Une récente déclaration de Sébastien Lecornu permet d’estimer la livraison à l'Ukraine des avions de combat Mirage 2000-5F français au 1er trimestre 2025. Il a également annoncé que les systèmes de guerre électronique des avions seront renforcés. L’US Air Force avait aussi effectué une amélioration similaire sur les F-16AM Fighting Falcon livrés à l’Ukraine.
Le 6 juin 2024, Emmanuel Macron, Président de la République, annonçait dans une interview télévisée que la France allait livrer des avions de combat Mirage 2000-5F à la Force aérienne ukrainienne. À l'époque, le Président français estimait que d'ici à la fin de l'année 2024, des pilotes ukrainiens voleraient sur les appareils en question mais sans préciser si les avions avec leurs pilotes ukrainiens voleraient à cette date au-dessus de la France - sous-entendu, formation terminée - ou voleraient au-dessus de l'espace aérien ukrainien - sous-entendu, livrés à l'Ukraine fin 2024 ;
"Et donc, on va proposer au Président Zelensky que les pilotes puissent être formés dès cet été. Il faut normalement 5 à 6 mois, et donc, que d'ici à la fin de l'année, il puisse avoir pilotes et avions."
Mais depuis le 8 octobre, une annonce sur cette livraison permet de lever les soupçons. Elle provient du compte X (ex-Twitter) de Sébastien Lecornu, ministre des Armées ;
"Mirage 2000 à destination de l'Ukraine : livraison toujours prévue au 1er trimestre 2025."
Léger retard au lancement du programme de livraisons ? Estimation trop optimiste ? Arrivée des personnels (pilotes, mécaniciens,...) plus lente que prévue ?... De nombreux facteurs expliquent ce "retard" par rapport à la date - encore une fois, incomplète - annoncée le 6 juin dernier. Une chose est sûre, un Mirage 2000-5F aux cocardes ukrainiennes volera en Ukraine pour la première fois entre le 1er janvier et 31 mars 2025.
Comme expliqué dans ce précédent article, le ministre des Armées avait déjà annoncé la modification de ces avions de combat ; le Mirage 2000-5F a été spécialement conçu et développé dans une optique de chasse aérienne. Cependant, avant leur livraison à l'Ukraine, les Mirage 2000-5F français livrés seront modifiés sur la base aérienne de Cazaux pour acquérir des capacités air-sol mais aussi d'une capacité d'autodéfense renforcée, également annoncée ce 8 octobre sur le compte X du ministre des Armées :
"À Cazaux, en Gironde, ils seront dotés de nouveaux équipements : combat air-sol et défense anti-guerre électronique."
Dans une interview accordée à Sud Ouest et publiée le 7 octobre, Sébastien Lecornu confirmait ce nouvel ajout :
"Il s'agit de les doter de capacités de combat air-sol. Et de renforcer leur système de guerre électronique."
Cette nouvelle amélioration pose question car la guerre électronique recouvre de nombreuses possibilités : de manière générale, sur les avions de combat, les systèmes de guerre électroniques permettent d'augmenter la protection de l'appareil en fonction des différentes menaces existantes. Les "systèmes de guerre électronique" représentent ainsi une véritable suite de capteurs détectant les radars ennemis, les missiles tirés contre l'appareil, les brouilleurs, paillettes ou encore flares permettant de leurrer ses menaces,... À voir donc s'il s'agit d'une "simple" mise-à-jour système, avec une base de données incluant les toutes dernières menaces ? L'ajout de sous-systèmes à la suite de guerre électronique existante pour faire face à des menaces élargies (du fait d'un passage en air-air uniquement à une capacité air-air ou air-sol) ?...
Cette amélioration n'est pas une exception française ; les F-16AM livrés ou en cours de livraison ont été modifiés (ou sont en cours de modification) au niveau de leur suite de protection. La tâche a été effectuée par le 68ème escadron de guerre électronique du 350ème Wing de l'US Air Force, une unité spécialisée dans l'augmentation de la létalité mais aussi de la survivabilité des avions de combat américains et partenaires des États-Unis. À noter que les Fighting Falcon ukrainiens disposent en plus de cette amélioration de pods d'autoprotection ECIPS+, comme expliqué dans cet article.
Pour des raisons évidentes de secret militaire, les améliorations des suites de protection des Mirage 2000-5F et F-16AM n'ont pas été décrites officiellement, le but étant de ne pas donner à l'adversaire toutes les capacités mais aussi limites des avions de combat livrés à l'Ukraine.
Article mis à jour le 9 octobre 2024 à 11h30 (modifications des dates de livraison).
Une récente déclaration de Sébastien Lecornu permet d’estimer la livraison à l'Ukraine des avions de combat Mirage 2000-5F français au 1er trimestre 2025. Il a également annoncé que les systèmes de guerre électronique des avions seront renforcés. L’US Air Force avait aussi effectué une amélioration similaire sur les F-16AM Fighting Falcon livrés à l’Ukraine.
Le 6 juin 2024, Emmanuel Macron, Président de la République, annonçait dans une interview télévisée que la France allait livrer des avions de combat Mirage 2000-5F à la Force aérienne ukrainienne. À l'époque, le Président français estimait que d'ici à la fin de l'année 2024, des pilotes ukrainiens voleraient sur les appareils en question mais sans préciser si les avions avec leurs pilotes ukrainiens voleraient à cette date au-dessus de la France - sous-entendu, formation terminée - ou voleraient au-dessus de l'espace aérien ukrainien - sous-entendu, livrés à l'Ukraine fin 2024 ;
"Et donc, on va proposer au Président Zelensky que les pilotes puissent être formés dès cet été. Il faut normalement 5 à 6 mois, et donc, que d'ici à la fin de l'année, il puisse avoir pilotes et avions."
Mais depuis le 8 octobre, une annonce sur cette livraison permet de lever les soupçons. Elle provient du compte X (ex-Twitter) de Sébastien Lecornu, ministre des Armées ;
"Mirage 2000 à destination de l'Ukraine : livraison toujours prévue au 1er trimestre 2025."
Léger retard au lancement du programme de livraisons ? Estimation trop optimiste ? Arrivée des personnels (pilotes, mécaniciens,...) plus lente que prévue ?... De nombreux facteurs expliquent ce "retard" par rapport à la date - encore une fois, incomplète - annoncée le 6 juin dernier. Une chose est sûre, un Mirage 2000-5F aux cocardes ukrainiennes volera en Ukraine pour la première fois entre le 1er janvier et 31 mars 2025.
Comme expliqué dans ce précédent article, le ministre des Armées avait déjà annoncé la modification de ces avions de combat ; le Mirage 2000-5F a été spécialement conçu et développé dans une optique de chasse aérienne. Cependant, avant leur livraison à l'Ukraine, les Mirage 2000-5F français livrés seront modifiés sur la base aérienne de Cazaux pour acquérir des capacités air-sol mais aussi d'une capacité d'autodéfense renforcée, également annoncée ce 8 octobre sur le compte X du ministre des Armées :
"À Cazaux, en Gironde, ils seront dotés de nouveaux équipements : combat air-sol et défense anti-guerre électronique."
Dans une interview accordée à Sud Ouest et publiée le 7 octobre, Sébastien Lecornu confirmait ce nouvel ajout :
"Il s'agit de les doter de capacités de combat air-sol. Et de renforcer leur système de guerre électronique."
Cette nouvelle amélioration pose question car la guerre électronique recouvre de nombreuses possibilités : de manière générale, sur les avions de combat, les systèmes de guerre électroniques permettent d'augmenter la protection de l'appareil en fonction des différentes menaces existantes. Les "systèmes de guerre électronique" représentent ainsi une véritable suite de capteurs détectant les radars ennemis, les missiles tirés contre l'appareil, les brouilleurs, paillettes ou encore flares permettant de leurrer ses menaces,... À voir donc s'il s'agit d'une "simple" mise-à-jour système, avec une base de données incluant les toutes dernières menaces ? L'ajout de sous-systèmes à la suite de guerre électronique existante pour faire face à des menaces élargies (du fait d'un passage en air-air uniquement à une capacité air-air ou air-sol) ?...
Cette amélioration n'est pas une exception française ; les F-16AM livrés ou en cours de livraison ont été modifiés (ou sont en cours de modification) au niveau de leur suite de protection. La tâche a été effectuée par le 68ème escadron de guerre électronique du 350ème Wing de l'US Air Force, une unité spécialisée dans l'augmentation de la létalité mais aussi de la survivabilité des avions de combat américains et partenaires des États-Unis. À noter que les Fighting Falcon ukrainiens disposent en plus de cette amélioration de pods d'autoprotection ECIPS+, comme expliqué dans cet article.
Pour des raisons évidentes de secret militaire, les améliorations des suites de protection des Mirage 2000-5F et F-16AM n'ont pas été décrites officiellement, le but étant de ne pas donner à l'adversaire toutes les capacités mais aussi limites des avions de combat livrés à l'Ukraine.
Article mis à jour le 9 octobre 2024 à 11h30 (modifications des dates de livraison).
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