La récente signature pour l'achat de 48 FA-50 par la Pologne permet de revenir sur les récentes commandes de matériels militaires polonais. En termes de chars par exemple, la Force terrestre polonaise a acheté à diverses occasions un total de 1346 chars de combat, dont la majeure partie est très moderne, avec la dernière version du Abrams américain ou la version polonaise du K2 sud-coréen.
Il s'agit de la dernière commande concernant cette politique de montée en puissance. En effet, le premier ministre polonais a signé deux contrats le 16 septembre dernier avec KAI pour la livraison d'un total de 48 avions d'attaque légers FA-50 :
Le standard block 10 permet l'emport du pod AN/AAQ-33 Sniper de Lockheed Martin. De fait, cet avion d'attaque léger pourra désigner les cibles de ses bombes guidées laser. La seconde livraison sera en revanche améliorée au block 20, ajoutant une capacité au-delà de la portée visuelle (BVR), permettant le tir de missiles air-air moyenne portée AIM-120 AMRAAM et l'ajout d'un radar à antenne active (AESA).
Un centre technique et de formation avec notamment des simulateurs sera construit aux environs de 2026. Il permettra la modification des 12 premiers FA-50 aux standards FA-50PL (notamment l'amélioration au block 20, interconnexion avec le système Topaz). Le Président polonais Andrzej Duda a aussi précisé que ces avions permettront la mise à la retraite des MiG-29 et surtout des Su-22 d'attaque. Ces avions d'attaque effectueront en temps de paix des missions de police du ciel afin de soulager la flotte actuelle de F-16, en attendant l'arrivée des F-35A.
Cependant, la Pologne ne s'arrête pas à quelques avions de combat supplémentaires, comme le montre les paragraphes ci-dessous.
Fin juillet, la Pologne signait un contrat d'acquisition de 1.000 chars de combat K2 avec la Corée du Sud. Pour l'instant, seule la première phase de contrat en cours, avec l'achat de 180 K2 Black Panther. Les premières livraisons sont prévues à la fin de cette année. La seconde phase doit prévoir la construction sous licence d'environ 800 K2PL. Le ministre de la Défense polonais a aussi émis l'hypothèse que les 180 K2 pourront éventuellement être améliorés au standard K2PL.
Le char K2PL se distinguera du K2 :
Les deux images ci-dessous permettent toutefois de confirmer que de nombreux composants seront communs entre les deux modèles. Aucune source sûre ne précise l'armement utilisé, bien que le canon de 120 mm semble être le même sur les deux modèles.
Le 5 avril 2022, le Département d’État donnait son autorisation pour la livraison de 250 chars de combat M1A2 SEPv3, 26 M88A2 et 17 M1110 à la Pologne. Une seconde commande est passée le 15 juillet pour la livraison de 116 M1A1 de seconde main. Les 116 Abrams de seconde génération doivent permettre de combler le trou capacitaire créé après la livraison de chars T-72M/T-72M1(R) (~230) et PT-91 (nombre inconnu) à l'Ukraine. Les 116 chars était auparavant utilisés au sein du Corps des Marines américains (USMC) jusqu'à leur mise à la retraite en 2020 quand l'USMC a décidé de se séparer de ses chars de combats. A l'inverse, les 250 Abrams sont extrêmement récents puisque la production est lancée en octobre 2017. Ils permettront la mise à la retraite définitive des chars de combat polonais datant encore de l'époque soviétique. La "vétusté" des M1A1 n'est peut-être que temporaire puisqu'il sera possible, comme lors d'une commande de l'US Army en 2018, de les améliorer aux standards M1A2 SEPv3.
Pour les caractéristiques principales ;
Comme démontré par la commande de M88 et M1110, l'arrivée de ces chars demande aussi l'achat de matériels adaptés. Dans le cas de franchissement d'obstacles humides, la Pologne a décidé d'acheter le Pont Flottant Motorisé (PFM) de CNIM (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée). Les Polonais ont acheté la dernière version du PFM, à savoir le PFM F3 et ce, pour un montant de 320 millions d'euros.
Le système est modulaire :
Il ne nécessite pas de grue ou encore de bateaux pousseurs puisque le système est palettisé et des moteurs de haute performance sont intégrés au sein de chaque module (grande agilité sur l'eau, navigation longitudinale et transversale). De fait, le nombre de personnels nécessaire à son déploiement est réduit, ainsi que le temps nécessaire pour le déployer. Par exemple, il ne faut 11 sapeurs non spécialisés et 30 minutes pour déployer 9 modules LG et deux rampes flottantes nécessaires pour construire un pont de 100 mètres de long. Le module XP permet un déploiement en opérations lointaine grâce à des moyens aériens. Par exemple, un ferry pouvant transporter un véhicule blindé léger de type Griffon ou Jaguar (soit 2 modules courts et 2 rampes flottantes) ne nécessite que deux avions de transport tactique A400M (en une seule rotation). Le transport d'un char ne nécessiterait que deux modules courts supplémentaires, soit un A400M de plus.
Le système est doublement interopérable avec les matériels des forces armées des États de l'OTAN. Ce système de franchissement peut accueillir les véhicules de combat les plus lourds (chars Leclerc, Leopard 2A7 ou encore Abrams M1A2 SEPv3 ainsi que tout transporteur de char d'un poids total de 120 tonnes) tout en étant transportable par un camion 6x6, 8x8 (XP) et semi-remorque (LG) répondant aux standards OTAN et équipé du système de levage.
La seconde partie est disponible ici. Elle se concentre sur la massification toute aussi importante des moyens de soutiens, comme la volonté d'achat de 500 HIMARS ou encore de 600 obusiers automoteurs K9 (155 mm).
Remerciements à Ambroise Colin pour les informations transmises sur les contrats concernant cet article.
La récente signature pour l'achat de 48 FA-50 par la Pologne permet de revenir sur les récentes commandes de matériels militaires polonais. En termes de chars par exemple, la Force terrestre polonaise a acheté à diverses occasions un total de 1346 chars de combat, dont la majeure partie est très moderne, avec la dernière version du Abrams américain ou la version polonaise du K2 sud-coréen.
Il s'agit de la dernière commande concernant cette politique de montée en puissance. En effet, le premier ministre polonais a signé deux contrats le 16 septembre dernier avec KAI pour la livraison d'un total de 48 avions d'attaque légers FA-50 :
Le standard block 10 permet l'emport du pod AN/AAQ-33 Sniper de Lockheed Martin. De fait, cet avion d'attaque léger pourra désigner les cibles de ses bombes guidées laser. La seconde livraison sera en revanche améliorée au block 20, ajoutant une capacité au-delà de la portée visuelle (BVR), permettant le tir de missiles air-air moyenne portée AIM-120 AMRAAM et l'ajout d'un radar à antenne active (AESA).
Un centre technique et de formation avec notamment des simulateurs sera construit aux environs de 2026. Il permettra la modification des 12 premiers FA-50 aux standards FA-50PL (notamment l'amélioration au block 20, interconnexion avec le système Topaz). Le Président polonais Andrzej Duda a aussi précisé que ces avions permettront la mise à la retraite des MiG-29 et surtout des Su-22 d'attaque. Ces avions d'attaque effectueront en temps de paix des missions de police du ciel afin de soulager la flotte actuelle de F-16, en attendant l'arrivée des F-35A.
Cependant, la Pologne ne s'arrête pas à quelques avions de combat supplémentaires, comme le montre les paragraphes ci-dessous.
Fin juillet, la Pologne signait un contrat d'acquisition de 1.000 chars de combat K2 avec la Corée du Sud. Pour l'instant, seule la première phase de contrat en cours, avec l'achat de 180 K2 Black Panther. Les premières livraisons sont prévues à la fin de cette année. La seconde phase doit prévoir la construction sous licence d'environ 800 K2PL. Le ministre de la Défense polonais a aussi émis l'hypothèse que les 180 K2 pourront éventuellement être améliorés au standard K2PL.
Le char K2PL se distinguera du K2 :
Les deux images ci-dessous permettent toutefois de confirmer que de nombreux composants seront communs entre les deux modèles. Aucune source sûre ne précise l'armement utilisé, bien que le canon de 120 mm semble être le même sur les deux modèles.
Le 5 avril 2022, le Département d’État donnait son autorisation pour la livraison de 250 chars de combat M1A2 SEPv3, 26 M88A2 et 17 M1110 à la Pologne. Une seconde commande est passée le 15 juillet pour la livraison de 116 M1A1 de seconde main. Les 116 Abrams de seconde génération doivent permettre de combler le trou capacitaire créé après la livraison de chars T-72M/T-72M1(R) (~230) et PT-91 (nombre inconnu) à l'Ukraine. Les 116 chars était auparavant utilisés au sein du Corps des Marines américains (USMC) jusqu'à leur mise à la retraite en 2020 quand l'USMC a décidé de se séparer de ses chars de combats. A l'inverse, les 250 Abrams sont extrêmement récents puisque la production est lancée en octobre 2017. Ils permettront la mise à la retraite définitive des chars de combat polonais datant encore de l'époque soviétique. La "vétusté" des M1A1 n'est peut-être que temporaire puisqu'il sera possible, comme lors d'une commande de l'US Army en 2018, de les améliorer aux standards M1A2 SEPv3.
Pour les caractéristiques principales ;
Comme démontré par la commande de M88 et M1110, l'arrivée de ces chars demande aussi l'achat de matériels adaptés. Dans le cas de franchissement d'obstacles humides, la Pologne a décidé d'acheter le Pont Flottant Motorisé (PFM) de CNIM (Constructions Navales et Industrielles de la Méditerranée). Les Polonais ont acheté la dernière version du PFM, à savoir le PFM F3 et ce, pour un montant de 320 millions d'euros.
Le système est modulaire :
Il ne nécessite pas de grue ou encore de bateaux pousseurs puisque le système est palettisé et des moteurs de haute performance sont intégrés au sein de chaque module (grande agilité sur l'eau, navigation longitudinale et transversale). De fait, le nombre de personnels nécessaire à son déploiement est réduit, ainsi que le temps nécessaire pour le déployer. Par exemple, il ne faut 11 sapeurs non spécialisés et 30 minutes pour déployer 9 modules LG et deux rampes flottantes nécessaires pour construire un pont de 100 mètres de long. Le module XP permet un déploiement en opérations lointaine grâce à des moyens aériens. Par exemple, un ferry pouvant transporter un véhicule blindé léger de type Griffon ou Jaguar (soit 2 modules courts et 2 rampes flottantes) ne nécessite que deux avions de transport tactique A400M (en une seule rotation). Le transport d'un char ne nécessiterait que deux modules courts supplémentaires, soit un A400M de plus.
Le système est doublement interopérable avec les matériels des forces armées des États de l'OTAN. Ce système de franchissement peut accueillir les véhicules de combat les plus lourds (chars Leclerc, Leopard 2A7 ou encore Abrams M1A2 SEPv3 ainsi que tout transporteur de char d'un poids total de 120 tonnes) tout en étant transportable par un camion 6x6, 8x8 (XP) et semi-remorque (LG) répondant aux standards OTAN et équipé du système de levage.
La seconde partie est disponible ici. Elle se concentre sur la massification toute aussi importante des moyens de soutiens, comme la volonté d'achat de 500 HIMARS ou encore de 600 obusiers automoteurs K9 (155 mm).
Remerciements à Ambroise Colin pour les informations transmises sur les contrats concernant cet article.
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