Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions
Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions
© Embraer

publié le 24 octobre 2024 à 17:45

818 mots

Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions

Dans le cadre d’une vidéo promotionnelle de son jet Phenom 300, Embraer a publié des images du Phenom Camera Ship. Ce Phenom 300E a été spécialement modifié avec deux caméras. Il a ainsi permis de filmer des scènes d’un porte-avions américain au profit du très célèbre film Top Gun : Maverick, allant jusqu’à simuler un appontage sur le porte-avions.


Différents moyens de prise de vues

De nombreux fans d'aéronautique, d'aéronavale militaire,... ont eu l'occasion de regarder le film Top Gun: Maverick, depuis sa sortie en 2022. Dès le départ, une règle est mise en place par l'équipe en charge du film ; les scènes aériennes doivent coller au plus près de la réalité. Ainsi, les acteurs ont volé en siège arrière sur de réels avions de combat embarqués F/A-18F Super Hornet de l'US Navy, avec de réels pilotes de l'Aéronavale américaine dans le siège du pilote. 

Au niveau des prises de vue externes, plusieurs systèmes aériens ont été utilisés, avec par exemple une caméra fixée dans le nez d'un hélicoptère Écureuil ou encore une caméra placée sous le nez de deux avions d'entrainement léger L-139 Albatros (privés), utilisés pour suivre les Super Hornet lors de certaines scènes. Cependant, des scènes aériennes ou plans spécifiques ne pouvaient être filmés par ces trois appareils. C'est ainsi qu'un jet d'affaire modifié a été utilisé pour ces plans spécifiques ; un Embraer Phenom 300E.

Un jet spécialement modifié

Dans une vidéo promotionnelle publiée le 16 octobre, l'industriel brésilien Embraer a dévoilé quelques images de qualité de ce jet, numéroté N562TM, lors du tournage du second opus de Top Gun. Comme expliqué dans la vidéo, l'appareil appartient à Kevin LaRosa II, coordinateur des scènes aériennes de Top Gun: Maverick et pilote de l'avion en question. Pendant près d'un an et demi, avec ses équipes, Kevin Larosa II a réussi à certifier son avion suite à des modifications ; l'ajout de deux caméras Shotover F1 Rush. La première est située sous le nez de l'avion, la seconde, sous le ventre de l'avion, derrière les ailes. Le doublement des caméras offre une capacité de filmer en grand angle alors que l'autre dispose d'un angle plus restreint. C'est aussi l'occasion de filmer pendant que la seconde caméra prends des photos... bref, les possibilités sont nombreuses. Ces caméras, les bras, systèmes de stabilisation et rotation,... soit la totalité des systèmes extérieures ont été renforcés pour permettre à l'avion de pouvoir les utiliser jusqu'à une vitesse de 300 nœuds (555 km/h) et encaisser 3G.

Par ailleurs, cet avion, surnommé Phenom CS (ou Phenom Camera Ship), offre aussi une autonomie importante ; avec 5 personnes à bords et à charge de décollage maximale, Embraer précise que son Phenom 300 peut parcourir une distance de 3 722 kilomètres (2 010 miles nautiques). Le site internet de l'avion (Phenom Camera Ship) annonce qu'il peut voler durant quatre heures, dispose d'un plafond à 45 000 pieds (soit 13,72 kilomètres d'altitude) et 6 sièges en cabine, y compris les deux sièges des opérateurs caméras (un siège chacun). Cette autonomie a plus que certainement été décisive dans le choix de l'avion car il fallait pouvoir prendre des images du porte-avions depuis les airs... alors même que ce dernier se trouvait en haute mer. Ajouté à cela que le temps était bien évidemment compté, le porte-avions étant en phase d'entrainement et de qualification avant son prochain déploiement, sans compter les coûts de tournage en fonction du temps nécessaires pour les scènes à filmer.

Wave off ! Wave off !

Pour revenir à la vidéo, un premier passage commence à partir de 0:33 et montre un plan de poursuite où un Super Hornet est catapulté depuis le pont d'envol du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71, classe Nimitz) au moment où le Phenom passe à tribord (à droite) du porte-avions. Des scènes coupées du films passent ensuite afin de montrer le rendu d'autres prises de vue.

À partir de 4:04, Top Gun: Maverick revient dans la vidéo promotionnelle. Elle montre comment l'approche d'appontage a été filmée ; le Phenom CS a effectué une réelle approche à l'appontage tout en filmant cette approche au profit du film. Il n'y a bien évidemment pas eu de touch-and-go ou encore d'appontage ; le train d'atterrissage et la structure de l'avion ne sont pas du tout pensés pour résister à un appontage... et ne parlons même pas d'un catapultage. 

L'une des approches (cette même approche ?) a été filmée dans le cockpit et publiée sur le compte Instagram de Larosa (ci-dessous). En plus de montrer l'approche, il est aussi possible d'entendre l'officier d'appontage guider le jet. Pour rappel, l'officier d'appontage (LSO pour Landing Signal Officer et parfois surnommés paddles) fait partie des aides à l'appontage dont dispose les pilotes du groupe aérien embarqué. En tant que pilote expérimenté, il guide les avions dans leur approche par n'importe quel temps ou état de la mer. Parmi les indications audibles dans la vidéo Instagram, il y a par exemple la confirmation d'une approche parfaite (You are on the glide slope) ou encore, juste avant d'arriver à hauteur du pont d'envol, l'ordre d'arrêter la manœuvre et de remettre les gaz (Wave off ! Wave off !).

Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71).
Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71). © Embraer
Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71).
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24/10/2024 17:45
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Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions

Dans le cadre d’une vidéo promotionnelle de son jet Phenom 300, Embraer a publié des images du Phenom Camera Ship. Ce Phenom 300E a été spécialement modifié avec deux caméras. Il a ainsi permis de filmer des scènes d’un porte-avions américain au profit du très célèbre film Top Gun : Maverick, allant jusqu’à simuler un appontage sur le porte-avions.

Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions
Top Gun: Maverick ; Embraer Phenom 300 en approche sur un porte-avions

Différents moyens de prise de vues

De nombreux fans d'aéronautique, d'aéronavale militaire,... ont eu l'occasion de regarder le film Top Gun: Maverick, depuis sa sortie en 2022. Dès le départ, une règle est mise en place par l'équipe en charge du film ; les scènes aériennes doivent coller au plus près de la réalité. Ainsi, les acteurs ont volé en siège arrière sur de réels avions de combat embarqués F/A-18F Super Hornet de l'US Navy, avec de réels pilotes de l'Aéronavale américaine dans le siège du pilote. 

Au niveau des prises de vue externes, plusieurs systèmes aériens ont été utilisés, avec par exemple une caméra fixée dans le nez d'un hélicoptère Écureuil ou encore une caméra placée sous le nez de deux avions d'entrainement léger L-139 Albatros (privés), utilisés pour suivre les Super Hornet lors de certaines scènes. Cependant, des scènes aériennes ou plans spécifiques ne pouvaient être filmés par ces trois appareils. C'est ainsi qu'un jet d'affaire modifié a été utilisé pour ces plans spécifiques ; un Embraer Phenom 300E.

Un jet spécialement modifié

Dans une vidéo promotionnelle publiée le 16 octobre, l'industriel brésilien Embraer a dévoilé quelques images de qualité de ce jet, numéroté N562TM, lors du tournage du second opus de Top Gun. Comme expliqué dans la vidéo, l'appareil appartient à Kevin LaRosa II, coordinateur des scènes aériennes de Top Gun: Maverick et pilote de l'avion en question. Pendant près d'un an et demi, avec ses équipes, Kevin Larosa II a réussi à certifier son avion suite à des modifications ; l'ajout de deux caméras Shotover F1 Rush. La première est située sous le nez de l'avion, la seconde, sous le ventre de l'avion, derrière les ailes. Le doublement des caméras offre une capacité de filmer en grand angle alors que l'autre dispose d'un angle plus restreint. C'est aussi l'occasion de filmer pendant que la seconde caméra prends des photos... bref, les possibilités sont nombreuses. Ces caméras, les bras, systèmes de stabilisation et rotation,... soit la totalité des systèmes extérieures ont été renforcés pour permettre à l'avion de pouvoir les utiliser jusqu'à une vitesse de 300 nœuds (555 km/h) et encaisser 3G.

Par ailleurs, cet avion, surnommé Phenom CS (ou Phenom Camera Ship), offre aussi une autonomie importante ; avec 5 personnes à bords et à charge de décollage maximale, Embraer précise que son Phenom 300 peut parcourir une distance de 3 722 kilomètres (2 010 miles nautiques). Le site internet de l'avion (Phenom Camera Ship) annonce qu'il peut voler durant quatre heures, dispose d'un plafond à 45 000 pieds (soit 13,72 kilomètres d'altitude) et 6 sièges en cabine, y compris les deux sièges des opérateurs caméras (un siège chacun). Cette autonomie a plus que certainement été décisive dans le choix de l'avion car il fallait pouvoir prendre des images du porte-avions depuis les airs... alors même que ce dernier se trouvait en haute mer. Ajouté à cela que le temps était bien évidemment compté, le porte-avions étant en phase d'entrainement et de qualification avant son prochain déploiement, sans compter les coûts de tournage en fonction du temps nécessaires pour les scènes à filmer.

Wave off ! Wave off !

Pour revenir à la vidéo, un premier passage commence à partir de 0:33 et montre un plan de poursuite où un Super Hornet est catapulté depuis le pont d'envol du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71, classe Nimitz) au moment où le Phenom passe à tribord (à droite) du porte-avions. Des scènes coupées du films passent ensuite afin de montrer le rendu d'autres prises de vue.

À partir de 4:04, Top Gun: Maverick revient dans la vidéo promotionnelle. Elle montre comment l'approche d'appontage a été filmée ; le Phenom CS a effectué une réelle approche à l'appontage tout en filmant cette approche au profit du film. Il n'y a bien évidemment pas eu de touch-and-go ou encore d'appontage ; le train d'atterrissage et la structure de l'avion ne sont pas du tout pensés pour résister à un appontage... et ne parlons même pas d'un catapultage. 

L'une des approches (cette même approche ?) a été filmée dans le cockpit et publiée sur le compte Instagram de Larosa (ci-dessous). En plus de montrer l'approche, il est aussi possible d'entendre l'officier d'appontage guider le jet. Pour rappel, l'officier d'appontage (LSO pour Landing Signal Officer et parfois surnommés paddles) fait partie des aides à l'appontage dont dispose les pilotes du groupe aérien embarqué. En tant que pilote expérimenté, il guide les avions dans leur approche par n'importe quel temps ou état de la mer. Parmi les indications audibles dans la vidéo Instagram, il y a par exemple la confirmation d'une approche parfaite (You are on the glide slope) ou encore, juste avant d'arriver à hauteur du pont d'envol, l'ordre d'arrêter la manœuvre et de remettre les gaz (Wave off ! Wave off !).

Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71).
Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71). © Embraer
Vue du cockpit du Phenom Camera Ship au moment du 'Wave off' au-dessus du porte-avions USS Theodore Roosevelt (CVN-71).


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