Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer
Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer
© Jean-Marc Tanguy

publié le 24 novembre 2025 à 12:07

537 mots

Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer

Dans les prochaines heures, hélicoptéristes des trois armées det de la gendarmerie, ainnsi que les commandos du GIGN et de la marine vont dérouler un exercice de haut niveau, dans le cadre du plan d'urgence Piratmer, conçu par le SGDSN.


Esterel, un exercice massif qui se tient tous les deux ans  

Tous les deux ans, en Méditerranée, l'Esterel n'est plus un massif près de Fréjus, mais un exercice massif des autorités pour driller la réaction à un acte terrorisme en haute mer. Un des moyens de prendre en compte les multiples scénarios décrits dans le plan Piratmer, qui découle du plan Merlu et de l'attaque contre le paquebot Achille Lauro en 1985, par des terroristes palestiniens.

Une quinzaine de moyens aériens

Une quinzaine de moyens aériens, hélicoptères, avions, drones, ont été réservés pour l'intervention, qui se joue sur une échelle de temps réaliste, même si tout le monde est prévenu à l'avance de l'endroit, de la situation d'origine et évidemment de la date. Cette semaine (par esprit de responsabilité nous ne livrons pas la date précise, ni l'endroit).

La gendarmerie, plus grosse contributrice

C'est la gendarmerie qui est la plus grosse contributrice, avec ses forces aériennes (FAGN) et le GIGN, qui depuis 1985 assure la co-réalisation de l'exécution, avec les commandos marine. Piramter n'a été déclenché qu'une fois, il y a quelques années, après une alerte d'un passager d'un ferry, qui avait cru reconnaître des terroristes (en fait des musulmans en train de prier). La préfecture maritime de Toulon n'avait préféré prendre aucun risque, sur la base des renseignements incomplets (on ne l'a su qu'après).

Voilures tournantes et forces spéciales 

Les trois armées fournissent aussi des voilures tournantes et des aéronefs, essentiellement opérés par les forces spéciales. L'escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées de Cazaux aligne du Caracal, le 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales a aussi mobilisés ses engins, notamment le groupe intervention d'hélicoptères (GIH), qui aligne des Puma. Ces appareils assurent une partie du soutien héliporté du GIGN et du RAID. D'autres engins, comme un Reaper, pourraient potentiellement faire figure d'incontournable : aucun acteur de l'exercice ne répondant aux questions d'Air et Cosmos, il est difficile de se forger une idée complète du dispositif.

Une frégate de type La Fayette mise à contribution 

Traditionnellement, Esterel comprend une phase de montée en puissance, puis de planification mêlée de conduite et enfin de conduite, souvent sur un navire civil. Cette fois-ci, ce serait sur une frégate de type La Fayette. On le sait, les frégates sont aussi les cibles de terroristes... Comme le sujet se déroule en mer, la marine fournit aussi quelques uns de ses talents : les commandos marine, les plongeurs démineurs (sur et sous la mer), ainsi que des équipages de Caïman Marine de la 31F et de Panther de la 36F. Deux flottilles qui n'appartiennent pas aux forces spéciales, mais, pour la 36F, qui travaillent constamment avec, en France et à l'étranger. La 36F avait notamment participé, avec les commandos marine, à la reprise d'une partie de la rançon du Ponant (avril 2008) en Somalie. Pas un sport de masse !

La 31F concentrée sur la lutte anti-sous-marine

La 31F est, elle, plus concentrée sur la lutte anti-sous-marine, mais arrive aussi à défendre des missions spécifiques (à défaut d'être spéciales), comme la récupération de personnel isolé, et donc, le contre-terrorisme en haute mer. Son pacha étant traditionnellement le commandant de la comao (composite aircraft operations) d'Estérel, c'est lui qui donne le top action pour la partie aéronautique.

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24/11/2025 12:07
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Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer

Dans les prochaines heures, hélicoptéristes des trois armées det de la gendarmerie, ainnsi que les commandos du GIGN et de la marine vont dérouler un exercice de haut niveau, dans le cadre du plan d'urgence Piratmer, conçu par le SGDSN.

Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer
Estérel, le rendez-vous du contre-terrorisme en haute mer

Esterel, un exercice massif qui se tient tous les deux ans  

Tous les deux ans, en Méditerranée, l'Esterel n'est plus un massif près de Fréjus, mais un exercice massif des autorités pour driller la réaction à un acte terrorisme en haute mer. Un des moyens de prendre en compte les multiples scénarios décrits dans le plan Piratmer, qui découle du plan Merlu et de l'attaque contre le paquebot Achille Lauro en 1985, par des terroristes palestiniens.

Une quinzaine de moyens aériens

Une quinzaine de moyens aériens, hélicoptères, avions, drones, ont été réservés pour l'intervention, qui se joue sur une échelle de temps réaliste, même si tout le monde est prévenu à l'avance de l'endroit, de la situation d'origine et évidemment de la date. Cette semaine (par esprit de responsabilité nous ne livrons pas la date précise, ni l'endroit).

La gendarmerie, plus grosse contributrice

C'est la gendarmerie qui est la plus grosse contributrice, avec ses forces aériennes (FAGN) et le GIGN, qui depuis 1985 assure la co-réalisation de l'exécution, avec les commandos marine. Piramter n'a été déclenché qu'une fois, il y a quelques années, après une alerte d'un passager d'un ferry, qui avait cru reconnaître des terroristes (en fait des musulmans en train de prier). La préfecture maritime de Toulon n'avait préféré prendre aucun risque, sur la base des renseignements incomplets (on ne l'a su qu'après).

Voilures tournantes et forces spéciales 

Les trois armées fournissent aussi des voilures tournantes et des aéronefs, essentiellement opérés par les forces spéciales. L'escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées de Cazaux aligne du Caracal, le 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales a aussi mobilisés ses engins, notamment le groupe intervention d'hélicoptères (GIH), qui aligne des Puma. Ces appareils assurent une partie du soutien héliporté du GIGN et du RAID. D'autres engins, comme un Reaper, pourraient potentiellement faire figure d'incontournable : aucun acteur de l'exercice ne répondant aux questions d'Air et Cosmos, il est difficile de se forger une idée complète du dispositif.

Une frégate de type La Fayette mise à contribution 

Traditionnellement, Esterel comprend une phase de montée en puissance, puis de planification mêlée de conduite et enfin de conduite, souvent sur un navire civil. Cette fois-ci, ce serait sur une frégate de type La Fayette. On le sait, les frégates sont aussi les cibles de terroristes... Comme le sujet se déroule en mer, la marine fournit aussi quelques uns de ses talents : les commandos marine, les plongeurs démineurs (sur et sous la mer), ainsi que des équipages de Caïman Marine de la 31F et de Panther de la 36F. Deux flottilles qui n'appartiennent pas aux forces spéciales, mais, pour la 36F, qui travaillent constamment avec, en France et à l'étranger. La 36F avait notamment participé, avec les commandos marine, à la reprise d'une partie de la rançon du Ponant (avril 2008) en Somalie. Pas un sport de masse !

La 31F concentrée sur la lutte anti-sous-marine

La 31F est, elle, plus concentrée sur la lutte anti-sous-marine, mais arrive aussi à défendre des missions spécifiques (à défaut d'être spéciales), comme la récupération de personnel isolé, et donc, le contre-terrorisme en haute mer. Son pacha étant traditionnellement le commandant de la comao (composite aircraft operations) d'Estérel, c'est lui qui donne le top action pour la partie aéronautique.



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