D'ordinaire mesuré, le généra Bellanger a pris le taureau parlementaire par les cornes : les surmarches correspondent au financement d'incontournables pour l'armée de l'Air et de l'Espace.
Afin de s'éviter de réserver l'encre pour imprimer la suite de "l'étrange défaite", le général Jérôme Bellanger, chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace (CEMAAE) a dégainé ce soir, face aux députés, des arguments et rappels-choc. Toujours au rendez-vous des opérations, souvent seule sur place, matin, midi et soir, l'armée de l'air et de l'espace a été pourtant la plus sacrifiée sur l'autel des restructurations, des économies, grosses comme petites. La convalescence n'est toujours pas finie, même si la détermination des aviateurs, opération après opération, suffit à faire la différence. Avec la culture expéditionnaire, l'ingéniosité, et pour pas cher.
Face à des parlementaires ni tous conscients du péril, ni tous très réguliers sur les bases de l'armée de l'air et de l'espace en France comme à l'étranger, il a dressé la liste des urgences. Du niveau 0 « au 3300 », celui jusqu'auquel s'élève la très haute altitude (THA) a-t-il rappelé. Même si les résultats sont déjà prometteurs, le CEMAAE veut tirer sur le manche et la manette des gaz, pour aller plus vite, financer des équipements, comme ce ballon manœuvrant (Balman) qui sera testé dans quelques semaines seulement en Guyane. Car il ne s'agit pas, dans ce domaine, seulement de protéger -pour l'instant seulement avec des chasseurs pourvus de MICA IR- mais aussi d'opérer, avec des effecteurs, comme les compétiteurs.
Prometteuse aussi la première patrouille réalisée avec les Américains dans l'espace, afin de contrer des objets spatiaux butineurs. Prometteur aussi le missile de croisière... Flamingo, un engin conçu par les Ukrainiens en quelques mois seulement, de quoi faire briller les yeux du CEMAAE qui enrage devant les délais qui s'allongent, comme les coûts, bien plus à l'ouest de Kiev.
Ce soir, il n'était pas vent debout face à ses fournisseurs, mais certains ont dû sentir le vent du 30 mm siffler à leurs oreilles. Peut-être Boeing, Lockheed Martin car les coûts explosent sur des vecteurs américains (C-130H, E-3F, mais pas sur le Reaper, étrangement, ou... logiquement, GAASI n'est pas Boeing). Le programme Eurodrone a explosé son calendrier... mais toujours une valeur sûre, les « aviateurs », qui répondent toujours présents : ils sont 41.000 « et leur moral est bon » assure le général Bellanger. Seulement, « 1/3 de l'armée de l'air et de l'espace change tous les 4 ans » regrette-t-il presqu'immédiatement ensuite, sans évoquer la clé : mieux rémunérer -pas forcément qu'avec des euros- les sacrifices consentis.
Des infrastructures de travail ou de logement qui ne soient pas indignes -plusieurs bases en connaissent, si ce n'est toutes, à divers degrés-, des nouveaux uniformes interarmées qui ne tiennent ni le choc ni le froid -à Nancy, il vaut mieux préparer les huiles frottées...- et du matériel en nombre, on y revient en permanence. Pourtant les centres d'expérimentation (STAT, CEAM) avaient livré leurs doutes il y a trois ans, et pas le seul choix mal orienté qui surcoute, in fine.
« L'attrition cela existe » martèle aussi le général Bellanger, qui rappelle les bilans de la dernière guerre -en jours, pas en semaines, en moins ou en années- indo-pakistanaise. Pour cela, il faut donc plus de Rafale, 45 estime le CEMAAE pour arriver à un parc homogène de 230 chasseurs... à une date non livrée, la seule imprécision de cette audition-marathon qui fera date... et qui met la pression sur les CEM suivants, qui parleront demain.
Comme pour réveiller les indécis ou ceux qui veulent censurer le gouvernement ou ne pas voter le budget à venir, l'aviateur convoque l'Histoire, les décisions et non-décisions qui avaient hâté la défaite de 1940 : l'armée de l'air, insuffisamment équipée -des achats aux USA trop tardifs, une aéronautique nationalisée incapable de passer à l'économie de guerre-, des « carcans du temps de paix ». Parfois on se demande si le CEMAAE ne pense pas très fort à son quotidien avec ses exemples de 1914-1918 ou de 1939-1945.
Il annonce -son major le fait dans une interview de 6 pages dans le numéro d'Air et Cosmos de cette semaine- le relâchement du nœud gordien des parcs, la... navigabilité. On doit pouvoir faire une mission sans avoir tous les optionnels en état. Une évidence, fallait-il sortir la serpe pour tailler dans les textes et faire travailler seulement la maîtrise des risques -aussi le nom d'un bureau de l'EMAAE. Et il faut être agile. Pour disperser au coup de sifflet bref 30 Mirage 2000 de Nancy dans toute la France, une idée venue au commandant de la brigade aérienne de chasse (BAAC), le général Pierre Gaudillère.
Le même qui asticote la défense sol-air depuis son arrivée à Nancy, chaque semaine : les artilleurs du ciel apprécient, et répondent, comme récemment avec une disponibilité intégrale de leurs systèmes Mamba. La défense sol-air, comme en 1940, est de retour. L'armée de l'air et de l'espace aura deux Mamba-NG de plus d'ici 2030, grâce aux surmarches... si elles sont votées. Et des systèmes antidrones lourds, en plus grand nombre.
Comme je l'écris dans l'éditorial de la semaine, mesdames et messieurs les parlementaires, votez les surmarches, les aviateurs, et plus largement les ailes (et rotors) français en ont besoin. Et désormais, la quasi-totalité des matériels sera produite en France, à défaut en Europe.
D'ordinaire mesuré, le généra Bellanger a pris le taureau parlementaire par les cornes : les surmarches correspondent au financement d'incontournables pour l'armée de l'Air et de l'Espace.
Afin de s'éviter de réserver l'encre pour imprimer la suite de "l'étrange défaite", le général Jérôme Bellanger, chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace (CEMAAE) a dégainé ce soir, face aux députés, des arguments et rappels-choc. Toujours au rendez-vous des opérations, souvent seule sur place, matin, midi et soir, l'armée de l'air et de l'espace a été pourtant la plus sacrifiée sur l'autel des restructurations, des économies, grosses comme petites. La convalescence n'est toujours pas finie, même si la détermination des aviateurs, opération après opération, suffit à faire la différence. Avec la culture expéditionnaire, l'ingéniosité, et pour pas cher.
Face à des parlementaires ni tous conscients du péril, ni tous très réguliers sur les bases de l'armée de l'air et de l'espace en France comme à l'étranger, il a dressé la liste des urgences. Du niveau 0 « au 3300 », celui jusqu'auquel s'élève la très haute altitude (THA) a-t-il rappelé. Même si les résultats sont déjà prometteurs, le CEMAAE veut tirer sur le manche et la manette des gaz, pour aller plus vite, financer des équipements, comme ce ballon manœuvrant (Balman) qui sera testé dans quelques semaines seulement en Guyane. Car il ne s'agit pas, dans ce domaine, seulement de protéger -pour l'instant seulement avec des chasseurs pourvus de MICA IR- mais aussi d'opérer, avec des effecteurs, comme les compétiteurs.
Prometteuse aussi la première patrouille réalisée avec les Américains dans l'espace, afin de contrer des objets spatiaux butineurs. Prometteur aussi le missile de croisière... Flamingo, un engin conçu par les Ukrainiens en quelques mois seulement, de quoi faire briller les yeux du CEMAAE qui enrage devant les délais qui s'allongent, comme les coûts, bien plus à l'ouest de Kiev.
Ce soir, il n'était pas vent debout face à ses fournisseurs, mais certains ont dû sentir le vent du 30 mm siffler à leurs oreilles. Peut-être Boeing, Lockheed Martin car les coûts explosent sur des vecteurs américains (C-130H, E-3F, mais pas sur le Reaper, étrangement, ou... logiquement, GAASI n'est pas Boeing). Le programme Eurodrone a explosé son calendrier... mais toujours une valeur sûre, les « aviateurs », qui répondent toujours présents : ils sont 41.000 « et leur moral est bon » assure le général Bellanger. Seulement, « 1/3 de l'armée de l'air et de l'espace change tous les 4 ans » regrette-t-il presqu'immédiatement ensuite, sans évoquer la clé : mieux rémunérer -pas forcément qu'avec des euros- les sacrifices consentis.
Des infrastructures de travail ou de logement qui ne soient pas indignes -plusieurs bases en connaissent, si ce n'est toutes, à divers degrés-, des nouveaux uniformes interarmées qui ne tiennent ni le choc ni le froid -à Nancy, il vaut mieux préparer les huiles frottées...- et du matériel en nombre, on y revient en permanence. Pourtant les centres d'expérimentation (STAT, CEAM) avaient livré leurs doutes il y a trois ans, et pas le seul choix mal orienté qui surcoute, in fine.
« L'attrition cela existe » martèle aussi le général Bellanger, qui rappelle les bilans de la dernière guerre -en jours, pas en semaines, en moins ou en années- indo-pakistanaise. Pour cela, il faut donc plus de Rafale, 45 estime le CEMAAE pour arriver à un parc homogène de 230 chasseurs... à une date non livrée, la seule imprécision de cette audition-marathon qui fera date... et qui met la pression sur les CEM suivants, qui parleront demain.
Comme pour réveiller les indécis ou ceux qui veulent censurer le gouvernement ou ne pas voter le budget à venir, l'aviateur convoque l'Histoire, les décisions et non-décisions qui avaient hâté la défaite de 1940 : l'armée de l'air, insuffisamment équipée -des achats aux USA trop tardifs, une aéronautique nationalisée incapable de passer à l'économie de guerre-, des « carcans du temps de paix ». Parfois on se demande si le CEMAAE ne pense pas très fort à son quotidien avec ses exemples de 1914-1918 ou de 1939-1945.
Il annonce -son major le fait dans une interview de 6 pages dans le numéro d'Air et Cosmos de cette semaine- le relâchement du nœud gordien des parcs, la... navigabilité. On doit pouvoir faire une mission sans avoir tous les optionnels en état. Une évidence, fallait-il sortir la serpe pour tailler dans les textes et faire travailler seulement la maîtrise des risques -aussi le nom d'un bureau de l'EMAAE. Et il faut être agile. Pour disperser au coup de sifflet bref 30 Mirage 2000 de Nancy dans toute la France, une idée venue au commandant de la brigade aérienne de chasse (BAAC), le général Pierre Gaudillère.
Le même qui asticote la défense sol-air depuis son arrivée à Nancy, chaque semaine : les artilleurs du ciel apprécient, et répondent, comme récemment avec une disponibilité intégrale de leurs systèmes Mamba. La défense sol-air, comme en 1940, est de retour. L'armée de l'air et de l'espace aura deux Mamba-NG de plus d'ici 2030, grâce aux surmarches... si elles sont votées. Et des systèmes antidrones lourds, en plus grand nombre.
Comme je l'écris dans l'éditorial de la semaine, mesdames et messieurs les parlementaires, votez les surmarches, les aviateurs, et plus largement les ailes (et rotors) français en ont besoin. Et désormais, la quasi-totalité des matériels sera produite en France, à défaut en Europe.
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