L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette
L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette
© AAE

publié le 22 octobre 2024 à 19:55

1456 mots

L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette

Pour fêter le bicentenaire du retour triomphal de Lafayette aux États-Unis, l’Armée de l’Air et de l’Espace avait déployé des Rafale B et un avion ravitailleur A330 MRTT Phénix. Les Rafale ont un lien direct avec le marquis, ceux-ci appartenant à l’Escadron de Chasse 2/4 Lafayette, reprenant les traditions de la prestigieuse Escadrille La Fayette.


Un marquis durant l'indépendance américaine

En 1775, les Treize colonies américaines se rebellent face aux forces du Royaume-Uni et le 4 juillet 1776, promulguent la Déclaration d'indépendance des Treize États-Unis d'Amérique, créant ainsi la base de ce qui est aujourd'hui les États-Unis. Cette révolution n'aurait pas réussi sans le rôle capital qu'a joué un Français ; Gilbert du Motier, plus connu sous son titre de marquis de La Fayette. Arrivé en 1777 sur le continent américain, sa bravoure au combat lui vaut d'être promu général par George Washington, occupant alors l'équivalent de l'actuel poste de commandant des Forces armées américaines. Mais il est surtout connu pour son retour en France en 1779 pour convaincre Louis XVI, roi de France, d'étendre le conflit au Royaume-Uni même. Cette action ne sera pas tentée suite à des manœuvres préventives de la Royal Navy mais aura comme conséquence d'envoyer 6 000 militaires français et une puissante escadre au large de la côte ouest américaine. Leur rôle sera décisif dans la bataille de Yorktown, où près du quart des Forces britanniques se rendent aux insurgés américains et militaires français. La guerre prend officiellement fin le 3 septembre 1783 avec la signature du traité de Paris, où le Royaume-Uni reconnait officiellement les États-Unis comme État indépendant. Revenu en France en 1781, Lafayette est invité personnellement par le President James Monroe en 1784 pour un retour triomphal aux Amériques ; banquets, parades,... il y est même fait citoyen de plusieurs États, situation confirmée à titre posthume en 2002 ; il fait partie des huit citoyens d'honneur des États-Unis.

Bicentenaire d'un retour triomphal

Pour fêter le bicentenaire de ce retour triomphal, de nombreux événements et cérémonies étaient organisées outre-Atlantique. Dans cette optique, l'Armée de l'Air et de l'Espace avait déployé, du 17 au 21 octobre, des avions de combat Rafale B et un avion ravitailleur A330 MRTT Phénix (Armée de l'Air et de l'Espace). Quatre ravitaillements en vol ont été nécessaires pour traverser l'Atlantique. Une fois sur place, les deux Rafale B ont eu l'occasion de voler en basse altitude au-dessus de Washington D.C., la capitale des États-Unis.

La base navale de Norfolk, plus grande base navale au monde, a également été survolée.

Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE
Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE © AAE
Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE

Des lieux célèbres de la guerre d'indépendance américaine ont aussi été survolés. Parmi ceux-ci, se trouvait bien évidemment Yorktown, lieu hautement symbolique de la Révolution américaine, comme expliqué précédemment. À cette occasion, un Rafale B était accompagné d'un F-22 Raptor de l'USAF.

Un troisième Rafale B avait reçu une livrée spéciale sur sa dérive : la dérive dispose du même arrière-plan que celui présent sur le blason de la famille Motier de La Fayette (en gris et en blanc) avec en avant-plan, le drapeau français uni au drapeau américain. Malheureusement, suite à un problème technique, l'appareil en question n'a pas pu traverser l'Atlantique.

Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis.
Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis. © AAE
Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis.

Les traditions d'une unité légendaire

L'unité même de ces avions est spéciale en plusieurs points. Elle porte tout d'abord le nom du marquis, à savoir le 2/4 Lafayette. Historiquement, elle reprend les traditions de l'escadrille N°124 de l'Aéronautique militaire française.  Créée le 18 avril 1916 durant la Première Guerre mondiale, elle regroupe des pilotes américains volontaires pour participer au conflit. Elle change de dénomination à plusieurs reprises... jusqu'au 16 décembre 1916 ; autour du tout nouvel emblème, une tête de chef sioux, l'escadrille française reprend le nom du marquis français ayant combattu pour les États-Unis, devenant l'escadrille La Fayette*. Avec l'entrée en guerre des États-Unis et l'arrivée des militaires américains sur le théâtre des opérations, l'escadrille n'a plus d'intérêt et est dissoute le 18 avril 1918, reprise au sein de l'Armée américaine sous le nom de 103ème Escadron Aérien (103rd Aero Squadron). Durant cette période, les 38 pilotes américains et 5 officiers français accumuleront 3 000 patrouilles aériennes de combat, 39 victoires aériennes confirmées (ainsi qu'une centaine non-homologuées) et perdra 9 pilotes au combat. (Chemins de mémoire)

Mais ces 38 pilotes ne furent pas les seuls américains à voler pour la France durant la Grande Guerre ; grâce à la presse française et étrangère, les faits relatés ont permis d'augmenter le nombre de volontaires américains à vouloir combattre. C'est ainsi que le Corps d'Aviation Lafayette a permis de structurer ces arrivants afin de les déployer dans les unités. Au total, 269 pilotes américains ont combattu sous la cocarde française au sein de 24 unités aériennes françaises. Ils ont aussi permis, lors de l'arrivée des premières unités aériennes américaines, de transmettre leur expérience du combat aux pilotes américains néophytes, formant au passage le cœur de l'United States Army Air Service (USAAS), devenu aujourd'hui l'US Air Force (USAF).

Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents.
Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents. © SHD
Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents.

Le souvenir de cette escadrille et corps aérien est rappelé par un mémorial, situé à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Ce dernier comprend une crypte où sont inhumé 68 pilotes américains du Corps d'Aviation Lafayette tombés au combat ou des suites de leurs blessures. Georges Thénault et Antonin Brocard, les deux premiers commandants français de l'Escadrille La Fayette et décédés bien après le conflit y reposent également. Il avaient émis le souhait de reposer à côté de "leurs" pilotes. D'ailleurs, preuve de cette véritable légende pour l'Armée de l'Air et l'US Air Force, ce mémorial a vu passer de nombreuses cérémonies et hommages, y compris différents modèles d'avions militaires. Par exemple, en 2016, pour les 100 ans de l’Escadrille, des Mirage 2000N du 2/4 Lafayette et Rafale B de l'AAE, un bombardier stratégique B-52H Stratofortress américain et quatre avions de combat F-22 Raptor du 94th Fighter Squadron ont survolé le mémorial. Si les Mirage 2000N du 2/4 représentaient le côté français de l'Escadrille La Fayette, les Raptor du 94th Fighter Squadron représentaient le côté américain, cette escadron ayant repris les traditions de l'Escadrille La Fayette au sein de l'US Air Force (Ministère des Armées).

Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF.
Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF. © Ministère des Armées
Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF.

Intégrée au FAS

Autre particularité, et pas des moindres ; l'actuel EC 2/4 Lafayette fait partie des Forces Aériennes Stratégiques (FAS) et ce, depuis mars 1988 et l'arrivée des premiers Mirage 2000N. Cette capacité stratégique est actuellement assurée par des Rafale B (équipés de missiles Air-Sol Moyenne Portée Amélioré [ASMP-A]), suite au retrait du Mirage 2000N en 2016, fruit du hasard ou non, année centenaire de l'Escadrille Lafayette. Un Mirage 2000N de l'EC 2/4 a ainsi reçu une livrée spéciale pour le centenaire de l'unité. La seconde image ci-dessous montre d'ailleurs l'avion en question, suivi par le Mirage 2000N (125-CO). Celui-ci recevra par après une livrée "Mirage 2000 eNd", et clôturera le dernier vol du Mirage 2000N de l'AAE en 2018 (troisième image ci-dessous).

Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4.
Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4. © AAE
Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4.

L'Escadron de Chasse 2/4 est actuellement basé sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier-Robinson (Haute-Marne), où trône notamment le Mirage 2000N (125-AM) dans sa livrée spéciale 100 ans de l'EC 2/4. À noter que ces avions sont spécialement entrainés pour la frappe nucléaire mais sont entrainés (mission secondaire de l'unité) aux frappes conventionnelles. C'est ainsi qu'entre septembre et décembre 2015, trois Mirage 2000N de l'escadron avaient été déployés en Jordanie dans le cadre de l'opération Chammal (lutte contre Daesh en Syrie et Irak). En un peu plus de 200 sorties, ce sont pas moins de 500 ravitaillements en vol qui ont été effectués, largués plus d'une centaine de munitions air-sol et ont accumulés environ 900 heures de vol. Cette participation "conventionnelle" n'est qu'un exemple parmi d'autres déploiements de cette unité au passé historique reconnu en France et outre-Atlantique.

À noter que le nom de Lafayette est aussi repris sur les mers et océans ; dans la Marine nationale avec une frégate multi-missions La Fayette (F710, premier navire de la classe La Fayette) mais aussi dans l'US Navy, avec la future frégate lance-missile USS Lafayette (FFG-65, classe Constellation).

*Après la Révolution française, Gilbert du Motier de la Fayette change sa signature en Lafayette en réaction à la fin du système nobiliaire. Depuis lors, c'est cette écriture en un seul mot qui persiste, sauf pour quelques exceptions, telles que l'Escadrille La Fayette.

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1456 mots

L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette

Pour fêter le bicentenaire du retour triomphal de Lafayette aux États-Unis, l’Armée de l’Air et de l’Espace avait déployé des Rafale B et un avion ravitailleur A330 MRTT Phénix. Les Rafale ont un lien direct avec le marquis, ceux-ci appartenant à l’Escadron de Chasse 2/4 Lafayette, reprenant les traditions de la prestigieuse Escadrille La Fayette.

L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette
L'Escadron de Chasse 2/4 Lafayette aux États-Unis pour le bicentenaire du retour triomphal du marquis de Lafayette

Un marquis durant l'indépendance américaine

En 1775, les Treize colonies américaines se rebellent face aux forces du Royaume-Uni et le 4 juillet 1776, promulguent la Déclaration d'indépendance des Treize États-Unis d'Amérique, créant ainsi la base de ce qui est aujourd'hui les États-Unis. Cette révolution n'aurait pas réussi sans le rôle capital qu'a joué un Français ; Gilbert du Motier, plus connu sous son titre de marquis de La Fayette. Arrivé en 1777 sur le continent américain, sa bravoure au combat lui vaut d'être promu général par George Washington, occupant alors l'équivalent de l'actuel poste de commandant des Forces armées américaines. Mais il est surtout connu pour son retour en France en 1779 pour convaincre Louis XVI, roi de France, d'étendre le conflit au Royaume-Uni même. Cette action ne sera pas tentée suite à des manœuvres préventives de la Royal Navy mais aura comme conséquence d'envoyer 6 000 militaires français et une puissante escadre au large de la côte ouest américaine. Leur rôle sera décisif dans la bataille de Yorktown, où près du quart des Forces britanniques se rendent aux insurgés américains et militaires français. La guerre prend officiellement fin le 3 septembre 1783 avec la signature du traité de Paris, où le Royaume-Uni reconnait officiellement les États-Unis comme État indépendant. Revenu en France en 1781, Lafayette est invité personnellement par le President James Monroe en 1784 pour un retour triomphal aux Amériques ; banquets, parades,... il y est même fait citoyen de plusieurs États, situation confirmée à titre posthume en 2002 ; il fait partie des huit citoyens d'honneur des États-Unis.

Bicentenaire d'un retour triomphal

Pour fêter le bicentenaire de ce retour triomphal, de nombreux événements et cérémonies étaient organisées outre-Atlantique. Dans cette optique, l'Armée de l'Air et de l'Espace avait déployé, du 17 au 21 octobre, des avions de combat Rafale B et un avion ravitailleur A330 MRTT Phénix (Armée de l'Air et de l'Espace). Quatre ravitaillements en vol ont été nécessaires pour traverser l'Atlantique. Une fois sur place, les deux Rafale B ont eu l'occasion de voler en basse altitude au-dessus de Washington D.C., la capitale des États-Unis.

La base navale de Norfolk, plus grande base navale au monde, a également été survolée.

Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE
Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE © AAE
Survol de la base navale de Norfolk par un Rafale B de l'Escadron de chasse 2/4 Lafayette (octobre 2024)_AAE

Des lieux célèbres de la guerre d'indépendance américaine ont aussi été survolés. Parmi ceux-ci, se trouvait bien évidemment Yorktown, lieu hautement symbolique de la Révolution américaine, comme expliqué précédemment. À cette occasion, un Rafale B était accompagné d'un F-22 Raptor de l'USAF.

Un troisième Rafale B avait reçu une livrée spéciale sur sa dérive : la dérive dispose du même arrière-plan que celui présent sur le blason de la famille Motier de La Fayette (en gris et en blanc) avec en avant-plan, le drapeau français uni au drapeau américain. Malheureusement, suite à un problème technique, l'appareil en question n'a pas pu traverser l'Atlantique.

Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis.
Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis. © AAE
Livrée spéciale sur la dérive de ce Rafale B de l'EC 2/4 Lafayette pour le bicentenaire du retour de Lafayette aux États-Unis.

Les traditions d'une unité légendaire

L'unité même de ces avions est spéciale en plusieurs points. Elle porte tout d'abord le nom du marquis, à savoir le 2/4 Lafayette. Historiquement, elle reprend les traditions de l'escadrille N°124 de l'Aéronautique militaire française.  Créée le 18 avril 1916 durant la Première Guerre mondiale, elle regroupe des pilotes américains volontaires pour participer au conflit. Elle change de dénomination à plusieurs reprises... jusqu'au 16 décembre 1916 ; autour du tout nouvel emblème, une tête de chef sioux, l'escadrille française reprend le nom du marquis français ayant combattu pour les États-Unis, devenant l'escadrille La Fayette*. Avec l'entrée en guerre des États-Unis et l'arrivée des militaires américains sur le théâtre des opérations, l'escadrille n'a plus d'intérêt et est dissoute le 18 avril 1918, reprise au sein de l'Armée américaine sous le nom de 103ème Escadron Aérien (103rd Aero Squadron). Durant cette période, les 38 pilotes américains et 5 officiers français accumuleront 3 000 patrouilles aériennes de combat, 39 victoires aériennes confirmées (ainsi qu'une centaine non-homologuées) et perdra 9 pilotes au combat. (Chemins de mémoire)

Mais ces 38 pilotes ne furent pas les seuls américains à voler pour la France durant la Grande Guerre ; grâce à la presse française et étrangère, les faits relatés ont permis d'augmenter le nombre de volontaires américains à vouloir combattre. C'est ainsi que le Corps d'Aviation Lafayette a permis de structurer ces arrivants afin de les déployer dans les unités. Au total, 269 pilotes américains ont combattu sous la cocarde française au sein de 24 unités aériennes françaises. Ils ont aussi permis, lors de l'arrivée des premières unités aériennes américaines, de transmettre leur expérience du combat aux pilotes américains néophytes, formant au passage le cœur de l'United States Army Air Service (USAAS), devenu aujourd'hui l'US Air Force (USAF).

Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents.
Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents. © SHD
Pilotes américains de la SPA 124, plus connue sous son nom d'Escadrille La Fayette. Les lionceaux Whisky et Soda, mascottes de l'Escadrille, sont aussi présents.

Le souvenir de cette escadrille et corps aérien est rappelé par un mémorial, situé à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine). Ce dernier comprend une crypte où sont inhumé 68 pilotes américains du Corps d'Aviation Lafayette tombés au combat ou des suites de leurs blessures. Georges Thénault et Antonin Brocard, les deux premiers commandants français de l'Escadrille La Fayette et décédés bien après le conflit y reposent également. Il avaient émis le souhait de reposer à côté de "leurs" pilotes. D'ailleurs, preuve de cette véritable légende pour l'Armée de l'Air et l'US Air Force, ce mémorial a vu passer de nombreuses cérémonies et hommages, y compris différents modèles d'avions militaires. Par exemple, en 2016, pour les 100 ans de l’Escadrille, des Mirage 2000N du 2/4 Lafayette et Rafale B de l'AAE, un bombardier stratégique B-52H Stratofortress américain et quatre avions de combat F-22 Raptor du 94th Fighter Squadron ont survolé le mémorial. Si les Mirage 2000N du 2/4 représentaient le côté français de l'Escadrille La Fayette, les Raptor du 94th Fighter Squadron représentaient le côté américain, cette escadron ayant repris les traditions de l'Escadrille La Fayette au sein de l'US Air Force (Ministère des Armées).

Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF.
Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF. © Ministère des Armées
Passage symbolique de quatre F-22 Raptor pour les 100 ans de l'Escadrille La Fayette. Appartenant au 94th Fighter Squadron, cette unité reprend les traditions de l'Escadrille au sein de l'USAF.

Intégrée au FAS

Autre particularité, et pas des moindres ; l'actuel EC 2/4 Lafayette fait partie des Forces Aériennes Stratégiques (FAS) et ce, depuis mars 1988 et l'arrivée des premiers Mirage 2000N. Cette capacité stratégique est actuellement assurée par des Rafale B (équipés de missiles Air-Sol Moyenne Portée Amélioré [ASMP-A]), suite au retrait du Mirage 2000N en 2016, fruit du hasard ou non, année centenaire de l'Escadrille Lafayette. Un Mirage 2000N de l'EC 2/4 a ainsi reçu une livrée spéciale pour le centenaire de l'unité. La seconde image ci-dessous montre d'ailleurs l'avion en question, suivi par le Mirage 2000N (125-CO). Celui-ci recevra par après une livrée "Mirage 2000 eNd", et clôturera le dernier vol du Mirage 2000N de l'AAE en 2018 (troisième image ci-dessous).

Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4.
Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4. © AAE
Mirage 2000N dans sa livrée spéciale centenaire de l'escadron de chasse 2/4 Lafayette ainsi qu'un Mirage 2000N et un Rafale B de l'EC 2/4.

L'Escadron de Chasse 2/4 est actuellement basé sur la base aérienne 113 de Saint-Dizier-Robinson (Haute-Marne), où trône notamment le Mirage 2000N (125-AM) dans sa livrée spéciale 100 ans de l'EC 2/4. À noter que ces avions sont spécialement entrainés pour la frappe nucléaire mais sont entrainés (mission secondaire de l'unité) aux frappes conventionnelles. C'est ainsi qu'entre septembre et décembre 2015, trois Mirage 2000N de l'escadron avaient été déployés en Jordanie dans le cadre de l'opération Chammal (lutte contre Daesh en Syrie et Irak). En un peu plus de 200 sorties, ce sont pas moins de 500 ravitaillements en vol qui ont été effectués, largués plus d'une centaine de munitions air-sol et ont accumulés environ 900 heures de vol. Cette participation "conventionnelle" n'est qu'un exemple parmi d'autres déploiements de cette unité au passé historique reconnu en France et outre-Atlantique.

À noter que le nom de Lafayette est aussi repris sur les mers et océans ; dans la Marine nationale avec une frégate multi-missions La Fayette (F710, premier navire de la classe La Fayette) mais aussi dans l'US Navy, avec la future frégate lance-missile USS Lafayette (FFG-65, classe Constellation).

*Après la Révolution française, Gilbert du Motier de la Fayette change sa signature en Lafayette en réaction à la fin du système nobiliaire. Depuis lors, c'est cette écriture en un seul mot qui persiste, sauf pour quelques exceptions, telles que l'Escadrille La Fayette.



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