Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara
Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara
© Jean-Marc Tanguy

publié le 03 octobre 2025 à 16:29

491 mots

Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara

Le Reaper basé à Solenzara fournira à l'état-major des armées, et particulièrement à la marine, une vision enrichie du théâtre méditerranéen.


Dans la durée 

Il est arrivé de la base aérienne 709 de Cognac par la route, puis par le ferry boat, comme les touristes. Mais le drone Reaper, lui s'installe dans la durée. Au printemps 2024, un exemplaire était venu vendre le concept à l'état-major des armées, pour une durée de quelques semaines. L'instigateur était un... ancien commandant de base qui avait pris du galon, un général du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), désormais commandant territorial de l'armée de l'air et de l'espace. Le général Stéphane Groën a eu le nez creux : alors que les compétiteurs opérant en Méditerranée doivent désormais être sous surveillance constante, le drone Reaper apporte la soutien idoine.

Épargner des heures de vol d'avions de patrouille maritime ATL2 de la marine.

Merci l'armée de l'air, pourra dire la marine, car le Reaper amène une endurance de vol de 30 heures avec les nouvelles ailes fournies à la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque (ESRA) de Cognac. Contre 14 heures maximum pour un ATL-2. Le Reaper peut aussi porter désormais le pod de renseignement d'origine électromagnétique de BAE Systems. Un atout comme capteur champ large, complétant ainsi la boule optronique MTS-B d'origine et le radar à synthèse d'ouverture (SAR) Lynx.

La vision temps réel offerte par le MQ-9 rebat les cartes des opérations

Ce 3 octobre au matin, la douzaine de mécaniciens du détachement étaient à l’œuvre pour le sortir de sa caisse de transport. Une grue louée pour l'occasion l'a hissé. Il est resté quelques minutes suspendu dans l'air, les mécanos ont sorti les roues. Puis le meccano va se poursuivre quelques heures, pour monter les ailes, l'hélice quatre pales. Avant le point fixe. Dans peu de temps, la 33e ESRA va ouvrir les chakras du commandant en chef de la Méditerranée (CECMED), le vice-amiral d'escadre Christophe Lucas. A l'heure où un simple cargo peut recéler des centaines de microdrones qui viendront attaquer la France ou ses alliés, la vision temps réel offerte par le MQ-9 rebat les cartes des opérations de temps de paix, comme de temps de guerre. Le Reaper est un des rares drones en service actif qui donne tout le potentiel promis, et même le dépasse, contrairement aux matériels de conception nationale (SDT) ou en coopération (Eurodrone, en développement).

Un capteur champ large qui vient compléter la boule optronique

Le général Dominique Tardif, major-général de l'armée de l'air et de l'espace (MGAAE) estime que « le niveau d'équipement des Reaper actuels nous convient. Avec le pod ROEM, nous allons franchir un step supplémentaire, c'est un capteur champ large qui vient compléter la boule optronique. La disponibilité est très bonne, le Reaper fonctionne très bien à coûts maîtrisés ». Il pourrait faire la rallonge de vie opérationnelle face aux déboires du développement de l'Eurodrone, dont la date d'entrée en service a déjà été repoussée plusieurs fois. Pour autant, évidemment, que la France s'acharne encore à lui donner un avenir.

Commentaires
03/10/2025 16:29
491 mots

Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara

Le Reaper basé à Solenzara fournira à l'état-major des armées, et particulièrement à la marine, une vision enrichie du théâtre méditerranéen.

Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara
Le Reaper s'installe sur la base aérienne 126 de Solenzara

Dans la durée 

Il est arrivé de la base aérienne 709 de Cognac par la route, puis par le ferry boat, comme les touristes. Mais le drone Reaper, lui s'installe dans la durée. Au printemps 2024, un exemplaire était venu vendre le concept à l'état-major des armées, pour une durée de quelques semaines. L'instigateur était un... ancien commandant de base qui avait pris du galon, un général du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), désormais commandant territorial de l'armée de l'air et de l'espace. Le général Stéphane Groën a eu le nez creux : alors que les compétiteurs opérant en Méditerranée doivent désormais être sous surveillance constante, le drone Reaper apporte la soutien idoine.

Épargner des heures de vol d'avions de patrouille maritime ATL2 de la marine.

Merci l'armée de l'air, pourra dire la marine, car le Reaper amène une endurance de vol de 30 heures avec les nouvelles ailes fournies à la 33e escadre de surveillance, de reconnaissance et d'attaque (ESRA) de Cognac. Contre 14 heures maximum pour un ATL-2. Le Reaper peut aussi porter désormais le pod de renseignement d'origine électromagnétique de BAE Systems. Un atout comme capteur champ large, complétant ainsi la boule optronique MTS-B d'origine et le radar à synthèse d'ouverture (SAR) Lynx.

La vision temps réel offerte par le MQ-9 rebat les cartes des opérations

Ce 3 octobre au matin, la douzaine de mécaniciens du détachement étaient à l’œuvre pour le sortir de sa caisse de transport. Une grue louée pour l'occasion l'a hissé. Il est resté quelques minutes suspendu dans l'air, les mécanos ont sorti les roues. Puis le meccano va se poursuivre quelques heures, pour monter les ailes, l'hélice quatre pales. Avant le point fixe. Dans peu de temps, la 33e ESRA va ouvrir les chakras du commandant en chef de la Méditerranée (CECMED), le vice-amiral d'escadre Christophe Lucas. A l'heure où un simple cargo peut recéler des centaines de microdrones qui viendront attaquer la France ou ses alliés, la vision temps réel offerte par le MQ-9 rebat les cartes des opérations de temps de paix, comme de temps de guerre. Le Reaper est un des rares drones en service actif qui donne tout le potentiel promis, et même le dépasse, contrairement aux matériels de conception nationale (SDT) ou en coopération (Eurodrone, en développement).

Un capteur champ large qui vient compléter la boule optronique

Le général Dominique Tardif, major-général de l'armée de l'air et de l'espace (MGAAE) estime que « le niveau d'équipement des Reaper actuels nous convient. Avec le pod ROEM, nous allons franchir un step supplémentaire, c'est un capteur champ large qui vient compléter la boule optronique. La disponibilité est très bonne, le Reaper fonctionne très bien à coûts maîtrisés ». Il pourrait faire la rallonge de vie opérationnelle face aux déboires du développement de l'Eurodrone, dont la date d'entrée en service a déjà été repoussée plusieurs fois. Pour autant, évidemment, que la France s'acharne encore à lui donner un avenir.



Commentaires