L’année 2023 est une année très importante pour la Turquie. Le pays célèbre les 100 ans de sa fondation par le Traité de Lausanne ainsi que, le 18 mars de cette même année, le 108e anniversaire du début de la bataille des Dardanelles ; épisode de la Première Guerre mondiale où il sortit victorieux face aux forces britanniques et françaises. L’avionneur Turkish Aerospace (TUSAŞ / TAI) profite de ces évènements marquants, ainsi que de son cinquantenaire, afin de présenter l’avancement de ses projets en cours de développement à la presse.
Le TAI TF-X ou MMU (Milli Muharip Uçak, ou avion de combat national) est un avion de chasse biréacteur développé par Turkish Aerospace depuis 2011, et dont les travaux de conception ont commencé en 2016. Le développement de l’appareil a été accéléré par l’industriel basé à Ankara à la suite de l’exclusion de la Turquie du programme F-35 en 2019. Ainsi, en plus d’être le remplaçant à courte échéance des F-4 Phantom II de l’Armée de l’air turque (Türk Hava Kuvvetleri) et des F-16C/D à plus long terme, le MMU se veut être une alternative au F-35 américain qui ne peut être acquis par la Turquie depuis l’intégration dans ses forces de systèmes antiaériens S-400 Trioumf. L’avion de chasse, conçu pour être furtif (emport de munitions en soutes, géométrie spécifique), sera dans ses premiers standards un appareil de « génération 4.5 » capable d’évoluer vers la « 5e génération » une fois les technologies de fusion de données et de combat en réseau intégrées.
Quelques mois plus tard, le 16 mars 2023, et avant toute présentation préalable à la presse, ce même appareil est surpris par l’objectif de journalistes du média spécialisé dans l’industrie de défense turque SavunmaSanayiST.com. Il effectuait alors ses premiers essais de roulage à la force de ses deux réacteur General Electric F110-GE-129. Le chef de la Présidence des industries de la défense turque (SSB) Ismail Demir annoncera le lendemain sur Twitter le succès de l’opération et publiera des photos rapprochées de l’appareil, dédicaçant au passage cet évènement à la mémoire des soldats turcs tombés pendant la bataille des Dardanelles.
Le Hürjet est un avion de chasse léger (Light Combat Aircraft – LCA) monoréacteur à aile haute, conçu dans le même objectif que le MMU : donner à la Turquie les moyens de son indépendance matérielle. L’appareil biplace est équipé d’un réacteur General Electric F404-GE-102 produisant 79 kN de poussée, lui permettant d’avoir un taux de montée respectable de 39 000 fpm et de transporter jusqu’à presque 3 tonnes d’armement. L’architecture LCA a pour avantage de synthétiser en un seul avion à la fois des missions d’entrainement avancé et des missions de guerre telles que
l’attaque au sol rapproché (Close Air Support – CAS) ou la police aérienne / patrouille de combat (Combat Air Patrol – CAP). L’appareil permettra à la Türk Hava Kuvvetleri, en plus de remplacer ses moyens d’entrainement vieillissants, de compter dans ses rangs des appareils peu coûteux à se procurer car produits sur place et qui peuvent réaliser des missions ne nécessitant pas l’emploi d’avions plus onéreux à opérer, car consommant plus de carburant ou du fait de leur âge avancé.
Le projet Hürjet a été initié en 2017, et l’assemblage de la première cellule a commencé mi-janvier 2022 (un article Air & Cosmos est sorti à cette occasion le 14 février 2022, lien). Le premier essai moteur du prototype intervint le 31 janvier 2023 (article Air & Cosmos traitant de cela : lien). Un peu plus d’un mois plus tard, le 18 mars 2023, ce même prototype destiné à explorer le domaine de vol effectua son premier roulage à la force de son turboréacteur. Bien que Turkish Aerospace ait manifesté à plusieurs reprises depuis plus d’un an sa ferme intention de faire voler pour la première fois son chasseur léger le 18 mars 2023, la confiance du président de Turkish Aerospace semble demeurer intacte. En effet, le Dr Temel Kotil espère un premier vol de l’avion dans les jours qui viennent.
Toujours le 18 mars, Turkish Aerospace a présenté les dernières avancées dans le développement de l’ATAK II, un hélicoptère d’attaque s’inscrivant sur le même segment que le Boeing AH-64 Apache. Programme lancé en 2019, il reprend les bases du TAI T-129 ATAK, dont la conception est issue d’un accord de transfert de technologie entre TUSAŞ et Agusta-Westland. L’hélicoptère sera équipé de deux turbines Motor Sich TV3-117VMA. TUSAŞ a annoncé avoir pris livraison en janvier des deux premiers turbomoteurs faisant partie d’une commande de quatorze unités, dont la livraison a été retardée par la guerre en Ukraine (le motoriste ukrainien est basé à Zaporijjia). Le début de la campagne des essais au sol du prototype, en cours d’assemblage, est prévu dans le mois qui vient.
Pour clore les présentations de projets, Turkish Aerospace a dévoilé la première photo du drone Anka-3, drone de combat monoréacteur d’architecture type « aile volante ». Nous pouvons imaginer que cet appareil serait capable d’évoluer avec le MMU dans un écosystème commun. Nous pouvons aussi supposer, du fait de son faible encombrement et sa masse réduite, que l’avionneur turc étudie sa possible navalisation sur le TCG Anadolu (LHD, classe Juan Carlos I) à l’instar du Hürjet.
Afin de fêter en bonne et due forme ses 50 ans d’existence, ainsi que les 100 ans de la fondation de la Turquie, Turkish Aerospace espère voir l’ensemble de ces programmes franchir une phase importante de leurs développements respectifs : le premier vol. Par la densité de ce week-end du 18 mars 2023 en termes de présentation d’état d’avancement sur des programmes divers et variés, nous pouvons dire que TUSAŞ est en pleine montée en puissance. Lancé à la fois sur des programmes de développement d’avions d’entraînement et de combat, de drones et d’hélicoptères, l’avionneur turc semble être sur tous les fronts. Il ne nous reste plus qu’à suivre l’évolution de ces programmes dans les prochains mois.
L’année 2023 est une année très importante pour la Turquie. Le pays célèbre les 100 ans de sa fondation par le Traité de Lausanne ainsi que, le 18 mars de cette même année, le 108e anniversaire du début de la bataille des Dardanelles ; épisode de la Première Guerre mondiale où il sortit victorieux face aux forces britanniques et françaises. L’avionneur Turkish Aerospace (TUSAŞ / TAI) profite de ces évènements marquants, ainsi que de son cinquantenaire, afin de présenter l’avancement de ses projets en cours de développement à la presse.
Le TAI TF-X ou MMU (Milli Muharip Uçak, ou avion de combat national) est un avion de chasse biréacteur développé par Turkish Aerospace depuis 2011, et dont les travaux de conception ont commencé en 2016. Le développement de l’appareil a été accéléré par l’industriel basé à Ankara à la suite de l’exclusion de la Turquie du programme F-35 en 2019. Ainsi, en plus d’être le remplaçant à courte échéance des F-4 Phantom II de l’Armée de l’air turque (Türk Hava Kuvvetleri) et des F-16C/D à plus long terme, le MMU se veut être une alternative au F-35 américain qui ne peut être acquis par la Turquie depuis l’intégration dans ses forces de systèmes antiaériens S-400 Trioumf. L’avion de chasse, conçu pour être furtif (emport de munitions en soutes, géométrie spécifique), sera dans ses premiers standards un appareil de « génération 4.5 » capable d’évoluer vers la « 5e génération » une fois les technologies de fusion de données et de combat en réseau intégrées.
Quelques mois plus tard, le 16 mars 2023, et avant toute présentation préalable à la presse, ce même appareil est surpris par l’objectif de journalistes du média spécialisé dans l’industrie de défense turque SavunmaSanayiST.com. Il effectuait alors ses premiers essais de roulage à la force de ses deux réacteur General Electric F110-GE-129. Le chef de la Présidence des industries de la défense turque (SSB) Ismail Demir annoncera le lendemain sur Twitter le succès de l’opération et publiera des photos rapprochées de l’appareil, dédicaçant au passage cet évènement à la mémoire des soldats turcs tombés pendant la bataille des Dardanelles.
Le Hürjet est un avion de chasse léger (Light Combat Aircraft – LCA) monoréacteur à aile haute, conçu dans le même objectif que le MMU : donner à la Turquie les moyens de son indépendance matérielle. L’appareil biplace est équipé d’un réacteur General Electric F404-GE-102 produisant 79 kN de poussée, lui permettant d’avoir un taux de montée respectable de 39 000 fpm et de transporter jusqu’à presque 3 tonnes d’armement. L’architecture LCA a pour avantage de synthétiser en un seul avion à la fois des missions d’entrainement avancé et des missions de guerre telles que
l’attaque au sol rapproché (Close Air Support – CAS) ou la police aérienne / patrouille de combat (Combat Air Patrol – CAP). L’appareil permettra à la Türk Hava Kuvvetleri, en plus de remplacer ses moyens d’entrainement vieillissants, de compter dans ses rangs des appareils peu coûteux à se procurer car produits sur place et qui peuvent réaliser des missions ne nécessitant pas l’emploi d’avions plus onéreux à opérer, car consommant plus de carburant ou du fait de leur âge avancé.
Le projet Hürjet a été initié en 2017, et l’assemblage de la première cellule a commencé mi-janvier 2022 (un article Air & Cosmos est sorti à cette occasion le 14 février 2022, lien). Le premier essai moteur du prototype intervint le 31 janvier 2023 (article Air & Cosmos traitant de cela : lien). Un peu plus d’un mois plus tard, le 18 mars 2023, ce même prototype destiné à explorer le domaine de vol effectua son premier roulage à la force de son turboréacteur. Bien que Turkish Aerospace ait manifesté à plusieurs reprises depuis plus d’un an sa ferme intention de faire voler pour la première fois son chasseur léger le 18 mars 2023, la confiance du président de Turkish Aerospace semble demeurer intacte. En effet, le Dr Temel Kotil espère un premier vol de l’avion dans les jours qui viennent.
Toujours le 18 mars, Turkish Aerospace a présenté les dernières avancées dans le développement de l’ATAK II, un hélicoptère d’attaque s’inscrivant sur le même segment que le Boeing AH-64 Apache. Programme lancé en 2019, il reprend les bases du TAI T-129 ATAK, dont la conception est issue d’un accord de transfert de technologie entre TUSAŞ et Agusta-Westland. L’hélicoptère sera équipé de deux turbines Motor Sich TV3-117VMA. TUSAŞ a annoncé avoir pris livraison en janvier des deux premiers turbomoteurs faisant partie d’une commande de quatorze unités, dont la livraison a été retardée par la guerre en Ukraine (le motoriste ukrainien est basé à Zaporijjia). Le début de la campagne des essais au sol du prototype, en cours d’assemblage, est prévu dans le mois qui vient.
Pour clore les présentations de projets, Turkish Aerospace a dévoilé la première photo du drone Anka-3, drone de combat monoréacteur d’architecture type « aile volante ». Nous pouvons imaginer que cet appareil serait capable d’évoluer avec le MMU dans un écosystème commun. Nous pouvons aussi supposer, du fait de son faible encombrement et sa masse réduite, que l’avionneur turc étudie sa possible navalisation sur le TCG Anadolu (LHD, classe Juan Carlos I) à l’instar du Hürjet.
Afin de fêter en bonne et due forme ses 50 ans d’existence, ainsi que les 100 ans de la fondation de la Turquie, Turkish Aerospace espère voir l’ensemble de ces programmes franchir une phase importante de leurs développements respectifs : le premier vol. Par la densité de ce week-end du 18 mars 2023 en termes de présentation d’état d’avancement sur des programmes divers et variés, nous pouvons dire que TUSAŞ est en pleine montée en puissance. Lancé à la fois sur des programmes de développement d’avions d’entraînement et de combat, de drones et d’hélicoptères, l’avionneur turc semble être sur tous les fronts. Il ne nous reste plus qu’à suivre l’évolution de ces programmes dans les prochains mois.
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