publié le 01 décembre 2023 à 06:00
1651 mots
Les affaires marchent fort pour Dassault. Grâce à l’avion de chasse Rafale, la firme française a considérablement accru son carnet de ventes depuis 2021. À travers le monde et sur plusieurs continents, de nombreux pays se tournent vers le Rafale, représentant un gage technologique fiable tout en refusant l’hégémonie des industriels russes et américains.
La liste des nations s’intéressant au Rafale s’allongent. Au cours des derniers jours, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan se sont positionnés pour acquérir des unités visant à équiper leurs armées. En Asie du Sud-Est et chez les anciens satellites de l’URSS, le chasseur de 4ème génération apparaît comme l’espoir de moderniser des flottes vieillissantes datant de la guerre froide. Actuellement considéré comme l’un des avions de combat les plus performants au monde, le Rafale semble représenter l’avion des « non-alignés ». Avec sa dernière itération en standard F4, le Rafale offre une puissance de frappe accrue. Pouvant atteindre Mach 1.8 (2222 km/h), l’avion de chasse peut engager des cibles aériennes, appuyer des troupes au sol, frapper des objectifs derrière les lignes ennemis, en emportant des charges conventionnelles. L’armement reste inchangé, avec des bombes GBU-24 et AASM, des missiles Scalp, MICA ou Meteor ainsi qu’un canon monotube Nexter de 30 mm. Le F4, entré en service dans l’Armée de l’air et de l’espace en aout 2023, fourni aux pilotes un radar RBE2 AESA et un viseur de casque Scorpion. Une technologie améliorant les capacités de détection et d’interception, le casque offrant désormais une interface informationnelle améliorée à l’équipage. Une proposition attirante, suffisante pour assurer un coup de maître diplomatique et industriel ?
La stratégie est (presque) payante pour le gouvernement français et l’avionneur Dassault auprès des pays d’Asie centrale. Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, frontaliers de la Russie et anciens pays du bloc de l’Est, semblent se positionner en faveur du Rafale. Si un achat de la part du Kazakhstan semblait incertain en raison de sa proximité politique avec la Russie et la réception de quatre Su-30 russes en 2022, mais Astana manifestait sa volonté de remplacer des dizaines d’avions obsolètes en octobre 2023. L’armée de l’air kazakhe a mis mettait aux enchères 117 chasseurs soviétiques : des Su-24, MiG-27, MiG-29 et MiG-31 notamment. Avec la visite du président français Emmanuel Macron au début du mois de novembre et la volonté affichée des deux pays d’étendre leur collaboration économique et industrielle. En 2021, déjà, le Kazakhstan avait acheté 2 avions de transport militaire A400M Atlas, fabriqués par Airbus. Si Astana investit dans un contrat avec Dassault, le modèle peut être similaire à l’Inde, avec une flotte partagée entre les avions russes et français.
Les spéculations se veulent bien plus tangibles du côté de l’Ouzbékistan, dont les avions de combat les plus récents datent d’avant 1991 et l’éclatement de l’URSS. Deux appareils sont en lice pour venir remplacer les MiG et Sukhoi ouzbeks : le F/A-50 sud-coréen et le Rafale. Dassault pourrait vendre 24 chasseurs-bombardiers au standard F4 à l’ancien pays communiste. Avec une main gagnante sur le chasseur manufacturé par KAI (Korea Aerospace Industry) ? Le F/A-50 présente encore des incertitudes sur le plan technique et opérationnel, et doit encore faire ses preuves une fois déployé.
Un dernier pays ex-soviétique pourrait être évoqué avec la Serbie, lorsque le président du pays a évoqué qu'il serait capable de débourser 3 milliards d'euros en vue de l'acquisition de l'avion en février 2023, alors que l'Eurofighter était précédemment évoqué. Aucune suite à cette annonce initiale n'a cependant été révélée.
Si les discussions n’en sont qu’au stade préliminaire en Asie centrale, d’autres pays plus à l’est ont acté la modernisation de leur flotte aérienne en optant pour le Rafale. L’une des grosses annonces de l’été 2023 : l’établissement d’un contrat avec l’Inde portant sur l’achat de 3 sous-marins français et de 26 Rafale-M pour ses forces aéronavales ou ils viendraient renforcer la flotte de 36 Rafale déjà intégrés à l’armée de l’air indienne. Si ce n’est pour l’heure qu’un accord de principe, l’avionneur travaille avec le gouvernement indien pour conclure la vente, et des négociations portant sur la construction d’une ligne d'assemblage locale est discutée afin de répondre aux besoins nationaux, mais aussi de suivre la cadence de production au profit d’autres futurs prospects.
En février 2022, la Force aérienne de l’armée nationale indonésienne se positionnait pour acquérir pas moins de 42 Rafale au standard F3, actuellement en service dans l’Armée de l’air et de l’espace. Aucune date de livraison n’a été annoncée par Dassault, mais la compagnie déclarait en août 2023 que 24 avions étaient en commande, suite à l’établissement d’un contrat par « tranche ».
En Malaisie, le Rafale semblait avoir la faveur des officiels entre 2015 et 2018. Mais, au début de l'année 2023, l'armée malaisienne a sécurisé un contrat pour la livraison de 18 F/A-50 sud-coréens. Les Golden Eagle étant des chasseurs légers, il est peu probable qu'ils remplacent la totalité des aéronefs déjà intégrés au sein des forces aériennes malaisienne, à savoir des F/A-18 Hornet, des Su-30 et des MiG-29. L'acquisition du Rafale par Kuala Lumpur reste donc l'option principale pour le pays en cas de commande pour un appareil de combat moderne, les tensions avec la Chine en mer de Chine méridionale restant vives.
Le Bangladesh semble également tourner son regard vers l’Europe pour remplacer ses appareils obsolètes. La Force aérienne du Bangladesh, actuellement équipée de Chengdu J-7 et de MiG-29, s’intéresse de près à l’Eurofighter d’Airbus et au Rafale. Si le Rafale semble avoir retenu les faveurs des militaires, les décideurs politiques bangladais ne se montrent pas aussi enthousiastes à l’idée de s’équiper du même avion de chasse que le voisin indien avec lequel les relations diplomatiques sont considérées comme délicates. La visite d’Emmanuel Macron au Bangladesh en septembre 2023 pourrait cependant être de bonne augure afin de finaliser un accord en faveur de Dassault.
Dassault n’est pas inconnu dans le Golfe Persique et au Moyen-Orient: outre le contra-record de 16 milliards d’euros pour 80 Rafale au standard F4 en faveur des Emirats Arabes Unis, l’avionneur a déjà fourni 36 Rafale au Qatar après une commande passée en 2015 et le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est encore rendu à Doha en juillet 2023. Les dignitaires de l’Emirat évoquaient alors la possibilité d’un nouveau contrat à l’horizon 2025, visant à obtenir 24 nouveaux chasseurs au cours de la prochaine décennie. Leur objectif : suivre une feuille de route stricte pour moderniser ses appareils, passant par un standard F4 et un hypothétique futur F5.
Avec un budget moindre d’environ 3 milliards d’euros, l’Irak semble lui aussi intéressé par l’achat de 14 Rafale. En pleine restructuration de ses armées et toujours sous la menace de milices djihadistes, Bagdad exprimait son attention portée à l’avion de chasse français en mai. Le général Yahya Rasoul pointait les capacités technologiques du chasseur-bombardier. Aucun document ou accord de principe ne permet jusqu'ici d’attester des intentions du gouvernement irakien, mais il s'agit du seul avion pour lequel un intérêt a officiellement été exprimé.
Les diplomates américains ont eu beau tracter pour que la Colombie remplace ses 19 Kfir israélien par les F-16 de General Dynamics, le coeur de Bogota semble balancer pour le Rafale. En 2022, le gouvernement colombien avait annoncé son intérêt pour acquérir 3 ou 4 chasseurs français, s’appuyant sur une « maigre » enveloppe de 600 millions d’euros. Le constructeur avait initié un dialogue pour convaincre les Colombiens d’augmenter leur commande. Peine perdue. Mais les dirigeants du pays sud-américain ne se découragent pas. En marge du salon du Bourget, s’étant tenu en juin 2023, le président colombien se serait entretenu avec Eric Trappier, PDG de Dassault, tel que le relate un site de défense L’horizon 2025 - 2026 serait visé pour rajeunir la flotte aérienne de l’armée de l’air colombienne.
Entre 2015 et 2021, ce sont 156 Rafale qui sont vendus à l’export par Dassault. Un chiffre en augmentation au vu des prospects : en 2022, ce sont 92 unités que l’avionneur vendait à des pays étrangers. Le spectre de conflits de haute intensité et l’augmentation des enveloppes allouées à la défense joue un rôle capital dans volonté de certains pays de s’octroyer de nouveaux chasseurs-bombardiers. Et si le chasseur de 5ème génération F-35 de Lockheed s'impose auprès de nombreux alliés historiques de l'alliance atlantique, le Rafale multiplie les contrats et constitue un véritable outil diplomatique (voir note article sur le sujet).
Face à d’autres appareils, les caractéristiques du Rafale ont effectivement de quoi séduire. Le Rafale-M, exemplaire le plus cher à la production, coûte 78 millions d’euros à l’achat. Comparativement, le F-35 coûte en moyenne 150 millions de dollars à l’export, tandis que l’Eurofighter plafonne à 120 millions d’euros pour les pays hors-UE alors qu'il a été battu par le Rafale dans les compétitions les ayant opposé. Le prix de l’heure de vol fait également la différence quant aux choix d’acquisition. Un Rafale coûte entre 15 000 et 20 000 euros par heure de vol selon plusieurs rapports parlementaires publiés depuis 2022, contre 41 000 dollars pour le F-35 (source GAO). Le coût d'exploitation d'un Eurofighter est probablement inférieur aux 70.000€ / hdv évoqués par l'Italie ou l'Autriche, mais ces mauvais exemples constituent probablement un frein pour les pays intéressés. Le Gripen suédois coûterait pour sa part bien moins, entre 10 et 15.000 euros selon les sources. Airbus et 4 500 euros du côté de Saab. Ces éléments expliquent en partie la situation actuelle pour les trois avions concurrents proposés par l'Europe : l'Eurofighter n'a plus gagné aucun contrat export depuis 2015, la dernière commande à l'export du Gripen remonte à 2014.
Alors que les travaux autour du développement d'un chasseur de 6ème génération battent leur plein chez Dassault, le Rafale restera l’avion de référence pour plusieurs décennies encore. La firme française pourrait bien rester une alternative crédible contre un potentiel monopole de Lockheed dans le domaine de la défense aérienne.
Les affaires marchent fort pour Dassault. Grâce à l’avion de chasse Rafale, la firme française a considérablement accru son carnet de ventes depuis 2021. À travers le monde et sur plusieurs continents, de nombreux pays se tournent vers le Rafale, représentant un gage technologique fiable tout en refusant l’hégémonie des industriels russes et américains.
La liste des nations s’intéressant au Rafale s’allongent. Au cours des derniers jours, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan se sont positionnés pour acquérir des unités visant à équiper leurs armées. En Asie du Sud-Est et chez les anciens satellites de l’URSS, le chasseur de 4ème génération apparaît comme l’espoir de moderniser des flottes vieillissantes datant de la guerre froide. Actuellement considéré comme l’un des avions de combat les plus performants au monde, le Rafale semble représenter l’avion des « non-alignés ». Avec sa dernière itération en standard F4, le Rafale offre une puissance de frappe accrue. Pouvant atteindre Mach 1.8 (2222 km/h), l’avion de chasse peut engager des cibles aériennes, appuyer des troupes au sol, frapper des objectifs derrière les lignes ennemis, en emportant des charges conventionnelles. L’armement reste inchangé, avec des bombes GBU-24 et AASM, des missiles Scalp, MICA ou Meteor ainsi qu’un canon monotube Nexter de 30 mm. Le F4, entré en service dans l’Armée de l’air et de l’espace en aout 2023, fourni aux pilotes un radar RBE2 AESA et un viseur de casque Scorpion. Une technologie améliorant les capacités de détection et d’interception, le casque offrant désormais une interface informationnelle améliorée à l’équipage. Une proposition attirante, suffisante pour assurer un coup de maître diplomatique et industriel ?
La stratégie est (presque) payante pour le gouvernement français et l’avionneur Dassault auprès des pays d’Asie centrale. Le Kazakhstan et l’Ouzbékistan, frontaliers de la Russie et anciens pays du bloc de l’Est, semblent se positionner en faveur du Rafale. Si un achat de la part du Kazakhstan semblait incertain en raison de sa proximité politique avec la Russie et la réception de quatre Su-30 russes en 2022, mais Astana manifestait sa volonté de remplacer des dizaines d’avions obsolètes en octobre 2023. L’armée de l’air kazakhe a mis mettait aux enchères 117 chasseurs soviétiques : des Su-24, MiG-27, MiG-29 et MiG-31 notamment. Avec la visite du président français Emmanuel Macron au début du mois de novembre et la volonté affichée des deux pays d’étendre leur collaboration économique et industrielle. En 2021, déjà, le Kazakhstan avait acheté 2 avions de transport militaire A400M Atlas, fabriqués par Airbus. Si Astana investit dans un contrat avec Dassault, le modèle peut être similaire à l’Inde, avec une flotte partagée entre les avions russes et français.
Les spéculations se veulent bien plus tangibles du côté de l’Ouzbékistan, dont les avions de combat les plus récents datent d’avant 1991 et l’éclatement de l’URSS. Deux appareils sont en lice pour venir remplacer les MiG et Sukhoi ouzbeks : le F/A-50 sud-coréen et le Rafale. Dassault pourrait vendre 24 chasseurs-bombardiers au standard F4 à l’ancien pays communiste. Avec une main gagnante sur le chasseur manufacturé par KAI (Korea Aerospace Industry) ? Le F/A-50 présente encore des incertitudes sur le plan technique et opérationnel, et doit encore faire ses preuves une fois déployé.
Un dernier pays ex-soviétique pourrait être évoqué avec la Serbie, lorsque le président du pays a évoqué qu'il serait capable de débourser 3 milliards d'euros en vue de l'acquisition de l'avion en février 2023, alors que l'Eurofighter était précédemment évoqué. Aucune suite à cette annonce initiale n'a cependant été révélée.
Si les discussions n’en sont qu’au stade préliminaire en Asie centrale, d’autres pays plus à l’est ont acté la modernisation de leur flotte aérienne en optant pour le Rafale. L’une des grosses annonces de l’été 2023 : l’établissement d’un contrat avec l’Inde portant sur l’achat de 3 sous-marins français et de 26 Rafale-M pour ses forces aéronavales ou ils viendraient renforcer la flotte de 36 Rafale déjà intégrés à l’armée de l’air indienne. Si ce n’est pour l’heure qu’un accord de principe, l’avionneur travaille avec le gouvernement indien pour conclure la vente, et des négociations portant sur la construction d’une ligne d'assemblage locale est discutée afin de répondre aux besoins nationaux, mais aussi de suivre la cadence de production au profit d’autres futurs prospects.
En février 2022, la Force aérienne de l’armée nationale indonésienne se positionnait pour acquérir pas moins de 42 Rafale au standard F3, actuellement en service dans l’Armée de l’air et de l’espace. Aucune date de livraison n’a été annoncée par Dassault, mais la compagnie déclarait en août 2023 que 24 avions étaient en commande, suite à l’établissement d’un contrat par « tranche ».
En Malaisie, le Rafale semblait avoir la faveur des officiels entre 2015 et 2018. Mais, au début de l'année 2023, l'armée malaisienne a sécurisé un contrat pour la livraison de 18 F/A-50 sud-coréens. Les Golden Eagle étant des chasseurs légers, il est peu probable qu'ils remplacent la totalité des aéronefs déjà intégrés au sein des forces aériennes malaisienne, à savoir des F/A-18 Hornet, des Su-30 et des MiG-29. L'acquisition du Rafale par Kuala Lumpur reste donc l'option principale pour le pays en cas de commande pour un appareil de combat moderne, les tensions avec la Chine en mer de Chine méridionale restant vives.
Le Bangladesh semble également tourner son regard vers l’Europe pour remplacer ses appareils obsolètes. La Force aérienne du Bangladesh, actuellement équipée de Chengdu J-7 et de MiG-29, s’intéresse de près à l’Eurofighter d’Airbus et au Rafale. Si le Rafale semble avoir retenu les faveurs des militaires, les décideurs politiques bangladais ne se montrent pas aussi enthousiastes à l’idée de s’équiper du même avion de chasse que le voisin indien avec lequel les relations diplomatiques sont considérées comme délicates. La visite d’Emmanuel Macron au Bangladesh en septembre 2023 pourrait cependant être de bonne augure afin de finaliser un accord en faveur de Dassault.
Dassault n’est pas inconnu dans le Golfe Persique et au Moyen-Orient: outre le contra-record de 16 milliards d’euros pour 80 Rafale au standard F4 en faveur des Emirats Arabes Unis, l’avionneur a déjà fourni 36 Rafale au Qatar après une commande passée en 2015 et le ministre des Armées Sébastien Lecornu s'est encore rendu à Doha en juillet 2023. Les dignitaires de l’Emirat évoquaient alors la possibilité d’un nouveau contrat à l’horizon 2025, visant à obtenir 24 nouveaux chasseurs au cours de la prochaine décennie. Leur objectif : suivre une feuille de route stricte pour moderniser ses appareils, passant par un standard F4 et un hypothétique futur F5.
Avec un budget moindre d’environ 3 milliards d’euros, l’Irak semble lui aussi intéressé par l’achat de 14 Rafale. En pleine restructuration de ses armées et toujours sous la menace de milices djihadistes, Bagdad exprimait son attention portée à l’avion de chasse français en mai. Le général Yahya Rasoul pointait les capacités technologiques du chasseur-bombardier. Aucun document ou accord de principe ne permet jusqu'ici d’attester des intentions du gouvernement irakien, mais il s'agit du seul avion pour lequel un intérêt a officiellement été exprimé.
Les diplomates américains ont eu beau tracter pour que la Colombie remplace ses 19 Kfir israélien par les F-16 de General Dynamics, le coeur de Bogota semble balancer pour le Rafale. En 2022, le gouvernement colombien avait annoncé son intérêt pour acquérir 3 ou 4 chasseurs français, s’appuyant sur une « maigre » enveloppe de 600 millions d’euros. Le constructeur avait initié un dialogue pour convaincre les Colombiens d’augmenter leur commande. Peine perdue. Mais les dirigeants du pays sud-américain ne se découragent pas. En marge du salon du Bourget, s’étant tenu en juin 2023, le président colombien se serait entretenu avec Eric Trappier, PDG de Dassault, tel que le relate un site de défense L’horizon 2025 - 2026 serait visé pour rajeunir la flotte aérienne de l’armée de l’air colombienne.
Entre 2015 et 2021, ce sont 156 Rafale qui sont vendus à l’export par Dassault. Un chiffre en augmentation au vu des prospects : en 2022, ce sont 92 unités que l’avionneur vendait à des pays étrangers. Le spectre de conflits de haute intensité et l’augmentation des enveloppes allouées à la défense joue un rôle capital dans volonté de certains pays de s’octroyer de nouveaux chasseurs-bombardiers. Et si le chasseur de 5ème génération F-35 de Lockheed s'impose auprès de nombreux alliés historiques de l'alliance atlantique, le Rafale multiplie les contrats et constitue un véritable outil diplomatique (voir note article sur le sujet).
Face à d’autres appareils, les caractéristiques du Rafale ont effectivement de quoi séduire. Le Rafale-M, exemplaire le plus cher à la production, coûte 78 millions d’euros à l’achat. Comparativement, le F-35 coûte en moyenne 150 millions de dollars à l’export, tandis que l’Eurofighter plafonne à 120 millions d’euros pour les pays hors-UE alors qu'il a été battu par le Rafale dans les compétitions les ayant opposé. Le prix de l’heure de vol fait également la différence quant aux choix d’acquisition. Un Rafale coûte entre 15 000 et 20 000 euros par heure de vol selon plusieurs rapports parlementaires publiés depuis 2022, contre 41 000 dollars pour le F-35 (source GAO). Le coût d'exploitation d'un Eurofighter est probablement inférieur aux 70.000€ / hdv évoqués par l'Italie ou l'Autriche, mais ces mauvais exemples constituent probablement un frein pour les pays intéressés. Le Gripen suédois coûterait pour sa part bien moins, entre 10 et 15.000 euros selon les sources. Airbus et 4 500 euros du côté de Saab. Ces éléments expliquent en partie la situation actuelle pour les trois avions concurrents proposés par l'Europe : l'Eurofighter n'a plus gagné aucun contrat export depuis 2015, la dernière commande à l'export du Gripen remonte à 2014.
Alors que les travaux autour du développement d'un chasseur de 6ème génération battent leur plein chez Dassault, le Rafale restera l’avion de référence pour plusieurs décennies encore. La firme française pourrait bien rester une alternative crédible contre un potentiel monopole de Lockheed dans le domaine de la défense aérienne.
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