L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest
L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest
© US Navy

publié le 01 juillet 2022 à 13:45

1088 mots

L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest

L'USS Kearsarge (Landing Helicopter Dock, LHD) est actuellement amarré à Brest, sur les quais de l’arsenal. Cette escale doit permettre au navire de réparer certaines pièces irréparables en mer tout en réapprovisionnant le bâtiment. Cette étape marque aussi le milieu du déploiement du Kearsarge, alors principalement en opérations avec son groupe naval dans la mer Baltique.


En escale à Brest

Halte technique à mi-déploiement

Depuis ce 30 juin, l'arsenal de Brest (Finistère) accueille un gros navire de la Marine américaine : l'USS Kearsarge (LHD 3). Celui-ci effectue une escale technique prévue au milieu de sa période de déploiement, comme le confirme le capitaine (O-6) Thomas F. Foster, commandant l'USS Kearsarge :

"Le Kearsarge est reconnaissant envers la Marine Nationale et la ville de Brest pour nous avoir accueilli. Nous sommes à mi-parcours de notre déploiement et nous effectuerons les réparations nécessaires, l'entretien et le réapprovisionnement pendant que nous serons à quai. Nous apprécions les relations de coopération entre nos pays alors que nous travaillons ensemble pour fournir un soutien à nos alliés et partenaires de l'OTAN, et assurer la paix dans la région."

Le bâtiment et son escadre (Kearsarge Amphibious Ready Group, Kearsarge ARG) sont arrivés dans les eaux européennes en mars 2022. Le Kearsarge a notamment effectué des port call à Tromsø (Nord-Norge, Norvège), Tallinn (Comté de Harju, Estonie) et Stockholm (Stockholm, Suède). A cette même période, il a participé aux exercices Hedgehog 22, BALTOPS 22 ainsi que Neptune Shield 22. D'après le site Marine Traffic, le LHD 3 serait amarré sur le quai Oblique de l'Arsenal (liens direct).

Le Kearsarge ARG

  • l'USS Kearsarge (classe Wasp, LHD 3)
  • l'USS Arlington (classe San Antonio, LPD 24)
  • l'USS Gunston Hall (classe Whidbey Island, LSD 44)

 Ce groupe amphibie transporte plusieurs unités appartenant au Groupe de Frappe Expéditionnaire 2 (Expeditionnary Strike Group 2, ESG 2) :

  • l'Escadron Amphibie Six (PHIBRON 6)
  • les Assault Craft Unit 2 et 4 (ACU 2, ACU 4)
  • le 22ème Marine Expeditionary Unit (22nd MEU)
  • les Fleet Surgical Team 2 et 4 (FST 2, FST 4)
  • l'escadron de contrôle aérien tactique 22 (TACRON 22)
  • le groupe naval de plage 2 (NGB 2)
  • le Beachmaster Unit 2 (BMU 2)

Deux escadrons d'hélicoptères de combat ont aussi été adjoints, à savoir les Escadrons d'Hélicoptères de Combat Maritime 22 et 28 (Helicopter Sea Combat Squadron 22 & 28). Toutes ces unités de soutien doivent permettre le déploiement du 22ème Marines Expeditionnary Unit (22nd MEU). Les hélicoptères visibles sur le pont d'envol sont des MH-60S Seahawk de l'US Navy et des MV-22B du Corps des Marines.

Des activités sont prévues pour l'équipage, avec notamment une visite du musée DDAY Omaha, du Mémorial d'Omaha Beach, du cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados) ou encore du Mont-Saint-Michel (Manche).

La classe Wasp

La classe Wasp est spécifiquement développée pour accueillir les nouveaux appareils AV-8B Harrier II sur son pont d'envol - opérationnels en janvier 1985 - et les tout aussi récents LCAC (Landing Craft Air Cushion) - opérationnels en 1986. L'US Navy cherche ainsi a améliorer les capacités de transport, de débarquement mais aussi de soutien des unités de Marines débarquées. Ce ne sont en aucun cas des porte-avions mais bien des Landing Helicopter Dock (LHD). Toutefois, leur taille reste très impressionnante puisqu'ils sont légèrement plus petits que le porte-avions Charles de Gaulle (plus gros bâtiment de combat sur le continent européen) : longueur de 253,2 m contre 261,5 m pour le CDG et un déplacement de 41.302,3 tonnes contre 42.500 tonnes pour le CDG.

Il faut toutefois noter que les LHD Bonhomme Richard et Bataan, tout deux de la classe Wasp, ont été temporairement transformés en porte-avions légers durant la guerre en Irak de 2003 lorsqu'ils reçurent un second groupe d'AV-8B Harrier II. Cependant, les capacités aéronavales des bâtiments restaient limitées lors des opérations et le concept de porte-avions léger fut enterré... jusqu'en mars 2022 (article sur le sujet).

Des LHD en France ?

Le 2 août 1990, l'Irak envahit le Koweit. Afin d'empêcher une éventuelle invasion de l'Arabie Saoudite, les États-Unis lancent l'opération Bouclier du désert. La France participe à cette opération en envoyant des troupes, qui formeront l'embryon de la future opération Daguet durant l'opération Tempête du désert. Cependant, la Marine nationale doit utiliser le porte-avions Clemenceau pour transporter 30 Gazelle et 12 AS 530B Puma et ce, sans son groupe aéronaval embarqué. Il y a donc un trou capacitaire au sein des forces de projection. Forte de cette expérience et avec la fin de la menace soviétique, la Marine nationale cherche à acquérir une classe de bâtiments capable de transporter et soutenir les forces débarquées. Naval Group (à l'époque, DCN) propose alors le "Bâtiment d'Intervention Polyvalent (BIP)" dans sa version de 19.000 tonnes. Ce projet comprend un radier, un pont d'envol et un tremplin pour le décollage d'avions STOVL. Le concept d'utilisation de tels engins est abandonné et les capacités maritimes du BIP sont améliorées : le BIP laisse place au Bâtiment de projection et de commandement (BPC), dont le premier navire sera le Mistral. Ce dernier entrera en service en 2006. En 2019, la Marine nationale décide de changer la dénomination des trois navires de la classe Mistral : les BPC deviennent des PHA (Porte-Hélicoptères Amphibie).

Les navires français de la classe Mistral sont presque totalement interopérables avec les navires américains de la classe Wasp : en dehors de l'impossibilité d’accueillir les avions STOVL (pont trop court, abandon du tremplin du projet BIP,...), les PHA peuvent accueillir les énormes LCAC de l'US Navy dans leur radier (vidéo ci-jointe) et le spot avant du pont d'envol est tout spécialement conçu pour recevoir les plus gros hélicoptères de l'US Navy et du Corps des Marines, comme un convertiplane MV-22 Osprey ou un hélicoptère lourd CH-53E Super Stallion.

USS Kearsarge (US Navy)

Classe : WASP, LHD-1 admis en 1989

Mise en service : 16 octobre 1993

Longueur : 253,2 mètres

Largeur : 31,8 mètres

Surface du pont d'envol : ~8.000 m²

Déplacement : 41.302,3 tonnes

Équipage : 1.070 personnels (66 officiers, 1.004 marins) + 1.687 Marines (possibilité de monter à 1.871)

Navires de débarquement : LCAC (3 en emport), LCU (2 en emport), EDAR, CMT,...

Source : US Navy

Mistral (Marine Nationale)

Classe : LHA Mistral, admis en 2006

Mise en service : 18 décembre 2006

Longueur : 199 mètres

Largeur : 32 mètres

Surface du pont d'envol : 6.400 m²

Déplacement : 21.500 tonnes

Équipage : 160 + 450 troupes embarquées

Navires de débarquement : EDAR (2 en emport), CTM (4 en emport), EDAS (4 en emport), LCAC, LCU,...

Source : Marine nationale

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01/07/2022 13:45
1088 mots

L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest

L'USS Kearsarge (Landing Helicopter Dock, LHD) est actuellement amarré à Brest, sur les quais de l’arsenal. Cette escale doit permettre au navire de réparer certaines pièces irréparables en mer tout en réapprovisionnant le bâtiment. Cette étape marque aussi le milieu du déploiement du Kearsarge, alors principalement en opérations avec son groupe naval dans la mer Baltique.

L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest
L'USS Kearsarge (LHD 3) à Brest

USS Kearsarge (US Navy)

Classe : WASP, LHD-1 admis en 1989

Mise en service : 16 octobre 1993

Longueur : 253,2 mètres

Largeur : 31,8 mètres

Surface du pont d'envol : ~8.000 m²

Déplacement : 41.302,3 tonnes

Équipage : 1.070 personnels (66 officiers, 1.004 marins) + 1.687 Marines (possibilité de monter à 1.871)

Navires de débarquement : LCAC (3 en emport), LCU (2 en emport), EDAR, CMT,...

Source : US Navy

En escale à Brest

Halte technique à mi-déploiement

Depuis ce 30 juin, l'arsenal de Brest (Finistère) accueille un gros navire de la Marine américaine : l'USS Kearsarge (LHD 3). Celui-ci effectue une escale technique prévue au milieu de sa période de déploiement, comme le confirme le capitaine (O-6) Thomas F. Foster, commandant l'USS Kearsarge :

"Le Kearsarge est reconnaissant envers la Marine Nationale et la ville de Brest pour nous avoir accueilli. Nous sommes à mi-parcours de notre déploiement et nous effectuerons les réparations nécessaires, l'entretien et le réapprovisionnement pendant que nous serons à quai. Nous apprécions les relations de coopération entre nos pays alors que nous travaillons ensemble pour fournir un soutien à nos alliés et partenaires de l'OTAN, et assurer la paix dans la région."

Le bâtiment et son escadre (Kearsarge Amphibious Ready Group, Kearsarge ARG) sont arrivés dans les eaux européennes en mars 2022. Le Kearsarge a notamment effectué des port call à Tromsø (Nord-Norge, Norvège), Tallinn (Comté de Harju, Estonie) et Stockholm (Stockholm, Suède). A cette même période, il a participé aux exercices Hedgehog 22, BALTOPS 22 ainsi que Neptune Shield 22. D'après le site Marine Traffic, le LHD 3 serait amarré sur le quai Oblique de l'Arsenal (liens direct).

Le Kearsarge ARG

  • l'USS Kearsarge (classe Wasp, LHD 3)
  • l'USS Arlington (classe San Antonio, LPD 24)
  • l'USS Gunston Hall (classe Whidbey Island, LSD 44)

 Ce groupe amphibie transporte plusieurs unités appartenant au Groupe de Frappe Expéditionnaire 2 (Expeditionnary Strike Group 2, ESG 2) :

  • l'Escadron Amphibie Six (PHIBRON 6)
  • les Assault Craft Unit 2 et 4 (ACU 2, ACU 4)
  • le 22ème Marine Expeditionary Unit (22nd MEU)
  • les Fleet Surgical Team 2 et 4 (FST 2, FST 4)
  • l'escadron de contrôle aérien tactique 22 (TACRON 22)
  • le groupe naval de plage 2 (NGB 2)
  • le Beachmaster Unit 2 (BMU 2)

Deux escadrons d'hélicoptères de combat ont aussi été adjoints, à savoir les Escadrons d'Hélicoptères de Combat Maritime 22 et 28 (Helicopter Sea Combat Squadron 22 & 28). Toutes ces unités de soutien doivent permettre le déploiement du 22ème Marines Expeditionnary Unit (22nd MEU). Les hélicoptères visibles sur le pont d'envol sont des MH-60S Seahawk de l'US Navy et des MV-22B du Corps des Marines.

Des activités sont prévues pour l'équipage, avec notamment une visite du musée DDAY Omaha, du Mémorial d'Omaha Beach, du cimetière américain de Colleville-sur-Mer (Calvados) ou encore du Mont-Saint-Michel (Manche).

La classe Wasp

La classe Wasp est spécifiquement développée pour accueillir les nouveaux appareils AV-8B Harrier II sur son pont d'envol - opérationnels en janvier 1985 - et les tout aussi récents LCAC (Landing Craft Air Cushion) - opérationnels en 1986. L'US Navy cherche ainsi a améliorer les capacités de transport, de débarquement mais aussi de soutien des unités de Marines débarquées. Ce ne sont en aucun cas des porte-avions mais bien des Landing Helicopter Dock (LHD). Toutefois, leur taille reste très impressionnante puisqu'ils sont légèrement plus petits que le porte-avions Charles de Gaulle (plus gros bâtiment de combat sur le continent européen) : longueur de 253,2 m contre 261,5 m pour le CDG et un déplacement de 41.302,3 tonnes contre 42.500 tonnes pour le CDG.

Il faut toutefois noter que les LHD Bonhomme Richard et Bataan, tout deux de la classe Wasp, ont été temporairement transformés en porte-avions légers durant la guerre en Irak de 2003 lorsqu'ils reçurent un second groupe d'AV-8B Harrier II. Cependant, les capacités aéronavales des bâtiments restaient limitées lors des opérations et le concept de porte-avions léger fut enterré... jusqu'en mars 2022 (article sur le sujet).

Des LHD en France ?

Le 2 août 1990, l'Irak envahit le Koweit. Afin d'empêcher une éventuelle invasion de l'Arabie Saoudite, les États-Unis lancent l'opération Bouclier du désert. La France participe à cette opération en envoyant des troupes, qui formeront l'embryon de la future opération Daguet durant l'opération Tempête du désert. Cependant, la Marine nationale doit utiliser le porte-avions Clemenceau pour transporter 30 Gazelle et 12 AS 530B Puma et ce, sans son groupe aéronaval embarqué. Il y a donc un trou capacitaire au sein des forces de projection. Forte de cette expérience et avec la fin de la menace soviétique, la Marine nationale cherche à acquérir une classe de bâtiments capable de transporter et soutenir les forces débarquées. Naval Group (à l'époque, DCN) propose alors le "Bâtiment d'Intervention Polyvalent (BIP)" dans sa version de 19.000 tonnes. Ce projet comprend un radier, un pont d'envol et un tremplin pour le décollage d'avions STOVL. Le concept d'utilisation de tels engins est abandonné et les capacités maritimes du BIP sont améliorées : le BIP laisse place au Bâtiment de projection et de commandement (BPC), dont le premier navire sera le Mistral. Ce dernier entrera en service en 2006. En 2019, la Marine nationale décide de changer la dénomination des trois navires de la classe Mistral : les BPC deviennent des PHA (Porte-Hélicoptères Amphibie).

Les navires français de la classe Mistral sont presque totalement interopérables avec les navires américains de la classe Wasp : en dehors de l'impossibilité d’accueillir les avions STOVL (pont trop court, abandon du tremplin du projet BIP,...), les PHA peuvent accueillir les énormes LCAC de l'US Navy dans leur radier (vidéo ci-jointe) et le spot avant du pont d'envol est tout spécialement conçu pour recevoir les plus gros hélicoptères de l'US Navy et du Corps des Marines, comme un convertiplane MV-22 Osprey ou un hélicoptère lourd CH-53E Super Stallion.

Mistral (Marine Nationale)

Classe : LHA Mistral, admis en 2006

Mise en service : 18 décembre 2006

Longueur : 199 mètres

Largeur : 32 mètres

Surface du pont d'envol : 6.400 m²

Déplacement : 21.500 tonnes

Équipage : 160 + 450 troupes embarquées

Navires de débarquement : EDAR (2 en emport), CTM (4 en emport), EDAS (4 en emport), LCAC, LCU,...

Source : Marine nationale



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