La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion
La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion

publié le 10 juin 2025 à 19:43

729 mots

La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion

L'enquête nationale présentent les résultats croisés de deux enquêtes inédites, une menée par SIA Partners sur la base de données issues des enquêtes passagers des aéroports français et de l'ENPA (DGAC), et un sondage d'opinion représentatif conduit par l'IFOP auprès de 4000 Français.


La FNAM (Fédération nationale de l'Aviation et ses Métiers) et l'UAF (Union des Aéroports Français) a présenté le mardi 10 juin les résultats d'une grande étude sur les passagers aériens et les usages de l'avion, fondée sur le croisement de deux enquêtes inédites, une étude menée par SIA Partners sur la base notamment de données issues des enquêtes passagers des aéroports français et de l'ENPA (DGAC), et un sondage d'opinion représentatif conduit par l'IFOP auprès de 4000 Français. 

La première surprise tient à la sociologie des passagers aériens. Loin de rester l’apanage de catégories supérieures, l’avion s’est banalisé dans les pratiques de mobilité des Français : 65% des Français déclarent prendre l’avion et 33% au moins tous les ans. Entre 2016 et 2024, le trafic dans les aéroports français a progressé de 20 millions de passagers, soit +11 %, passant de 183 à 203 millions de voyageurs annuels (Source : DGAC). Une croissance tirée par l’émergence de publics nouveaux, plus jeunes, plus mixtes socialement, plus représentatifs de la société. Les moins de 35 ans représentent désormais 46 % des passagers, soit une hausse de +9 points par rapport à 2016. Les employés sont devenus la première catégorie socioprofessionnelle dans les avions, passant de 36 % à 43 % des actifs entre 2016 et 2024 (+7 points), soit une surreprésentation de 18 points par rapport à leur part dans l’ensemble des actifs. Si le recours à l’avion reste corrélé au niveau de vie, il n’en demeure pas moins que même les catégories les moins favorisées y recourent largement : une personne sur deux parmi les foyers les plus modestes déclare prendre l’avion.

Le transport aérien, utile et nécessaire 

Un autre grand enseignement de l'étude est que l'avion reste un mode de transport utile et nécessaire. Ainsi, si la part des passagers prenant l’avion pour partir en vacances reste stable depuis 2016 (48 % des usagers), les voyages pour raisons familiales et amicales (VFR) explosent : +46 % depuis 2016. En 2024, ils représentent ainsi 27 % des déplacements. La montée en puissance de ces usages témoigne d’un ancrage familial et territorial fort, mais aussi d’un besoin accru de mobilité pour faire face aux mutations de la vie moderne : éloignement des proches, accès aux études, mutations professionnelles, soinsCette évolution est d’autant plus significative qu’elle s’inscrit dans un contexte où la dimension économique du voyage est pleinement intégrée par les Français. Plus de 8 Français sur 10 reconnaissent que le coût d’un billet d’avion pèse lourdement dans leur budget, et qu’ils doivent l’anticiper, l’arbitrer, parfois y renoncer (25%). 71% des Français se déclarent ainsi sensibles à toute augmentation des taxes dans leur recours à l’avion.

L’avion est un choix raisonné ; les Français qui prennent l’avion ou souhaitent le prendre se montrent d’ailleurs prêts à adapter leurs comportements pour limiter leur impact : ne prendre l’avion que pour des destinations lointaines (79 %), privilégier les compagnies plus vertueuses (75 %), limiter les séjours courts et voyager plus léger (69 %), voire renoncer à certains voyages de loisir (63 %).

Les Français saluent les efforts de décarbonation 


Les Français semblent être relativement confiants sur l’impact écologique de l’avion à l’avenir : 70 % estiment que le secteur se décarbonera progressivement d’ici quelques années, et 61 % pensent que des efforts concrets sont déjà engagés en ce sens (flottes renouvelées, carburants durables, compensation carbone, innovations). Une transformation nécessaire qui pourrait passer par les soutiens publics : 69 % des Français considèrent que le soutien de l’État est justifié pour accompagner le secteur. Ce soutien, en revanche, doit être conditionné à des objectifs environnementaux concrets pour 81 % des répondants. L’étude révèle également que le secteur souffre encore de perceptions biaisées : 60 % des sondés surestiment – parfois très largement – son impact carbone. Cette surestimation nourrit des jugements erronés et une polarisation inutile du débat. Pour autant, les habitudes de voyage étant ancrées dans le mode de vie des Français, le regard social sur les voyageurs en avion reste globalement neutre à partir du moment où 65 % des Français estiment qu’y avoir recours n’est ni bien ni mal vu. Seulement 20% des répondants déclarent avoir déjà eu le sentiment d’être jugés ou critiqués pour avoir pris l’avion et moins d’un tiers (32%) des sondés déclarent que les discours publics ou médiatiques sur l’impact environnemental de l’avion ont influencé leurs intentions de déplacement.

 

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10/06/2025 19:43
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La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion

L'enquête nationale présentent les résultats croisés de deux enquêtes inédites, une menée par SIA Partners sur la base de données issues des enquêtes passagers des aéroports français et de l'ENPA (DGAC), et un sondage d'opinion représentatif conduit par l'IFOP auprès de 4000 Français.

La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion
La FNAM et l'UAF dévoilent une enquête sur les passagers aériens et les usages de l'avion

La FNAM (Fédération nationale de l'Aviation et ses Métiers) et l'UAF (Union des Aéroports Français) a présenté le mardi 10 juin les résultats d'une grande étude sur les passagers aériens et les usages de l'avion, fondée sur le croisement de deux enquêtes inédites, une étude menée par SIA Partners sur la base notamment de données issues des enquêtes passagers des aéroports français et de l'ENPA (DGAC), et un sondage d'opinion représentatif conduit par l'IFOP auprès de 4000 Français. 

La première surprise tient à la sociologie des passagers aériens. Loin de rester l’apanage de catégories supérieures, l’avion s’est banalisé dans les pratiques de mobilité des Français : 65% des Français déclarent prendre l’avion et 33% au moins tous les ans. Entre 2016 et 2024, le trafic dans les aéroports français a progressé de 20 millions de passagers, soit +11 %, passant de 183 à 203 millions de voyageurs annuels (Source : DGAC). Une croissance tirée par l’émergence de publics nouveaux, plus jeunes, plus mixtes socialement, plus représentatifs de la société. Les moins de 35 ans représentent désormais 46 % des passagers, soit une hausse de +9 points par rapport à 2016. Les employés sont devenus la première catégorie socioprofessionnelle dans les avions, passant de 36 % à 43 % des actifs entre 2016 et 2024 (+7 points), soit une surreprésentation de 18 points par rapport à leur part dans l’ensemble des actifs. Si le recours à l’avion reste corrélé au niveau de vie, il n’en demeure pas moins que même les catégories les moins favorisées y recourent largement : une personne sur deux parmi les foyers les plus modestes déclare prendre l’avion.

Le transport aérien, utile et nécessaire 

Un autre grand enseignement de l'étude est que l'avion reste un mode de transport utile et nécessaire. Ainsi, si la part des passagers prenant l’avion pour partir en vacances reste stable depuis 2016 (48 % des usagers), les voyages pour raisons familiales et amicales (VFR) explosent : +46 % depuis 2016. En 2024, ils représentent ainsi 27 % des déplacements. La montée en puissance de ces usages témoigne d’un ancrage familial et territorial fort, mais aussi d’un besoin accru de mobilité pour faire face aux mutations de la vie moderne : éloignement des proches, accès aux études, mutations professionnelles, soinsCette évolution est d’autant plus significative qu’elle s’inscrit dans un contexte où la dimension économique du voyage est pleinement intégrée par les Français. Plus de 8 Français sur 10 reconnaissent que le coût d’un billet d’avion pèse lourdement dans leur budget, et qu’ils doivent l’anticiper, l’arbitrer, parfois y renoncer (25%). 71% des Français se déclarent ainsi sensibles à toute augmentation des taxes dans leur recours à l’avion.

L’avion est un choix raisonné ; les Français qui prennent l’avion ou souhaitent le prendre se montrent d’ailleurs prêts à adapter leurs comportements pour limiter leur impact : ne prendre l’avion que pour des destinations lointaines (79 %), privilégier les compagnies plus vertueuses (75 %), limiter les séjours courts et voyager plus léger (69 %), voire renoncer à certains voyages de loisir (63 %).

Les Français saluent les efforts de décarbonation 


Les Français semblent être relativement confiants sur l’impact écologique de l’avion à l’avenir : 70 % estiment que le secteur se décarbonera progressivement d’ici quelques années, et 61 % pensent que des efforts concrets sont déjà engagés en ce sens (flottes renouvelées, carburants durables, compensation carbone, innovations). Une transformation nécessaire qui pourrait passer par les soutiens publics : 69 % des Français considèrent que le soutien de l’État est justifié pour accompagner le secteur. Ce soutien, en revanche, doit être conditionné à des objectifs environnementaux concrets pour 81 % des répondants. L’étude révèle également que le secteur souffre encore de perceptions biaisées : 60 % des sondés surestiment – parfois très largement – son impact carbone. Cette surestimation nourrit des jugements erronés et une polarisation inutile du débat. Pour autant, les habitudes de voyage étant ancrées dans le mode de vie des Français, le regard social sur les voyageurs en avion reste globalement neutre à partir du moment où 65 % des Français estiment qu’y avoir recours n’est ni bien ni mal vu. Seulement 20% des répondants déclarent avoir déjà eu le sentiment d’être jugés ou critiqués pour avoir pris l’avion et moins d’un tiers (32%) des sondés déclarent que les discours publics ou médiatiques sur l’impact environnemental de l’avion ont influencé leurs intentions de déplacement.

 



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