Intervenant lors des matins en ligne du CEPS (Centre d'Etude et de Prospective Stratégique), Bernard Attali, ancien président d'Air France, a dressé une série de pistes de réflexion sur plusieurs thèmes : le conseil d'administration, le rôle de Transavia, l'avenir du pôle régional,.....
Renouveler le conseil d'administration d'Air France
«D'abord, je renouvellerai le conseil d'administration. Il est là depuis très longtemps et certains de ses membres sont là depuis plus de dix ans. Ils ont accepté des choses qui ont été des échecs. Je pense à ce référendum qui n'était ni fait, ni à faire. On ne dirige pas une entreprise à coup de référendum. J'essaierai donc de moderniser le conseil d'administration d'Air France dont la responsabilité est de voir plus loin. Or, personnellement, je n'ai pas entendu ce conseil d'administration exprimer une vision à moyen terme de manière claire dans la période récente ».
Libérer Transavia de toutes ses contraintes
Autre piste proposée : « libérer Transavia de toutes ses contraintes ». « Des choses sont engagées, c'est bien et il faut continuer. Il est incontestable que cette compagnie est un instrument d'avenir mais elle reste handicapée par des contraintes, des accords signés ici et là lors de périodes plus fastes », souligne Bernard Attali qui passe au pôle régional d'Air France. « Pourquoi ne pas mettre tout le trafic régional d'Air France, qui génère 200 M€ de pertes par an en période normale, dans une structure où l'Etat serait actionnaire ? », interroge-t-il.
Une solution pour le pôle régional
Et de poursuivre : « ce pôle régional pourrait être alors un instrument d'aménagement du territoire. Il ne faut pas prendre cela comme une renationalisation des pertes, je pense qu'on peut avoir là un instrument d'aménagement du territoire où l'Etat serait naturellement majoritaire, ce qui permettrait d'alléger Air France de ce poids ». Autre question : « pourquoi ne pas « monétiser » la maintenance ? Je ne comprends pas que ce travail ne soit pas engagé, il y a sûrement des raisons, je ne suis pas dans les secrets mais j'ai le droit de me poser la question ».
Programme de fidélisation : l'exemple d'Aeroplan
Enfin, la transformation du programme Fréquence Plus en « vrai programme de fidélisation ouvert sur d'autres choses que des billets d'avion gratuits » devrait aussi être engagée. Et de citer ce qui a été fait par Air Canada avec son programme de fidélisation qui a d'abord été filialisé puis ouvert à d'autres partenaires. «J'invite à regarder l'histoire d'Aeroplan. Cette histoire peut être prise en modèle », souligne Bernard Attali qui indique qu'il y a d'autres pistes « qui permettraient à Air France de ne pas être simplement la bouche ouverte sous le robinet ».