L’avion de patrouille maritime ATL2 de la Marine nationale opérant en Méditerranée orientale va maintenant très officiellement opérer dans les eaux territoriales roumaines, une réaction directe à la guerre en Ukraine.
ATL2 : premières missions dès le 2 mai
L’avion de patrouille maritime ATL2 de la Marine nationale opérant en Méditerranée orientale (Medor) va maintenant très officiellement opérer dans les eaux territoriales roumaines, une réaction directe à la guerre en Ukraine. La décision a été prise vendredi 29 avril, les premières missions pourraient commencer dès lundi 2 mai. La Roumanie est la première concernée, mais la Bulgarie pourrait suivre : l’accord n’a pas été obtenu pour l’instant. Les vols sont gérables, à ce stade, depuis la base de la Sude (Crète). L’ATL2 peut voler jusqu’à 14 heures, notamment sans charge lourde (missiles, bombes) en soute.
Bientôt de la Roumanie ?
Une relocalisation sur la base de Constanza (Roumanie) pourrait aussi être possible, permettant d’augmenter l’autonomie sur la zone de travail et de réduire un peu la longueur de vols. C’est d’autant plus envisageable que des troupes françaises opèrent déjà en Roumanie depuis la fin février. Jusqu’à deux ATL2 ont opéré simultanément en Medor depuis le début de l’année. Ils étaient basés à Chypre puis à La Sude, permettant ainsi d’éclairer le groupe aéronaval (auquel était rattaché un des deux avions) comme la Syrie. L’avion de la flottille 21F qui a pris la relève en début avril est un standard 6, avec des capacités donc démultipliées en air-surface (radar Thales Searchmaster et boule optronique L3Harris MX20), mais également en écoute sous la surface. Les capacités de traitement à bord sont aussi bien plus importantes que sur le standard 5.
Satellites, Gabriel, Vador, ATL2 : une situation tactique enrichie
L’Etat-Major des Armées va donc bénéficier d’une situation tactique plus enrichie dans cette zone critique. Il dispose déjà du flux satellitaire (français, allié, issu du privé), des vols de Transall Gabriel, de Beech 350 Vador et de pod Astac sur Mirage 2000D. Par le passé, les ATL2 de la Marine avaient déjà opéré depuis la Roumanie et sur la Baltique, au contact de l’espace aéromaritime russe. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la patrouille maritime française donne beaucoup, avec deux avions en Méditerranée, mais aussi à Djibouti, dans le golfe Persique (opération Emasoh). Conséquence directe, ces avions sont désormais moins présents sur les fronts de la lutte contre le terrorisme, au Sahel et au Proche-Orient.