Suite à la signature en 2018 du partenariat CaMo entre la France et la Belgique, les forces terrestres françaises et belges coopèrent étroitement en vue de la scorpionisation de leurs véhicules. Dans cette optique, la Belgique a organisé la troisième édition de l'exercice Celtic Uprise. Celui-ci est centré sur l'interopérabilité entre l'Armée de Terre et la Composante Terre, en vue de participer à l'horizon 2030 à des opérations communes avec des véhicules identiques.
Les standards OTAN permettent bien évidemment aux Forces armées belges et françaises d'opérer ensemble sur le terrain. Cependant, un tournant a été effectué en 2018, lors de la signature d'un accord visant la commande de 382 véhicules blindés multirôles Griffon (transport d'infanterie, évacuation médicale, observateur d'artillerie, etc) et de 60 véhicules blindés de reconnaissance et de combat Jaguar pour la Composante terre. L'Armée de Terre utilisant également ces véhicules, les composantes d'infanterie mécanisées belges et françaises seront totalement interopérables sur le terrain, et ce, à partir de 2029. Baptisé CaMo (Capacité Motorisée), cette coopération va très loin puisque 2 CaMo ont déjà été signé et un potentiel 3ème CaMo est en cours de développement :
Le programme Scorpion en France concerne bien évidemment des véhicules mais aussi toute une logique d'emploi, une logistique spécifique, une interconnectivité entre véhicules, etc. Toute cette logique doit être intégrée par l'Armée française mais aussi par l'Armée belge, suite au partenariat CaMo, afin de préparer à la "Scorpionisation" des unités. Ainsi, le temps que les premiers Griffon et Jaguar arrivent en Belgique (2025 pour le Griffon, 2027 pour le Jaguar), la Composante terre participe à des exercices en France mais organise aussi des exercices en Belgique. L'un de ceux-ci et potentiellement le plus gros, est dénommé Celtic Uprise et est organisé du 21 novembre au 2 décembre, avec près de 1.200 militaires déployés (détails des unités et moyens à la fin de cet article). En plus de la préparation de la "Scorpionisation" des unités, il cherche aussi à améliorer l'interopérabilité des unités belges avec les unités françaises.
Pour cette troisième édition, Celtic Uprise 2022 offre aussi à l'Armée de Terre et la Composante terre la possibilité de s'entrainer dans un environnement civil. Comme démontré récemment en Ukraine, de nombreux combats sont effectués en milieu urbain. Il y a donc une obligation d'entrainer les différentes unités à opérer à côté de la population civile. Ainsi, la zone d'exercice n'était en aucun cas fermée aux civils et il n'était donc pas rare de voir des blindés français et/ou belges opérer dans une ville ou un village. C'est un moyen d'étendre la zone d'exercice par rapport à un camp militaire "restreint", où les routes, obstacles (ponts, rivières,...), contraintes d'un milieu urbain, etc. ne sont pas spécialement présents. En termes de surface, les différentes actions et patrouillent se sont déroulées dans une zone d'environ 750 kilomètres carrés, dans le sud-ouest de la Belgique (province du Hainaut et de Namur).
Les missions étaient variées : patrouille de combat sur différents axes en passant par des zones habitées, embuscades par la force d'opposition (OPFOR), découvertes de "charniers" dans les villages de Saint-Aubin et Barbeçon, recherche de caches d'armes, etc. Air&Cosmos a d'ailleurs eu l'occasion de voir deux de ses missions sur le terrain : une embuscade d'une patrouille française et une traversée de moyens belges et français.
Le 26 novembre, une patrouille française devait suivre un itinéraire comprenant des zones boisées, en rase campagne ou encore la ville de Philippeville (Province de Namur). Elle a ainsi dû évoluer en fonction de son environnement : dépose des fantassins en milieu restreint, sécurisation de ponts, etc. La colonne était constituée de 5 véhicules :
Peu après Philippeville, une section d'une compagnie du bataillon belge 12/13 de Ligne (OPFOR) avait organisé une embuscade. Il s'agissait d'un barrage routier constitué d'un véhicule soi-disant en panne et de la section postée en embuscade dans une lisière toute proche.
Une fois sur zone, et précédant la colonne, le premier des deux VBL a investigué le véhicule civil barrant la route et son occupant. Il a été rapidement pris à partie par la section belge camouflée dans le bois. En très peu de temps, les différents éléments français se sont déployés sur deux axes afin de croiser les différents feux de l'infanterie débarquée, elle-même appuyée par les mitrailleuses des véhicules blindés et surtout, les canons de 25 mm intégrés dans les tourelles des deux VBCI (pouvant culminer à 400 coups/min). Une fois la menace neutralisée, les soldats ont procédé à une fouille des fantassins "ennemis", à la neutralisation des armes, etc.
L'exercice concernait également le franchissement d'obstacles humides. Ainsi, des véhicules belges et français ont pu utiliser un pont flottant amené spécialement pour l'exercice. Il s'agit d'un Pont Flottant Motorisé, développé et construit par l'entreprise française CNIM (Constructions navales et industrielles de la Méditerranée). Il respecte des standards OTAN et peut être transporté par n'importe quel camion ou semi-remorque au sein de l'OTAN (en y ajoutant le module de transport). Bien que développé après la guerre froide, ce système apporte un avantage conséquent de par sa modularité :
Le 29 novembre, une traversée du lac de Falemprise (province de Namur) par des éléments belges et français sur le PFM était organisée. Le PFM était constitué de trois modules XP et de deux rampes tactiques. La traversée a d'abord été ouverte par un assaut tactique de l'autre berge par des fantassins belges et français transportés en bateaux. Ils ont ensuite été rejoint par un VBCI français et un Pirahna belge. Un second trajet du PFM a également acheminé des moyens de soutiens indirects : un Lynx de commandement et un Unimog (camion 4x4) tractant un mortier de 120 mm. A noter que cette manœuvre sera répétée devant différents officiels le 30 novembre, en y ajoutant un appui héliporté via la présence d'un A-109 Agusta ou NH-90 de la Composante air.
Il faut noter que le système PFM F3 (dernière version) a été commandé par les Forces armées polonaises. Avec les récents achats de matériels lourds, les moyens de franchissement polonais étaient totalement inadaptés (plus d'infos à la fin de cet article). C'est l'un des avantages du PFM puisqu'il peut transporter tous les chars en service dans les Forces terrestres des pays de l'OTAN ; Leclerc XLR (63 tonnes), Leopard 2A7V (63,9 tonnes) ou encore le M1A2 SEPv3 (66,7 tonnes).
La Composante terre a donc mobilisé 900 soldats et 230 véhicules, en ce compris :
En tout, l'Armée belge mobilise des groupements et unités appartenant aux bataillon 1/3 Lanciers (infanterie mécanisée), bataillon d'Artillerie, bataillon ISTAR (reconnaissance), 4e bataillon de Génie, 4e bataillon Logistique, 4e groupe de CIS (communication), la base de Marche en Famenne (province de Namur) et les deux QG de la Brigade motorisée. Une compagnie du bataillon 12/13 de Ligne (infanterie motorisée) jouait le rôle d'OPFOR (force d'opposition).
En ce qui concerne l'Armée de Terre, divers éléments de la 7ème brigade blindée étaient déployés, notamment les 152ème régiment d'infanterie (infanterie mécanisée) de Colmar (Haut-Rhin) et 3ème régiment du génie de Charleville-Mézières (Ardennes) ainsi que des éléments de la 9ème brigade d'infanterie de marine, avec notamment le 126ème régiment d'infanterie (infanterie mécanisée) de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). En tout, ce sont près de 300 militaires français qui étaient mobilisés, avec 70 véhicules et notamment :
Je tenais tout particulièrement à remercier le major-général Gérard ainsi que la Composante terre pour leur accueil.
Suite à la signature en 2018 du partenariat CaMo entre la France et la Belgique, les forces terrestres françaises et belges coopèrent étroitement en vue de la scorpionisation de leurs véhicules. Dans cette optique, la Belgique a organisé la troisième édition de l'exercice Celtic Uprise. Celui-ci est centré sur l'interopérabilité entre l'Armée de Terre et la Composante Terre, en vue de participer à l'horizon 2030 à des opérations communes avec des véhicules identiques.
Les standards OTAN permettent bien évidemment aux Forces armées belges et françaises d'opérer ensemble sur le terrain. Cependant, un tournant a été effectué en 2018, lors de la signature d'un accord visant la commande de 382 véhicules blindés multirôles Griffon (transport d'infanterie, évacuation médicale, observateur d'artillerie, etc) et de 60 véhicules blindés de reconnaissance et de combat Jaguar pour la Composante terre. L'Armée de Terre utilisant également ces véhicules, les composantes d'infanterie mécanisées belges et françaises seront totalement interopérables sur le terrain, et ce, à partir de 2029. Baptisé CaMo (Capacité Motorisée), cette coopération va très loin puisque 2 CaMo ont déjà été signé et un potentiel 3ème CaMo est en cours de développement :
Le programme Scorpion en France concerne bien évidemment des véhicules mais aussi toute une logique d'emploi, une logistique spécifique, une interconnectivité entre véhicules, etc. Toute cette logique doit être intégrée par l'Armée française mais aussi par l'Armée belge, suite au partenariat CaMo, afin de préparer à la "Scorpionisation" des unités. Ainsi, le temps que les premiers Griffon et Jaguar arrivent en Belgique (2025 pour le Griffon, 2027 pour le Jaguar), la Composante terre participe à des exercices en France mais organise aussi des exercices en Belgique. L'un de ceux-ci et potentiellement le plus gros, est dénommé Celtic Uprise et est organisé du 21 novembre au 2 décembre, avec près de 1.200 militaires déployés (détails des unités et moyens à la fin de cet article). En plus de la préparation de la "Scorpionisation" des unités, il cherche aussi à améliorer l'interopérabilité des unités belges avec les unités françaises.
Pour cette troisième édition, Celtic Uprise 2022 offre aussi à l'Armée de Terre et la Composante terre la possibilité de s'entrainer dans un environnement civil. Comme démontré récemment en Ukraine, de nombreux combats sont effectués en milieu urbain. Il y a donc une obligation d'entrainer les différentes unités à opérer à côté de la population civile. Ainsi, la zone d'exercice n'était en aucun cas fermée aux civils et il n'était donc pas rare de voir des blindés français et/ou belges opérer dans une ville ou un village. C'est un moyen d'étendre la zone d'exercice par rapport à un camp militaire "restreint", où les routes, obstacles (ponts, rivières,...), contraintes d'un milieu urbain, etc. ne sont pas spécialement présents. En termes de surface, les différentes actions et patrouillent se sont déroulées dans une zone d'environ 750 kilomètres carrés, dans le sud-ouest de la Belgique (province du Hainaut et de Namur).
Les missions étaient variées : patrouille de combat sur différents axes en passant par des zones habitées, embuscades par la force d'opposition (OPFOR), découvertes de "charniers" dans les villages de Saint-Aubin et Barbeçon, recherche de caches d'armes, etc. Air&Cosmos a d'ailleurs eu l'occasion de voir deux de ses missions sur le terrain : une embuscade d'une patrouille française et une traversée de moyens belges et français.
Le 26 novembre, une patrouille française devait suivre un itinéraire comprenant des zones boisées, en rase campagne ou encore la ville de Philippeville (Province de Namur). Elle a ainsi dû évoluer en fonction de son environnement : dépose des fantassins en milieu restreint, sécurisation de ponts, etc. La colonne était constituée de 5 véhicules :
Peu après Philippeville, une section d'une compagnie du bataillon belge 12/13 de Ligne (OPFOR) avait organisé une embuscade. Il s'agissait d'un barrage routier constitué d'un véhicule soi-disant en panne et de la section postée en embuscade dans une lisière toute proche.
Une fois sur zone, et précédant la colonne, le premier des deux VBL a investigué le véhicule civil barrant la route et son occupant. Il a été rapidement pris à partie par la section belge camouflée dans le bois. En très peu de temps, les différents éléments français se sont déployés sur deux axes afin de croiser les différents feux de l'infanterie débarquée, elle-même appuyée par les mitrailleuses des véhicules blindés et surtout, les canons de 25 mm intégrés dans les tourelles des deux VBCI (pouvant culminer à 400 coups/min). Une fois la menace neutralisée, les soldats ont procédé à une fouille des fantassins "ennemis", à la neutralisation des armes, etc.
L'exercice concernait également le franchissement d'obstacles humides. Ainsi, des véhicules belges et français ont pu utiliser un pont flottant amené spécialement pour l'exercice. Il s'agit d'un Pont Flottant Motorisé, développé et construit par l'entreprise française CNIM (Constructions navales et industrielles de la Méditerranée). Il respecte des standards OTAN et peut être transporté par n'importe quel camion ou semi-remorque au sein de l'OTAN (en y ajoutant le module de transport). Bien que développé après la guerre froide, ce système apporte un avantage conséquent de par sa modularité :
Le 29 novembre, une traversée du lac de Falemprise (province de Namur) par des éléments belges et français sur le PFM était organisée. Le PFM était constitué de trois modules XP et de deux rampes tactiques. La traversée a d'abord été ouverte par un assaut tactique de l'autre berge par des fantassins belges et français transportés en bateaux. Ils ont ensuite été rejoint par un VBCI français et un Pirahna belge. Un second trajet du PFM a également acheminé des moyens de soutiens indirects : un Lynx de commandement et un Unimog (camion 4x4) tractant un mortier de 120 mm. A noter que cette manœuvre sera répétée devant différents officiels le 30 novembre, en y ajoutant un appui héliporté via la présence d'un A-109 Agusta ou NH-90 de la Composante air.
Il faut noter que le système PFM F3 (dernière version) a été commandé par les Forces armées polonaises. Avec les récents achats de matériels lourds, les moyens de franchissement polonais étaient totalement inadaptés (plus d'infos à la fin de cet article). C'est l'un des avantages du PFM puisqu'il peut transporter tous les chars en service dans les Forces terrestres des pays de l'OTAN ; Leclerc XLR (63 tonnes), Leopard 2A7V (63,9 tonnes) ou encore le M1A2 SEPv3 (66,7 tonnes).
La Composante terre a donc mobilisé 900 soldats et 230 véhicules, en ce compris :
En tout, l'Armée belge mobilise des groupements et unités appartenant aux bataillon 1/3 Lanciers (infanterie mécanisée), bataillon d'Artillerie, bataillon ISTAR (reconnaissance), 4e bataillon de Génie, 4e bataillon Logistique, 4e groupe de CIS (communication), la base de Marche en Famenne (province de Namur) et les deux QG de la Brigade motorisée. Une compagnie du bataillon 12/13 de Ligne (infanterie motorisée) jouait le rôle d'OPFOR (force d'opposition).
En ce qui concerne l'Armée de Terre, divers éléments de la 7ème brigade blindée étaient déployés, notamment les 152ème régiment d'infanterie (infanterie mécanisée) de Colmar (Haut-Rhin) et 3ème régiment du génie de Charleville-Mézières (Ardennes) ainsi que des éléments de la 9ème brigade d'infanterie de marine, avec notamment le 126ème régiment d'infanterie (infanterie mécanisée) de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). En tout, ce sont près de 300 militaires français qui étaient mobilisés, avec 70 véhicules et notamment :
Je tenais tout particulièrement à remercier le major-général Gérard ainsi que la Composante terre pour leur accueil.
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