Le 6 février 2021, le général Lecointre aura 59 ans ainsi que trois ans et demi d'activité comme Chef d'Etat-Major des Armées. Plusieurs possibilités s'offrent au Président de la République, Emmanuel Macron.
Le départ de l'amiral Casabianca
Le 6 février 2021, le général Lecointre aura 59 ans et déjà trois ans et demi d’activité comme CEMA (Chef d'Etat-Major des Armées). Plusieurs possibilités s’offrent au président Emmanuel Macron : le prolonger, le remplacer, et/ou lui confier un autre poste. Plusieurs observateurs proches du sujet constatent que le Président de la République pourrait garder plus longtemps le général à ses côtés, lui laisser gérer le retrait du Sahel, et même, le conserver à son poste jusqu'en 2022. Paradoxalement, une première idée des réflexions du Président pourraient provenir de la façon dont il va remplacer… le major général des Armées (MGA), l’amiral Jean Casabianca, qui part chez EDF. Il y retrouvera un directeur de cabinet de Jean-Yves Le Drian qu’il a bien connu quand il était lui-même chef du cabinet militaire.
Des aviateurs qui ont la cote
Le choix de son successeur pourrait en dire beaucoup sur l’armée qui fournira l’éventuel successeur du général Lecointre. CEMA et MGA ne sont pas, traditionnellement, issus de la même armée. Le nom du général Eric Autellet revient avec insistance pour ce poste de n°2 de l’Etat-Major des Armées. Or, c’est un aviateur (actuel major général de l’Armée de l’Air, et d’avis convergents, promis à un bel avenir), dont le nom est aussi en concurrence pour la succession du général Lavigne, Chef d'Etat-Major de l'Armée de l'Air et de l'Espace (CEMAAE) depuis le 31 août 2018. Or, Philippe Lavigne pourrait bien aussi laisser sa place. Car, son nom est en concurrence pour l’éventuelle succession du général Lecointre.
L'Armée de Terre a aussi son candidat
L’autre profil, plus opérationnel, est celui du Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre, le général Thierry Burkhard. Mais, l'Armée de l'Air et de l'Espace a le vent en poupe, la plupart des pertes des GAT au Sahel sont le résultat des frappes aériennes. Le chef des aviateurs peut donc bénéficier de ces résultats. En outre, Philippe Lavigne et Eric Autellet se sont succédé comme directeur de cabinet du CEMA. Pour sa part, Thierry Burkhard connaît parfaitement les arcanes du CPCO, mais aussi l’Armée de Terre qu’il dirige, et qui fournit l’essentiel des capacités déployées en opérations, forces spéciales comprises. Il lui a fait prendre le virage de la haute intensité. D’ici à l’été, mais peut-être beaucoup plus tôt, les différentes roues de ce mécanisme devront s’agréger pour peut-être, pour certaines, encore patienter un tour.