Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman
Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman
© John Kraus, Polaris

publié le 06 novembre 2025 à 10:00

651 mots

Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman

Nouveau retournement de situation pour la direction de la Nasa. Donald Trump a annoncé la re-nomination de Jared Isaacman comme directeur de la Nasa, cinq mois après avoir retiré sa première candidature. Signe d’une réconciliation avec Elon Musk ?


Le milliardaire et astronaute privé Jared Isaacman était le choix de Trump sur proposition d’Elon Musk du temps où le fondateur de SpaceX était « bro » avec le président américain. Mais une fois son départ de son poste au DOGE du gouvernement, Musk et Trump se sont publiquement battus et insultés par réseaux sociaux interposé. Soupçonné de déloyauté pour avoir une fois donné au parti démocrate, la candidature d’Isaacman avait été retirée dans la foulée, seulement quelques jours après son audition au Sénat et quelques jours avant le vote de sa nomination. Ce retour annoncé par Trump sur son réseau social Truth est donc signe d’une nouvelle ambiance à l’heure où SpaceX joue gros avec l’Etat.

Zeus et Athena

Depuis plusieurs semaines courait le bruit du retour de Jared Isaacman comme candidat à la direction de la Nasa. Très soutenu par l’industrie spatiale américaine, son retour était néanmoins combattu par le directeur intérimaire et ami de Trump Sean Duffy, qui restera toutefois ministre des Transports. Derrière cet intense lobbyisme, un texte titré « Athena », écrit par Isaacman et un petit comité, dont une version de 62 pages a fuité, qui propose son programme pour les années à venir à la Nasa.

Dans un post sur X, Jared Isaacman résume sa vision en 5 point :

  • Réorganiser la Nasa : Isaacman assume la nécessité de licenciements à venir pour plus d’efficacité (cela a d’ailleurs déjà commencé dans les locaux du centre spatial Goddard et au JPL).
  • Leadership américain dans la conquête spatiale : plus de missions habitées en orbite, retour des spécialistes de mission (à l’instar des passagers des navettes spatiales), focus sur des développement de technologies de rupture comme la propulsion nucléaire, et bien entendu le programme lunaire avec une nouvelle architecture (Isaacman précise ne pas avoir l’intention d’annuler le SLS, ni le vaisseau Orion, ni la station orbitale Gateway).
  • Faire appel au privé pour proposer des expériences à faire dans l’ISS, en plus des expériences scientifiques des laboratoires et université, afin de « maximiser » le temps restant dans la station avant sa désorbitation.
  • Réduire les dépenses de la Nasa en favorisant par exemple le recours aux services de constellations satellites privées en leur achetant des données plutôt que de concevoir une mission spatiale sur mesures.
  • Favoriser les missions habitées commerciales (comme son programme privé Polaris). Ici, Isaacman propose à la Nasa de créer ni plus ni moins qu’une « académie Starfleet » au Johnson Space Center au Texas pour former les astronautes commerciaux.

Avant sa re-nomination, Jared Isaacman a rencontré plusieurs fois Sean Duffy ainsi que Donald Trump. « Zeus » semble approuver Athena. Il faudra probablement refaire une audition au Sénat avant un vote qui validera la candidature. Difficile de savoir quand cela pourrait avoir lieu tant que le pays est en shutdown.

SpaceX sous pression

Le retour de Jared Isaacman est une bonne nouvelle pour SpaceX, partenaire indispensable de la Nasa et du Pentagone. Ce retour survient quelques jours après que le gouvernement a affirmé vouloir remettre en cause le recours au Starship pour déposer ses astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis III. En effet, les retards du Starship font grincer les dents des élus américains, obnubilés par les progrès du programme lunaire chinois.

Jared Isaacman pourrait également faire la passerelle entre Trump et ses partisans avec Elon Musk. Lors de la scission entre les deux hommes, Trump avait menacé de réétudier tous les contrats liant SpaceX avec l’Etat. Mais l’heure est au business avec SpaceX qui tente de se placer parmi les maîtres d’œuvre du futur bouclier antimissile annoncé par le président américain, et dont le budget s’annonce pharamineux.

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06/11/2025 10:00
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Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman

Nouveau retournement de situation pour la direction de la Nasa. Donald Trump a annoncé la re-nomination de Jared Isaacman comme directeur de la Nasa, cinq mois après avoir retiré sa première candidature. Signe d’une réconciliation avec Elon Musk ?

Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman
Nasa : come-back surprise de Jared Isaacman

Le milliardaire et astronaute privé Jared Isaacman était le choix de Trump sur proposition d’Elon Musk du temps où le fondateur de SpaceX était « bro » avec le président américain. Mais une fois son départ de son poste au DOGE du gouvernement, Musk et Trump se sont publiquement battus et insultés par réseaux sociaux interposé. Soupçonné de déloyauté pour avoir une fois donné au parti démocrate, la candidature d’Isaacman avait été retirée dans la foulée, seulement quelques jours après son audition au Sénat et quelques jours avant le vote de sa nomination. Ce retour annoncé par Trump sur son réseau social Truth est donc signe d’une nouvelle ambiance à l’heure où SpaceX joue gros avec l’Etat.

Zeus et Athena

Depuis plusieurs semaines courait le bruit du retour de Jared Isaacman comme candidat à la direction de la Nasa. Très soutenu par l’industrie spatiale américaine, son retour était néanmoins combattu par le directeur intérimaire et ami de Trump Sean Duffy, qui restera toutefois ministre des Transports. Derrière cet intense lobbyisme, un texte titré « Athena », écrit par Isaacman et un petit comité, dont une version de 62 pages a fuité, qui propose son programme pour les années à venir à la Nasa.

Dans un post sur X, Jared Isaacman résume sa vision en 5 point :

  • Réorganiser la Nasa : Isaacman assume la nécessité de licenciements à venir pour plus d’efficacité (cela a d’ailleurs déjà commencé dans les locaux du centre spatial Goddard et au JPL).
  • Leadership américain dans la conquête spatiale : plus de missions habitées en orbite, retour des spécialistes de mission (à l’instar des passagers des navettes spatiales), focus sur des développement de technologies de rupture comme la propulsion nucléaire, et bien entendu le programme lunaire avec une nouvelle architecture (Isaacman précise ne pas avoir l’intention d’annuler le SLS, ni le vaisseau Orion, ni la station orbitale Gateway).
  • Faire appel au privé pour proposer des expériences à faire dans l’ISS, en plus des expériences scientifiques des laboratoires et université, afin de « maximiser » le temps restant dans la station avant sa désorbitation.
  • Réduire les dépenses de la Nasa en favorisant par exemple le recours aux services de constellations satellites privées en leur achetant des données plutôt que de concevoir une mission spatiale sur mesures.
  • Favoriser les missions habitées commerciales (comme son programme privé Polaris). Ici, Isaacman propose à la Nasa de créer ni plus ni moins qu’une « académie Starfleet » au Johnson Space Center au Texas pour former les astronautes commerciaux.

Avant sa re-nomination, Jared Isaacman a rencontré plusieurs fois Sean Duffy ainsi que Donald Trump. « Zeus » semble approuver Athena. Il faudra probablement refaire une audition au Sénat avant un vote qui validera la candidature. Difficile de savoir quand cela pourrait avoir lieu tant que le pays est en shutdown.

SpaceX sous pression

Le retour de Jared Isaacman est une bonne nouvelle pour SpaceX, partenaire indispensable de la Nasa et du Pentagone. Ce retour survient quelques jours après que le gouvernement a affirmé vouloir remettre en cause le recours au Starship pour déposer ses astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis III. En effet, les retards du Starship font grincer les dents des élus américains, obnubilés par les progrès du programme lunaire chinois.

Jared Isaacman pourrait également faire la passerelle entre Trump et ses partisans avec Elon Musk. Lors de la scission entre les deux hommes, Trump avait menacé de réétudier tous les contrats liant SpaceX avec l’Etat. Mais l’heure est au business avec SpaceX qui tente de se placer parmi les maîtres d’œuvre du futur bouclier antimissile annoncé par le président américain, et dont le budget s’annonce pharamineux.



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