En marge de son invitation au sommet Choose France présidé par Emmanuel Macron, la start-up bordelaise de mini-lanceurs hybride HyPrSpace en profite pour annoncer une levée de fonds de 21 millions d’euros. Air & Cosmos s’est entretenu avec Sylvain Bataillard, co-fondateur de l’entreprise.
Seule entreprise du New Space à représenter le secteur des lanceurs au sommet Choose France ce lundi 17 octobre, HyPrSpace montre la confiance de ses investisseurs avec une levée de fonds de 21 millions d’euros en série A. Coup de force impressionnante pour une entreprise qui développe un mini-lanceur à propulsion hybride, c’est-à-dire mélangeant des carburants solide et liquide. En sa basant sur une technologie auparavant source de défiance, HyPrSpace cumule donc aujourd’hui près de 30 M€ d’investissements.
La série A est menée par Red River West et le fonds DeepTech 2030 du programme France 2030, piloté par BPIFrance. Autres participants, on retrouve SPI ou encore Expansion. L’objectif de cette levée est de financer la qualification du moteur hybride, le premier vol suborbital avec le démonstrateur Baguette One, accélérer le développement du lanceur OB-1 (lire « Obi-Wan » comme tout bon spacegeek qui se respecte), lancer la production en série et développer des applications défense. Pour y voir plus clair sur les plans d’HyPrSpace, Air & Cosmos s’est entretenu en exclusivité avec Sylvain Bataillard.
Que reste-t-il à faire pour la qualification du moteur ?
Ces 12 derniers mois, on a fait trois campagnes d'essais du démonstrateur d’étage complet sur les infrastructures de la DGA avec le moteur Terminator, qui fait 1 m de diamètre et 5-6 m de long. C’est à l'échelle du moteur qui va être utilisé sur baguette One et sur OB-1. Ce moteur-là était en version métallique très lourde. On est en train de faire la version en composite pour qu'il soit plus léger. Il y aura une qualification au sol de ce moteur-là. En parallèle, on continue les essais dans la version métallique pour le pousser plus fort et plus loin dans ses retranchements, car il est plus solide et on peut faire des inspections puis le renvoyer au banc. Avec le composite, on ne sait jamais si on a cassé des fibres.
Quelle est le calendrier des prochains essais ?
On va continuer les essais. On a un banc d'essai d'une version miniaturisée du moteur dans nos locaux, ce qui nous permet de faire des tests plus rapidement et de manière plus itérative. En parallèle, on va faire des essais d’étage complet jusqu'à mi-2026 du moteur-vol et du moteur-sol sur les infrastructures de la DGA essai-missile. Le premier essai en vol du moteur est prévu à la seconde moitié 2026 avec Baguette One, notre lanceur suborbital qui a un moteur et une coiffe, depuis un site DGA (Biscarosse ou les Îles du Levant, on ne sait pas encore).
Que reste-t-il d’autre à préparer en vue du vol suborbital ?
Les essais de l'avionique avec de l’Hardware-in-the-Loop [technique de développement et de test de systèmes embarqués, NDLR]. On doit finir le software de vol, affiner les algorithmes de GNC. On prépare toutes les opérations au sol, la qualification de la table de lancement développée avec Spacedreams. La production est en cours. Puis il y a la sauvegarde et la neutralisation du pas de tir.
Pas trop compliquées les régulations avec la DGA ?
Aucun problème. On travaille avec leurs équipes et c'est très constructif. Ils sont très contents de notre niveau d'avancement et de ce qu'on sait faire. Après, c'est plutôt une histoire d'arbitrage en termes de disponibilité car ils ont un emploi du temps chargé d'essais un poil plus important pour le gouvernement que le premier vol de Baguette One !
Que restera-t-il à faire en plus pour préparer le premier vol d’OB-1 ?
Le premier vol d’OB-1 est prévu pour fin 2027, tel que contractualisé avec le CNES qui nous achète notre premier lancement. Pour passer de baguette One à OB-1, la grosse différence est qu'il y a plusieurs moteurs et qu'on va plus loin. Donc tout ce qui est algorithme de GNC doit être un peu plus poussé. Pour les moteurs, il y aura différentes configurations entre le premier et le second étage (temps de combustion, pressions internes, tuyère, etc.). Ça sera à qualifier durant l'année 2026. Le pas de tir devrait être aussi un petit peu modifié. L'avionique de pilotage va être plus compliquée, ainsi que tout ce qui est raccordement de contrôle-moteur et pilotage du lanceur.
De quoi parle-t-on quand il est question de financer des application défense ?
C’est surtout l’utilisation duale de baguette One qui peut servir de banc d'essai pour la défense, notamment pour mettre à poste des tests en rentrée atmosphérique. Il est aussi question de lancement réactif pour avoir un lanceur plus rapidement prêt au cas où il faut lancer un satellite militaire très rapidement dans le cadre d'un conflit. Pour ça, on est en lien avec la DGA et le Commandement de l'Espace.
Que pensez-vous de la stratégie spatiale nationale annoncée par Emmanuel Macron ?
On n’est pas tombé de nos chaises car il n’y a rien d'incroyablement inattendu. Cependant, on s'aligne parfaitement sur cette stratégie.
En marge de son invitation au sommet Choose France présidé par Emmanuel Macron, la start-up bordelaise de mini-lanceurs hybride HyPrSpace en profite pour annoncer une levée de fonds de 21 millions d’euros. Air & Cosmos s’est entretenu avec Sylvain Bataillard, co-fondateur de l’entreprise.
Seule entreprise du New Space à représenter le secteur des lanceurs au sommet Choose France ce lundi 17 octobre, HyPrSpace montre la confiance de ses investisseurs avec une levée de fonds de 21 millions d’euros en série A. Coup de force impressionnante pour une entreprise qui développe un mini-lanceur à propulsion hybride, c’est-à-dire mélangeant des carburants solide et liquide. En sa basant sur une technologie auparavant source de défiance, HyPrSpace cumule donc aujourd’hui près de 30 M€ d’investissements.
La série A est menée par Red River West et le fonds DeepTech 2030 du programme France 2030, piloté par BPIFrance. Autres participants, on retrouve SPI ou encore Expansion. L’objectif de cette levée est de financer la qualification du moteur hybride, le premier vol suborbital avec le démonstrateur Baguette One, accélérer le développement du lanceur OB-1 (lire « Obi-Wan » comme tout bon spacegeek qui se respecte), lancer la production en série et développer des applications défense. Pour y voir plus clair sur les plans d’HyPrSpace, Air & Cosmos s’est entretenu en exclusivité avec Sylvain Bataillard.
Que reste-t-il à faire pour la qualification du moteur ?
Ces 12 derniers mois, on a fait trois campagnes d'essais du démonstrateur d’étage complet sur les infrastructures de la DGA avec le moteur Terminator, qui fait 1 m de diamètre et 5-6 m de long. C’est à l'échelle du moteur qui va être utilisé sur baguette One et sur OB-1. Ce moteur-là était en version métallique très lourde. On est en train de faire la version en composite pour qu'il soit plus léger. Il y aura une qualification au sol de ce moteur-là. En parallèle, on continue les essais dans la version métallique pour le pousser plus fort et plus loin dans ses retranchements, car il est plus solide et on peut faire des inspections puis le renvoyer au banc. Avec le composite, on ne sait jamais si on a cassé des fibres.
Quelle est le calendrier des prochains essais ?
On va continuer les essais. On a un banc d'essai d'une version miniaturisée du moteur dans nos locaux, ce qui nous permet de faire des tests plus rapidement et de manière plus itérative. En parallèle, on va faire des essais d’étage complet jusqu'à mi-2026 du moteur-vol et du moteur-sol sur les infrastructures de la DGA essai-missile. Le premier essai en vol du moteur est prévu à la seconde moitié 2026 avec Baguette One, notre lanceur suborbital qui a un moteur et une coiffe, depuis un site DGA (Biscarosse ou les Îles du Levant, on ne sait pas encore).
Que reste-t-il d’autre à préparer en vue du vol suborbital ?
Les essais de l'avionique avec de l’Hardware-in-the-Loop [technique de développement et de test de systèmes embarqués, NDLR]. On doit finir le software de vol, affiner les algorithmes de GNC. On prépare toutes les opérations au sol, la qualification de la table de lancement développée avec Spacedreams. La production est en cours. Puis il y a la sauvegarde et la neutralisation du pas de tir.
Pas trop compliquées les régulations avec la DGA ?
Aucun problème. On travaille avec leurs équipes et c'est très constructif. Ils sont très contents de notre niveau d'avancement et de ce qu'on sait faire. Après, c'est plutôt une histoire d'arbitrage en termes de disponibilité car ils ont un emploi du temps chargé d'essais un poil plus important pour le gouvernement que le premier vol de Baguette One !
Que restera-t-il à faire en plus pour préparer le premier vol d’OB-1 ?
Le premier vol d’OB-1 est prévu pour fin 2027, tel que contractualisé avec le CNES qui nous achète notre premier lancement. Pour passer de baguette One à OB-1, la grosse différence est qu'il y a plusieurs moteurs et qu'on va plus loin. Donc tout ce qui est algorithme de GNC doit être un peu plus poussé. Pour les moteurs, il y aura différentes configurations entre le premier et le second étage (temps de combustion, pressions internes, tuyère, etc.). Ça sera à qualifier durant l'année 2026. Le pas de tir devrait être aussi un petit peu modifié. L'avionique de pilotage va être plus compliquée, ainsi que tout ce qui est raccordement de contrôle-moteur et pilotage du lanceur.
De quoi parle-t-on quand il est question de financer des application défense ?
C’est surtout l’utilisation duale de baguette One qui peut servir de banc d'essai pour la défense, notamment pour mettre à poste des tests en rentrée atmosphérique. Il est aussi question de lancement réactif pour avoir un lanceur plus rapidement prêt au cas où il faut lancer un satellite militaire très rapidement dans le cadre d'un conflit. Pour ça, on est en lien avec la DGA et le Commandement de l'Espace.
Que pensez-vous de la stratégie spatiale nationale annoncée par Emmanuel Macron ?
On n’est pas tombé de nos chaises car il n’y a rien d'incroyablement inattendu. Cependant, on s'aligne parfaitement sur cette stratégie.
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