L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien
L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien
© U.S. Navy

publié le 04 avril 2023 à 17:19

699 mots

L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien

Le département des relations publiques de la marine iranienne a affirmé avoir dû avertir un avion EP-3E appartenant à la marine américaine repéré en train de voler à proximité de l’espace aérien de l’Iran, au-dessus de la mer d’Oman.


Un avion espion américain EP-3E au dessus des eaux iraniennes 

L’agence de presse iranienne Tasmin News Agency a relayé ce lundi une déclaration du département des relations publiques de la marine iranienne. Il y est affirmé qu'un avion espion EP-3E appartenant à la marine américaine a été repoussé à proximité de l’espace aérien de l’Iran, au-dessus de la mer d’Oman.

Selon la déclaration de la marine iranienne reprise par l'agence de presse publique iranienne, l'IRNA, « après que l'avion EP-3E de la marine américaine est entré dans les eaux territoriales iraniennes, les commandants de la marine […] ont envoyé un avertissement pour empêcher cet avion d'entrer dans l'espace aérien du pays sans autorisation ». L'avion américain aurait tenu compte de l'avertissement, en retrouvant les routes aériennes internationales après s'être éloigné de la frontière iranienne. Il n'est pas donné plus de précisions sur l'avion identifié. 

L’EP-3E Belier II, un avion espion employé par la marine américaine

L’EP-3E Aries II est un avion de reconnaissance de renseignement électromagnétique (SIGINT) chargé d’intercepter les signaux électroniques et disposant de capacités de renseignement vidéo en mouvement complet. Dérivé de l’avion de patrouille maritime P-3 Orion, ils sont tous deux exploités par la marine américaine et construits par Lockheed Martin. 

La réalisation de ses missions est permise par les antennes et récepteurs avancés dont il est équipé. Il exploite ainsi une large gamme d'émissions électroniques issue du territoire ciblé avant que son équipage de 24 personnes ne fusionne les renseignements recueillis avec les données hors bord. Il permet ainsi la diffusion d’informations collaboratives servant à l'avertissement des menaces en temps quasi-réel, la dominance de l'information, la connaissance de la situation de l'espace de combat ainsi qu’à l’efficacité de la  suppression des défenses aériennes ennemies.

Ses caractéristiques partagé par le Commandement des systèmes aéronavals (NAVAIR) américain sont les suivantes : 

  • Longueur :  35,54 mètres
  • Hauteur :  10,24 mètres
  • Envergure :  30,33 mètres
  • Propulsion :  4 turbopropulseurs Allison T-56-A-14 (4 600 shp chacun)
  • Décollage brut maximum :  64 637 kilogrammes
  • Vitesse anémométrique :  411 nœuds (761,2 km/h) ; croisière, 328 nœuds (607.4 km/h)
  • Plafond de vol :  8 534,40 mètres.
  • Autonomie :  4407.76 km

Un contexte de forte croissance des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis

Cet événement peut être relié à la grogne grandissante de Washington à l’encontre de Téhéran au vu de divers faits de l’actualité récente. Le développement du partenariat entre la Russie et l’Iran, principalement militaire, inquiète les Etats-Unis, mais pourrait aussi influencer à la fois le cours de la guerre en Ukraine et la place de l’Iran dans son environnement régional, une situation qui attise les velléités d'Israël. La fourniture de drones kamikaze iranien Shahed 136 à la Russie, ainsi que la récente annonce de la vente de chasseurs Su-35 russes à l’Iran, en échange d’une potentielle livraison de missiles balistiques, aggrave le regard que portent les occidentaux sur cette relation bilatérale. 

Plus récemment encore, la frappe d'un drone identifiée par les services secrets américains comme iranien, à eu lieu ce jeudi 23 mars sur une base de la coalition en Syrie. Elle a impliqué des représailles américaines sur les groupes armés basés en Syrie et soutenus par le Corps des Gardiens de la révolution islamique iraniens (ou IRGC pour Iran's Islamic Revolutionary Guards Corps) reconnus comme étant à l'origine de l'attaque. Plusieurs de leurs positions ont été ciblées par les F-15E américains dépêchés sur place ( lire notre article sur le sujet ). Une nouvelle montée des tensions entre les deux nations semble donc simplifiée s'opérer avec, en toile de fond, les recherches iraniennes sur l'uranium qui ont récemment permis à Téhéran d'atteindre un taux d'enrichissement de 83,7%.

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04/04/2023 17:19
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L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien

Le département des relations publiques de la marine iranienne a affirmé avoir dû avertir un avion EP-3E appartenant à la marine américaine repéré en train de voler à proximité de l’espace aérien de l’Iran, au-dessus de la mer d’Oman.

L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien
L'Iran menace un avion espion américain EP-3E aux frontières de son espace aérien

Un avion espion américain EP-3E au dessus des eaux iraniennes 

L’agence de presse iranienne Tasmin News Agency a relayé ce lundi une déclaration du département des relations publiques de la marine iranienne. Il y est affirmé qu'un avion espion EP-3E appartenant à la marine américaine a été repoussé à proximité de l’espace aérien de l’Iran, au-dessus de la mer d’Oman.

Selon la déclaration de la marine iranienne reprise par l'agence de presse publique iranienne, l'IRNA, « après que l'avion EP-3E de la marine américaine est entré dans les eaux territoriales iraniennes, les commandants de la marine […] ont envoyé un avertissement pour empêcher cet avion d'entrer dans l'espace aérien du pays sans autorisation ». L'avion américain aurait tenu compte de l'avertissement, en retrouvant les routes aériennes internationales après s'être éloigné de la frontière iranienne. Il n'est pas donné plus de précisions sur l'avion identifié. 

L’EP-3E Belier II, un avion espion employé par la marine américaine

L’EP-3E Aries II est un avion de reconnaissance de renseignement électromagnétique (SIGINT) chargé d’intercepter les signaux électroniques et disposant de capacités de renseignement vidéo en mouvement complet. Dérivé de l’avion de patrouille maritime P-3 Orion, ils sont tous deux exploités par la marine américaine et construits par Lockheed Martin. 

La réalisation de ses missions est permise par les antennes et récepteurs avancés dont il est équipé. Il exploite ainsi une large gamme d'émissions électroniques issue du territoire ciblé avant que son équipage de 24 personnes ne fusionne les renseignements recueillis avec les données hors bord. Il permet ainsi la diffusion d’informations collaboratives servant à l'avertissement des menaces en temps quasi-réel, la dominance de l'information, la connaissance de la situation de l'espace de combat ainsi qu’à l’efficacité de la  suppression des défenses aériennes ennemies.

Ses caractéristiques partagé par le Commandement des systèmes aéronavals (NAVAIR) américain sont les suivantes : 

  • Longueur :  35,54 mètres
  • Hauteur :  10,24 mètres
  • Envergure :  30,33 mètres
  • Propulsion :  4 turbopropulseurs Allison T-56-A-14 (4 600 shp chacun)
  • Décollage brut maximum :  64 637 kilogrammes
  • Vitesse anémométrique :  411 nœuds (761,2 km/h) ; croisière, 328 nœuds (607.4 km/h)
  • Plafond de vol :  8 534,40 mètres.
  • Autonomie :  4407.76 km

Un contexte de forte croissance des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis

Cet événement peut être relié à la grogne grandissante de Washington à l’encontre de Téhéran au vu de divers faits de l’actualité récente. Le développement du partenariat entre la Russie et l’Iran, principalement militaire, inquiète les Etats-Unis, mais pourrait aussi influencer à la fois le cours de la guerre en Ukraine et la place de l’Iran dans son environnement régional, une situation qui attise les velléités d'Israël. La fourniture de drones kamikaze iranien Shahed 136 à la Russie, ainsi que la récente annonce de la vente de chasseurs Su-35 russes à l’Iran, en échange d’une potentielle livraison de missiles balistiques, aggrave le regard que portent les occidentaux sur cette relation bilatérale. 

Plus récemment encore, la frappe d'un drone identifiée par les services secrets américains comme iranien, à eu lieu ce jeudi 23 mars sur une base de la coalition en Syrie. Elle a impliqué des représailles américaines sur les groupes armés basés en Syrie et soutenus par le Corps des Gardiens de la révolution islamique iraniens (ou IRGC pour Iran's Islamic Revolutionary Guards Corps) reconnus comme étant à l'origine de l'attaque. Plusieurs de leurs positions ont été ciblées par les F-15E américains dépêchés sur place ( lire notre article sur le sujet ). Une nouvelle montée des tensions entre les deux nations semble donc simplifiée s'opérer avec, en toile de fond, les recherches iraniennes sur l'uranium qui ont récemment permis à Téhéran d'atteindre un taux d'enrichissement de 83,7%.



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