Au terme d'une mission flash sur les hélicoptères et leurs carences, deux députés demandent l'achat de 12 Caracal neufs plutôt que la location de H225 pour l'Armée de l'Air.
Un effet dopant pour Airbus Helicopters
L’Armée de l’Air bénéficie d’une commande de huit Airbus Helicopters Caracal dans le cadre du plan de relance aéronautique. En fait, cette commande ne sera passée que « d’ici la fin de l’année », soulignent les députés Jean-Pierre Cubertafon (MODEM) et Jean-Jacques Ferrara (LR), auteurs d’une mission flash sur les hélicoptères et leurs carences. Le tandem voudrait y ajouter 12 Caracal neufs, plutôt que de louer 12 H225 (civils), un projet actuellement en cours au sein du Ministère des Armées. L’achat des Caracal supplémentaires aurait un effet dopant pour Airbus Helicopters, mais aussi Safran Helicopter Engines et une kyrielle de sous-traitants. La quasi-totalité des Caracal sont en effet produits en France avec des composants français.
Un simulateur de vol à Cazaux ?
Le tandem propose aussi d’acheter un simulateur de vol Caracal à Cazaux, qui deviendra l’épicentre de cette flotte. Sur le sujet des hélicoptères de transport lourds (HTL), les deux députés constatent par contre la difficulté d’acquérir et d’entretenir cette flotte. La solution résiderait donc plutôt pour eux par une exploration des solutions européennes. Force est pourtant de constater que si cette solution est opérante pour des opérations conventionnelles (Barkhane en emploie cinq, Danois et Britanniques), cela l’est beaucoup moins pour les opérations spéciales, qui réclament des savoirs-faire particuliers et de la confidentialité. Ils sont en outre très employés en opérations, pas forcément de quoi permettre de trouver une solution avec un pays allié. Plusieurs Alliés ont déjà été approchés sans que le moindre résultat n’intervienne.
Le COS veut un transport lourd
« Il faut sortir du serpent de mer", lance le député corse Jean-Jacques Ferrara, par ailleurs rapporteur Air du budget 2020. Le besoin a été exprimé officiellement par le COS. L’industriel ne veut pas s’engager sur programme HTL du fait de l’hégémonie US. Le COS en veut. "L’Armée de l’Air dit : on sait faire, on peut envisager un escadron HTL . L’ALAT est plus réservée. Et remet en cause la nécessité du HTL, ce qui me semble un peu surprenant du fait du service rendu en opex (par les Britanniques et Danois à Barkhane, NDLR). Nos opérations montent en intensité, il va falloir qu’on se décide et qu’une parole ferme soit prononcée. Le moment est venu d’envisager un coopération européenne avec les Allemands ». Mais ces mêmes Allemands ont décidé de ne pas rejoindre l’unique task force européenne de forces spéciales en Afrique, on voit mal comment ils seraient demain plus investis dans d’autres missions.« Pour les opérations spéciales, cela va poser un problème", reconnaît Jean-Jacques Ferrara qui poursuit : "ou trouver une solution dans le cadre EATC (commandement européen du transport). Il ne faut pas se raconter d’histoires, nous n’aurons jamais de flotte patrimoniale, et pourtant, nous avons besoin du HTL ».