Afin d'assurer sa chaine logistique mais aussi de pouvoir rester indépendante dans la conception du compresseur des futurs moteurs à faibles émissions, Safran Aero Boosters a décidé d'ouvrir, avec deux entités publiques belges, une filiale dénommée Safran Blades. Cet investissement de 50 millions d'euros doit permettre la création d'une usine de haute technologie. À l'horizon 2026, celle-ci devrait produire près de 2.000 aubes de compresseur pour moteurs aéronautique par jour.
Le monde de l'aéronautique participe également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et cherche activement les moteurs de demain. Il y a bien évidemment une course au "premier moteur" mais également au moteur le plus efficace. Safran Aero Boosters participe à cette course avec ses compresseurs basse pression, notamment utilisés sur les moteurs LEAP de CFM (co-entreprise de Safran Aircraft Engines et General Electric). Ils motorisent par exemple les avions de ligne A320neo, Boeing 737 MAX et COMAC C919 ou encore les ravitailleurs KC-135R, les avions de reconnaissance électronique RC-135, etc.
Le développement et la production de ces compresseurs est située à l'usine de Milmort (Liège, Belgique)... hormis les aubes ! En effet, celles-ci sont produites au Canada, en Israël, en France ou encore en Chine (50 % de la production) et sont indispensables pour les compresseurs. D'ailleurs, en fonction des modèles, ce sont entre 500 et 600 aubes qui sont nécessaires pour chaque compresseur basse pression.
Cela implique deux problèmes :
A propos de géopolitique, les aubes sont forgées en titane. Ce métal était importé de Russie, jusqu'à la guerre en Ukraine. En effet, avec l'embargo sur la Russie, Safran Aero Boosters s'est tournée vers des fournisseurs de titane aux États-Unis.
Cette situation est sur le point de changer pour la filiale belge du groupe Safran : ce 19 décembre, François Lepot, le PDG de Safran Aero Boosters, a annoncé au sein de l'usine de Milmort la création d'une usine d'aubes pour compresseur à basse pression à Marchin (Liège, Belgique).
Cette usine sera gérée par une nouvelle filiale, dénommée Safran Blades, et dont le capital sera divisé en trois :
L'usine sera tournée vers le futur :
Par ailleurs, l'impact écologique de la zone est très limité car l'usine sera implantée sur le site d'ArcelorMittal de Marchin. Ce site a été en grande partie délaissé par Arcelor (une trentaine de personnels sont encore actifs au sein du bâtiment HP5) et Safran Blades reprendra les bâtiments HP3, HP4 et 601 ainsi que les terrains adjacents. Cela représente une surface d'environ 10.000 mètres carré (1 hectare) et un investissement de 50 millions d'euros.
Le transport des aubes sera effectué par la route mais l'impact de ce transport sera faible localement : la masse d'une aube est d'environ 200 grammes et d'une taille de quelques centimètres. Dès lors, une seule rotation sera effectuée par mois et ce, dans un camion standard (plus petit qu'un camion semi-remorque). La distance est également faible avec le site de Milmort car une trentaine de kilomètres (à vol d'oiseau) séparent les deux sites. Cela va aussi faciliter les contacts entre le département de recherche et de développement et la production des aubes. Enfin, cette nouvelle usine va redynamiser une zone délaissée par la sidérurgie, avec notamment une centaine d'emplois à la clé.
En termes techniques, les premières aubes devraient sortir en 2024, avec une production à pleine de cadence de 2.000 aubes par jour en 2026.
Les représentants des entités publiques étaient également présents :
Ces deux entités sont déjà présentes au sein du capital de quelques entreprises aérospatiales belges et wallonnes, telles que la Sonaca pour la Région wallonne et la Sabca pour le fédéral.
L'aventure commence en 1987, avec la scission de la FN moteurs de la fabrique d'armes FN Herstal. Les moteurs produits sont les F100, uniquement dédiés aux avions de combat F-16. Le groupe Snecma prend le contrôle de FN moteurs en 1989. En 2005, le rapprochement entre SNECMA et la SAGEM donne naissance à Safran. Il faut toutefois attendre 2016 pour voir toutes les filiales du groupe sous un même logo.
Safran Aero Boosters est détenu à 67,2 % par Safran, 31 % par la Région wallonne et 1,8 % par la Société Fédérale de Participations et d'Investissement. Elle est spécialisée dans quatre activités principales :
Cette filiale de Safran regroupe 1.700 personnes, majoritairement en Belgique mais aussi avec deux filiales aux États-Unis. La plupart des avions de ligne dans le monde sont équipés par cette filiale belge du groupe Safran.
Je tenais tout particulièrement à remercier les équipes de Safran Aero Boosters pour les informations reçues en vue de la rédaction de cet article.
Afin d'assurer sa chaine logistique mais aussi de pouvoir rester indépendante dans la conception du compresseur des futurs moteurs à faibles émissions, Safran Aero Boosters a décidé d'ouvrir, avec deux entités publiques belges, une filiale dénommée Safran Blades. Cet investissement de 50 millions d'euros doit permettre la création d'une usine de haute technologie. À l'horizon 2026, celle-ci devrait produire près de 2.000 aubes de compresseur pour moteurs aéronautique par jour.
Le monde de l'aéronautique participe également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et cherche activement les moteurs de demain. Il y a bien évidemment une course au "premier moteur" mais également au moteur le plus efficace. Safran Aero Boosters participe à cette course avec ses compresseurs basse pression, notamment utilisés sur les moteurs LEAP de CFM (co-entreprise de Safran Aircraft Engines et General Electric). Ils motorisent par exemple les avions de ligne A320neo, Boeing 737 MAX et COMAC C919 ou encore les ravitailleurs KC-135R, les avions de reconnaissance électronique RC-135, etc.
Le développement et la production de ces compresseurs est située à l'usine de Milmort (Liège, Belgique)... hormis les aubes ! En effet, celles-ci sont produites au Canada, en Israël, en France ou encore en Chine (50 % de la production) et sont indispensables pour les compresseurs. D'ailleurs, en fonction des modèles, ce sont entre 500 et 600 aubes qui sont nécessaires pour chaque compresseur basse pression.
Cela implique deux problèmes :
A propos de géopolitique, les aubes sont forgées en titane. Ce métal était importé de Russie, jusqu'à la guerre en Ukraine. En effet, avec l'embargo sur la Russie, Safran Aero Boosters s'est tournée vers des fournisseurs de titane aux États-Unis.
Cette situation est sur le point de changer pour la filiale belge du groupe Safran : ce 19 décembre, François Lepot, le PDG de Safran Aero Boosters, a annoncé au sein de l'usine de Milmort la création d'une usine d'aubes pour compresseur à basse pression à Marchin (Liège, Belgique).
Cette usine sera gérée par une nouvelle filiale, dénommée Safran Blades, et dont le capital sera divisé en trois :
L'usine sera tournée vers le futur :
Par ailleurs, l'impact écologique de la zone est très limité car l'usine sera implantée sur le site d'ArcelorMittal de Marchin. Ce site a été en grande partie délaissé par Arcelor (une trentaine de personnels sont encore actifs au sein du bâtiment HP5) et Safran Blades reprendra les bâtiments HP3, HP4 et 601 ainsi que les terrains adjacents. Cela représente une surface d'environ 10.000 mètres carré (1 hectare) et un investissement de 50 millions d'euros.
Le transport des aubes sera effectué par la route mais l'impact de ce transport sera faible localement : la masse d'une aube est d'environ 200 grammes et d'une taille de quelques centimètres. Dès lors, une seule rotation sera effectuée par mois et ce, dans un camion standard (plus petit qu'un camion semi-remorque). La distance est également faible avec le site de Milmort car une trentaine de kilomètres (à vol d'oiseau) séparent les deux sites. Cela va aussi faciliter les contacts entre le département de recherche et de développement et la production des aubes. Enfin, cette nouvelle usine va redynamiser une zone délaissée par la sidérurgie, avec notamment une centaine d'emplois à la clé.
En termes techniques, les premières aubes devraient sortir en 2024, avec une production à pleine de cadence de 2.000 aubes par jour en 2026.
Les représentants des entités publiques étaient également présents :
Ces deux entités sont déjà présentes au sein du capital de quelques entreprises aérospatiales belges et wallonnes, telles que la Sonaca pour la Région wallonne et la Sabca pour le fédéral.
L'aventure commence en 1987, avec la scission de la FN moteurs de la fabrique d'armes FN Herstal. Les moteurs produits sont les F100, uniquement dédiés aux avions de combat F-16. Le groupe Snecma prend le contrôle de FN moteurs en 1989. En 2005, le rapprochement entre SNECMA et la SAGEM donne naissance à Safran. Il faut toutefois attendre 2016 pour voir toutes les filiales du groupe sous un même logo.
Safran Aero Boosters est détenu à 67,2 % par Safran, 31 % par la Région wallonne et 1,8 % par la Société Fédérale de Participations et d'Investissement. Elle est spécialisée dans quatre activités principales :
Cette filiale de Safran regroupe 1.700 personnes, majoritairement en Belgique mais aussi avec deux filiales aux États-Unis. La plupart des avions de ligne dans le monde sont équipés par cette filiale belge du groupe Safran.
Je tenais tout particulièrement à remercier les équipes de Safran Aero Boosters pour les informations reçues en vue de la rédaction de cet article.
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