Le départ annoncé du DGA entériné probablement au conseil des ministres ce matin, remplacé par le directeur de cabinet de la ministre des armées. Dont le poste est déjà pourvu....
Déstabilisation ou anticipation ? Face aux premières fuites, le probable départ d'Emmanuel Chiva (56 ans) de la DGA devrait être entériné ce matin au conseil des ministres. Le responsable qui n'avait qu'un CDI stoppable à... tout moment pensait manifestement rester en poste jusqu'à la fin du mandat du chef des armées.
Seulement Emmanuel Macron et/ou son Premier ministre n'ont pas pu éviter d'entendre les voix croissantes qui demandaient un électrochoc à la DGA. En fait, malgré une bonne volonté évidente, Emmanuel Chiva, qui peut être extrêmement amer et sonné par cet imprévu, n'a pas atteint les résultats attendus, et s'est mis à dos les armées, et une bonne partie des industriels, gros comme moyens et petits. La marque DGA a perdu sa cote, et s'avère prête pour la vente à la découpe. Peut-être subit-il aussi les ambitions de Pailloux qui devait trouver un nouveau point de chute à sa taille.
Car le prochain patron, Patrick Pailloux (59 ans), est le directeur de cabinet de la ministre des armées, Catherine Vautrin (après Sébastien Lecornu). Il a aussi été directeur de la technologie (DT) de la DGSE, créateur de l'ANSSI sur les bases de la DCSSI, en juillet 2009. Un crack -comme Chiva- mais qui n'a jamais raté une marche. Et comme tout bon Verseau, il a une idée à la minute. Un acteur de l'écosystème qui a travaillé pour lui et qui le connaît manifestement très bien dessine le portrait d'un « mec super exigeant, mais droit et qui sait renvoyer l'ascenseur. Ce n'est pas un super expansif mais il sait où il va ».
Un autre évoque un manieur de tronçonneuse. Sous sa férule, la DGA va perdre des fonctions, et risque de perdre son statut de direction toute puissante qui fonctionnait souvent à la morgue, voire au mépris : des demandes de la presse, des revendications des industriels, et pour tout dire, de la gestion de l'argent public sur lequel elle ne rendait quasiment aucun compte dans le détail. Et ne livrait pas non plus de prix des armements. Par le passé, les DGA s'ingéniaient quand même à rendre des comptes aux media, au moins une fois par an. Pourtant très productive sur les réseaux pour diffuser elle-même sa bonne parole, la DGA de 2025 n'a pas mis le même enthousiasme à répondre aux questions de la presse, ou aux demandes de reportage. Le 1er septembre, Emmanuel Chiva nous assurait cependant avoir donné des consignes dans ce sens. Mais même sur cela, il n'a pas été obéi par sa propre administration qui lui a en fait glissé nombre de peaux de bananes.
La DGA a su se faire détester en perdant peu à peu tous ses soutiens. Promoteur de la bonne volonté, avec une image de geek (fondée), le Gémeaux Emmanuel Chiva fait comme tous ses prédécesseurs les frais de son impopularité croissante. Il avait la rage d'aboutir, mais sans doute pas les crocs pour impressionner ni les armées, ni les gros comptes du minarm. Il se retrouve libre sur le marché. Peut-être pas longtemps, il n'a pas fait mystère de son intention de prendre la présidence de l'Onera, dont la DGA a la tutelle.
On y reviendra, mais Patrick Pailloux va vraisemblablement adresser un traitement de choc à la DGA. Pour la concentrer sur ce qu'elle faire à peu près bien, gérer les grands programmes et le soutien export, préparer l'avenir. Par contre, les programmes de cohérence et une bonne partie des programmes à effets majeurs (PEM) les moins chers et moins complexes pourraient bien basculer rapidement dans les armées. Une opportunité pour des ingénieurs (militaires et civils), les techniciens de la DGA de rallier le camp de leur client et les servir au plus près. Pour les militaires, aussi, une valorisation de deuxième carrière, voire de réservistes.
(plus d'informations à suivre dans la journée).
Le départ annoncé du DGA entériné probablement au conseil des ministres ce matin, remplacé par le directeur de cabinet de la ministre des armées. Dont le poste est déjà pourvu....
Déstabilisation ou anticipation ? Face aux premières fuites, le probable départ d'Emmanuel Chiva (56 ans) de la DGA devrait être entériné ce matin au conseil des ministres. Le responsable qui n'avait qu'un CDI stoppable à... tout moment pensait manifestement rester en poste jusqu'à la fin du mandat du chef des armées.
Seulement Emmanuel Macron et/ou son Premier ministre n'ont pas pu éviter d'entendre les voix croissantes qui demandaient un électrochoc à la DGA. En fait, malgré une bonne volonté évidente, Emmanuel Chiva, qui peut être extrêmement amer et sonné par cet imprévu, n'a pas atteint les résultats attendus, et s'est mis à dos les armées, et une bonne partie des industriels, gros comme moyens et petits. La marque DGA a perdu sa cote, et s'avère prête pour la vente à la découpe. Peut-être subit-il aussi les ambitions de Pailloux qui devait trouver un nouveau point de chute à sa taille.
Car le prochain patron, Patrick Pailloux (59 ans), est le directeur de cabinet de la ministre des armées, Catherine Vautrin (après Sébastien Lecornu). Il a aussi été directeur de la technologie (DT) de la DGSE, créateur de l'ANSSI sur les bases de la DCSSI, en juillet 2009. Un crack -comme Chiva- mais qui n'a jamais raté une marche. Et comme tout bon Verseau, il a une idée à la minute. Un acteur de l'écosystème qui a travaillé pour lui et qui le connaît manifestement très bien dessine le portrait d'un « mec super exigeant, mais droit et qui sait renvoyer l'ascenseur. Ce n'est pas un super expansif mais il sait où il va ».
Un autre évoque un manieur de tronçonneuse. Sous sa férule, la DGA va perdre des fonctions, et risque de perdre son statut de direction toute puissante qui fonctionnait souvent à la morgue, voire au mépris : des demandes de la presse, des revendications des industriels, et pour tout dire, de la gestion de l'argent public sur lequel elle ne rendait quasiment aucun compte dans le détail. Et ne livrait pas non plus de prix des armements. Par le passé, les DGA s'ingéniaient quand même à rendre des comptes aux media, au moins une fois par an. Pourtant très productive sur les réseaux pour diffuser elle-même sa bonne parole, la DGA de 2025 n'a pas mis le même enthousiasme à répondre aux questions de la presse, ou aux demandes de reportage. Le 1er septembre, Emmanuel Chiva nous assurait cependant avoir donné des consignes dans ce sens. Mais même sur cela, il n'a pas été obéi par sa propre administration qui lui a en fait glissé nombre de peaux de bananes.
La DGA a su se faire détester en perdant peu à peu tous ses soutiens. Promoteur de la bonne volonté, avec une image de geek (fondée), le Gémeaux Emmanuel Chiva fait comme tous ses prédécesseurs les frais de son impopularité croissante. Il avait la rage d'aboutir, mais sans doute pas les crocs pour impressionner ni les armées, ni les gros comptes du minarm. Il se retrouve libre sur le marché. Peut-être pas longtemps, il n'a pas fait mystère de son intention de prendre la présidence de l'Onera, dont la DGA a la tutelle.
On y reviendra, mais Patrick Pailloux va vraisemblablement adresser un traitement de choc à la DGA. Pour la concentrer sur ce qu'elle faire à peu près bien, gérer les grands programmes et le soutien export, préparer l'avenir. Par contre, les programmes de cohérence et une bonne partie des programmes à effets majeurs (PEM) les moins chers et moins complexes pourraient bien basculer rapidement dans les armées. Une opportunité pour des ingénieurs (militaires et civils), les techniciens de la DGA de rallier le camp de leur client et les servir au plus près. Pour les militaires, aussi, une valorisation de deuxième carrière, voire de réservistes.
(plus d'informations à suivre dans la journée).
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