Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor
Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor
© Jean-Marc Tanguy

publié le 29 janvier 2025 à 18:01

499 mots

Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor

Alors que son drone maison VSR700 n'est toujours pas commandé, l'hélicoptériste passe la seconde sur la promotion du minidrone Flexrotor de sa filiale américaine Aerovel, quitte à faire de l'ombre aux autres produits du groupe, comme le SMDM.


Flexrotor : 4 000 heures de vol aux mains d'une trentaine d'opérateurs 

Le Flextrotor vole depuis dix ans, mais son bilan d'activité reste encore modeste, avec 4 000 heures de vol aux mains d'une trentaine d'opérateurs différents, principalement civils, seule l'US Navy et l'USSOCOM (les forces spéciales américaines) et l'US Marines Corps l'ayant utilisé. Comme son concepteur, Aerovel, Airbus Helicopters croit aux atouts, multiples, de l'engin qui décolle et pose dans un carré de 3,7 m, sans avoir à recourir à une catapulte de lancement ou un filet en fin de mission. 

Simplicité et charges utiles variées

L'automatisation a été poussée à son zénith, et le montage lui-même du drone est d'une simplicité étonnante. Les charges utiles qualifiées sont variées, avec un radar SAR AMISAR NSP3, un capteur de balayage champ large PT6, un AIS, et quatre tourelles optroniques issues de la gamme Hoodtech Alticam, à voie uniquement électroptique (EO) ou mêlé avec de l'infrarouge (MWIR) : 06EOIR, 06EO, 09E03 et 09E0IR3. Airbus Helicopters assure travailler aussi à l'intégration d'autres types de charges, SIGINT, ELINT mais pas d'armement à ce stade. 

Le drone présente l'avantage d'avoir un ratio charge utile/masse au décollage élevé, avec un maximum de 8 kg (dont 5,5 l d'essence) pour 25 kg. La station de contrôle est aussi en cours d'évolution pour réduire son encombrement, et une version diesel volera cette année. Mais sans gain de performance, explique Ben Motazed, vice-président d'Aerovel, l'objectif étant surtout d'éviter aux marines d'avoir à emporter de l'essence à bord de leurs navires.

Présentations en vol

Des présentations en vol ont été réalisées à Brétigny durant durant Euronaval, encore ce 29 janvier à Pourrières (Var) avant une nouvelle série au Danemark dans les jours qui viennent, puis en Espagne, et manifestement en France, avec la Marine nationale, durant le printemps. Même si à ce stade, Airbus Helicopters ne confirme pas l'information. Dans cette gamme, la Marine nationale dispose déjà du système de minidrone marine (SMDM)... d'Airbus Defense, plus léger (15 kg) qui monte en puissance sur les patrouilleurs de haute mer (tous équipés), les patrouilleurs outremer (équipés au neuvage) et désormais, sur frégate de surveillance. 

Pas de catapulte et de filet

Les performances générales sont néanmoins nettement plus réduites : le Flexrotor vole jusqu'à 14 heures (3 h pour le SMDM), et la portée de sa liaison de données atteint les 80 nautiques (30 pour le SMDM). Airbus Helicopters évoque, en plus, des études pour le doter d'une liaison satellite. Sans compter que le Flexrotor s'affranchit donc de la catapulte et du filet nécessaires au SMDM. Qui a cependant fait déjà l'essentiel des commandes possibles dans la Marine française.

Le seul défaut apparent du Flexrotor est en fait d'être... américain, alors que l'administration actuelle privilégie, elle, des achats de drones français, pour soutenir la BITD. Donald Trump avait aussi, en son temps, compliqué la vie des Français, en retardant des livraisons liées aux Reaper. Pas sûr qu'il ait vraiment changé d'avis, depuis, même si, dans les faits, le Flexrotor est ITAR free.

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29/01/2025 18:01
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Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor

Alors que son drone maison VSR700 n'est toujours pas commandé, l'hélicoptériste passe la seconde sur la promotion du minidrone Flexrotor de sa filiale américaine Aerovel, quitte à faire de l'ombre aux autres produits du groupe, comme le SMDM.

Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor
Défense : Airbus Helicopters met le turbo sur le drone Flexrotor

Flexrotor : 4 000 heures de vol aux mains d'une trentaine d'opérateurs 

Le Flextrotor vole depuis dix ans, mais son bilan d'activité reste encore modeste, avec 4 000 heures de vol aux mains d'une trentaine d'opérateurs différents, principalement civils, seule l'US Navy et l'USSOCOM (les forces spéciales américaines) et l'US Marines Corps l'ayant utilisé. Comme son concepteur, Aerovel, Airbus Helicopters croit aux atouts, multiples, de l'engin qui décolle et pose dans un carré de 3,7 m, sans avoir à recourir à une catapulte de lancement ou un filet en fin de mission. 

Simplicité et charges utiles variées

L'automatisation a été poussée à son zénith, et le montage lui-même du drone est d'une simplicité étonnante. Les charges utiles qualifiées sont variées, avec un radar SAR AMISAR NSP3, un capteur de balayage champ large PT6, un AIS, et quatre tourelles optroniques issues de la gamme Hoodtech Alticam, à voie uniquement électroptique (EO) ou mêlé avec de l'infrarouge (MWIR) : 06EOIR, 06EO, 09E03 et 09E0IR3. Airbus Helicopters assure travailler aussi à l'intégration d'autres types de charges, SIGINT, ELINT mais pas d'armement à ce stade. 

Le drone présente l'avantage d'avoir un ratio charge utile/masse au décollage élevé, avec un maximum de 8 kg (dont 5,5 l d'essence) pour 25 kg. La station de contrôle est aussi en cours d'évolution pour réduire son encombrement, et une version diesel volera cette année. Mais sans gain de performance, explique Ben Motazed, vice-président d'Aerovel, l'objectif étant surtout d'éviter aux marines d'avoir à emporter de l'essence à bord de leurs navires.

Présentations en vol

Des présentations en vol ont été réalisées à Brétigny durant durant Euronaval, encore ce 29 janvier à Pourrières (Var) avant une nouvelle série au Danemark dans les jours qui viennent, puis en Espagne, et manifestement en France, avec la Marine nationale, durant le printemps. Même si à ce stade, Airbus Helicopters ne confirme pas l'information. Dans cette gamme, la Marine nationale dispose déjà du système de minidrone marine (SMDM)... d'Airbus Defense, plus léger (15 kg) qui monte en puissance sur les patrouilleurs de haute mer (tous équipés), les patrouilleurs outremer (équipés au neuvage) et désormais, sur frégate de surveillance. 

Pas de catapulte et de filet

Les performances générales sont néanmoins nettement plus réduites : le Flexrotor vole jusqu'à 14 heures (3 h pour le SMDM), et la portée de sa liaison de données atteint les 80 nautiques (30 pour le SMDM). Airbus Helicopters évoque, en plus, des études pour le doter d'une liaison satellite. Sans compter que le Flexrotor s'affranchit donc de la catapulte et du filet nécessaires au SMDM. Qui a cependant fait déjà l'essentiel des commandes possibles dans la Marine française.

Le seul défaut apparent du Flexrotor est en fait d'être... américain, alors que l'administration actuelle privilégie, elle, des achats de drones français, pour soutenir la BITD. Donald Trump avait aussi, en son temps, compliqué la vie des Français, en retardant des livraisons liées aux Reaper. Pas sûr qu'il ait vraiment changé d'avis, depuis, même si, dans les faits, le Flexrotor est ITAR free.



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