Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne
Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne
© EMA

publié le 15 septembre 2025 à 08:29

550 mots

Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne

Comme en 2014 en Pologne, un conséquence de la guerre d'Ukraine -la Pologne a reç des drones russes à plusieurs reprises- mais aussi la volonté de Paris de bétonner les prospects exports du moment sur place. Le premier vol opérationnel a eu lieu le 13 septembre avec des missiles Mica, réalisés par les Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier appartenant aux forces aériennes stratégiques.


Exercice Morane

Face à un risque d'embrasement généralisé à l'est, la France signale à la Pologne, et à qui veut l'entendre en fait, qu'elle peut venir rapidement assister ses alliés avec des matériels militaires. Trois Rafale qui étaient opportunément déployés en Pologne pour un exercice Morane (déploiement à l'étranger avec une très faible empreinte logistique, sont devenus du coup une capacité avancée pour l'état-major des armées. Son porte-parole, le colonel de l'armée de l'air Guillaume Vernet explique que les avions étaient « déployés sur une base polonaise (non nommée, NDLR) depuis le 10 septembre, et n'ont pas été engagés pour répondre aux tirs de drones russes ».

Un précédent en 2014

Pour deux raisons, ils n'étaient pas suffisamment intégrés à ce moment-là dans l'appareil de défense polonais. Et ils n'avaient vraisemblablement pas non plus suffisamment d'armement -voire pas du tout- pour riposter. Sans compter qu'il aurait aussi fallu un cadre d'ordres suffisant. En quelques jours, l'EMA y a mis bon ordre, suite aux instructions du président de la République, qui a proposé l'assistance française à Varsovie, qui l'a acceptée. La même histoire ou presque que celle écrite en 2014 par Jean-Yves Le Drian, quand il était venu à Maalbork, base d'accueil à l'époque, pour contribuer à la réassurance polonaise, des Rafale et des Mirage 2000-5.

La France, un partenaire fiable

A l'époque, le responsable était le lieutenant-colonel qui est... aujourd'hui conseilller air au cabinet militaire du Premier Ministre Sébastien Lecornu. L'histoire n'est donc qu'un perpétuel recommencement, les manœuvres russes -cinétiques avec des drones, ou non cinétiques- n'ayant pas grand chose à envier à celles déployées par les nazis en 1939, pour envahir la Pologne. La France montre clairement qu'elle est un partenaire fiable. En quelques heures, des A400M ont amené sur place des pièces de rechanges et des munitions pour densifier la capacité initiale du Morane. Selon l'EMA, le détachement français ne compterait qu' « une quarantaine d'aviateurs », en fait, grâce à l'économie sur la force protection, fournie en partie par l'armée de l'air-hôte.

 

Ce bon geste de Paris n'est évidemment pas gratuit, puisque par-delà la solidarité de l'OTAN et vers un allié, la France chercher à placer des sous-marins et torpilles de Naval group et des missiles MdCN de MBDA, un marché en milliards d'euros. Naval group reste sur une série inquiétante de défaites à l'export (Australie, Canada, Norvège) et ne peut pas rater le Canada. Le MdCN de MBDA est un atout déterminant de l'offre française, comme souvent en matière de sous-marins (le SM39 tenait le même rôle par le passé). Le vice-ministre de la défense a été accueilli en juillet par le DGA Emmanuel Chiva en personne, qui a ajouté au sujet des sous-marins un partenariat bilatéral en matière de missiles.

Paris avait les mêmes convictions de la supériorité de son offre, déjà en 2014 : à l'époque, Varsovie avait sélectionné 50 hélicoptères Caracal d'Airbus... avant de choisir un Blackhawk américain. Le gouvernement français espère que Varsovie ne lui claquera pas la porte sur les mains une fois de plus. Les Rafale pourraient rester « plusieurs mois » hasarde le colonel Vernet, évoquant une relève par un « allié de l'OTAN », les Britanniques semblent chauds bouillants -sans sous-marins à vendre-, comme les Italiens et les Allemands. C'est que Varsovie promet beaucoup, avec un budget en nette augmentation, qui ferait des ravis... en France.


 

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15/09/2025 08:29
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Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne

Comme en 2014 en Pologne, un conséquence de la guerre d'Ukraine -la Pologne a reç des drones russes à plusieurs reprises- mais aussi la volonté de Paris de bétonner les prospects exports du moment sur place. Le premier vol opérationnel a eu lieu le 13 septembre avec des missiles Mica, réalisés par les Rafale de la 4e escadre de chasse de Saint-Dizier appartenant aux forces aériennes stratégiques.

Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne
Pourquoi Paris déploie trois Rafale des FAS en Pologne

Exercice Morane

Face à un risque d'embrasement généralisé à l'est, la France signale à la Pologne, et à qui veut l'entendre en fait, qu'elle peut venir rapidement assister ses alliés avec des matériels militaires. Trois Rafale qui étaient opportunément déployés en Pologne pour un exercice Morane (déploiement à l'étranger avec une très faible empreinte logistique, sont devenus du coup une capacité avancée pour l'état-major des armées. Son porte-parole, le colonel de l'armée de l'air Guillaume Vernet explique que les avions étaient « déployés sur une base polonaise (non nommée, NDLR) depuis le 10 septembre, et n'ont pas été engagés pour répondre aux tirs de drones russes ».

Un précédent en 2014

Pour deux raisons, ils n'étaient pas suffisamment intégrés à ce moment-là dans l'appareil de défense polonais. Et ils n'avaient vraisemblablement pas non plus suffisamment d'armement -voire pas du tout- pour riposter. Sans compter qu'il aurait aussi fallu un cadre d'ordres suffisant. En quelques jours, l'EMA y a mis bon ordre, suite aux instructions du président de la République, qui a proposé l'assistance française à Varsovie, qui l'a acceptée. La même histoire ou presque que celle écrite en 2014 par Jean-Yves Le Drian, quand il était venu à Maalbork, base d'accueil à l'époque, pour contribuer à la réassurance polonaise, des Rafale et des Mirage 2000-5.

La France, un partenaire fiable

A l'époque, le responsable était le lieutenant-colonel qui est... aujourd'hui conseilller air au cabinet militaire du Premier Ministre Sébastien Lecornu. L'histoire n'est donc qu'un perpétuel recommencement, les manœuvres russes -cinétiques avec des drones, ou non cinétiques- n'ayant pas grand chose à envier à celles déployées par les nazis en 1939, pour envahir la Pologne. La France montre clairement qu'elle est un partenaire fiable. En quelques heures, des A400M ont amené sur place des pièces de rechanges et des munitions pour densifier la capacité initiale du Morane. Selon l'EMA, le détachement français ne compterait qu' « une quarantaine d'aviateurs », en fait, grâce à l'économie sur la force protection, fournie en partie par l'armée de l'air-hôte.

 

Ce bon geste de Paris n'est évidemment pas gratuit, puisque par-delà la solidarité de l'OTAN et vers un allié, la France chercher à placer des sous-marins et torpilles de Naval group et des missiles MdCN de MBDA, un marché en milliards d'euros. Naval group reste sur une série inquiétante de défaites à l'export (Australie, Canada, Norvège) et ne peut pas rater le Canada. Le MdCN de MBDA est un atout déterminant de l'offre française, comme souvent en matière de sous-marins (le SM39 tenait le même rôle par le passé). Le vice-ministre de la défense a été accueilli en juillet par le DGA Emmanuel Chiva en personne, qui a ajouté au sujet des sous-marins un partenariat bilatéral en matière de missiles.

Paris avait les mêmes convictions de la supériorité de son offre, déjà en 2014 : à l'époque, Varsovie avait sélectionné 50 hélicoptères Caracal d'Airbus... avant de choisir un Blackhawk américain. Le gouvernement français espère que Varsovie ne lui claquera pas la porte sur les mains une fois de plus. Les Rafale pourraient rester « plusieurs mois » hasarde le colonel Vernet, évoquant une relève par un « allié de l'OTAN », les Britanniques semblent chauds bouillants -sans sous-marins à vendre-, comme les Italiens et les Allemands. C'est que Varsovie promet beaucoup, avec un budget en nette augmentation, qui ferait des ravis... en France.


 



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