Le 14 janvier, un hélicoptère de transport moyen NH90 TTH belge effectuait un vol d’entrainement. Lors du retour vers sa base et pour une raison encore inconnue, l’hélicoptère a sectionné des câbles électriques. L’équipage a réussi à atterrir en urgence et aucun blessé n’est à déplorer.
Ce 14 janvier à 13h08, l'hélicoptère de transport moyen NH90 TTH de la Force aérienne belge décollait de la base aérienne de Beauvechain (province du Brabant Wallon, Belgique). Les sites de live tracking ont permis de suivre l'hélicoptère : après avoir dépassé Namur, ce dernier s'est entrainé au vol à basse altitude entre Profondeville et Durbuy. Une partie de cette zone avait été survolée la veille par le même hélicoptère dans le cadre d'un autre vol d'entrainement. Mais ce 14 janvier fut différent.
Vers 14h03, le NH90 a repris un cap au nord, probablement un cap de retour vers la base de Beauvchain. Les sites de live tracking perdent sa trace à 14h13 mais cette situation est tout à fait normale au niveau de ces sites internet, comme démontré par le vol d'entrainement de ce même NH90 ; seulement une partie du vol est visible.
Le vol d'entrainement aurait pu se terminer à l'abri des sites de live tracking... jusqu'à 15h56, heure à laquelle Vincent Sampaoli, bourgmestre (maire) de la ville d'Andenne, annonça sur sa page Facebook une panne de courant du côté du village de Bonneville... "suite à l'accrochage de câbles électriques par un hélicoptère". Or, ce village se trouve en ligne droite entre le dernier point connu du NH90 et la base aérienne de Beauvechain.
Du côté des Forces armées belges, un communiqué de presse publié le 14 janvier confirma alors qu'un "hélicoptère NH90 a effectué un atterrissage de précaution aujourd'hui aux environs de 14h15 dans la région de Namèche [...]". Le communiqué confirme qu'aucun blessé n'est à décompter pour les 4 membres d'équipage ainsi que pour la population locale. Une enquête a été lancée pour connaitre les causes de cet incident.
Mais où se trouve le NH90TTH ? Les informations disponibles en sources ouvertes (OSINT) permettent de confirmer que l'équipage a pu se poser sur le terrain de baseball des Black Bears Andenne, au sud de Namèche, juste à côté de la Meuse. Les images montrent que l'hélicoptère ne semble pas sérieusement endommagé mais, pour rappel, moins de deux minutes auparavant, l'hélicoptère volait à une vitesse de 237 km/h : en plus d'un possible endommagement des systèmes électriques, l'hélicoptère peut avoir subi un choc ayant peut-être endommagé certains systèmes.
Le fait que les pales du rotor principal semblent intactes laissent fortement à penser que les câbles électriques ont été heureusement sectionnés par l'un des deux coupes-câbles (WSPS) de l'hélicoptère. Ce système se présente sous la forme d'une longue pointe métallique inclinée vers l'avant et servant à diriger un éventuel câble vers sa base. Or, c'est à la base de ce guide métallique que se trouvent deux zones coupantes. Comme sur la plupart des appareils équivalents, ils sont stratégiquement placés à l'avant de l'hélicoptère :
Le 18 décembre 1995, le premier prototype du Nato Helicopter 90 (Hélicoptère OTAN des années 90) ou NH90 décollait pour la toute première fois. Ce programme visait en premier lieu à équiper de nombreuses forces armées d'un nouvel hélicoptère moyen. La Belgique utilise les deux variantes du NH90, le NH90 NFH maritime et le NH90 TTH terrestre.
Le NH90 NFH, pour Nato Frigate Helicopter (Hélicoptère OTAN pour Frégate), est spécialisé dans les missions militaires maritimes comme la lutte anti-surface et la lutte anti-sous-marine. La détection des sous-marins peut être assurée par des bouées sonars ou le sonar trempé Flash. Ce dernier est déployé via une trappe sous le ventre de l'hélicoptère, descend dans l'eau pour émettre et est ensuite remonté dans l'hélicoptère une fois l'écoute terminée. La variante NFH est aussi équipée pour assurer des missions de recherche et de sauvetage (SAR), peut projeter des forces spéciales, effectuer des missions de surveillance maritime ou encore de contre-terrorisme et contre-piraterie.
Les NH90 NFH belges sont peints en gris clair, et sont, comme la presque totalité des NFH, facilement reconnaissables au FLIR (caméra jour/infrarouge) présent dans le nez de l'hélicoptère et le radar de surveillance maritime ENR (360°) présent sous son ventre. La Belgique aligne actuellement quatre de ces hélicoptères, assurant des missions de sauvetage en mer, d'appui aux deux frégates multi-missions de la Marine belge ou encore d'appui lors de catastrophes dans les terres. L'un de ces hélicoptères avait notamment fait la une des journaux belges pour avoir secouru 10 personnes lors d'un incendie dans une tour résidentielle à Liège (La Défense).
Le NH90 TTH pour Tactical Transport Helicopter (Hélicoptère de Transport Tactique), est spécialisé dans les missions de transport terrestre. Il peut transporter jusqu'à 20 personnes assises dans sa soute, ou encore 12 civières. Au niveau matériel, il peut transporter jusqu'à 2,5 tonnes, y compris du matériel sous élingue. Il peut aussi effectuer des missions de sauvetage (SAR et CSAR), être utilisé au profit de forces spéciales, lors d'opération amphibies ou encore comme poste de commandement héliporté. La Belgique compte également quatre TTH, peints en kaki et diffèrent des NFH par un ventre plat (pas de radar sous le ventre) et l'absence d'un FLIR dans le nez. Le TTH dispose aussi de deux petites pièces au bout de sa rampe arrière pour la protéger lorsqu'elle est abaissée sur le terrain. Enfin, les pales ne sont pas repliables, ce qui est bien évidemment le cas sur le NFH afin de prendre moins de place dans les hangars des navires. C'est l'un de ces hélicoptères TTH (RN-07) qui a dû se poser à Namêche.
À noter que les capacités du TTH offrent de nombreux avantages au profit des différentes unités de l'Armée belge. Seul hic : un coût d'exploitation bien trop élevé. Comme expliqué en 2020 par le général Frederik Vansina, alors commandant de la Force aérienne belge :
"[Le coût d'une heure de vol] dépend du calcul, mais cela varie entre 10 000 et 15 000 euros. C'est plus qu'une heure de vol de F-16. C'est un hélicoptère très complexe à mettre en œuvre."
Ce dernier précisait également une disponibilité bien trop faible, variant entre 30 à 40 %. Résultat, les heures de vol ont été diminuées de 40 % : 1 000 heures annuellement à l'époque, pour passer à 600 heures. (L'Echo)
Le précédent gouvernement (actuellement en affaires courantes) a même réduit le rôle du NH90. Au niveau maritime, les NFH seront recentrés sur les opérations de soutien aux navires et les missions de secours seront assurées par quatre futurs hélicoptères légers. En revanche, l’avenir du TTH semble plus sombre, avec un remplacement déjà assuré en partie par les futurs H145M et définitivement à l’horizon 2030 via l’achat d’un nouveau modèle d’hélicoptère. À ce niveau, la Belgique est peut-être même ambitieuse, le plan STAR affichant clairement : « Hélicoptère de transport moyen ou lourd ». Mais aucune décision ferme n'a pour l’instant été prise à ce sujet mais il est probable que le prochain gouvernement donnera plus d'informations sur le futur de ces hélicoptères.
Information techniques générales
Industriel : NHIndustries (appartient à Airbus Helicopters, Leonardo Helicopters, Fokker [aujourd'hui GKN])
Taille (rotor compris) : 19,56 mètres de long, 5,31 mètres de haut
Diamètre du rotor : 16,3 mètres
Masse : 6,4 tonnes à vide, 11 tonnes max au décollage
Motorisation : 2x RTM 322-01/09 (2x 2 809 chevaux en régime maximal d'urgence), possibilité de monter 2x GT700/T6E1 FADEC
Vitesse de croisière rapide : 301 km/h ou 163 nœuds (274 km/h ou 148 nœuds pour le NFH)
Portée maximale : 982 kilomètres (1600 kilomètres avec deux réservoirs externes)
Endurance : 5 heures sans réservoir supplémentaire
Équipage : 2+1 à l'arrière (possibilité de monter à 2+2 sur le NFH)
Transport de personnels : 20 troupes assises ou 12 brancards
Charge utile : 4,5 tonnes pour le NFH
Transport sous élingue : 4,11 tonnes pour le TTH
Données d'après Airbus
Le 14 janvier, un hélicoptère de transport moyen NH90 TTH belge effectuait un vol d’entrainement. Lors du retour vers sa base et pour une raison encore inconnue, l’hélicoptère a sectionné des câbles électriques. L’équipage a réussi à atterrir en urgence et aucun blessé n’est à déplorer.
Ce 14 janvier à 13h08, l'hélicoptère de transport moyen NH90 TTH de la Force aérienne belge décollait de la base aérienne de Beauvechain (province du Brabant Wallon, Belgique). Les sites de live tracking ont permis de suivre l'hélicoptère : après avoir dépassé Namur, ce dernier s'est entrainé au vol à basse altitude entre Profondeville et Durbuy. Une partie de cette zone avait été survolée la veille par le même hélicoptère dans le cadre d'un autre vol d'entrainement. Mais ce 14 janvier fut différent.
Vers 14h03, le NH90 a repris un cap au nord, probablement un cap de retour vers la base de Beauvchain. Les sites de live tracking perdent sa trace à 14h13 mais cette situation est tout à fait normale au niveau de ces sites internet, comme démontré par le vol d'entrainement de ce même NH90 ; seulement une partie du vol est visible.
Le vol d'entrainement aurait pu se terminer à l'abri des sites de live tracking... jusqu'à 15h56, heure à laquelle Vincent Sampaoli, bourgmestre (maire) de la ville d'Andenne, annonça sur sa page Facebook une panne de courant du côté du village de Bonneville... "suite à l'accrochage de câbles électriques par un hélicoptère". Or, ce village se trouve en ligne droite entre le dernier point connu du NH90 et la base aérienne de Beauvechain.
Du côté des Forces armées belges, un communiqué de presse publié le 14 janvier confirma alors qu'un "hélicoptère NH90 a effectué un atterrissage de précaution aujourd'hui aux environs de 14h15 dans la région de Namèche [...]". Le communiqué confirme qu'aucun blessé n'est à décompter pour les 4 membres d'équipage ainsi que pour la population locale. Une enquête a été lancée pour connaitre les causes de cet incident.
Mais où se trouve le NH90TTH ? Les informations disponibles en sources ouvertes (OSINT) permettent de confirmer que l'équipage a pu se poser sur le terrain de baseball des Black Bears Andenne, au sud de Namèche, juste à côté de la Meuse. Les images montrent que l'hélicoptère ne semble pas sérieusement endommagé mais, pour rappel, moins de deux minutes auparavant, l'hélicoptère volait à une vitesse de 237 km/h : en plus d'un possible endommagement des systèmes électriques, l'hélicoptère peut avoir subi un choc ayant peut-être endommagé certains systèmes.
Le fait que les pales du rotor principal semblent intactes laissent fortement à penser que les câbles électriques ont été heureusement sectionnés par l'un des deux coupes-câbles (WSPS) de l'hélicoptère. Ce système se présente sous la forme d'une longue pointe métallique inclinée vers l'avant et servant à diriger un éventuel câble vers sa base. Or, c'est à la base de ce guide métallique que se trouvent deux zones coupantes. Comme sur la plupart des appareils équivalents, ils sont stratégiquement placés à l'avant de l'hélicoptère :
Le 18 décembre 1995, le premier prototype du Nato Helicopter 90 (Hélicoptère OTAN des années 90) ou NH90 décollait pour la toute première fois. Ce programme visait en premier lieu à équiper de nombreuses forces armées d'un nouvel hélicoptère moyen. La Belgique utilise les deux variantes du NH90, le NH90 NFH maritime et le NH90 TTH terrestre.
Le NH90 NFH, pour Nato Frigate Helicopter (Hélicoptère OTAN pour Frégate), est spécialisé dans les missions militaires maritimes comme la lutte anti-surface et la lutte anti-sous-marine. La détection des sous-marins peut être assurée par des bouées sonars ou le sonar trempé Flash. Ce dernier est déployé via une trappe sous le ventre de l'hélicoptère, descend dans l'eau pour émettre et est ensuite remonté dans l'hélicoptère une fois l'écoute terminée. La variante NFH est aussi équipée pour assurer des missions de recherche et de sauvetage (SAR), peut projeter des forces spéciales, effectuer des missions de surveillance maritime ou encore de contre-terrorisme et contre-piraterie.
Les NH90 NFH belges sont peints en gris clair, et sont, comme la presque totalité des NFH, facilement reconnaissables au FLIR (caméra jour/infrarouge) présent dans le nez de l'hélicoptère et le radar de surveillance maritime ENR (360°) présent sous son ventre. La Belgique aligne actuellement quatre de ces hélicoptères, assurant des missions de sauvetage en mer, d'appui aux deux frégates multi-missions de la Marine belge ou encore d'appui lors de catastrophes dans les terres. L'un de ces hélicoptères avait notamment fait la une des journaux belges pour avoir secouru 10 personnes lors d'un incendie dans une tour résidentielle à Liège (La Défense).
Le NH90 TTH pour Tactical Transport Helicopter (Hélicoptère de Transport Tactique), est spécialisé dans les missions de transport terrestre. Il peut transporter jusqu'à 20 personnes assises dans sa soute, ou encore 12 civières. Au niveau matériel, il peut transporter jusqu'à 2,5 tonnes, y compris du matériel sous élingue. Il peut aussi effectuer des missions de sauvetage (SAR et CSAR), être utilisé au profit de forces spéciales, lors d'opération amphibies ou encore comme poste de commandement héliporté. La Belgique compte également quatre TTH, peints en kaki et diffèrent des NFH par un ventre plat (pas de radar sous le ventre) et l'absence d'un FLIR dans le nez. Le TTH dispose aussi de deux petites pièces au bout de sa rampe arrière pour la protéger lorsqu'elle est abaissée sur le terrain. Enfin, les pales ne sont pas repliables, ce qui est bien évidemment le cas sur le NFH afin de prendre moins de place dans les hangars des navires. C'est l'un de ces hélicoptères TTH (RN-07) qui a dû se poser à Namêche.
À noter que les capacités du TTH offrent de nombreux avantages au profit des différentes unités de l'Armée belge. Seul hic : un coût d'exploitation bien trop élevé. Comme expliqué en 2020 par le général Frederik Vansina, alors commandant de la Force aérienne belge :
"[Le coût d'une heure de vol] dépend du calcul, mais cela varie entre 10 000 et 15 000 euros. C'est plus qu'une heure de vol de F-16. C'est un hélicoptère très complexe à mettre en œuvre."
Ce dernier précisait également une disponibilité bien trop faible, variant entre 30 à 40 %. Résultat, les heures de vol ont été diminuées de 40 % : 1 000 heures annuellement à l'époque, pour passer à 600 heures. (L'Echo)
Le précédent gouvernement (actuellement en affaires courantes) a même réduit le rôle du NH90. Au niveau maritime, les NFH seront recentrés sur les opérations de soutien aux navires et les missions de secours seront assurées par quatre futurs hélicoptères légers. En revanche, l’avenir du TTH semble plus sombre, avec un remplacement déjà assuré en partie par les futurs H145M et définitivement à l’horizon 2030 via l’achat d’un nouveau modèle d’hélicoptère. À ce niveau, la Belgique est peut-être même ambitieuse, le plan STAR affichant clairement : « Hélicoptère de transport moyen ou lourd ». Mais aucune décision ferme n'a pour l’instant été prise à ce sujet mais il est probable que le prochain gouvernement donnera plus d'informations sur le futur de ces hélicoptères.
Information techniques générales
Industriel : NHIndustries (appartient à Airbus Helicopters, Leonardo Helicopters, Fokker [aujourd'hui GKN])
Taille (rotor compris) : 19,56 mètres de long, 5,31 mètres de haut
Diamètre du rotor : 16,3 mètres
Masse : 6,4 tonnes à vide, 11 tonnes max au décollage
Motorisation : 2x RTM 322-01/09 (2x 2 809 chevaux en régime maximal d'urgence), possibilité de monter 2x GT700/T6E1 FADEC
Vitesse de croisière rapide : 301 km/h ou 163 nœuds (274 km/h ou 148 nœuds pour le NFH)
Portée maximale : 982 kilomètres (1600 kilomètres avec deux réservoirs externes)
Endurance : 5 heures sans réservoir supplémentaire
Équipage : 2+1 à l'arrière (possibilité de monter à 2+2 sur le NFH)
Transport de personnels : 20 troupes assises ou 12 brancards
Charge utile : 4,5 tonnes pour le NFH
Transport sous élingue : 4,11 tonnes pour le TTH
Données d'après Airbus
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