Il succèdera à Emmanuel Chiva le 17 novembre : l'ancien directeur de la technologie de la DGSE, puis directeur de cabinet de deux ministres des armées va devoir mettre les bouchées doubles pour réussir l'économie de guerre réclamée par le chef des armées. Des têtes pourraient tomber, des programmes aussi. Révolution en vue.
Directeur de cabinet de deux ministres des armées, Patrick Pailloux était à a bonne place pour mesurer et collecter tous les irritants rencontrés par les armées depuis l'invasion de l'Ukraine -le CEMAAE en a dressé une liste lors de son audition-, et pour certains, encore bien avant. A-t-il eu du temps pour méditer les solutions ou s'est-il retrouvé propulsé plus vite que prévu à la tête de la DGA, toujours est-il qu'il fait figure d'homme de la situation, réputé ne pas faire dans le détail. D'autant plus que comme DT il s'est déjà frotté aux bugs de l'industrie d'armement, comme avec Thales.
Comme DGA, il va avoir rapidement de multiples sujets douloureux à régler, beaucoup dans les drones. Trancher dans le vif sur le sort du programme Eurodrone qui finit -comme prévu- en éléphant blanc, mais aussi sur le système de drone tactique léger (SDTL, géré en fait par la DMAe) dans lequel aucun prestataire concerné n'aurait convaincu les armées, avec des crashs en série. Des décisions prises par l'équipe précédente peuvent aussi être remises en cause, à la lueur d'éléments nouveaux. Airbus, qui n'a pas brillé sur plusieurs sujets défense, peut se retrouver fragilisé sur le Patmar futur, alors que Dassault Aviation va, en plus, prochainement faire voler son Falcon 10X à Mérignac. Plusieurs programmes majeurs pourraient donc ainsi être revus... permettant d'en accélérer d'autres.
La plupart des sujets de coopération européenne -une marotte du président de la république qui les a promus depuis 2017- sont à la peine. Eric Trappier ne cache plus ses irritations face aux rigidités du SCAF et au comportement du partenaire allemand. Il sera difficile de poursuivre en l'état, sur le NGF. Emmanuel Chiva a aussi payé pour l'absence de réponse d'une partie des fournisseurs du minarm, le passage à l'économie de guerre n'est pas un succès. Il va doit devoir trouve le carré magique pour avancer, et vite. Mobiliser les industriels du civils, mais aussi faire confiance aux PME et ETI, une antienne promise par Jean-Yves Le Drian et jamais transformée dans le réel. Des groupes intermédiaires, de nouveaux acteurs aussi peuvent venir bousculer les grands maître d’œuvres, comme le fait Helsing, ou Turgis et Gaillard, avec des concepts hardis qui ringardisent des acteurs plus installés.
Il faut ainsi avancer à marche forcée sur la capacité de tir sol-sol à longue portée et les munitions téléopérées mais l'Etat pourrait aussi effectuer un tour de vis sur ses industriels, pour leur faire respecter beaucoup plus les clauses contractuelles. Une bonne partie des programmes arrivent en retard et parfois en surcoûts. Les présidents des commissions de défense de l'assemblée et du sénat (Jean-Michel Jacques et Cédric Perrin) ont aussi dénoncé l'excès de normes et les surspécifications qui entravent la bonne marche des programmes et les activités des armées.
Cette nomination peut aussi rebattre les cartes dans l'organisation interne de la DGA, qui mobilise plus de 10 000 ETP. Les centres d'essais resteront-ils dans le domaine étatique ? C'est de longue date un poids RH important, et plusieurs industriels -pas des moindres- se verraient bien récupérer la gestion, voire la propriété de ces structures. Patrick Pailloux s'est signalé dans toute sa carrière comme un avant-gardiste et un agile. Cet X-Télécom a mis sur pied à 39 ans la direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DSSI), l'ancêtre de l'actuelle ANSSI (formée en 2009). ;
Il succèdera à Emmanuel Chiva le 17 novembre : l'ancien directeur de la technologie de la DGSE, puis directeur de cabinet de deux ministres des armées va devoir mettre les bouchées doubles pour réussir l'économie de guerre réclamée par le chef des armées. Des têtes pourraient tomber, des programmes aussi. Révolution en vue.
Directeur de cabinet de deux ministres des armées, Patrick Pailloux était à a bonne place pour mesurer et collecter tous les irritants rencontrés par les armées depuis l'invasion de l'Ukraine -le CEMAAE en a dressé une liste lors de son audition-, et pour certains, encore bien avant. A-t-il eu du temps pour méditer les solutions ou s'est-il retrouvé propulsé plus vite que prévu à la tête de la DGA, toujours est-il qu'il fait figure d'homme de la situation, réputé ne pas faire dans le détail. D'autant plus que comme DT il s'est déjà frotté aux bugs de l'industrie d'armement, comme avec Thales.
Comme DGA, il va avoir rapidement de multiples sujets douloureux à régler, beaucoup dans les drones. Trancher dans le vif sur le sort du programme Eurodrone qui finit -comme prévu- en éléphant blanc, mais aussi sur le système de drone tactique léger (SDTL, géré en fait par la DMAe) dans lequel aucun prestataire concerné n'aurait convaincu les armées, avec des crashs en série. Des décisions prises par l'équipe précédente peuvent aussi être remises en cause, à la lueur d'éléments nouveaux. Airbus, qui n'a pas brillé sur plusieurs sujets défense, peut se retrouver fragilisé sur le Patmar futur, alors que Dassault Aviation va, en plus, prochainement faire voler son Falcon 10X à Mérignac. Plusieurs programmes majeurs pourraient donc ainsi être revus... permettant d'en accélérer d'autres.
La plupart des sujets de coopération européenne -une marotte du président de la république qui les a promus depuis 2017- sont à la peine. Eric Trappier ne cache plus ses irritations face aux rigidités du SCAF et au comportement du partenaire allemand. Il sera difficile de poursuivre en l'état, sur le NGF. Emmanuel Chiva a aussi payé pour l'absence de réponse d'une partie des fournisseurs du minarm, le passage à l'économie de guerre n'est pas un succès. Il va doit devoir trouve le carré magique pour avancer, et vite. Mobiliser les industriels du civils, mais aussi faire confiance aux PME et ETI, une antienne promise par Jean-Yves Le Drian et jamais transformée dans le réel. Des groupes intermédiaires, de nouveaux acteurs aussi peuvent venir bousculer les grands maître d’œuvres, comme le fait Helsing, ou Turgis et Gaillard, avec des concepts hardis qui ringardisent des acteurs plus installés.
Il faut ainsi avancer à marche forcée sur la capacité de tir sol-sol à longue portée et les munitions téléopérées mais l'Etat pourrait aussi effectuer un tour de vis sur ses industriels, pour leur faire respecter beaucoup plus les clauses contractuelles. Une bonne partie des programmes arrivent en retard et parfois en surcoûts. Les présidents des commissions de défense de l'assemblée et du sénat (Jean-Michel Jacques et Cédric Perrin) ont aussi dénoncé l'excès de normes et les surspécifications qui entravent la bonne marche des programmes et les activités des armées.
Cette nomination peut aussi rebattre les cartes dans l'organisation interne de la DGA, qui mobilise plus de 10 000 ETP. Les centres d'essais resteront-ils dans le domaine étatique ? C'est de longue date un poids RH important, et plusieurs industriels -pas des moindres- se verraient bien récupérer la gestion, voire la propriété de ces structures. Patrick Pailloux s'est signalé dans toute sa carrière comme un avant-gardiste et un agile. Cet X-Télécom a mis sur pied à 39 ans la direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DSSI), l'ancêtre de l'actuelle ANSSI (formée en 2009). ;
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