Pour la toute première fois depuis le début de l’invasion, la Russie aurait tiré sur l’Ukraine un missile balistique intercontinental. Les vidéos disponibles en sources ouvertes confirment que le système utilisé était mirvé mais que les frappes ne sont probablement pas uniquement constituées de véhicules de rentrée indépendants inertes. Si l’hypothèse du missile RS-26 est pour l’instant mise en avant, une autre hypothèse se tient : le missile balistique Topol-E d’essai.
Le 21 novembre au matin, le compte Telegram de la Force aérienne ukrainienne publiait un rapport sur une nouvelle frappe de missiles russes. Ce rapport précise qu'entre 5 et 7h du matin, la ville de Dnipro a subi une attaque de missiles de croisière Kh-101, de missiles hypersoniques Kh-47 Kinzhal... ainsi qu'un missile balistique intercontinental tiré depuis l'oblast de l'Astrakhan (Russie). Certains annoncent une frappe sur l'usine de Youjmash, spécialisée dans les moteurs de fusées, mais cette information n'est pour l'instant pas vérifiée.
De nombreuses vidéos publiées en sources ouvertes montrent la trajectoire de descente simultanée de 6 projectiles. Ceux-ci laissent donc à penser que le missile tiré était mirvé (MIRV pour Multiple Independently targetable Reentry Vehicle).
Or, cette technologie spécifique aux missiles stratégiques permet à un missile d’emporter plusieurs ogives nucléaires, chacune étant répartie dans un véhicule de rentrée indépendant. Concrètement, ces véhicules se présentent sous la forme d’un cône et sont spécifiquement conçus pour permettre à l’ogive de traverser les couches de l’atmosphère terrestre, cette traversée étant effectuée sous une chaleur intense.
La phase de tir d’un missile mirvé se présente sous une phase de décollage et sortie de l’atmosphère terrestre classique, avec une séparation standard des différents étages. Cependant, une fois sorti de l’atmosphère, le dernier étage va libérer son bus après l’avoir propulsé. Il s’agit d’une plateforme sur laquelle sont placés les différents véhicules et qui, une fois passé son point de mi-course (point le plus haut de la trajectoire balistique), va descendre vers l’atmosphère terrestre tout en larguant les différents véhicules. Comme décrits dans le terme MIRV, ces véhicules sont indépendants ; chaque véhicule peut frapper une ville différente indépendamment des trajectoires des autres véhicules. Ainsi, un missile stratégique mirvé peut viser plusieurs cibles avec plusieurs ogives nucléaires.
L’identification du moyen utilisé est très importante car elle permet aux différents acteurs de clairement analyser les faits et de comprendre le ou les messages induits par cette frappe. Or, l’identification d’un tel missile est complexe car, comme expliqué précédemment, ce n’est pas le missile qui est retombé mais bien des véhicules de rentrée.
Pour l’instant, la thèse la plus reprise – mais pas encore confirmée - est celle du missile RS-26 Rubezh (SS-28, mirvé). Ce missile n’est pas encore opérationnel et est tiré depuis un lanceur mobile (tir obligatoirement à l’arrêt). Il est pour l’instant classifié comme un missile balistique intercontinental, soit d’une portée maximale supérieure à 5 500 kilomètres. Cependant, en 2020, le Defense Intelligence Ballistic Missile Analysis Committee mettais en doute cette portée en se basant sur des officiels russes ayant annoncé une portée plus faible.
Une autre hypothèse est avancée par Etiennne Marcuz (@M51_4ever), spécialisé dans le suivi des missiles stratégiques. Dans le cadre d’une interview, ce dernier a précisé son point de vue :
« Le RS-26 est un missile dont le développement a été arrêté à la fin des années 2010, rendant l’hypothèse de son utilisation fortement douteuse. Cependant, il s’agit d’un missile tiré depuis un TEL [camion transportant et capable de tirer le missile en question], or, il n’y a actuellement aucun régiment d’ICBM actuellement déployé en Astrakan. En revanche, cette région comprend le site d'essais de Kapustin Yar, souvent utilisé lors d’essais de missiles balistiques stratégiques russes. Il pourrait donc s’agir d’un Topol-E, une version de l’ICBM Topol (SS-25, portée estimée à 11 000 kilomètres) mais uniquement pensée pour les essais de nouvelles charges. » Il rajoute également un point important sur la perception de ce tir : « Un tir effectué depuis un site d'essai et non un site opérationnel (i.e. nucléaire) permet aussi de limiter les risques de mauvaise interprétation sur la nature de la frappe. »
Or, la vidéo ci-dessous illustre clairement qu’aucune explosion n’est visible dans la nuit, qu’elle soit nucléaire… mais aussi conventionnelle ! Cette hypothèse se concentrerait donc sur le tir d’un missile d’essai, depuis un centre d’essai, avec des véhicules de rentrée d’essais ‘inertes’.
À noter que les hypothèses de missile Rubezh ou Topol-E font partie d’une série d’autres hypothèses en cours de vérification au moment même où ces lignes sont écrites.
En plus de l’identification du missile, les véhicules de rentrée posent également questions. Alors que certaines vidéos montrent une seule frappe, voire une frappe groupée et instantanée, la vidéo ci-dessous montre sous un angle parfait la totalité de la frappe. Il y a concrètement 5 arrivées de 6 projectiles groupés, soit un total de 30 projectiles. Cependant, même pour un missile mirvé, ce nombre bien trop élevé pour indiquer que ce sont tous des véhicules de rentrées.
Le missile devait probablement emporter des Aides à LA Pénétration (ALAP), des systèmes largués par le bus en même temps que les véhicules de rentrée indépendants. Leur seul objectif est de leurrer les défenses antimissiles de l’ennemi lorsque le véhicule se trouve dans l’atmosphère (phase de vol exo-atmosphérique) mais aussi dans l’atmosphère terrestre (phase de vol endo-atmosphérique). Cependant, il s’agit d’un choix : plus le nombre d’ALAP est élevé, plus le nombre de véhicules de rentrée indépendants sera faible, la place, tout comme la masse sont limitées sur le bus.
VLS Enjoyer (@VLS_Appreciator) donne quelques exemples concrets. Dans la phase exo-atmosphérique, ces leurres peuvent prendre la forme de paillettes radars ou infrarouges pour compliquer l’identification des véhicules de rentrée indépendants. Ce nuage peut aussi être créé par l’explosion du dernier booster du missile. Un autre type de leurre consiste au déploiement de ballon en mylar gonflé. Cette texture a pour effet de reflété plus de 95% pourcent le flux d’une source lumineuse. Ces ballons auront également un déplacement similaire des véhicules de rentrées indépendants et pourront donc leurrer des radars à basse fréquence. Ils peuvent aussi être chauffés pour leurrer les capteurs infrarouge et simulé la chaleur du véhicule. Il est également possible de larguer des leurres ressemblant aux véhicules de rentrée indépendants pour contrer les radars en bande X. Lors de la phase de vol endo-atmosphérique, des leurres bien plus lourds peuvent aussi ‘accompagner’ le ou les véhicules, ce qui a plus que probablement été le cas ce 21 novembre à Dnipro.
Une chose est sûre et certaine, la Russie a escaladé d’un cran son invasion de l’Ukraine. Certes, l’Ukraine semble avoir tiré des missiles balistiques courte portée ATACMS en Russie et a aussi tiré une douzaine de missiles de croisière SCALP-EG/Storm Shadow en Russie… mais il n’y a aucune escalade ukrainienne, la Russie suivant le schéma inverse (frappes de missiles longue portée de la Russie vers l’Ukraine, et ce, en profondeur) depuis le début de son invasion de l’Ukraine, lancée le 24 février 2022.
L’un des objectifs de cette frappe est aussi d’avoir un effet psychologique. À aucun moment, une ogive nucléaire n’a explosé en Ukraine. En revanche, la totalité des médias à travers le monde, y compris en Europe, discutent de ce tir suite à l’éventuelle capacité nucléaire du moyen utilisé. Inversement, les frappes d’ATACMS et de SCALP-EG/Storm Shadow ukrainiens sur la Russie ont totalement disparu des débats. La Russie cherche peut-être donc à récupérer l’initiative du débat, comme elle l’a souvent fait depuis le 24 février 2022 en déclarant officiellement, ou via ses organes de propagandes, l’utilisation potentielle d’une arme nucléaire sur l’Ukraine ou ses soutiens.
En revanche, il reste une inconnue : quel a été le moyen utilisé ce 21 novembre pour frapper Dnipro ? RS-26 ? Topol-E ? Les hypothèses sont ouvertes… mais s’alignent toutes sur un point : la Russie a utilisé pour la première fois sur l’Ukraine un moyen qu’elle n’avait pas encore déployé depuis le 24 février 2022. L'analyse des débris aidera probablement à identifier les différents véhicules ou ALAP utilisés sur Dnipro. Enfin, si l’hypothèse de l’ICBM se confirme, il s’agit peut-être de la toute première utilisation opérationnelle d’un ICBM, mais heureusement, dans une optique conventionnelle.
Image de couverture (pour illustration) : tir d'essai d'un missile balistique intercontinental (ICBM) Topol-M russe.
Article mis-à-jour le 21 novembre 2024 à 19h20
Dans une allocution télévisée, Vladimir Poutine, président de la Russie, a déclaré que le missile utilisé était dénommé Oreshnik. Il s’agit d’un missile hypersonique de type balistique intercontinental de portée intermédiaire (portée maximale entre 3 000 et 5 500 kilomètres).
Ce tout premier tir officiel laisse Etienne Marcuz dubitatif, car, comme il le rappelle sur X, ce nouveau missile n’est pas précis car des images montrent clairement des bâtiments civils (sans valeur stratégique) directement touchés. Certes, les IRBM sont duaux mais le fait de tirer des charges conventionnelles demandent tout de même une certaine précision.
Enfin, l’annonce démontre la volonté pour la Russie de faire une croix définitive sur le Traité sur les Forces Nucléaires à portée Intermédiaire (FNI). Les États-Unis s’étaient retirés le 1er février 2019, l’administration Trump soupçonnant la Russie de développer des IRBM. Ceci était alors interdit par le traité car il supprimait pour les deux parties au traité les missiles de croisière et balistique, d’une portée de 500 kilomètres à 5 500, à charge conventionnelle et/ou nucléaire.
Pour la toute première fois depuis le début de l’invasion, la Russie aurait tiré sur l’Ukraine un missile balistique intercontinental. Les vidéos disponibles en sources ouvertes confirment que le système utilisé était mirvé mais que les frappes ne sont probablement pas uniquement constituées de véhicules de rentrée indépendants inertes. Si l’hypothèse du missile RS-26 est pour l’instant mise en avant, une autre hypothèse se tient : le missile balistique Topol-E d’essai.
Le 21 novembre au matin, le compte Telegram de la Force aérienne ukrainienne publiait un rapport sur une nouvelle frappe de missiles russes. Ce rapport précise qu'entre 5 et 7h du matin, la ville de Dnipro a subi une attaque de missiles de croisière Kh-101, de missiles hypersoniques Kh-47 Kinzhal... ainsi qu'un missile balistique intercontinental tiré depuis l'oblast de l'Astrakhan (Russie). Certains annoncent une frappe sur l'usine de Youjmash, spécialisée dans les moteurs de fusées, mais cette information n'est pour l'instant pas vérifiée.
De nombreuses vidéos publiées en sources ouvertes montrent la trajectoire de descente simultanée de 6 projectiles. Ceux-ci laissent donc à penser que le missile tiré était mirvé (MIRV pour Multiple Independently targetable Reentry Vehicle).
Or, cette technologie spécifique aux missiles stratégiques permet à un missile d’emporter plusieurs ogives nucléaires, chacune étant répartie dans un véhicule de rentrée indépendant. Concrètement, ces véhicules se présentent sous la forme d’un cône et sont spécifiquement conçus pour permettre à l’ogive de traverser les couches de l’atmosphère terrestre, cette traversée étant effectuée sous une chaleur intense.
La phase de tir d’un missile mirvé se présente sous une phase de décollage et sortie de l’atmosphère terrestre classique, avec une séparation standard des différents étages. Cependant, une fois sorti de l’atmosphère, le dernier étage va libérer son bus après l’avoir propulsé. Il s’agit d’une plateforme sur laquelle sont placés les différents véhicules et qui, une fois passé son point de mi-course (point le plus haut de la trajectoire balistique), va descendre vers l’atmosphère terrestre tout en larguant les différents véhicules. Comme décrits dans le terme MIRV, ces véhicules sont indépendants ; chaque véhicule peut frapper une ville différente indépendamment des trajectoires des autres véhicules. Ainsi, un missile stratégique mirvé peut viser plusieurs cibles avec plusieurs ogives nucléaires.
L’identification du moyen utilisé est très importante car elle permet aux différents acteurs de clairement analyser les faits et de comprendre le ou les messages induits par cette frappe. Or, l’identification d’un tel missile est complexe car, comme expliqué précédemment, ce n’est pas le missile qui est retombé mais bien des véhicules de rentrée.
Pour l’instant, la thèse la plus reprise – mais pas encore confirmée - est celle du missile RS-26 Rubezh (SS-28, mirvé). Ce missile n’est pas encore opérationnel et est tiré depuis un lanceur mobile (tir obligatoirement à l’arrêt). Il est pour l’instant classifié comme un missile balistique intercontinental, soit d’une portée maximale supérieure à 5 500 kilomètres. Cependant, en 2020, le Defense Intelligence Ballistic Missile Analysis Committee mettais en doute cette portée en se basant sur des officiels russes ayant annoncé une portée plus faible.
Une autre hypothèse est avancée par Etiennne Marcuz (@M51_4ever), spécialisé dans le suivi des missiles stratégiques. Dans le cadre d’une interview, ce dernier a précisé son point de vue :
« Le RS-26 est un missile dont le développement a été arrêté à la fin des années 2010, rendant l’hypothèse de son utilisation fortement douteuse. Cependant, il s’agit d’un missile tiré depuis un TEL [camion transportant et capable de tirer le missile en question], or, il n’y a actuellement aucun régiment d’ICBM actuellement déployé en Astrakan. En revanche, cette région comprend le site d'essais de Kapustin Yar, souvent utilisé lors d’essais de missiles balistiques stratégiques russes. Il pourrait donc s’agir d’un Topol-E, une version de l’ICBM Topol (SS-25, portée estimée à 11 000 kilomètres) mais uniquement pensée pour les essais de nouvelles charges. » Il rajoute également un point important sur la perception de ce tir : « Un tir effectué depuis un site d'essai et non un site opérationnel (i.e. nucléaire) permet aussi de limiter les risques de mauvaise interprétation sur la nature de la frappe. »
Or, la vidéo ci-dessous illustre clairement qu’aucune explosion n’est visible dans la nuit, qu’elle soit nucléaire… mais aussi conventionnelle ! Cette hypothèse se concentrerait donc sur le tir d’un missile d’essai, depuis un centre d’essai, avec des véhicules de rentrée d’essais ‘inertes’.
À noter que les hypothèses de missile Rubezh ou Topol-E font partie d’une série d’autres hypothèses en cours de vérification au moment même où ces lignes sont écrites.
En plus de l’identification du missile, les véhicules de rentrée posent également questions. Alors que certaines vidéos montrent une seule frappe, voire une frappe groupée et instantanée, la vidéo ci-dessous montre sous un angle parfait la totalité de la frappe. Il y a concrètement 5 arrivées de 6 projectiles groupés, soit un total de 30 projectiles. Cependant, même pour un missile mirvé, ce nombre bien trop élevé pour indiquer que ce sont tous des véhicules de rentrées.
Le missile devait probablement emporter des Aides à LA Pénétration (ALAP), des systèmes largués par le bus en même temps que les véhicules de rentrée indépendants. Leur seul objectif est de leurrer les défenses antimissiles de l’ennemi lorsque le véhicule se trouve dans l’atmosphère (phase de vol exo-atmosphérique) mais aussi dans l’atmosphère terrestre (phase de vol endo-atmosphérique). Cependant, il s’agit d’un choix : plus le nombre d’ALAP est élevé, plus le nombre de véhicules de rentrée indépendants sera faible, la place, tout comme la masse sont limitées sur le bus.
VLS Enjoyer (@VLS_Appreciator) donne quelques exemples concrets. Dans la phase exo-atmosphérique, ces leurres peuvent prendre la forme de paillettes radars ou infrarouges pour compliquer l’identification des véhicules de rentrée indépendants. Ce nuage peut aussi être créé par l’explosion du dernier booster du missile. Un autre type de leurre consiste au déploiement de ballon en mylar gonflé. Cette texture a pour effet de reflété plus de 95% pourcent le flux d’une source lumineuse. Ces ballons auront également un déplacement similaire des véhicules de rentrées indépendants et pourront donc leurrer des radars à basse fréquence. Ils peuvent aussi être chauffés pour leurrer les capteurs infrarouge et simulé la chaleur du véhicule. Il est également possible de larguer des leurres ressemblant aux véhicules de rentrée indépendants pour contrer les radars en bande X. Lors de la phase de vol endo-atmosphérique, des leurres bien plus lourds peuvent aussi ‘accompagner’ le ou les véhicules, ce qui a plus que probablement été le cas ce 21 novembre à Dnipro.
Une chose est sûre et certaine, la Russie a escaladé d’un cran son invasion de l’Ukraine. Certes, l’Ukraine semble avoir tiré des missiles balistiques courte portée ATACMS en Russie et a aussi tiré une douzaine de missiles de croisière SCALP-EG/Storm Shadow en Russie… mais il n’y a aucune escalade ukrainienne, la Russie suivant le schéma inverse (frappes de missiles longue portée de la Russie vers l’Ukraine, et ce, en profondeur) depuis le début de son invasion de l’Ukraine, lancée le 24 février 2022.
L’un des objectifs de cette frappe est aussi d’avoir un effet psychologique. À aucun moment, une ogive nucléaire n’a explosé en Ukraine. En revanche, la totalité des médias à travers le monde, y compris en Europe, discutent de ce tir suite à l’éventuelle capacité nucléaire du moyen utilisé. Inversement, les frappes d’ATACMS et de SCALP-EG/Storm Shadow ukrainiens sur la Russie ont totalement disparu des débats. La Russie cherche peut-être donc à récupérer l’initiative du débat, comme elle l’a souvent fait depuis le 24 février 2022 en déclarant officiellement, ou via ses organes de propagandes, l’utilisation potentielle d’une arme nucléaire sur l’Ukraine ou ses soutiens.
En revanche, il reste une inconnue : quel a été le moyen utilisé ce 21 novembre pour frapper Dnipro ? RS-26 ? Topol-E ? Les hypothèses sont ouvertes… mais s’alignent toutes sur un point : la Russie a utilisé pour la première fois sur l’Ukraine un moyen qu’elle n’avait pas encore déployé depuis le 24 février 2022. L'analyse des débris aidera probablement à identifier les différents véhicules ou ALAP utilisés sur Dnipro. Enfin, si l’hypothèse de l’ICBM se confirme, il s’agit peut-être de la toute première utilisation opérationnelle d’un ICBM, mais heureusement, dans une optique conventionnelle.
Image de couverture (pour illustration) : tir d'essai d'un missile balistique intercontinental (ICBM) Topol-M russe.
Article mis-à-jour le 21 novembre 2024 à 19h20
Dans une allocution télévisée, Vladimir Poutine, président de la Russie, a déclaré que le missile utilisé était dénommé Oreshnik. Il s’agit d’un missile hypersonique de type balistique intercontinental de portée intermédiaire (portée maximale entre 3 000 et 5 500 kilomètres).
Ce tout premier tir officiel laisse Etienne Marcuz dubitatif, car, comme il le rappelle sur X, ce nouveau missile n’est pas précis car des images montrent clairement des bâtiments civils (sans valeur stratégique) directement touchés. Certes, les IRBM sont duaux mais le fait de tirer des charges conventionnelles demandent tout de même une certaine précision.
Enfin, l’annonce démontre la volonté pour la Russie de faire une croix définitive sur le Traité sur les Forces Nucléaires à portée Intermédiaire (FNI). Les États-Unis s’étaient retirés le 1er février 2019, l’administration Trump soupçonnant la Russie de développer des IRBM. Ceci était alors interdit par le traité car il supprimait pour les deux parties au traité les missiles de croisière et balistique, d’une portée de 500 kilomètres à 5 500, à charge conventionnelle et/ou nucléaire.
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