Socomore poursuit son internationalisation
Socomore poursuit son internationalisation
© Socomore

publié le 05 mars 2025 à 11:11

937 mots

Socomore poursuit son internationalisation

À la faveur de la mise en œuvre de son plan stratégique 2025-2030, le groupe breton Socomore va poursuivre l’accompagnement de ses clients à l’international tout en préparant le déploiement d’une gamme de mastics. Ce dernier développement pourrait lui permettre de directement intégrer le Top 3 mondial de cette spécialité d’ici à 2030.


Croissance externe

Avec Frédéric Lescure, désormais à la tête du conseil d’administration du groupe, et José Coelho au poste de directeur général, Socomore est plus que jamais armé pour faire face aux besoins de ses clients de la filière Aéronautique-Spatial-Défense (ASD). Car c’est à ce solide duo, ainsi qu’au soutien de ses partenaires financiers, que revient le développement toujours exponentiel du groupe. À 120 M€ au terme de l’exercice 2024, son chiffre d’affaires a doublé au cours des cinq dernières années. La part de l’ASD a même grimpé de près de 10 points pour atteindre 80% à présent. 

Spécialisé dans les solutions de traitement, préparation de surface et coatings (peintures), le groupe a, en effet, conclu deux nouvelles opérations de croissance externe au cours de l’année écoulée. La première a concerné l’acquisition de la société britannique Microset Products Ltd basée à Birmingham. Cette opération a, ainsi, renforcé l’offre de Contrôle Non Destructif (CND) de Socomore tout en consolidant sa présence au Royaume-Uni. Commentant cette acquisition, José Coelho explique « qu’elle découle directement des effets du Brexit. Cela nous a conduits à revoir notre politique industrielle en décidant de nous implanter dans ce pays. Nous sommes, ainsi, en mesure de servir directement les clients britanniques, ce pays étant un très gros marché pour nous ». 

Plus tournée vers le monde de l’éolien, la seconde opération de croissance externe a vu Socomore acquérir les droits d’exploitation exclusifs de la technologie de revêtement anti-érosion développée par la société américaine Hontek. « Cela va nous ouvrir d’autres champs d’application pour des environnements moteurs en aéro et défense. La déclinaison de ces technologies pourrait, cependant, nécessiter un temps de développement de cinq à dix ans », ajoute le dirigeant. 

Entrée en force dans le secteur des mastics

Réalisée en juillet 2023, puis complètement intégrée en janvier 2024, une autre opération de croissance externe constitue, aujourd’hui, un des piliers du plan stratégique 2025-2030. La reprise de la société américaine Flamemaster Corporation de Los Angeles a, en effet, permis à Socomore de rentrer de plain-pied dans le secteur des mastics. Cette opération, lui apportant 15 M$ de chiffre d’affaires annuel supplémentaire et des clients prestigieux tels que Lockheed Martin et le ministère de la Défense américain, est venue conforter les développements réalisés depuis 2020 dans le cadre du projet Diam’s. 

Répondant à une demande de l’industrie française, et plus précisément des constructeurs Airbus et Dassault, ce programme CORAC vise à assurer la souveraineté française dans le cadre de la production de mastics aéronautiques. Sourcée jusqu’à présent avec des fabricants basés aux États-Unis et en Allemagne, cette production deviendra hexagonale en prolongement d’un investissement de 10 M€ réalisé sur le site de Elven (Morbihan). Aux côtés d’une nouvelle ligne de peinture devenue opérationnelle en décembre 2024, une seconde ligne de production de mastics sera mise en service en 2026/2027 « Comme il s’agit d’un produit critique, nous sécurisons dès lors la supply-chain de nos donneurs d’ordres. Cela s’inscrit ainsi pleinement dans notre stratégie de faire de la fabrication locale au plus près de nos clients », souligne Frédéric Lescure. 

La montée en puissance de cette nouvelle production devrait être très rapide si l’on en juge par l’ambition du groupe d’intégrer le Top 3 des fournisseurs de mastics aéronautiques dans les quatre à cinq ans à venir. 

Implantation en Inde

C’est dans un même esprit de réponse à des besoins de production locale que Socomore prépare son implantation en Inde. Elle se fera en deux temps. Le premier consistera à créer un bureau commercial à Bangalore. Dénommée Socomore India PVT, cette filiale indienne deviendra opérationnelle en mars-avril 2025. Le second consistera à accompagner Airbus, Dassault, Thales et Safran au travers d’une unité de production préparation et traitement de surface ainsi que de peinture. À sa mise en service d’ici deux à trois ans, cette nouvelle usine servira également les besoins d’entreprises indiennes comme Hindustan Aeronautics Limited (HAL) et TATA. 

Prévoyant de réaliser trois à quatre opérations de croissance externe d’ici à la fin de la décennie, le groupe pourrait à la fois se renforcer en Asie-Pacifique, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces acquisitions réalisées en fonction des opportunités qui se présenteront pourraient aussi permettre à Socomore d’ajouter des produits - sur lesquels il est peu ou pas présent - à sa gamme actuelle. Des solutions nécessaires à la maintenance des avions pourraient rentrer dans ce cadre. 

Tous ces développements devraient conduire Socomore à doubler à nouveau son chiffre d’affaires au terme de son plan stratégique quinquennal. Il pourrait, ainsi, intégrer le Top 10 mondial des produits avionables à cette échéance. 

Un plan de transformation ambitieux

Ce renforcement drastique des positions du groupe est mené de pair avec un ambitieux plan de transformation. Pleinement conscient des enjeux à venir au plan de sa Responsabilité Sociétale Environnementale (RSE), le groupe de Vannes n’ambitionne pas moins que de réduire de 50% ses émissions de CO2. Comment ? En consacrant 5% de son chiffre d’affaires annuel à la décarbonation de ses activités, la couverture de la quasi majorité de ses huit sites de production dont cinq à l’international de panneaux photovoltaïques en constituent un exemple parmi d’autres. Grâce aux investissements réalisés en R&D, Socomore souhaite également développer des formulations avec des matières premières moins impactantes pour l’environnement. 

Au-delà des seize acquisitions réalisées en quinze ans et de sa croissance organique, Socomore doit aussi sa réussite à l’engagement de ses 440 salariés. Aussi, le capital du groupe continuera d’être ouvert aux salariés. Déjà, plus de 10% d’entre eux sont actionnaires de l’entreprise. Cette part, via notamment des fonds communs de placement en entreprise (FCPE), pourrait être portée dans une fourchette comprise entre 15 et 20% à l’horizon 2030-2032, 

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05/03/2025 11:11
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Socomore poursuit son internationalisation

À la faveur de la mise en œuvre de son plan stratégique 2025-2030, le groupe breton Socomore va poursuivre l’accompagnement de ses clients à l’international tout en préparant le déploiement d’une gamme de mastics. Ce dernier développement pourrait lui permettre de directement intégrer le Top 3 mondial de cette spécialité d’ici à 2030.

Socomore poursuit son internationalisation
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Croissance externe

Avec Frédéric Lescure, désormais à la tête du conseil d’administration du groupe, et José Coelho au poste de directeur général, Socomore est plus que jamais armé pour faire face aux besoins de ses clients de la filière Aéronautique-Spatial-Défense (ASD). Car c’est à ce solide duo, ainsi qu’au soutien de ses partenaires financiers, que revient le développement toujours exponentiel du groupe. À 120 M€ au terme de l’exercice 2024, son chiffre d’affaires a doublé au cours des cinq dernières années. La part de l’ASD a même grimpé de près de 10 points pour atteindre 80% à présent. 

Spécialisé dans les solutions de traitement, préparation de surface et coatings (peintures), le groupe a, en effet, conclu deux nouvelles opérations de croissance externe au cours de l’année écoulée. La première a concerné l’acquisition de la société britannique Microset Products Ltd basée à Birmingham. Cette opération a, ainsi, renforcé l’offre de Contrôle Non Destructif (CND) de Socomore tout en consolidant sa présence au Royaume-Uni. Commentant cette acquisition, José Coelho explique « qu’elle découle directement des effets du Brexit. Cela nous a conduits à revoir notre politique industrielle en décidant de nous implanter dans ce pays. Nous sommes, ainsi, en mesure de servir directement les clients britanniques, ce pays étant un très gros marché pour nous ». 

Plus tournée vers le monde de l’éolien, la seconde opération de croissance externe a vu Socomore acquérir les droits d’exploitation exclusifs de la technologie de revêtement anti-érosion développée par la société américaine Hontek. « Cela va nous ouvrir d’autres champs d’application pour des environnements moteurs en aéro et défense. La déclinaison de ces technologies pourrait, cependant, nécessiter un temps de développement de cinq à dix ans », ajoute le dirigeant. 

Entrée en force dans le secteur des mastics

Réalisée en juillet 2023, puis complètement intégrée en janvier 2024, une autre opération de croissance externe constitue, aujourd’hui, un des piliers du plan stratégique 2025-2030. La reprise de la société américaine Flamemaster Corporation de Los Angeles a, en effet, permis à Socomore de rentrer de plain-pied dans le secteur des mastics. Cette opération, lui apportant 15 M$ de chiffre d’affaires annuel supplémentaire et des clients prestigieux tels que Lockheed Martin et le ministère de la Défense américain, est venue conforter les développements réalisés depuis 2020 dans le cadre du projet Diam’s. 

Répondant à une demande de l’industrie française, et plus précisément des constructeurs Airbus et Dassault, ce programme CORAC vise à assurer la souveraineté française dans le cadre de la production de mastics aéronautiques. Sourcée jusqu’à présent avec des fabricants basés aux États-Unis et en Allemagne, cette production deviendra hexagonale en prolongement d’un investissement de 10 M€ réalisé sur le site de Elven (Morbihan). Aux côtés d’une nouvelle ligne de peinture devenue opérationnelle en décembre 2024, une seconde ligne de production de mastics sera mise en service en 2026/2027 « Comme il s’agit d’un produit critique, nous sécurisons dès lors la supply-chain de nos donneurs d’ordres. Cela s’inscrit ainsi pleinement dans notre stratégie de faire de la fabrication locale au plus près de nos clients », souligne Frédéric Lescure. 

La montée en puissance de cette nouvelle production devrait être très rapide si l’on en juge par l’ambition du groupe d’intégrer le Top 3 des fournisseurs de mastics aéronautiques dans les quatre à cinq ans à venir. 

Implantation en Inde

C’est dans un même esprit de réponse à des besoins de production locale que Socomore prépare son implantation en Inde. Elle se fera en deux temps. Le premier consistera à créer un bureau commercial à Bangalore. Dénommée Socomore India PVT, cette filiale indienne deviendra opérationnelle en mars-avril 2025. Le second consistera à accompagner Airbus, Dassault, Thales et Safran au travers d’une unité de production préparation et traitement de surface ainsi que de peinture. À sa mise en service d’ici deux à trois ans, cette nouvelle usine servira également les besoins d’entreprises indiennes comme Hindustan Aeronautics Limited (HAL) et TATA. 

Prévoyant de réaliser trois à quatre opérations de croissance externe d’ici à la fin de la décennie, le groupe pourrait à la fois se renforcer en Asie-Pacifique, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Ces acquisitions réalisées en fonction des opportunités qui se présenteront pourraient aussi permettre à Socomore d’ajouter des produits - sur lesquels il est peu ou pas présent - à sa gamme actuelle. Des solutions nécessaires à la maintenance des avions pourraient rentrer dans ce cadre. 

Tous ces développements devraient conduire Socomore à doubler à nouveau son chiffre d’affaires au terme de son plan stratégique quinquennal. Il pourrait, ainsi, intégrer le Top 10 mondial des produits avionables à cette échéance. 

Un plan de transformation ambitieux

Ce renforcement drastique des positions du groupe est mené de pair avec un ambitieux plan de transformation. Pleinement conscient des enjeux à venir au plan de sa Responsabilité Sociétale Environnementale (RSE), le groupe de Vannes n’ambitionne pas moins que de réduire de 50% ses émissions de CO2. Comment ? En consacrant 5% de son chiffre d’affaires annuel à la décarbonation de ses activités, la couverture de la quasi majorité de ses huit sites de production dont cinq à l’international de panneaux photovoltaïques en constituent un exemple parmi d’autres. Grâce aux investissements réalisés en R&D, Socomore souhaite également développer des formulations avec des matières premières moins impactantes pour l’environnement. 

Au-delà des seize acquisitions réalisées en quinze ans et de sa croissance organique, Socomore doit aussi sa réussite à l’engagement de ses 440 salariés. Aussi, le capital du groupe continuera d’être ouvert aux salariés. Déjà, plus de 10% d’entre eux sont actionnaires de l’entreprise. Cette part, via notamment des fonds communs de placement en entreprise (FCPE), pourrait être portée dans une fourchette comprise entre 15 et 20% à l’horizon 2030-2032, 



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