Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie
Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie
© Don Pettit / NASA / X

publié le 14 décembre 2024 à 10:41

433 mots

Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie

Chaque fin de semaine, une image qui a fait l’actualité ou retenu notre attention. Le 13 décembre, l’astronaute américain Donald Pettit, bien connu pour ses incroyables photographies réalisées depuis la Station spatiale internationale, a encore atteint un sommet dans son art.


Un système compensant le mouvement de l’ISS

Arrivé le 11 septembre dernier à l’aide du Soyouz MS 26, l'astronaute et ingénieur chimiste américain Donald Pettit (69 ans) poursuit son quatrième séjour à bord de la Station spatiale internationale (le troisième de longue durée) depuis novembre 2002.

Le vétéran est en passe de devenir un astronaute de légende grâce aux photographies astronomiques exceptionnelles qu’il réalise et partage régulièrement sur les réseaux sociaux, mais aussi grâce à ses bricolages ingénieux sur orbite.

Le dernier d’entre eux est un système qui compense le mouvement de l’ISS dans sa course autour de la Terre pour permettre de prendre des clichés du ciel nocturne assez longs (jusqu'à 30 secondes), où les étoiles ne sont pas striées.

 

Premiers essais probants

Les premiers résultats de ce nouveau dispositif, que Don Pettit qualifie de « homemade tracker » (traqueur maison), sont absolument bluffants, comme cette vue du ciel profond et partagée le 13 décembre sur les réseaux sociaux : on peut y admirer le Grand Nuage de Magellan, une célèbre galaxie seulement visible depuis l’hémisphère Sud (en bleu au centre), mais aussi la partie supérieure « rouge-orange » de notre atmosphère, appelée région f (en bas de l’image).

Pour l’occasion Don Pettit a utilisé un appareil photo numérique Nikon Z9 équipé d’un objectif 50 mm (20 secondes de pause, f1.2, ISO 12800, tracker réglé à 0,064 degrés/seconde). Les niveaux, la couleur et le contraste ont été ajustés avec Photoshop.

 

Un spectacle inconnu des septentrionaux

Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société Astronomique de France, nous décrit un peu plus en détail l’objet visé par Don Pettit : « Observable à l’œil nu mais seulement depuis l’hémisphère Sud, le Grand Nuage de Magellan (GNM) est une galaxie naine appartenant au Groupe local et située dans les constellations de la Dorade et de la Table. Satellite de la Voie lactée, c'est une petite galaxie spirale zébrée d'une grande barre et composée d'un seul bras spiral, bien visibles sur le cliché.

En 2019, la distance de cette galaxie a été déterminée avec une précision inégalée de 1 %, à une distance de 162 000 années-lumière – soit environ 1,53 milliard de milliards de kilomètres. C'est loin, même très loin de nous, bien que le GNM ne soit que la troisième galaxie la plus proche de la Voie lactée, après les galaxies naines du Grand Chien et du Sagittaire.

Enfin, le GNM tient son nom d'un autre grand explorateur, le navigateur portugais du XVe siècle Fernand de Magellan, qui en fera pour la postérité, une observation plus détaillée que l'astronome Abd-al-Rahman ou encore le navigateur Amerigo Vespucci avaient fait avant lui. »

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14/12/2024 10:41
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Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie

Chaque fin de semaine, une image qui a fait l’actualité ou retenu notre attention. Le 13 décembre, l’astronaute américain Donald Pettit, bien connu pour ses incroyables photographies réalisées depuis la Station spatiale internationale, a encore atteint un sommet dans son art.

Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie
Un astronaute repousse les limites de l’astrophotographie

Un système compensant le mouvement de l’ISS

Arrivé le 11 septembre dernier à l’aide du Soyouz MS 26, l'astronaute et ingénieur chimiste américain Donald Pettit (69 ans) poursuit son quatrième séjour à bord de la Station spatiale internationale (le troisième de longue durée) depuis novembre 2002.

Le vétéran est en passe de devenir un astronaute de légende grâce aux photographies astronomiques exceptionnelles qu’il réalise et partage régulièrement sur les réseaux sociaux, mais aussi grâce à ses bricolages ingénieux sur orbite.

Le dernier d’entre eux est un système qui compense le mouvement de l’ISS dans sa course autour de la Terre pour permettre de prendre des clichés du ciel nocturne assez longs (jusqu'à 30 secondes), où les étoiles ne sont pas striées.

 

Premiers essais probants

Les premiers résultats de ce nouveau dispositif, que Don Pettit qualifie de « homemade tracker » (traqueur maison), sont absolument bluffants, comme cette vue du ciel profond et partagée le 13 décembre sur les réseaux sociaux : on peut y admirer le Grand Nuage de Magellan, une célèbre galaxie seulement visible depuis l’hémisphère Sud (en bleu au centre), mais aussi la partie supérieure « rouge-orange » de notre atmosphère, appelée région f (en bas de l’image).

Pour l’occasion Don Pettit a utilisé un appareil photo numérique Nikon Z9 équipé d’un objectif 50 mm (20 secondes de pause, f1.2, ISO 12800, tracker réglé à 0,064 degrés/seconde). Les niveaux, la couleur et le contraste ont été ajustés avec Photoshop.

 

Un spectacle inconnu des septentrionaux

Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société Astronomique de France, nous décrit un peu plus en détail l’objet visé par Don Pettit : « Observable à l’œil nu mais seulement depuis l’hémisphère Sud, le Grand Nuage de Magellan (GNM) est une galaxie naine appartenant au Groupe local et située dans les constellations de la Dorade et de la Table. Satellite de la Voie lactée, c'est une petite galaxie spirale zébrée d'une grande barre et composée d'un seul bras spiral, bien visibles sur le cliché.

En 2019, la distance de cette galaxie a été déterminée avec une précision inégalée de 1 %, à une distance de 162 000 années-lumière – soit environ 1,53 milliard de milliards de kilomètres. C'est loin, même très loin de nous, bien que le GNM ne soit que la troisième galaxie la plus proche de la Voie lactée, après les galaxies naines du Grand Chien et du Sagittaire.

Enfin, le GNM tient son nom d'un autre grand explorateur, le navigateur portugais du XVe siècle Fernand de Magellan, qui en fera pour la postérité, une observation plus détaillée que l'astronome Abd-al-Rahman ou encore le navigateur Amerigo Vespucci avaient fait avant lui. »



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