Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de passer dès 2027 à 64 milliards d'euros, soit un doublement budgétaire comparé à 2017. Une équation dont les programmes bénéficiaires ne sont pas encore fléchés, et qui devra être avalisée par le Parlement.
Face aux défilants du 14 juillet, aux industriels et représentants des principaux alliés, Emmanuel Macron a sans surprise, le 13 juillet, annoncé un surcroît de ressources, justifié pendant plusieurs dizaines de minutes par l'accroissement sans précédent des menaces (le CEMA et le DGSE avaient préparé le terrain avant lui). Il a assuré que cet effort à 64 milliards d'euros avancé à 2027 (au lieu de 2030) se ferait sans endettement, mais sans préciser directement la méthode. En travaillant plus manifestement.
Pas de précision non plus sur les bénéficiaires de l'effort. Emmanuel Macron a finalement répété ce que son ministre des armées évoque régulièrement : les stocks de munitions, les drones, l'IA, le quantique, l'espace. Il a aussi demandé à l'industrie d'être encore plus agile et moins coûteuse, une antienne évoqué en fait dès son deuxième discours de Brienne.
Il n'est pas revenu sur ce qu'il avait évoqué à Luxeuil, au printemps, en annonçant l'arrivée des deux escadrons nucléaires de Rafale : il faudra en effet plus de chasseurs, au moins un escadron pour l'armée de l'air et de l'espace (20 appareils) et l'équivalent d'une flottille (10 à 12 appareils) pour la marine. Pour le rapporteur budgétaire de la marine, Yannick Chenevard, ce surcroît de moyens doit aussi être l'occasion d'accélérer la dronisation de la marine, de densifier les défenses surface air des frégates, et de poser plus tôt encore la question du deuxième porte-avions. Là où plusieurs commentateurs voulaient encore récemment décaler le PANG pour amener plus de flexibilité budgétaire.
L'armée de l'air et de l'espace a elle aussi son volume de priorités à financer, outre les Rafale : regagner du temps et des capacités sur son programme de MALE futur – l'Eurodrone est perçu comme une impasse côté français-, obtenir plus d'A400M -le compteur est arrêté à 37-, à la marge, de MRTT, préparer le retrait des C-130H, des Casa, et des Awacs, qui a été avancé. Le renouvellement des Puma n'a toujours pas été complété et elle doit aussi investir bien plus massivement la très haute altitude (THA) et l'espace. L'armée de terre -qui ne manque pourtant pas non plus de besoins, comme la frappe dans la profondeur ou les drones- pourrait donc se retrouver coincée entre les besoins plus importants des deux autres armées. Pour ne pas dire sacrifiée.
Même avec un peu plus d'argent -mais d'autres Européens ont fait des choix d'augmentation budgétaire bien plus importants-, le chef d'état-major des armées va devoir arbitrer les priorités à accélérer (en espérant évidemment que le Parlement votera en temps et en heure). Réviser quelques programmes, peut-être même en abandonner, devant les surcoûts et les délais exorbitants : les drones aériens (Eurodrone, SDT), une fois de plus, n'apparaissent pas vraiment exemplaires. De quoi chercher une troisième voie avec des PME agiles. Les architectures prolifiques sélectionnées par le Minarm pour développer des MALE rustiques démontrent bien que le tissu des PME et ETI peut fournir aussi des solutions inattendues. A l'heure de la mobilisation générale, recourir plus largement aux PME pourrait bien s'imposer comme une évolution d'une vraie audace. Pour le coup : Jean-Yves Le Drian le promettait... il y a dix ans!
Emmanuel Macron a annoncé sa volonté de passer dès 2027 à 64 milliards d'euros, soit un doublement budgétaire comparé à 2017. Une équation dont les programmes bénéficiaires ne sont pas encore fléchés, et qui devra être avalisée par le Parlement.
Face aux défilants du 14 juillet, aux industriels et représentants des principaux alliés, Emmanuel Macron a sans surprise, le 13 juillet, annoncé un surcroît de ressources, justifié pendant plusieurs dizaines de minutes par l'accroissement sans précédent des menaces (le CEMA et le DGSE avaient préparé le terrain avant lui). Il a assuré que cet effort à 64 milliards d'euros avancé à 2027 (au lieu de 2030) se ferait sans endettement, mais sans préciser directement la méthode. En travaillant plus manifestement.
Pas de précision non plus sur les bénéficiaires de l'effort. Emmanuel Macron a finalement répété ce que son ministre des armées évoque régulièrement : les stocks de munitions, les drones, l'IA, le quantique, l'espace. Il a aussi demandé à l'industrie d'être encore plus agile et moins coûteuse, une antienne évoqué en fait dès son deuxième discours de Brienne.
Il n'est pas revenu sur ce qu'il avait évoqué à Luxeuil, au printemps, en annonçant l'arrivée des deux escadrons nucléaires de Rafale : il faudra en effet plus de chasseurs, au moins un escadron pour l'armée de l'air et de l'espace (20 appareils) et l'équivalent d'une flottille (10 à 12 appareils) pour la marine. Pour le rapporteur budgétaire de la marine, Yannick Chenevard, ce surcroît de moyens doit aussi être l'occasion d'accélérer la dronisation de la marine, de densifier les défenses surface air des frégates, et de poser plus tôt encore la question du deuxième porte-avions. Là où plusieurs commentateurs voulaient encore récemment décaler le PANG pour amener plus de flexibilité budgétaire.
L'armée de l'air et de l'espace a elle aussi son volume de priorités à financer, outre les Rafale : regagner du temps et des capacités sur son programme de MALE futur – l'Eurodrone est perçu comme une impasse côté français-, obtenir plus d'A400M -le compteur est arrêté à 37-, à la marge, de MRTT, préparer le retrait des C-130H, des Casa, et des Awacs, qui a été avancé. Le renouvellement des Puma n'a toujours pas été complété et elle doit aussi investir bien plus massivement la très haute altitude (THA) et l'espace. L'armée de terre -qui ne manque pourtant pas non plus de besoins, comme la frappe dans la profondeur ou les drones- pourrait donc se retrouver coincée entre les besoins plus importants des deux autres armées. Pour ne pas dire sacrifiée.
Même avec un peu plus d'argent -mais d'autres Européens ont fait des choix d'augmentation budgétaire bien plus importants-, le chef d'état-major des armées va devoir arbitrer les priorités à accélérer (en espérant évidemment que le Parlement votera en temps et en heure). Réviser quelques programmes, peut-être même en abandonner, devant les surcoûts et les délais exorbitants : les drones aériens (Eurodrone, SDT), une fois de plus, n'apparaissent pas vraiment exemplaires. De quoi chercher une troisième voie avec des PME agiles. Les architectures prolifiques sélectionnées par le Minarm pour développer des MALE rustiques démontrent bien que le tissu des PME et ETI peut fournir aussi des solutions inattendues. A l'heure de la mobilisation générale, recourir plus largement aux PME pourrait bien s'imposer comme une évolution d'une vraie audace. Pour le coup : Jean-Yves Le Drian le promettait... il y a dix ans!
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