivra) ou les drones suicides.
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