Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février
Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février
© @ZelenskyyUa

publié le 17 janvier 2024 à 03:52

817 mots

Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février

Durant la conférence de presse du 16 janvier, le Président Emmanuel Macron a annoncé que la France livrera prochainement une quarantaine de missiles SCALP-EG à l’Ukraine. Un accord bilatéral sera également signé en février et il faut s’attendre à de nouvelles livraisons françaises en Ukraine et des contrats entre l'Ukraine et des industriels français. L’Ukraine a d’ailleurs déjà signé il y a quelques jours un accord bilatéral similaire avec le Royaume-Uni.


Nouvelles aides françaises et un accord bilatéral

Dans le cadre de la conférence de presse du 16 janvier, le président Emmanuel Macron a répondu à de nombreuses questions de journalistes sur des sujets très variés. Cependant, au sujet d’une question sur l’Ukraine le Président a notamment annoncé plusieurs décisions à court et plus long terme ;

  • Il y a tout d’abord l’annonce de la prochaine signature d’un accord bilatéral entre la France et l’Ukraine.
  • La livraison d’une quarantaine de missiles air-sol SCALP-EG et d’une centaine de bombes dont le modèle et le type ne sont pas connus. Cette livraison sera rapide car une partie sera déjà livrée au moment de la visite du Président français en Ukraine en février 2024.
  • La livraison, grâce à une industrie entrée en économie de guerre, d’obusiers automoteurs CAESAr (155 mm).

Si le CAESAr se présentait comme une révolution pour l'artillerie ukrainienne, notamment avec sa capacité shoot-and-scoot et sa mobilité, le missile SCALP-EG, pour Système de Croisière Autonome à Longue Portée et d'Emploi Général, représente une capacité de frappe à longue portée pour les Ukrainiens. Avec une portée de 250 kilomètres, les bombardiers tactiques Su-24 Fencer ukrainiens ont pu lancer avec succès des SCALP-EG, et leur équivalent anglais, Storm Shadow, sur des cibles russes en Crimée : une corvette, un navire de débarquement lourd, un sous-marin, le quartier général de la Flotte russe de la mer Noire mais aussi plusieurs ponts stratégiques, ou encore un centre de commandement (résumés des impacts et conséquences dans cet article).

Le missile en question est extrêmement redoutable : développé et produit par MBDA, il utilise un système de guidage triple GPS, INS et navigation référencée sur le terrain). S'il n'est pas furtif, il est tout de même discret, avec un signature réduite comparée à la signature radar de missiles équivalents. A cette discrétion s'ajoute un vol en basse altitude jusqu'à sa cible (trentaine de mètres), avec une capacité de ciblage de l'ordre du mètre. Enfin, il intègre une double ogive, permettant de percer le toit d'un bâtiment ou d'un bunker et de laisser exploser la charge principale directement dans l'objectif, augmentant alors les dégâts sur la cible.

Retranscription de l'échange

Question :

"Bonsoir Monsieur le Président. Sophie Pedder pour The Economist.

Vendredi dernier, à Kiev, le Royaume-Uni a signé avec l’Ukraine un accord bilatéral de garantie de sécurité, conformément aux engagements pris lors du sommet du G7 à Vilnius. Où en est la France sur ce sujet ? Et comment est-ce que la France va contribuer dans l’immédiat à un sursaut en matière d’aide militaire et stratégique à l’Ukraine face à l’agression russe ? Merci."

Réponse du Président :

"Merci beaucoup.

Nous travaillons très étroitement avec tous nos partenaires européens, et en particulier avec nos partenaires britanniques. Nous sommes en train de finaliser un accord de ce type qui sera signé dans les prochaines semaines, bilatéral, permettant en effet des éléments de garantie. Nous allons procéder à des livraisons nouvelles : une quarantaine de missiles SCALP et plusieurs centaines de bombes, attendus par nos amis ukrainiens. Nous avons aussi développé des productions, dans le cadre de cette économie de guerre, qui vont permettre de fournir beaucoup plus de matériels à nos partenaires ukrainiens, en particulier des CAESAr, qui sont attendus et nécessaires. Et donc, nous allons au fond, continuer d’aider l’Ukraine dans ses besoins de formations, pour tenir sur le front et pour défendre son ciel avec les livraisons que j’ai évoqué, avec les accords que nous finaliserons. J’irai moi-même en février en Ukraine, j’annoncerai la finalisation de ces textes. Les livraisons de munitions que j’évoque là seront commencées et, à chaque fois que nous nous annonçons, nous faisons quasiment en temps réel, comme vous le savez. Et, nous aurons très clairement, nous Français, nous européens, à prendre des décisions nouvelles dans les semaines et les mois qui viennent, précisément pour ne pas laisser la Russie gagner."

Après un premier accord avec le Royaume-Uni

Il s'agira du deuxième accord important pour l'Ukraine en 2024, après l'accord avec le Royaume-Uni ; le 12 janvier, Rishi Sunak, Premier ministre anglais, a signé avec Volodymyr Zelenskiy, Président de l'Ukraine, un accord de sécurité bilatéral. Cet accord va permettre au Royaume-Uni de continuer et même d'augmenter le soutien qu'elle offre à l'Ukraine. Cette aide comprend le partage de renseignements, entrainement médical et militaire et surtout, une coopération industrielle dans le domaine de la défense. Il y a également eu l'annonce du montant d'aide attribué à l'Ukraine cette année : au total, 2,5 milliards de livres sterling (2,9 milliards €), soit une augmentation de 200 millions de livres sterling par rapport aux précédentes aides. Ce budget permettra la livraison ;

  • de systèmes de défenses antiaériennes
  • d'armes antichars
  • de missiles longue portée (probablement des Storm Shadow supplémentaires)
  • des milliers de munitions et d'obus d'artillerie
  • de 232,4 millions d'euros de drones

Ce fond permettra également de continuer l'entrainement de nombreux soldats ukrainiens. (Reuters)

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17/01/2024 03:52
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Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février

Durant la conférence de presse du 16 janvier, le Président Emmanuel Macron a annoncé que la France livrera prochainement une quarantaine de missiles SCALP-EG à l’Ukraine. Un accord bilatéral sera également signé en février et il faut s’attendre à de nouvelles livraisons françaises en Ukraine et des contrats entre l'Ukraine et des industriels français. L’Ukraine a d’ailleurs déjà signé il y a quelques jours un accord bilatéral similaire avec le Royaume-Uni.

Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février
Aide française à l'Ukraine : 40 missiles SCALP livrés prochainement et un accord franco-ukrainien de garantie de sécurité signé en février

Nouvelles aides françaises et un accord bilatéral

Dans le cadre de la conférence de presse du 16 janvier, le président Emmanuel Macron a répondu à de nombreuses questions de journalistes sur des sujets très variés. Cependant, au sujet d’une question sur l’Ukraine le Président a notamment annoncé plusieurs décisions à court et plus long terme ;

  • Il y a tout d’abord l’annonce de la prochaine signature d’un accord bilatéral entre la France et l’Ukraine.
  • La livraison d’une quarantaine de missiles air-sol SCALP-EG et d’une centaine de bombes dont le modèle et le type ne sont pas connus. Cette livraison sera rapide car une partie sera déjà livrée au moment de la visite du Président français en Ukraine en février 2024.
  • La livraison, grâce à une industrie entrée en économie de guerre, d’obusiers automoteurs CAESAr (155 mm).

Si le CAESAr se présentait comme une révolution pour l'artillerie ukrainienne, notamment avec sa capacité shoot-and-scoot et sa mobilité, le missile SCALP-EG, pour Système de Croisière Autonome à Longue Portée et d'Emploi Général, représente une capacité de frappe à longue portée pour les Ukrainiens. Avec une portée de 250 kilomètres, les bombardiers tactiques Su-24 Fencer ukrainiens ont pu lancer avec succès des SCALP-EG, et leur équivalent anglais, Storm Shadow, sur des cibles russes en Crimée : une corvette, un navire de débarquement lourd, un sous-marin, le quartier général de la Flotte russe de la mer Noire mais aussi plusieurs ponts stratégiques, ou encore un centre de commandement (résumés des impacts et conséquences dans cet article).

Le missile en question est extrêmement redoutable : développé et produit par MBDA, il utilise un système de guidage triple GPS, INS et navigation référencée sur le terrain). S'il n'est pas furtif, il est tout de même discret, avec un signature réduite comparée à la signature radar de missiles équivalents. A cette discrétion s'ajoute un vol en basse altitude jusqu'à sa cible (trentaine de mètres), avec une capacité de ciblage de l'ordre du mètre. Enfin, il intègre une double ogive, permettant de percer le toit d'un bâtiment ou d'un bunker et de laisser exploser la charge principale directement dans l'objectif, augmentant alors les dégâts sur la cible.

Retranscription de l'échange

Question :

"Bonsoir Monsieur le Président. Sophie Pedder pour The Economist.

Vendredi dernier, à Kiev, le Royaume-Uni a signé avec l’Ukraine un accord bilatéral de garantie de sécurité, conformément aux engagements pris lors du sommet du G7 à Vilnius. Où en est la France sur ce sujet ? Et comment est-ce que la France va contribuer dans l’immédiat à un sursaut en matière d’aide militaire et stratégique à l’Ukraine face à l’agression russe ? Merci."

Réponse du Président :

"Merci beaucoup.

Nous travaillons très étroitement avec tous nos partenaires européens, et en particulier avec nos partenaires britanniques. Nous sommes en train de finaliser un accord de ce type qui sera signé dans les prochaines semaines, bilatéral, permettant en effet des éléments de garantie. Nous allons procéder à des livraisons nouvelles : une quarantaine de missiles SCALP et plusieurs centaines de bombes, attendus par nos amis ukrainiens. Nous avons aussi développé des productions, dans le cadre de cette économie de guerre, qui vont permettre de fournir beaucoup plus de matériels à nos partenaires ukrainiens, en particulier des CAESAr, qui sont attendus et nécessaires. Et donc, nous allons au fond, continuer d’aider l’Ukraine dans ses besoins de formations, pour tenir sur le front et pour défendre son ciel avec les livraisons que j’ai évoqué, avec les accords que nous finaliserons. J’irai moi-même en février en Ukraine, j’annoncerai la finalisation de ces textes. Les livraisons de munitions que j’évoque là seront commencées et, à chaque fois que nous nous annonçons, nous faisons quasiment en temps réel, comme vous le savez. Et, nous aurons très clairement, nous Français, nous européens, à prendre des décisions nouvelles dans les semaines et les mois qui viennent, précisément pour ne pas laisser la Russie gagner."

Après un premier accord avec le Royaume-Uni

Il s'agira du deuxième accord important pour l'Ukraine en 2024, après l'accord avec le Royaume-Uni ; le 12 janvier, Rishi Sunak, Premier ministre anglais, a signé avec Volodymyr Zelenskiy, Président de l'Ukraine, un accord de sécurité bilatéral. Cet accord va permettre au Royaume-Uni de continuer et même d'augmenter le soutien qu'elle offre à l'Ukraine. Cette aide comprend le partage de renseignements, entrainement médical et militaire et surtout, une coopération industrielle dans le domaine de la défense. Il y a également eu l'annonce du montant d'aide attribué à l'Ukraine cette année : au total, 2,5 milliards de livres sterling (2,9 milliards €), soit une augmentation de 200 millions de livres sterling par rapport aux précédentes aides. Ce budget permettra la livraison ;

  • de systèmes de défenses antiaériennes
  • d'armes antichars
  • de missiles longue portée (probablement des Storm Shadow supplémentaires)
  • des milliers de munitions et d'obus d'artillerie
  • de 232,4 millions d'euros de drones

Ce fond permettra également de continuer l'entrainement de nombreux soldats ukrainiens. (Reuters)



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