Une image récemment publiée par le CENTCOM montre un sous-marin américain traversant le canal de Suez. Il s’agit d’un des quatre sous-marins de la classe Ohio à avoir été transformé pour transporter des forces spéciales en nombre… et pas moins de 154 missiles de croisière Tomahawk !
Le 5 novembre, le Commandement Central américain (CENTCOM) publiait sur son compte X une image d'un sous-marin à propulsion nucléaire de la classe Ohio traversant le canal de Suez en direction de la mer Rouge (probablement le USS Florida, SSGN-728). La classe Ohio est une classe de sous-marin développée pendant la guerre froide pour l'US Navy afin d'assurer les missions de dissuasion nucléaire. Cependant, l'image ci-dessous ne montre en aucun cas un sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE) de la classe Ohio... mais bel et bien un sous-marin à propulsion nucléaire lance-missiles (SSGN) de cette même classe Ohio.
En 1994, alors que la guerre froide était terminée, la Nuclear Posture Review était publiée par la toute première fois par le Départment de la Défense (DoD) américain. Ce rapport, en plus de dévoiler les cibles et menaces éventuelles, précisait également les capacités de frappe. Ce rapport analyse que 14 SNLE (SSBN) étaient nécessaires alors que l'US Navy en détenait à l'époque 18 exemplaires. Problème : le premier sous-marin de la classe Ohio est entré en service... en 1981. De fait, ces sous-marins ne sont qu'au début de leur carrière. L'US Navy décide de transformer les quatre premiers sous-marins de la classe Ohio, à savoir les USS Ohio, USS Florida, USS Michigan et USS Georgia, en modifiant la totalité des tubes lance-missiles stratégiques, normalement chargés d'un missile balistique stratégique Trident.
Les deux tubes lance-missiles avant sont ainsi transformés en sas, permettant l'entrée ou la sortie de forces spéciales alors que le sous-marin est en plongée. Des fixations sont aussi ajoutée à la partie supérieure de la coque au niveau des sas, permettant d'ajouter une valise sèche (DDS) au-dessus de chaque sas. Il permet au sous-marin d'emporter des systèmes d'aide à la plongée utilisés par les forces spéciales. Un DDS est justement visible sur l'image publiée sur X par le CENTCOM (ci-dessus). À l'intérieur du sous-marin, l'espace est aussi réaménagé avec une capacité de transport de 66 opérateurs des forces spéciales.
Les 22 autres tubes sont également modifiés pour emporter un Multiple-All-Up-Round Canisters. Ce système permet d'emporter sept missiles UGM-109E Tomahawk Land Attack Missile (TLAM Block 4). Ainsi, en plus des 18 torpilles stockées dans la salle des torpilles (4 tubes lance-torpilles), cette variante de la classe Ohio peut alors tirer pas moins de 154 missiles mer-sol contre des cibles à terre. De fait, les quatre premiers de la classe Ohio (SSBN) sont redésignés SSGN, soit sous-marin à propulsion nucléaire lance-missiles.
La publication du CENTCOM est clairement effectuée dans une optique de dissuasion, en faisant savoir qu'un SSGN est désormais déployé dans la région. L'arrivée des deux escadres aéronavales avait déjà amené une capacité multi-missions en termes de missiles (article sur le sujet). L'image ci-dessous montre la portée des missiles de croisière Tomahawk (1.600 kilomètres) lorsque le SSGN était dans le canal de Suez. À titre de comparaison, un Tomahawk TLAM Block 4 tiré depuis le centre de Paris peut toucher une cible terrestre située aussi loin que la pointe nord du Maroc (détroit de Gibraltar), la quasi totalité de la botte italienne, Lviv (Ukraine) ou encore Stockholm (Suède). Ainsi, s'il croise dans le golfe Persique, ce sous-marin peut toucher n'importe quelle cible au Moyen-Orient et offre ainsi une nouvelle option au Pentagone dans le cas où Israël subissait une nouvelle attaque de grande envergure.
À cela s'ajoute les forces spéciales potentiellement présentes à bord : leur nombre est inconnu mais elles s'ajoutent aux forces spéciales déployées en Israël, déjà présentes dans la région ou encore les 2.400 Marines du 26ème MEU. Ceux-ci ne sont pas des forces spéciales mais sont entrainés pour soutenir des opérations de forces spéciales... en ce compris, l'évacuation d'éventuels otages.
En conclusion, ce SSGN, avec sa force de frappe composée de missiles de croisière en nombre, des forces spéciales et enfin, une furtivité sous la mer, représente une des armes maritimes aux capacités conventionnelles actuellement inégalées sur (et sous) les mers. Sa présence dissuade donc un peu plus une éventuelle attaque sur Israël de la part d'un pays ou toute entité non étatique, sous risque de subir une frappe de missiles.
Une image récemment publiée par le CENTCOM montre un sous-marin américain traversant le canal de Suez. Il s’agit d’un des quatre sous-marins de la classe Ohio à avoir été transformé pour transporter des forces spéciales en nombre… et pas moins de 154 missiles de croisière Tomahawk !
Le 5 novembre, le Commandement Central américain (CENTCOM) publiait sur son compte X une image d'un sous-marin à propulsion nucléaire de la classe Ohio traversant le canal de Suez en direction de la mer Rouge (probablement le USS Florida, SSGN-728). La classe Ohio est une classe de sous-marin développée pendant la guerre froide pour l'US Navy afin d'assurer les missions de dissuasion nucléaire. Cependant, l'image ci-dessous ne montre en aucun cas un sous-marin nucléaire lanceur d'engin (SNLE) de la classe Ohio... mais bel et bien un sous-marin à propulsion nucléaire lance-missiles (SSGN) de cette même classe Ohio.
En 1994, alors que la guerre froide était terminée, la Nuclear Posture Review était publiée par la toute première fois par le Départment de la Défense (DoD) américain. Ce rapport, en plus de dévoiler les cibles et menaces éventuelles, précisait également les capacités de frappe. Ce rapport analyse que 14 SNLE (SSBN) étaient nécessaires alors que l'US Navy en détenait à l'époque 18 exemplaires. Problème : le premier sous-marin de la classe Ohio est entré en service... en 1981. De fait, ces sous-marins ne sont qu'au début de leur carrière. L'US Navy décide de transformer les quatre premiers sous-marins de la classe Ohio, à savoir les USS Ohio, USS Florida, USS Michigan et USS Georgia, en modifiant la totalité des tubes lance-missiles stratégiques, normalement chargés d'un missile balistique stratégique Trident.
Les deux tubes lance-missiles avant sont ainsi transformés en sas, permettant l'entrée ou la sortie de forces spéciales alors que le sous-marin est en plongée. Des fixations sont aussi ajoutée à la partie supérieure de la coque au niveau des sas, permettant d'ajouter une valise sèche (DDS) au-dessus de chaque sas. Il permet au sous-marin d'emporter des systèmes d'aide à la plongée utilisés par les forces spéciales. Un DDS est justement visible sur l'image publiée sur X par le CENTCOM (ci-dessus). À l'intérieur du sous-marin, l'espace est aussi réaménagé avec une capacité de transport de 66 opérateurs des forces spéciales.
Les 22 autres tubes sont également modifiés pour emporter un Multiple-All-Up-Round Canisters. Ce système permet d'emporter sept missiles UGM-109E Tomahawk Land Attack Missile (TLAM Block 4). Ainsi, en plus des 18 torpilles stockées dans la salle des torpilles (4 tubes lance-torpilles), cette variante de la classe Ohio peut alors tirer pas moins de 154 missiles mer-sol contre des cibles à terre. De fait, les quatre premiers de la classe Ohio (SSBN) sont redésignés SSGN, soit sous-marin à propulsion nucléaire lance-missiles.
La publication du CENTCOM est clairement effectuée dans une optique de dissuasion, en faisant savoir qu'un SSGN est désormais déployé dans la région. L'arrivée des deux escadres aéronavales avait déjà amené une capacité multi-missions en termes de missiles (article sur le sujet). L'image ci-dessous montre la portée des missiles de croisière Tomahawk (1.600 kilomètres) lorsque le SSGN était dans le canal de Suez. À titre de comparaison, un Tomahawk TLAM Block 4 tiré depuis le centre de Paris peut toucher une cible terrestre située aussi loin que la pointe nord du Maroc (détroit de Gibraltar), la quasi totalité de la botte italienne, Lviv (Ukraine) ou encore Stockholm (Suède). Ainsi, s'il croise dans le golfe Persique, ce sous-marin peut toucher n'importe quelle cible au Moyen-Orient et offre ainsi une nouvelle option au Pentagone dans le cas où Israël subissait une nouvelle attaque de grande envergure.
À cela s'ajoute les forces spéciales potentiellement présentes à bord : leur nombre est inconnu mais elles s'ajoutent aux forces spéciales déployées en Israël, déjà présentes dans la région ou encore les 2.400 Marines du 26ème MEU. Ceux-ci ne sont pas des forces spéciales mais sont entrainés pour soutenir des opérations de forces spéciales... en ce compris, l'évacuation d'éventuels otages.
En conclusion, ce SSGN, avec sa force de frappe composée de missiles de croisière en nombre, des forces spéciales et enfin, une furtivité sous la mer, représente une des armes maritimes aux capacités conventionnelles actuellement inégalées sur (et sous) les mers. Sa présence dissuade donc un peu plus une éventuelle attaque sur Israël de la part d'un pays ou toute entité non étatique, sous risque de subir une frappe de missiles.
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