La Chine teste habituellement ses missiles balistiques intercontinentaux sur son territoire. Cependant, ces tirs ne permettent pas d’analyser le comportement du missile en longue portée. Ainsi, plus de 44 ans après un tir équivalent, la Chine a tiré un ICBM depuis son île d’Hainan en direction de l’océan Pacifique. La charge nucléaire factice est alors tombée non loin de la Polynésie française.
Le 25 septembre à 8h44 (2h44 heure de Paris), la Force des missiles de l'Armée populaire de libération (PLARF) a tiré un missile balistique intercontinental (annonce officielle). Le missile n'est pas officiellement identifié. L'essai est historique pour la Chine car celle-ci teste ses missiles uniquement sur son territoire, comme expliqué par Étienne Marcuz (@M51_4ever), expert dans le domaine des missiles stratégiques ; les missiles testés n'ont pas une trajectoire balistique standard mais dite "plongeante", à savoir que le missile garde une trajectoire balistique mais monte bien plus haut en altitude. Ces tirs à trajectoire plongeante permettent de confirmer de nombreux paramètres... sauf un ; le tir longue portée ! C'est dans cette optique que le tir d'aujourd'hui a eu lieu.
Le point d'impact de la tête nucléaire simulée se trouvait "non loin" de la Polynésie française ; 700 kilomètres de Nuku Hiva et 875 kilomètres de Bora Bora. Pour rappel, le dernier tir d'essai longue portée d'un ICBM chinois date de 1980, année durant laquelle un DF-5 (CSS-4) avait été lancé depuis un silo.
Il y a environ une semaine, deux avions de reconnaissance RC-135S Cobra Ball de l'US Air Force étaient déployés sur la base aérienne d'Elmendorff (Alaska, États-Unis). Ils devaient suivre le tir d'essai d'un ICBM Sarmat (SS-X-30) russe mais le 21 septembre, le missile a explosé dans son silo, laissant un cratère de 55 mètres. L'un des deux appareils est alors rentré à sa base d'Offut (Nebraska, États-Unis) mais le second s'est dirigé vers Tokyo. De là, il a effectué un vol en de Chine de l'Est, plus que probablement pour recueillir des informations sur l'ICBM chinois.
Un avion de guet aérien avancé et de commandement E-767 de la Force aérienne d'autodéfense japonaise (JASDF) était aussi en patrouille au sud de Taïwan. À noter toutefois que les capacités de suivi d'ICBM pour de l'E-767 sont pour ainsi dire inexistantes mais a pu peut-être recueillir des informations sur les avions chinois dont la mission était de suivre le tir.
Encore une fois, aucune annonce officielle ne vient confirmer le type de missile tiré mais beaucoup d'experts estiment qu'il s'agissait d'un DF-41. Cet ICBM Dongfeng-41 ou DF-41 (CSS-20) est un ICBM chinois récemment entré en service (2017). Ce dernier est mirvé, lui permettant d'emporter jusqu'à 10 têtes nucléaires (charge utile de 2,5 tonnes) et dispose d'une portée estimée à 12 000 kilomètres. Il utilise un comburant solide et est principalement tiré depuis un véhicule mobile à 8 essieux. Cependant, le 5 décembre 2015, un DF-41 a été tiré depuis un train et des silos construits à partir de 2018 pourraient aussi accueillir des DF-41.
En 2023, le Département de la Défense américain estimait que la PLARF, en plus de missiles balistiques à plus faible portée, alignait un total de 350 ICBM terrestres ;
La Chine compte également un arsenal nucléaire sous-marin ainsi que des vecteurs aériens.
Caractéristiques techniques
Taille : 20 à 22 mètres de long pour 2,25 mètres de diamètre
Masse au décollage : 80 tonnes
Vitesse : Mach 25, soit 30 870 km/h (en phase de rentrée)
Charge : 2,5 tonnes, jusqu'à 10 têtes nucléaires (mirvé)
Étages : 3
La Chine teste habituellement ses missiles balistiques intercontinentaux sur son territoire. Cependant, ces tirs ne permettent pas d’analyser le comportement du missile en longue portée. Ainsi, plus de 44 ans après un tir équivalent, la Chine a tiré un ICBM depuis son île d’Hainan en direction de l’océan Pacifique. La charge nucléaire factice est alors tombée non loin de la Polynésie française.
Le 25 septembre à 8h44 (2h44 heure de Paris), la Force des missiles de l'Armée populaire de libération (PLARF) a tiré un missile balistique intercontinental (annonce officielle). Le missile n'est pas officiellement identifié. L'essai est historique pour la Chine car celle-ci teste ses missiles uniquement sur son territoire, comme expliqué par Étienne Marcuz (@M51_4ever), expert dans le domaine des missiles stratégiques ; les missiles testés n'ont pas une trajectoire balistique standard mais dite "plongeante", à savoir que le missile garde une trajectoire balistique mais monte bien plus haut en altitude. Ces tirs à trajectoire plongeante permettent de confirmer de nombreux paramètres... sauf un ; le tir longue portée ! C'est dans cette optique que le tir d'aujourd'hui a eu lieu.
Le point d'impact de la tête nucléaire simulée se trouvait "non loin" de la Polynésie française ; 700 kilomètres de Nuku Hiva et 875 kilomètres de Bora Bora. Pour rappel, le dernier tir d'essai longue portée d'un ICBM chinois date de 1980, année durant laquelle un DF-5 (CSS-4) avait été lancé depuis un silo.
Il y a environ une semaine, deux avions de reconnaissance RC-135S Cobra Ball de l'US Air Force étaient déployés sur la base aérienne d'Elmendorff (Alaska, États-Unis). Ils devaient suivre le tir d'essai d'un ICBM Sarmat (SS-X-30) russe mais le 21 septembre, le missile a explosé dans son silo, laissant un cratère de 55 mètres. L'un des deux appareils est alors rentré à sa base d'Offut (Nebraska, États-Unis) mais le second s'est dirigé vers Tokyo. De là, il a effectué un vol en de Chine de l'Est, plus que probablement pour recueillir des informations sur l'ICBM chinois.
Un avion de guet aérien avancé et de commandement E-767 de la Force aérienne d'autodéfense japonaise (JASDF) était aussi en patrouille au sud de Taïwan. À noter toutefois que les capacités de suivi d'ICBM pour de l'E-767 sont pour ainsi dire inexistantes mais a pu peut-être recueillir des informations sur les avions chinois dont la mission était de suivre le tir.
Encore une fois, aucune annonce officielle ne vient confirmer le type de missile tiré mais beaucoup d'experts estiment qu'il s'agissait d'un DF-41. Cet ICBM Dongfeng-41 ou DF-41 (CSS-20) est un ICBM chinois récemment entré en service (2017). Ce dernier est mirvé, lui permettant d'emporter jusqu'à 10 têtes nucléaires (charge utile de 2,5 tonnes) et dispose d'une portée estimée à 12 000 kilomètres. Il utilise un comburant solide et est principalement tiré depuis un véhicule mobile à 8 essieux. Cependant, le 5 décembre 2015, un DF-41 a été tiré depuis un train et des silos construits à partir de 2018 pourraient aussi accueillir des DF-41.
En 2023, le Département de la Défense américain estimait que la PLARF, en plus de missiles balistiques à plus faible portée, alignait un total de 350 ICBM terrestres ;
La Chine compte également un arsenal nucléaire sous-marin ainsi que des vecteurs aériens.
Caractéristiques techniques
Taille : 20 à 22 mètres de long pour 2,25 mètres de diamètre
Masse au décollage : 80 tonnes
Vitesse : Mach 25, soit 30 870 km/h (en phase de rentrée)
Charge : 2,5 tonnes, jusqu'à 10 têtes nucléaires (mirvé)
Étages : 3
Commentaires